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INCOHERENCES
Mylène Flore
Si l'adage selon lequel, « en cas de doute abstiens-toi
», deviens inopérant pour certains chrétiens
kimbanguistes. C’est avec une intime conviction que
nous reconnaissons le caractère sacré de l'Eglise.
N'ayant pas de doute sur l'importance des us et coutumes de
l'église kimbanguiste, plusieurs faits nous interpellent.
En effet, on ne comprendrait pas que les paroles de Papa DIANGIENDA
datées du 2 janvier1992 décrivent d'une part
en détail, les critères pour avoir la vie éternelle
- l'amour, le respect des commandements et le travail, critères
applicables à tout kimbanguiste, et que d'autre part
l'église ne protège pas les structures permettant
la mise en application de ses dernières volontés.
Après avoir pris connaissance de la
stupéfiante information qui nous a été
livrés sur le site internet de la Preski, nous citons
:"…que désormais
feront place aux appellations de Pasteurs Nationaux Délégués,
le titre de Conseillers Généraux ; à
celles des Secrétaires Exécutifs, le titre d’Inspecteurs
Généraux (de QUI ou de QUOI dans les deux désignations
??), et que les paroisses deviendront de ce fait autonomes"
sur le territoire, nous laisse perplexes. Où est donc
passé l'intérêt de l'Eglise?
Cela nous pousse à nous interroger
sur les fondements et le fonctionnement de notre église,
eu égard au modèle voulu par chaque Chef Spirituel
de l'Eglise kimbanguiste à chaque étape de notre
histoire.
Le fait d'avoir étudié dans une université
nous dispense-t-il de sauvegarder et de garantir le patrimoine
culturel de l'église kimbanguiste?
Pour nous qui avions suivi le catéchisme dans la rue
Berlioz, en la paroisse de Bacongo, une réforme des
organes directionnels non fondée sur la volonté
ni le but visé par le Chef Spirituel, est considérée
comme une atteinte à la substance même de notre
institution, qu’est l'Eglise. De mémoire d'enfants,
les nlongi (Catéchistes) nous posaient la question
pendant les cours de catéchisme: quels
sont les fruits de l'esprit que DIEU aime ? Nous
répondions alors à l'unisson :
la joie, l'amour et la communion...
DIEU aurait-il changé au 21ème siècle
sa manière de penser, pour imposer à tout prix
une autonomie de fonctionnement pour chaque paroisse, sans
égards pour les autorités nationales ecclésiastiques
mises en place? Si tel était le cas, la ville sainte
ne s'appellerait donc pas NKAMBA, en ce sens que littéralement,
NKAMBA signifie le berger qui rassemble.
Ayant appris la diligence de notre Saint Père
quant au devoir pour les kimbanguistes de demeurer unis, une
question nous vient à l’esprit : «
A qui profiterait l'autonomie de chaque paroisse en Occident?
Pour ce faire, nous invitons têtes dirigeantes, en occurrence,
nos chers pasteurs de nous éclairer à ce propos,
car le brouillard s’épaissit et nous n’y
voyons plus goutte ! Illustrons nos propos par ce souvenir
marquant: lorsque nous étions plus jeunes, nous avions
entendu parler d'une pseudo paroisse dans la rue Massoukou
à Brazzaville, dont les membres conducteurs cherchaient
à tout prix à obtenir une autonomie qui les
détacherait du Collège des Ecclésiastes
kimbanguistes du Congo ; leur ambition était celle
d’être rattachés directement à la
Ville Sainte. Par la suite, cette recherche assoiffée
d’indépendance, valut une ex-communion de douze
ans au chef de file de ce mouvement, mais la durée
de celle-ci fut réduite pour bonne conduite. Le Siège
International ordonna que ces chrétiens réintègrent
l'église.
Les réformes sont souvent utiles et indispensables,
mais la prudence et la sagesse appellent la vigilance afin
que celles-ci ne soient pas en adéquation avec l'intérêt
supérieur de l'église, sinon elles risqueront
d'entraver la bonne marche de l'église. En outre, l'examen
du fonctionnement de chaque collège dans chaque pays
où est implantée notre Eglise en Afrique, nous
permet de relever l'existence en Occident dans l'église,
des obstacles rendus légaux. La disparition d'une entité
comme le Pasteur National Délégué peut
être analysé selon nous, comme un obstacle de
droit qui légitimerait certaines pratiques incompatibles
avec l'enseignement de Papa DIALUNGANA KIANGANI, et qu'un
texte règlementaire rendrait plus licite.
En effet, la disparition de l'autorité hiérarchique,
Représentant du Chef Spirituel, aura comme incidence
de geler les décisions du Chef Spirituel d'une force
exécutoire. Pourquoi ne pas calquer un mode de fonctionnement
de l'église en occident, sur le modèle des organes
de l'église dans les trois pays tels que : la république
du Congo, la république Démocratique et l'Angola?
Nous avions appris de nos aïeux que les trois pays sont
le socle vivant du Kimbanguisme, il convient de noter d'emblée
que, comme une mère de l’humanité chère
à tous, l'Eglise est unique et universelle.
HAMBANOU KALAKA Mylène
Flore
Presse Kimbanguiste - Paroisse de Creil
02 juin 2010 |
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