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LES INTELLECTUELS AFRICAINS, PARLONS-EN !


Il y a un ph?nom?ne qui suscitait notre ?tonnement pendant tout le temps que nous avions v?cu ? Kinshasa. Il s?agit de l?attitude des femmes vendeuses surtout des vendeuses d?arachides qui se permettaient d?utiliser ? tout papier ? qui tombait entre leurs mains pour lui donner une forme conique, cornet que l?on appelle commun?ment ? ngongo ?, marque d?pos?e made in Kinshasa des empaquetages pour la vente des produits. Nous disons tout papier car ces femmes ne choisissaient pas : papiers vierges, journaux, livres, emballages de ciment (d?conseill? ? la longue), m?moires de graduat, de licence et m?me des th?ses de doctorat !

A l??poque, nous associons cette attitude ? un produit d?ignorance relatif au taux d?analphab?tisme existant. Mais aujourd?hui, nous osons croire que ces femmes agissaient avec conscience, compte tenu du profil que la plupart de nos intellectuels donnent d?eux-m?mes ? la soci?t?. Il y en a qui n?h?sitent pas ? conclure que beaucoup d?entre eux ont confondu la finalit? des ?tudes : Au lieu d??tudier pour la vie, ils ont ?tudi? pour l??cole. R?sultat : ils sont pr?ts ? vivre en contradiction avec eux-m?mes ou dans une contradiction qui saute aux yeux, dans le but de plaire ? ceux qu?ils consid?rent comme des d?tenteurs du savoir, de peur de se voir mal appr?ci?s. Cons?quence : Malgr? leurs doctorats, nos intellectuels continuent avec leurs ? biberons ? et ne se permettent pas une r?flexion sans recourir aux ma?tres, le contexte le permettant ou pas. Sinon, comment sauront-ils qu?eux aussi sont pass?s par l?? Briller dans la rh?torique, voil? ce qui les int?resse. Donner des r?ponses aux probl?mes de sa soci?t? est rel?gu? au second plan.

Partant, pendant que nos intellectuels croient atteindre leurs objectifs (garantir leur survie et de leur famille) en se faisant cajoler et utiliser pour amuser la galerie en Afrique, notre population (surtout nos femmes vendeuses) que l?on consid?re d?pourvue d?esprit cart?sien mais en qui, personne ne peut le nier, la sagesse africaine bouillonne dans toute son essence, se met en besogne. Son comportement, c?est celui que nous avons d?crit : tout ce qui cherche ? distraire se retrouve dans la rue pour servir d?emballage.

Nos femmes vendeuses n?ont pas-elles raison ? L?Afrique n?a-t-elle pas le droit d??tre africaine, de r?fl?chir dans son africanit? ? Alors quand et comment ? L?Afrique n?a-t-elle pas ses propres valeurs, ses dignes fils ? Quand nous prendrons-nous, nous-m?mes en charge ? Jusqu?o? aboutira cette vie de remorque ? Ne dit-on pas que l?Afrique est le berceau de l?humanit? ? N?est-elle pas un scandale g?ographique ? Au m?me moment, la m?me Afrique occupe presque toutes les premi?res places dans les rankings n?gatifs (mis?re, analphab?tisme, etc.), et n?allant pas ? la rencontre de son support spirituel, la voil? devenue un scandale religieux. L?Afrique n?a pas besoin de toutes ces importations. Voil? des pr?occupations int?ressantes qui devront inviter l?Afrique ? s?affirmer, c?est-?-dire ? relever tous les d?fis qui se pr?sentent devant elle. C?est sur de tels terrains que l?Afrique esp?re voir ses fils investir leur savoir. Car il y a un imp?ratif: celui de r?duire l??cart entre ce qu?elle est et ce qu?elle doit ?tre.

Le besoin d?affirmation s?accompagne aussi d?un besoin de pr?servation. A quoi bon travailler si l?on n??pargne pas ? Donc, il ya un imp?ratif aussi ? pr?server tous les acquis que l?Afrique a pu produire ou a pu voir se d?velopper sur son sol. Et, l?un de ses acquis est incontestablement LE KIMBANGUISME, cette religion qui chemine vers un centenaire et qui gagne de plus en plus une dimension plan?taire. Cela ne pouvait qu' en ?tre ainsi. Car, Simon KIMBANGU l?avait annonc? le 29 juillet 1952 ? Lowa, (donc environ une ann?e apr?s sa mort physique) en ces termes :
? Christ a remis les quatre coins du monde entre mes mains. Et dans un avenir certain :

- il n?y aura qu?une seule Eglise,
- il n?y aura qu?une seule langue,
- il n?y aura qu?un seul Chef, moi KIMBANGU".

Ceci ?tant, tout kimbanguiste qui se veut kimbanguiste croit en un KIMBANGU vivant donc DIEU, d?o? l?attribution de la troisi?me personne de la trinit? en sa personne. Ainsi, la doctrine kimbanguiste d?finie KIMBANGU comme ?tant le Saint-Esprit.

Partant, r?fl?chir sur le Kimbanguisme en faisant des acrobaties autour de la mort de Simon KIMBANGU, et surtout en s?appuyant sur des donn?es fournies par la presse coloniale catholique au moment o? du c?t? kimbanguiste, pour la m?me ?poque, ce sont des catholiques t?moins oculaires qui r?futent la machination ; pour nous kimbanguistes, de telles r?flexions nous donnent justes des indices de ce qui caract?rise m?me la colonisation. Nous avons dit : la domination. Et, ? qui s?y pr?te, nous ne pouvons juste que d?plorer l?ali?nation. Car revenir sur une pr?tendue conversion de KIMBANGU au catholicisme en plein 21?me si?cle, et au moment o? le kimbanguisme est entrain de dissiper tout doute autour de lui, est ? ranger non dans les int?r?ts de l?Afrique en particulier et de l?humanit? en g?n?ral, mais bien dans ceux des d?tracteurs. TOKOTALA BANGO TE !


Lisbonne, le 16 octobre 2008.

KALEMBA MANZO CONSTANTINO.