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Chaque religion puise toujours quelques " ingrédients " dans la tradition d'origine de son précurseur et l'église kimbanguiste n'a pas dérogé à la règle avec l'agenouillement. Signe de respect chez les (Ba) Kongo, tribu d'Afrique centrale dans laquelle naquit Papa Simon Kimbangu et qui a donné son nom aux trois Congo (Congo-kinshasa, Congo-Brazza et Congo-Angola), il est devenu au sein de l'église kimbanguiste une révérence à laquelle les fidèles s'adonnent volontiers vis-à-vis du chef spirituel. A vrai dire, il fait désormais partie des faits et gestes qui constituent la tradition usuelle de l'église. Si l'on part du principe que " l'on doit témoigner à un chef tout le respect qu'on lui doit ", l'agenouillement peut s'avérer être de ce point de vue une exigence, un devoir et une obligation. Mais dans la pratique, il n'en est rien du tout, d'autant plus que les anges des cieux enseignent que l'on ne doit témoigner ce suprême respect qu'à Dieu seul (Apocalypse 19: 9-10). Toutefois, sur cette question d'agenouillement, on constate qu'il y a trois types de kimbanguistes: ceux qui le font parce que devant un chef il y a une certaine attitude à adopter, ceux qui se sentent obligés par rapport à leur foi et aussi ceux qui s'agenouillent, malgré eux, par suivisme et sans aucune conviction. En son temps, papa DIANGIENDA faisait comprendre tant aux kimbanguistes qu'aux non-kimbanguistes, qu'il n'obligeait personne à s'agenouiller devant lui. Ceux qui osaient le faire savaient eux-mêmes pourquoi ils le faisaient. Cette penssée ressort clairement dans son message du 13 février 1987 à travers un fait réel qu'il se permit de raconter. En la lisant, vous aurez l'impression d'être tombé sur une fable ou une parabole. Mais, bien au contraire, c'est tout naturellement une histoire vraie vécue par des témoins oculairs et auriculaires comme papas Jhonny Mayanga, Pierre Ndangi et Emile Zola. Ainsi que tous les autres fidèles qui avaient accompagné papa DIANGIENDA au cours du voyage dont il est question dans cette fameuse histoire, et qui eut lieu quelque part à l'intérieur du Zaïre. C'est dommage que papa DIANGIENDA lui- même ne précise ni le lieu exact, ni le jour, ni le mois, ni l'année où cela se passa.
Pour arriver au bout de son périple, papa DIANGIENDA et les siens devaient forcément traverser un petit village se trouvant sur leur parcours. Dès qu'un féticheur des environs sut que le chef spirtuel de l'église kimbanguiste devait passer par là, il s'y rendit le plus vite possible. Arrivé sur place, il rassembla les villageois et leur dit: " un long convoi passera par ici, il s' y trouve un monsieur qui est Satan en personne. Au moment où il traversera ce village, qu'aucun de vous ne se mette au bord de la route pour le saluer.

Je vous conseille de vous barricadez chacun dans sa maison, dès que que vous entendrez au loin le ronronnement des moteurs de voitures. Ne laissez même pas un enfant traîner par inadvertance dans la cour. Comme Dieu sait faire les choses, papa DIANGIENDA et sa délégation qui comptaient traverser ce village de nuit, ne purent le faire à cause d'une forte pluie qui s'était abattue en cours de route. La crue qui en résulta noya le pont qu'ils devaient franchir pour y arriver. Indépendamment de leur bonne volonté, ils restèrent bloqués à quelques encablures de ce village jusqu'au matin. Quand ils s'engagèrent sur le pont déjà dégagé, il faisait complètement jour et la vie avait repris son cours normal. Respectons les consignes du féticheur à la lettre, dès que les villageois entendirent le bruit des moteurs qui se rapprochait, chaque famille s'en alla au grand complet se cacher dans sa maison. Un petit détail important.
Dans ce fameux village déserté, il y avait plus de moutons que d'hommes. Et juste au moment où papa DIANGIENDA et sa délégation s'apprêtaient à le traverser, ces animaux _ guidés par on ne sait quel instinct _ quittèrent un à un leur enclos pourtant bien fermé. Incroyable mais vrai ! Ils occupèrent spontanément toute la route et encadrèrent le cortège du chef spirituel par devant et sur les côtés. En quelque sorte, ils servirent d'escorte à papa DIANGIENDA et à toute sa délégation jusqu'à la limite du village. Entretemps, les enfants habités par une curiosité maladive, avaient entrouvert les portes pour voir ce qui se passait à l'extérieur. A peine avaient-ils remarqué l'escorte formée par les animaux, ils se mirent à crier à l'intention des parents: attention ! attention ! ce monsieur s'en va avec tous nos moutons. Alertés de vive voix hommes, femmes et enfants se sont tous précipités au dehors. Planqué dans une des maisons, le féticheur essaya de les rappeler à l'ordre, mais plus personne ne l'écouta. On lui répondit simplement qu'il est hors de question de perdre ainsi tout le bétail. Tout le monde alla donc grossir les rangs derrière les moutons, qui avançaient pas à pas sans se presser. Bref ! les hommes et les bêtes accompagnèrent côte à côte le chef spirituel et sa délégation. Arrivés à la lisière du village, ils formèrent de part et d'autre deux haies d'honneur, laissant passer le convoi qui poursuivit tranquillement sa route jusqu'à destination. De là où il observait toute la scène qui se déroulait sous ses yeux, le féticheur n'attendit pas le retour de la masse pour s'enfuir. Il s'en alla volontairement avant même qu'on puisse le chasser de force. Au retour de papa DIANGIENDA et tous ceux qui l'accompagnaient tout au long de son voyage, les villageois sortirent d'eux-mêmes et s'alignèrent tout le long de la route pour les saluer. N'est-ce pas que les conséquences éduquent mieux que les conseils ? A bon entendeur, salut !