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Un ami vivant à Paris nous a parlé de la récente publication d’un livre écrit par un jeune kimbanguiste nommé David Mankadi Biangue et qui s’intitule : « Le kimbanguisme à la lumière des écritures saintes ». Nous avons tenu à l’avoir le plus vite possible et, Dieu merci, ce même ami vient de nous le faire parvenir. Franchement, c’est un livre passionnant qui mérite d’être lu par tous ceux, qui veulent en savoir plus sur le kimbanguisme. En attendant de le lire complètement, souffrez donc que nous ne puissions faire de plus amples commentaires là-dessus. Néanmoins, nous tenons à partager avec vous le poignant témoignage que l’auteur nous rapporte dans son avant-propos, au sujet de sa mère qui est également kimbanguiste.

« C’est une évidence : les kimbanguistes sont très souvent incompris par rapport à leur foi en Simon KIMBANGU. Et moi-même, j’ai longtemps fait preuve de cette fameuse incompréhension vis-à-vis de ma mère ; lorsqu’elle décida de devenir kimbanguiste, après avoir rencontré spirituellement S.E DIANGIENDA KUNTIMA. L’anecdote que je vais vous raconter à son sujet date des années 80.

Originaire du Congo-Brazzaville, ma mère était auparavant une fervente catholique avant de se convertir au kimbanguis-me. Pourquoi donc avait-elle quitté l’église catholique au profit de l’église kimbanguiste ? Vous le comprendrez tout simplement en lisant cette anecdote proprement dite. Les faits se sont déroulés dans la région du Pool en république du Congo.

Souffrante, ma mère fut conduite à Boko-poste qui faisait office de centre administratif du district de Boko. C’est aussi là qu’était concentré les quelques rares services publics existants, parmi lesquels l’hôpital. Comme c’est souvent le cas dans les districts (province), la fourniture d’électricité était rationnée à Boko et en cas de coupure un groupe électrogène prenait le relais. L’hôpital disposait de son propre générateur en cas de besoin. A peine arrivée, mère fut d’emblée prise en charge par le médecin de garde, qui diagnostiqua un mal nécessitant une opération chirurgicale d’urgence. Pendant que les mains expertes du personnel soignant s’activaient sur le corps inerte de la patiente, il y eut brusquement une coupure instantanée d’électricité. Comme le malheur ne vient jamais seul, ce jour-là le carburant servant à alimenter le générateur du dispensaire fit défaut. Ne pouvant pas poursuivre dans le noir l’acte chirurgical déjà entamée, le personnel soignant abandonna momentanément la malade et s’en alla donc à la recherche d’une solution alternative. L’attente entre la coupure d’électricité et le retour à la normale dura au mieux près d’une heure, et au pire plus d’une heure.

Couchée sur la table d’opération et le ventre bien ouvert sous l’effet de l’anesthésie, ma mère qui se trouvait pourtant dans un coma artificiel, vit tout à coup la salle où elle se trouvait s’illuminer comme par enchantement. Dans cette lumière de circonstance, un jeune homme beau et vigoureux lui apparut presqu’aussitôt. Mais grande fut sa surprise de constater que cette personne, élégamment vêtue d’un abacost assorti d’un foulard et qui le regardait d’un air rassuré, lui était tout à fait inconnue. Elle avouera plus tard n’avoir jamais vu ce visage auparavant. Prenant la parole, l’homme lui dit avec beaucoup de gentillesse : « Dieu est avec toi, ne crains rien car tout va bien se passer ». Entre-temps, une solution fut trouvée pour pallier à la panne d’électricité. Le personnel soignant revint hâtivement à la table d’opération, sans avoir la moindre conviction sur l’issue de leur acte chirurgical. Mais tout se passa bien comme l’avait prédit l’homme venu de nulle part. Etonné lui-même par le succès inattendu de l’opération, le médecin se confiera par la suite à sa patiente en disant : « Franchement, c’est un miracle que vous soyez encore en vie. Car les conditions dans lesquelles nous avons intervenu et surtout le temps écoulé, bien avant de remédier à la panne d’électricité, nous ont vraiment fait craindre le pire. Croyez-moi, c’est un vrai miracle dont je me souviendrai toujours ». Dès sa sortie de l’hôpital, ma mère raconta sa vision à son entourage, sans oublier les propos tenus par le médecin sur un ton de confession.

Bien que mes géniteurs avaient tous deux une foi catholique, il convient de signaler qu’une de mes cousines c’est-à-dire la nièce de mon père était une kimbanguiste pratiquante. La période de convalescence de ma mère coïncida avec l’arrivée à Boko de S.E DIANGIENDA KUNTIMA, fils cadet de Simon KIMBANGU et charismatique chef spirituel de l’église kimbanguiste. Ma cousine lui proposa d’aller le rencontrer, afin de solliciter sa bénédiction en vue d’une prompte guérison. Finalement, les deux femmes tombèrent d’accord et se rendirent ensemble, à Kinshasa-Bibubu à quelques kilomètres de Boko, lieu où fut construit le premier temple kimbanguiste pendant la tolérance. Sur place, dès que ma mère vit S.E DIANGIENDA KUNTIMA, elle eut tout de suite la chair de poule et faillit tomber en syncope. A vrai dire, l’homme qu’elle avait vu à l’hôpital de Boko le jour de son opération, dont la simple présence avait inondée la salle obscure de lumière, n’était autre que S.E DIANGIENDA KUNTIMA. C’est lui qui l’avait rassuré que, malgré la coupure prolongée d’électricité, tout allait bien se passer parce que Dieu était avec elle. Cette divine surprise, ma mère n’en revenait pas. Et curieusement, ce jour-là il avait toujours cette bonne mine et portait également le même abacost assorti d’un foulard. Lorsqu’elle fut enfin reçue par S.E DIANGIENDA KUNTIMA, elle lui raconta cette anecdote en insistant sur son apparition et ses propos très rassurants. En guise de réponse, ce dernier lui dit en rigolant que ce n’était pas lui. Comment aurais-je pu venir dans un hôpital que je ne connais pas ? Or moi, quand je me déplace je suis toujours accompagné, et toi tu affirmes que j’y étais venu tout seul ! Franchement, ce n’était pas moi, trancha-t-il en rigolant. Toutefois, à la fin de leur entretien, il suggéra à ma mère de passer le voir prochainement à Nkamba, où il serait très heureux de la recevoir. C’est dans ce contexte-là que la fervente catholique qu’elle était foula, pour la toute première fois de sa vie, la terre sacrée de la cité sainte kimbanguiste.

L’accueil qui lui fut réservé fut plus que fraternel et son entretien avec S.E DIANGIENDA KUNTIMA très fructueux. Puisqu’elle tenait à connaître à tout prix le sens de l’apparition de ce dernier à l’hôpital de Boko, le chef spirituel lui dit ceci : « Honnêtement, ce n’était pas moi mais c’est mon père qui t’avait visité, car tu portes spirituellement sur toi son sceau. Conscient du fait qu’il n’est plus physiquement de ce monde, il avait préféré prendre mon apparence, afin de ne pas t’effrayer. Moi, je n’y suis pour rien ». Dès que sa visite toucha à sa fin, ma mère rentra tranquillement à Boko. A compter de ce jour-là, on l’entendit souvent dire que Simon KIMBANGU est le Dieu vivant. Elle se mit à témoigner haut et fort autour d’elle ce qu’elle avait vécu, lors de son opération à l’hôpital de Boko. Ayant finalement franchi le pas en se convertissant au kimbanguisme, elle réussit aussi l’exploit de faire accepter sa foi en Simon KIMBANGU à son mari et à ses enfants. Tous suivirent l’exemple de maman en se convertissant également à leur tour au kimbanguisme. La paix du cœur et la tranquillité du cœur régnèrent davantage à la maison, jusqu’à ce qu’un jour la mort s’invita dans notre famille, en emportant le père et un de ses fils dans un accident de circulation. Ce drame avait eu lieu en 1985. Moralement, maman fut plus abattue que nous les enfants pour la perte de ces deux êtres chers, qui intervint au moment où on s’y attendait le moins. Sa vive douleur heurta même par moments sa foi inébranlable en Simon KIMBANGU. En fait, elle ne comprenait pas pourquoi il lui avait repris d’un seul coup le mari et l’enfant sorti de ses entrailles. Elle voulait forcément avoir l’explication de cette énigme-là. Devant la pression de la famille de son défunt époux, elle consentira à porter le deuil pour honorer la mémoire de celui-ci et de son enfant disparu ; quand bien même l’église kimbanguiste dont elle était désormais membre à part entière l’interdisait formellement.

Du jour au lendemain, maman n’arrivait toujours pas à digérer la mort subite de papa et de mon frère qui, étaient évidemment pour nous des êtres chers. Elle considérait cela comme une sorte d’injustice de la part de Simon KIMBANGU, qui l’avait pourtant sauvée in extremis, mais a par contre préféré laisser mourir son fils et son mari. Dans cette souffrance morale quotidienne, elle se rappela le bon souvenir de S.E DIANGIENDA KUNTIMA et se résolut d’aller se confier à lui ; afin de soulager sa conscience meurtrie et de fortifier son esprit attristé. A son arrivée à la cité sainte, le chef spirituel de l’église kimbanguiste s’y trouvait déjà aux côtés de son frère sa Grandeur DIALUNGANA KIANGANI, qui en était le principal gardien. Après l’avoir salué, S.E DIANGIENDA KUNTIMA l’envoya se baigner à la source sacrée, tout en l’informant qu’il ne pourra la recevoir que le lendemain. Cette nuit-là, endormie au milieu d’autres femmes venues elles aussi en pèlerinage à Nkamba, ma mère eut dans son profond sommeil deux visions qui la troublèrent intérieurement. Dans la première vision, elle vit descendre le temple de Nkamba des cieux vers la terre, où une foule en liesse assistait en chantant à cet heureux événement. A cette époque-là, le temple avait déjà été inauguré et était devenu tout à fait opérationnel. A sa grande surprise, ma mère y aperçut son fils décédé et celui-ci vint aussitôt vers elle. En la voyant débraillée et vêtue de noir, affichant de surcroît une mine d’enterrement, il voulut en connaître la raison : « T’es ici ? Pourquoi es-tu aussi sale ? Pourquoi es-tu dans un si piteux état ? ».

A ces deux dernières questions, la mère répondit au fils en arguant que c’est la tradition qui lui imposait cela. Son interlocuteur répliqua très sèchement : « Sache que nous sommes ici en lieu sûr. C’est à toi de faire des efforts pour venir vers nous, car jamais nous ne reviendrons vers vous ». A la fin de la vision, elle se réveilla en sursaut et pleura à chaudes larmes, avant d’être prise en charge par d’autres pèlerins qui la consolèrent. A peine s’était-elle rendormie, une autre vision vient troubler de nouveau son sommeil. Cette fois-ci, c’est son défunt mari qui lui apparut. D’un air triste, il l’informa que depuis son arrivée à Nkamba, il est encore bloqué au premier poste sis à l’entrée principale et attend toujours avec impatience l’autorisation d’accéder enfin à la cité sainte. A la fin de cette seconde vision, elle se réveilla une fois de plus en sursaut, elle pleura également et fut de nouveau consolé par les pèlerins. Alors que ma mère était allée à Nkamba avec un cœur serré, elle rentra à Boko avec une mine plutôt réjouie. Il me semble d’ailleurs que S.E DIANGIENDA KUNTIMA l’avait beaucoup réconfortée peu avant son retour. Ce qu’elle avait vu et entendu à Nkamba avait raffermi sa foi en Simon KIMBANGU et en ses trois fils. De même, elle comprit aussi que la cité sainte kimbanguiste n’était pas une cité ordinaire. De retour à Boko, elle s’empressa de retirer son deuil, sans se préoccuper de la réaction de la famille de son défunt mari ».