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Savez-vous qu’en 2008 le sénateur de l’Illinois Barack Obama avait failli rater sa chance de devenir le 44è président des Etats-Unis d’Amérique ? L’homme qui aurait été à l’origine de cet échec n’est autre que le révérend Jeremiah Wright. Africain-américain, métis bon teint et plus clair même que Barack Obama lui-même, il fut pendant 20 ans le pasteur de ce dernier au sein de « Trinity United Church of Christ » de Chicago. C’est d’ailleurs lui qui avait béni, le 03 octobre 1992, le mariage religieux de Barack Hussein Obama et Michelle Lavaughn Robinson. Pendant tout ce temps, il fut donc à la fois le père et le conseiller spirituels de ce jeune couple.

Connu pour son franc-parler et son engagement pour la cause noire, le pasteur Jeremiah Wright n’a pas la langue dans sa poche et n’a pas non plus peur d’aborder les sujets qui fâchent. Souvent présenté par la presse comme un personnage controversé, il a naturellement cette audace de dire toujours si haut ce que les autres pensent plus bas. Fils et petit-fils de pasteur avant de le devenir lui-même, Joe Wright est un habitué des prédications enflammées et de discours virulents dignes de la tradition orale américaine. Peu importe qu’on le traite de fasciste noir, d’anti-américain ou encore de raciste anti-blanc, il reste fidèle à lui-même et assume sans tergiverser l’indignation que suscite quelquefois ses propos anticonformistes. A contre-courant de l’opinion publique américaine, il avait déjà eu à avouer entre autres que les attentas du 11 septembre 2001 étaient _ selon lui _ la réponse adéquate au terrorisme américain dans le monde.

En 2008, la campagne présidentielle bat son plein aux USA et s’achemine vers la dernière ligne droite, qui départagera le sénateur de l’Illinois Barack Obama et l’ancienne first lady Hillary Clinton ; tous deux candidats déclarés à l’investiture démocrate. Ce jour-là, au cours une conférence de presse tenue au National Press club de Washington, avec sa verve habituelle, le révérend Jeremiah Wright accuse le gouvernement américain d’avoir répandu le virus du sida dans la communauté afro-américaine pour la décimer. Dans ses propos, il dira d’ailleurs avoir autant d’estime pour Louis Farrakhan qu’il considère comme l’un des grands hommes du XXe siècle, malgré le fait qu’on le présente comme un antisémite notoire. Défavorisée par les sondages de la dernière heure et consciente de la proximité d’Obama avec le révérend Jeremiah Wright, son adversaire n’a pas hésité à déplacer le débat sur la question raciale « très sensible aux USA » afin d’affaiblir tant soit peu l’incontestable leadership du sénateur de l’Illinois. En effet, si l’on pouvait s’en tenir au strict énoncé du proverbe « Dis-moi qui tu fréquentes je te dirai qui tu es », on pourrait rapidement conclure qu’il y avait de quoi mettre Obama et Jeremiah dans le même sac.

Sentant venir le danger le sénateur de l’Illinois, qui commençait déjà à prendre petit à petit ses distances d’avec le révérend Jeremiah Wright, n’a eu d’autre choix de le désavouer publiquement. Ce qui a fait dire au concerné qu’Obama parle en politicien, moi je parle en pasteur. Réplique cinglante du candidat démocrate : « Je suis membre de Trinity United Church of Christ depuis 1992, je connais le révérend Wright depuis près de 20 ans. La personne que j’ai vue hier n’est pas celle que j’ai rencontrée il y a 20 ans. Si le révérend Wright pense qu’il s’agit pour ma part d’un positionnement politicien comme il le dit, alors il ne me connait pas très bien. Quelque soit la relation que j’avais avec lui, celle-ci a changé ». Finalement, ne voulant pas être devant l’histoire et la postérité celui qui aurait empêché Obama à séjourner à la maison blanche, le révérend Jeremiah n’avait eu d’autre choix que de mettre de l’eau dans son vin, afin de ne pas donner à la sénatrice Hillary Clinton l’argumentaire et l’opportunité de déstabiliser son concurrent sur la problématique de la race. Il importe d’ailleurs de signaler que dès le 18 mars 2008, juste après que le révérend Jeremiah Wright ait dénoncé une discrimination contre les noirs, Barack Obama avait tenu à Pennsylvanie un discours très rassembleur où il revendiquait l’unité plus que parfaite du peuple américain dans son ensemble. C’était là un subtil moyen de se démarquer le plus vite possible de ce pasteur si proche mais devenu pour lui un encombrant fardeau.

Si le révérend Jeremiah Wright avait failli être le « problème » par rapport à la candidature de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine de 2008, il va sans dire que 16 ans plus tôt à Topeka dans l’état du Kansas ce dernier était bien au contraire la « solution ». Le 23 janvier 1996, invité à ouvrir la session inaugurale du nouveau parlement (chambre) du Kansas, le révérend Jeremiah Wright avait surpris tout le monde par la véracité des faits évoqués dans sa prière. Jugez-en donc par vous-mêmes :
« Seigneur, nous venons tous pour te demander pardon et pour te demander de nous guider.
Nous savons que ta parole dit : malheur à ceux qui appellent bien ce qui est mal, et c’est exactement ce que nous avons fait.
Nous avons perdu notre équilibre spirituel et nous avons renversé nos valeurs.
Nous avons exploité le pauvre et nous appelons cela la « loterie »,
Nous avons récompensé la paresse et nous avons appelé cela « l’aide sociale »,
Nous avons tué nos enfants à naître et nous avons appelé cela le « libre choix »,
Nous avons abattu nos avorteurs et nous avons appelé ça la justice.
Nous avons négligé de discipliner nos enfants et nous avons appelé ça « développer l’estime de soi »,
Nous avons abusé du pouvoir et nous avons appelé ça la « politique ».
Nous avons convoité les biens de nos voisins et nous avons appelé ça « avoir de l’ambition ».
Nous avons pollué les ondes radio et télé avec des grossièretés et la mot censur, et nous avons appelé ça « la liberté d’expression ».
Nous avons ridiculisé les valeurs établies depuis longtemps par nos ancêtres et nous avons appelé ça « la lumière ».
O Dieu sonde nos cœurs, purifie-nous et libère-nous de nos péchés, guide et bénis ces hommes et femmes qui ont été envoyé ici par les habitants de cet état, accorde-leur ta sagesse pour qu’ils le gouvernent et le dirigent selon ta volonté. Je demande cela au nom de ton Fils Jésus-Christ. Amen.

Morale de l’histoire :
En principe, dans la foi il n’y a pas de compromis ni de juste milieu, ou c’est ça ou ce n’est pas ça. C’est pourquoi la bible dit clairement : « l’obéissance vaut mieux que les sacrifices ».