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LA DEMOCRATIE, UN CADEAU EMPOISONNE POUR L?AFRIQUE


Dans ce monde o? les choses sont pr?par?es de mani?re ? mettre tout le monde a courir derri?re le vent, il y a toutefois des gens qui savent percevoir les choses dans leur r?alit? et se prononcer en faveur d?une attitude correcte. Souvent ces gens, quand ils r?agissent, personne ne les comprend sinon l?avenir. Car, c?est l?unique instance qui leur donne raison. C?est le cas de celui de la part de qui nous avons entendu les paroles qui constituent le titre de cet article. Cet homme s?appelle DIANGIENDA KUNTIMA.

Peut-?tre une reconstitution des faits serait d?une grande aide pour la saisie de la port?e et du contexte dans lesquelles ces paroles ont ?t? utilis?es. En effet, nous sommes au d?but des ann?es 90; le monde s?est lib?r? de la guerre froide et laisse un grand champ de man?uvre ? l?Occident qui cherche ? influencer partout son mod?le de gouvernance. Pour ceux qui ont longtemps v?cu sous des dictatures, pas besoin de voir au-del? de leur nez et, les voil? se laisser emporter par le vent de la d?mocratie.

Ainsi, ? l?est de l?Europe, on clame PERESTROIKA et en Afrique o? plusieurs r?gimes ont perdu l?appui socialiste, souffle LE VENT DE CHANGEMENTS. le Congo, ancien Za?re n?a pas ?t? ?pargn? par ce vent. Tout le monde se rappelle les larmes vers?es par le Mar?chal Mobutu lors de la dissolution du MPR, Parti-Etat et son incapacit? ? les retenir, t?moin ses propos : ? comprenez mon ?motion ? ?. Cet acte qui a ouvert le Congo au multipartisme, a nourri de grands espoirs comme partout ailleurs. Car tout le monde se croyait, d?sormais, appel? ? participer activement ? la gestion de la chose publique (d?mocratie= pouvoir par le peuple et pour le peuple) et ainsi bannir la mani?re de g?rer le pays comme s?il s?agissait de sa poche ; attitude que l?on qualifiait alors des s?quelles de la deuxi?me R?publique dans l?ancien Za?re.

C?est en cette ?poque que nous sommes suis all? voir Son Eminence Diangienda Kuntima pour des questions personnelles comme tout kimbanguiste en avait l?habitude et voil?, nos entretiens d?border jusqu?? s??tendre sur la d?mocratie car le th?me ?tait en vogue. A la fin, nous avons remerci? ses conseils malgr? que nous ne l?avons pas compris car, il envisageait la d?mocratie comme quelque chose ? prendre avec beaucoup de pr?cautions au moment o? tous les discours, ? l??poque, vantaient les b?n?fices de ce syst?me. Pour ne pas en rester l?, nous nous sommes permis d?ajouter un d?tour ? notre remerciement montrant comment on ne pouvait pas ne pas se laisser entra?ner par ce vent en bon esprit ?veill?. C?est ainsi qu?il nous fixera, se permettra d?esquisser un sourire puis nous dira : ? ?la d?mocratie, telle qu?elle introduite chez nous, est un cadeau empoisonn?? ?. N?avait-il pas raison ?

Seul un manque de lucidit? de notre part pourrait nous amener ? contredire cet ?claireur.
En effet, il suffit de consid?rer la d?mocratie para rapport ? son v?cu en Afrique pour s?en rendre compte. Et vite, nous comprenons que ce ne sont pas les intentions qui comptent mais bien les objectifs. Nous qui vivons aujourd?hui pouvons bien t?moigner de la r?alit? que constitue cette vague de d?mocratie depuis les ann?es 90 jusqu?aujourd?hui pour avoir vu beaucoup de nos fr?res et s?urs martyris?s, eux croyant mourir pour la cause de la nation et pourtant aujourd?hui, nous qui continuons ? vivre, connaissons les vraies intentions de ce carnage humain :
- tant d?ann?es de guerre au Congo-Brazzaville apr?s les ?lections d?mocratiques, un seul nom pour ce carnage humain : c?est la guerre du p?trole.
- Tant d?ann?es de guerre en Angola apr?s les ?lections d?mocratiques, un seul nom pour ce carnage humain : c?est la guerre du diamant.
- Turbulences et guerres au Congo d?mocratique avant et apr?s les ?lections d?mocratiques, g?nocides au Rwanda et Burundi apr?s les ?lections d?mocratiques ; un seul nom pour ce carnage humain dans la r?gion des grands lacs: c?est la guerre du coltan.
- Turbulences au Kenya apr?s les ?lections d?mocratiques ; attendons-nous ? un nom apr?s ce carnage humain ou peut-?tre que c?est nous qui ne connaissons pas encore ce nom. Et cela, ainsi de suite dans tous les coins et recoins de l?Afrique.

Cette situation ?c?urante ne se justifie que par notre na?vet?. Car depuis toujours, nous Africains, refusons de nous assumer. Nous pr?f?rons ressembler au lieu d??tre. Et pourtant nous avons nos valeurs. ? Liboke ya moninga basombelaka yango kuanga te ? disent nos sages.

Alors comment s?en sortir ?

Une seule attitude : arr?ter de courir derri?re le vent et se ressaisir. L?Afrique doit apprendre :
- ? se rendre compte de ses valeurs. N?est-elle pas le berceau de l?humanit? ? N?est-elle pas le berceau de la civilisation ? Si Hier, elle fut pourquoi aujourd?hui, elle ne peut pas ?tre ?
- ? pr?ter attention aux voix qui s??l?vent en son sein. N?apprend-on pas qu?Abraham a re?u Dieu en pr?tant attention ? Combien de fois Kimbangu ne cesse de l? interpeller ? S?est-elle un seul instant interrog?e sur la mission que ce ? Ph?nom?ne ? est venu r?aliser dans ce monde ?
- ? s?assumer. Tout syst?me qui ne produit pas les valeurs escompt?es, doit ?tre chang?. L?Afrique a toujours montr? un penchant vers ses relations horizontales c?est-?-dire s?est toujours laiss? attir? par les autres. Et les r?sultats sont celles que nous connaissons : ? Mobini ya zoba bakofutaka ye kuanga ya pamba mpo azanga eloko ya koliya na yango ?. Alors pourquoi ne pas explorer aussi l?autre dimension ? C?est-?-dire la relation verticale : revenir ? notre Dieu, refl?ter Son image pour ressembler ? Lui comme ce fut le cas dans Son projet initial ! la THEOCRATIE ne conviendrait-elle pas en Afrique ?

Un avis m?rite d??tre donn? ici : Une certaine tendance fait croire que tout discours qui fait intervenir Dieu, retire aux hommes leurs pieds sur terre. Toutefois, n?oublions pas que c?est partant aussi d?une astuce similaire, apprend-on dans la Bible, que le diable a engag? l?humanit? dans la situation que nous d?plorons aujourd?hui.

Donc, dans la recherche des voies pour se lib?rer, l?Afrique peut bien sonder la voie divine c?est-?-dire faire intervenir Dieu dans sa vie. Et, ? scruter les r?alit?s auxquelles elle est confront?e, seul Dieu peut intervenir efficacement. La preuve, nous avions confi? et nous confions ? nos politiciens, ? nos ?conomistes, ? nos juristes, ? nos sociologues, ? nos th?ologiens? bref ? notre ?lite mais les choses continuent ? ?tre ce qu?elles sont : carnage humain, mis?re, fuite de cerveaux, etc. On pourrait croire ? une incapacit? de leur part. Mais le vrai probl?me r?side ailleurs : nos hommes n?ont pas les mains libres. Voil? le vrai probl?me qui d?range l?Afrique. D?o? l?imp?ratif d?un retour et recours ? Dieu pour qu?Il fasse surgir partout en Afrique des leaders charismatiques car nous en manquons.

Lisbonne, le 12 janvier 2008.

KALEMBA MANZO CONSTANTINO.