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LA TRANSFIGURATION DE SA GRANDEUR KISOLOKELE LUKELO
Article de Par LUZITISA DIAMBU Narcisse

Après l’élucidation du mystère de la révélation de la naissance de Dieu le Père sur la Terre, les lignes suivantes montreront succinctement la quintessence de sa vie jusqu’à sa transfiguration.

En 1930, il termine sa scolarité et exerce le métier d’enseignant pendant deux ans à la colonie scolaire de Boma.

« En 1937, M. Kisolokele réussit à avoir un long entretient avec M. Rijckmans, Gouverneur général du Congo belge. Celui-ci malgré la sympathie qu’il a pour le fils de Simon Kimbangu dont la conduite et le rendement sont jugés impeccables, lui refusera néanmoins et catégoriquement l’autorisation de se rendre à Elisabethville. [Et] en 1948, Charles Kisolokele se rend pour la première fois à N’kamba, son village natal, avec l’autorisation du gouverneur de province pour une visite de quelques jours »(1) .

En 1953, il passa le concours d’agent territorial, ce qui lui a permis de devenir le premier noir administrateur territorial dans cette colonie belge.

En 1958, il effectua un voyage à Matadi, ville portuaire dans le Bas-Congo, chez papa Bantala. Les hôtes qui l’accueillent sont profondément attristés par le décès de l’un de leurs proches. Ce qui fait que son accueil n’était pas du tout chaleureux. Après son installation, un de ces hôtes vient lui annoncer la nouvelle du décès. C’est à ce moment-là que papa Kulutu (2) dit : « Moi, je mourrai le 17 mars et j’irai m’asseoir dans ma chaise longue à N’kamba d’où je prescrirai des préceptes qui seront indispensables pour le monde ».

Le 29 juillet 1958, son frère Joseph Diangienda se rendait à Tshela en compagnie de quelques fidèles du mouvement kimbanguiste afin de s’entretenir avec son frère, Charles Kisolokele au sujet de l’avenir du mouvement. Alors en arrivant à Kunda Masangu, sa voiture fit une collision avec un camion benne. Lorsque le télégramme de l’accident mortel parvient à Tshela chez son frère. Celui-ci fit un malaise cardiaque qui devient alors la cause principale de la fragilité permanente de son état de santé.

Le 3 juin 1960, il regagnait librement Léopoldville, actuelle Kinshasa, juste à la veille de l’indépendance du pays.

En juillet 1960, son intervention, en sa qualité de député national d’Abako, était sensationnelle lors des incidents de Thysville pour la libération des officiers belges détenus au camp Hardy, actuel camp Ebeya. Il a également fait partie de la délégation de congolais partie à la table ronde de Bruxelles pour la négociation de l’indépendance de son pays.

Après l’accession du pays à la souveraineté nationale, il occupe les postes de ministre d’Etat chargé des parastataux dans le deuxième gouvernement d’Iléo en février 1961, également ministre du travail et de la prévoyance sociale dans le gouvernement d’Adoula en juillet 1961, Ensuite, il est devenu directeur général de l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) créé sous la direction du Bureau International du Travail.

En sus, il a présidé de commissions d’administrations de nombreuses entreprises telles que Tissakin, Qvo vadis, Utexafrica, Unibra, zaïre presse, Amiza, Sofide, Scan, etc.

Il a aidé son frère dans l’administration de l’Eglise en sa qualité du chef spirituel, premier adjoint, mais aussi il a activement participé à l’implantation de l’Eglise en occident où il se séjournait régulièrement à autre.

Voici un extrait de son exhortation du 29 novembre 1989 dans la paroisse de Bukama dans la commune de Lingwala en République démocratique du Congo :

« Mes chers papas et mamans,
si nous vous demandons de vous déchausser, c'est-à-dire de vous débarrasser de vos bagages [péchés].
Sachez que cela a une raison valable. Nous devons être attaché à Dieu pour témoigner notre amour, sinon le malheur nous arrivera.
La soirée spirituelle établit une nette différence entre quelqu’un qui lave son habit sans savon et un autre qui utilise du savon omo. C’est vraiment différent.
C’est pour quoi, nous vous demandons de vous préparer, puisque la voie que nous allons emprunter pour aller au ciel n’est pas si facile. Purifiez vos cœurs.
Nous vous demandons de bien respecter cet enseignement [l’amour, les dix commandements de Dieu et le travail].
Le bénéfice de cet enseignement vous le verrez. Montrez vraiment que nous sommes enfants de Dieu.
Tout le travail que nous allons vous exigez, c’est pour votre bonheur. Soyez réellement des enfants disciplinés et des modèles.
Montrons véritablement que nous sommes kimbanguistes, enfants de papa Simon Kimbangu.
C’est vous qui détenez la lumière que l’on recherche… ».

Dans sa vie familiale, Papa Kuluntu était marié à maman Nsalulu Pauline et père d’une famille nombreuse.

Il est décédé le 17 mars 1992 à Bruxelles. Dès que la nouvelle de sa disparition était parvenue à Kinshasa, beaucoup de fidèles ont afflué au centre d’accueil auprès du chef spirituel, Joseph Diangienda. Ce dernier leur recommande de retourner dans leur paroisse respective afin d’assister à la soirée spirituelle. La nouvelle de cette disparition du premier chef spirituel a accompli le message prophétique du 2 janvier 1992 de Son Eminence le chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, Joseph Diangienda, citons :
« …Comme nous l’avons annoncé, nous sommes de passage, un jour viendra, papa Kulutu partira ou papa Mfumu a Nlongo ou bien papa Mfumu a Mbanza.
Nous allons partir car nous sommes venus en promenade.
Nous avons été avec vous. Vous nous connaissez. Vous avez montré votre amour envers nous.
Vous nous avez habillé. Vous avez conversé avec nous. Vous nous avez donné à manger.
Tout ce que nous avons éprouvé comme besoins ont été satisfait… ».
Rapatrié effectivement à Kinshasa, son corps était d’abord exposé au centre d’accueil de Kasa Vubu où les fidèles, les proches et les membres du gouvernement lui ont rendu un hommage vibrant.

Et voici la prière qu’avait dit le chef spirituel, Joseph Diangienda devant la dépouille mortelle de son frère aîné, Charles Kisolokele, le 22 mars 1992 au centre d’accueil de Kinshasa :

« Au nom du Père, Fils et du Saint Esprit.
Toi qui es notre père, si tu demandes à tes enfants quoi que ce soit, tu dois l’avoir, sinon, tu seras mécontent.
C’est vrai que c’est toi qui nous as donné papa Kulutu pour qu’il soit notre dirigeant. Mais de la manière dont tu l’as appelé cela nous a affligé à cause de la séparation matérielle, car spirituellement nous partons de chez toi et nous y retournons aussi.
Nous sommes tous triste en dépit de la séparation, cependant nous allons nous retrouver. Nos jours sont différents, chacun à son heure et son jour. Il était venu en séjour, si nos jours sont épuisés. Si notre visa est expiré, il n’y a rien à faire. Il faut que nous retournions auprès de toi. Mais comment y retourner ?
Dieu le Père, Fils et Saint-Esprit, reçois l’esprit de papa Kulutu.
Je l’appelle papa Kulutu puisque c’est lui qui nous a tous hébergé ainsi que toute la famille. Il a accompli ton vœu comme tu le désirais.
Tu l’as appelé, reçois-le.
Prépare pour lui une place. Sois avec lui ensemble pour que nous [tes enfants] nous soyons heureux.
Nous te demandons, Dieu le Père, Fils et Saint-Esprit de nous donner la paix charnellement et spirituellement, nous qui sommes restés.
Etant donné nous cultivons l’amour, respectons les dix commandements de Dieu et réalisons des bonnes œuvres.
Nous demandons la paix dans notre pays.
C’est un cadeau que tu nous as donné, depuis le Bas-congo, Kinshasa, Bandundu, Equateur, Haut Congo, Kivu, Shaba, les deux Kasaï occidental et oriental. C’est une seule nation, bénis-la,
Habites les dirigeants de ce pays pour qu’ils puissent te connaître.
D’où est parti l’homme noir ?
L’homme noir même si il est intelligent, il est toujours considéré comme un homme déconsidéré.
Toi qui nous a amené ici et tu conduiras chacun de nous chez lui selon ta volonté.
Au nom du Père, Fils et du Saint-Esprit ».

Ensuite son corps a été acheminé dans le temple à N’kamba pour le dernier hommage avant d’être enfin inhumé le 24 mars 1992 dans l’enceinte du mausolée de son père.

Au sein de l’Eglise dont il était chef spirituel, premier adjoint, [1959 à 1992] pour célébrer avec faste, cet événement grandiose, le troisième chef spirituel et représentant légal de l’Eglise, Simon Kimbangu Kiangani a décidé en 2001 l’attribution de cette date aux flûtistes kimbanguistes pour son organisation. Il sied savoir que cet événement marquant la transfiguration de Dieu le Père sur la terre précède l’anniversaire de la naissance de Son Eminence Diangienda Kuntima Joseph le 22 mars 1918.

Sa Grandeur Kisolokele Lukelo Charles est réellement Dieu parmi les hommes, il a montré de l’obéissance au pouvoir temporel lors de son séjour ici-bas, un homme aimable, franc, généreux, souriant mais aussi tenace. Pour tous ses conseils et exhortations, ainsi que ses bonnes œuvres, sa vie restera pour l’éternité un modèle indélébile. Son séjour sur la terre accomplit pleinement et promptement les écritures saintes :

« Et comme Esaïe l’avait dit auparavant : si le Seigneur des armées ne nous avait laissé une postérité, nous serions devenus comme Sodome, nous aurions été semblables à Gomorrhe (3) ».



LUZITISA DIAMBU Narcisse
Preski(4) - Paroisse de Saint-Ouen, France
12 mars 2008



NOTES
(1) : F. MVUENDI, Le kimbanguisme de la clandestinité à la tolérance 1921-1959, Contribution à l’étude des mouvements messianiques du Congo. Université de Paris, Sorbonne 1969.
(2) : Dans ce texte, le terme papa Kulutu, signifie frère aîné et se réfère à papa Charles Kisokele lukelo, papa mfumu a nlongo se réfère à papa Diangienda Kuntima Joseph et Mfumu a mbanza fait allusion à papa Dialungana Kiangani Salomon.
(3) : Romains 9 : 29
(4) Preski : Presse Kimbanguiste

 
 
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