MASSACRES ET RUINES
Poème de BOUKOU Hélène Gisèle

Le sang des sacrifiés murmure
Sous les tombes couvertes de verdure
Où s’en sont allés les fils du futur,
La triste mélodie des jetés en pâture.

Ecoute, CONGO, leurs gémissements
Que le vent éparpille et dépose tout doucement
Dans les cœurs comme l’ultime testament
Suspendu dans le firmament.

Les rigoles creusées par les larmes de douleur
Imbibent la terre qui vibre de peur.
Dans le lourd et vaste silence du deuil, monte la clameur
De l’indignation soulevée par une houle de fureur.

Ecoute, CONGO, la voix de la conscience
Eraillée par les cris du peuple de l’endurance…
Etouffé, le rire spontané de l’enfance !
Brisés, les espoirs et les rêves mués en décadence !

Des lèvres scellées par le les tourments de l’agonie
Ont emporté dans l’au-delà les mots de l’horreur infinie
D’un vandalisme sans nom et encore impuni.
Le crépitement des armes a fauché la vie des amis et des ennemis.

Ecoute, CONGO, l’écho du lugubre message
Que la tempête emporte dans son sillage.
Le champ de massacres et de ruines des maisons éventrées en est le rivage.
Des portes de la cité, jonchent l’herbe brûlée dans un décor déjà sans âge !

Demain, de l’hécatombe surgira la réconciliation
Qui unifiera toutes les races des Nations.
De l’aube du renouveau s’érigeront des résolutions
Qui banniront toutes les haines et brandiront de saines passions.