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En 2004, au cours d’une visite pastorale à Kinshasa, le chef spirituel de l’église kimbanguiste papa Simon Kimbangu Kiangani avait tenu à rassurer les fidèles kimbanguistes, que dans le plan de Dieu aucune fin du monde n’était à l’ordre du jour dans l’immédiat. Certes, le monde connaitra dans les jours à venir de profonds et significatifs changements, mais la vie ne cessera pas pour autant sur la terre des hommes. Comme les kimbanguistes ne sont pas aussi curieux pour demander en privé à leur chef spirituel le pourquoi de tels propos, ce dernier s’en est retourné tranquillement à Nkamba (nouvelle Jérusalem), sans que l’on sache ce qu’il voulait réellement dire.

En ce temps-là, personne ne s’imaginait qu’en 2012 la perspective d’une fin du monde considérée comme imminente par les « mayanistes », deviendrait ainsi une véritable hantise à l’échelle internationale. Prévoyant et aimant, Dieu le Saint-Esprit nous avait préventivement mis en garde contre cet alarmisme apocalyptique. Sans aucun fondement sérieux ni source clairement identifiée, une rumeur alarmiste et persistante s’est propagée très progressivement sur la toile : la fin du monde aurait lieu le 21 décembre 2012. Relayée par les médias et récupérée par Hollywood qui en a aussitôt fait un film (« 2012 » réalisé par Roland Emmerich), cette rumeur n’a pas été pris très au sérieux par les scientifiques, limitant ainsi son impact psychologique par rapport à la psychose suscitée par l’avènement de l’an 2000.

Mille fois annoncée et mille fois avortée, la fin du monde se fait toujours attendre. Aujourd’hui toute alarmisme médiatique autour de cette éventualité amuse plus qu’elle n’effraie. De tous les scientifiques et illuminés qui se sont laissées aller à des prédictions chiffrées, chronométrées et millimétrées ; aucun n’a encore réussi à voir les choses se passer exactement telles qu’annoncées. Donc, à ceux ou celles qui voient en cette nouvelle fantaisiste une véritable prophétie ayant échappée à l’église, nous leur rétorquons qu’il n’en est rien du tout et il ne va d’ailleurs rien se passer de spécial le 21 décembre 2012. Ce jour-là, ce ne sera ni la fin du monde, ni la fin de la vie sur terre.

A l’aube de l’an 2000, les faux prophètes avaient déjà tenu en haleine le monde entier sur l’imminence d’une fin du monde, qui n’a finalement jamais eu lieu. Mais, les adeptes du « survivalisme » dépensèrent des millions de dollars pour se construire des abris souterrains antiatomiques, pour stocker d’énormes quantités de nourriture et pour apprendre certaines techniques fondamentales de survie. Cette année encore, en prévision de la date fatidique du 21 décembre 2012, les « survivalistes » n’ont pas lésiné sur les moyens à mettre en jeu pour avoir la vie sauve. Mais, une fois de plus, ils auront dépensé des millions de dollars pour rien ; car spirituellement parlant, rien n’indique que la fin du monde aura bien lieu le 21 décembre 2012.

Le monde appartient à Dieu et lui seul peut en décider la destruction. Bien qu’il laisse à l’homme le libre arbitre pour qu’il adhère ou non à son plan de salut pour l’humanité, Dieu ne fait rien sans avertir son peuple (Amos 3 :7). Nous savons que le « nouveau ciel » et la « nouvelle terre » dont parle Jean dans « Apocalypse » signifie l’avènement d’un nouveau monde, qui devra succéder au monde actuel voué à la destruction. Transition oblige, l’instauration de ce « nouveau monde » sera précédée d’une véritable apocalypse et d’une vraie fin du monde. Mais Dieu seul connaît la forme et l’intensité qu’auront ces deux événements, le jour exact et l’heure précise où ils se produiront. Ce qu’il y a justement de fantaisiste dans cette fin du monde programmée pour le 21 décembre 2012, c’est que tout est connu à l’avance (le jour, l’heure, la forme et l’intensité) et il n’y a aucune part de mystère.

Jésus-Christ, à qui ses disciples avaient posé une question claire sur la fin du monde, leur répondit honnêtement que personne ne savait quand cela devait arriver. Ce jour-là, qui sera aussi le premier jour de l’instauration définitive du règne de Dieu sur le nouveau monde, viendra comme un voleur. Or, ce dernier vient au moment où on s’y attend le moins. En véritable pédagogue, soucieux du détail, Jésus-Christ énuméra d’ailleurs les différents signes de temps qui précéderont le jour en question. Mais, en fin de compte, il leur avouera que « pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, mais le Père seul » (Matthieu 24 : 36). Bref, sur ce point précis, notre intime conviction est telle que cette fin du monde « 2012 » nous parait plus que fantaisiste. Parce qu’elle n’a pas de fondement sérieux, ni de source clairement identifiée.

Et, comment voulez-vous qu’on y croit alors que Dieu le Saint-Esprit lui-même nous avait déjà avertis à l’avance, qu’il n’y a pas dans le plan de Dieu une fin du monde dans l’immédiat ? En chrétien averti, on ne peut qu’assister à l’évolution de la situation en spectateur dépassionné, puisque papa Simon Kimbangu Kiangani avait eu à balayer il y a quelques années déjà cette psychose générale d’un revers de la main. « Ata mokili ekoninga, biso se na sima ya Kimbangu », c’est-à-dire que « même si le monde bouge, nous, nous restons confiants derrière papa Simon Kimbangu Kiangani ». Et c’est justement ce que se devrait de faire tout kimbanguiste le 21 décembre 2012. Pas d’agitation gratuite, pas de trouble inutile et pas d’angoisse permanente ; communions plutôt dans la prière avec tous nos frères et sœurs, qui sont allés sur place à Nkamba fêter la reconnaissance officielle de l’église kimbanguiste. Que l’on persiste à croire que le monde s’écroulera le 21 décembre 2012, cela ne nous concerne en rien ni de près ni de loin. En cette fin d’année 2012, la seule chose qui nous préoccupe c’est la réussite des festivités du 24 décembre, qui consacre le 54e anniversaire de l’existence officielle de l’E.J.C.S.K.

Mais d’où est finalement venue cette folle rumeur et comment a-t-elle pu se propager ? A l’origine, il y a un vestige codé et crypté qui appartient à une vieille civilisation en voie de disparition. Nous faisons allusion au calendrier maya découvert par les occidentaux au cours de leurs nombreuses expéditions en Amérique latine. Cette partie du monde avait été aussi le théâtre d’autres anciennes civilisations amérindiennes, notamment inca et aztèque. Mais, la rumeur selon laquelle la fin du monde surviendrait le 21 décembre 2012 a plutôt un lien avec la civilisation maya ; et plus précisément avec le calendrier qui en est issu. A vrai dire, sur le plan temporel, il n’y a en principe aucun suspens si ce n’est pour les mayas la fin d’une ancienne ère et le début d’une nouvelle aussitôt après le 21 décembre 2012. C’est un peu comme si l’on quittait un millénaire pour entrer dans un autre. Si, à l’issue de leurs travaux de décryptage et de décodage du calendrier maya, les scientifiques sont arrivés à la conclusion que le long cycle de celui-ci s’achevait net le 12 décembre 2012, ils n’ont pas pour autant accréditer la thèse catégorique d’une imminente fin du monde.

Cette idée saugrenue est plus une trouvaille des adeptes de l’occultisme, du new âge et des « mayanistes ». Dans leur quête du mysticisme focalisée sur les mythes de l’Atlantide et autres, ils sont convaincus que les mayas et égyptiens sont les descendants de vieilles civilisations ésotériques disparues. De ce fait, ils détiennent donc de précieux secrets spirituels sur la déchéance et la survie de l’humanité. Historiquement, les pyramides et le calendrier maya, semble-t-il, ne sont entre autres que les moyens de préservation de ces non-dits. Patrick Geryl fait partie de ceux qui soutiennent les théories millénaristes élaborées dans ce sens, et il a énormément contribué à la propagation de la fièvre apocalyptique de 2012. Il a dépensé beaucoup de temps et d’énergie à vouloir convaincre que la fin du monde est pour 2012. Trois de ses livres sont consacrés à ce sujet, il s’agit notamment de : « La prophétie d’orion », « Le cataclysme mondial en 2012 » et « Comment survivre à 2012 ». C’est triste et dommage de s’être investi à fond dans une cause humanitaire perdue d’avance.

Vue sous l’angle de la foi chrétienne, l’apocalypse est loin d’être une utopie d’autant plus que la bible en parle. C’est l’eschatologie, en tant que partie de la théologie, qui s’intéresse de près à ce phénomène. Et le déluge qui avait eu lieu au temps de Noé en est la principale illustration. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a plus eu depuis une autre fin du monde sur la terre. Par rapport au déluge, la destruction de Sodome et Gomorrhe n’est qu’un épiphénomène, c’est-à-dire une destruction bien circonscrite qui ne se limitait qu’à ces deux villes. Mais, tout en promettant qu’il ne détruirait plus le monde par l’eau et le feu, Dieu nous a avertis d’avance que la prochaine apocalypse aura lieu à la fin des temps. C’est en tout cas ce qui ressort de la révélation reçue par Jean sur l’île de Patmos (voir Apocalypse). Comment cela va-t-il se passer ? Personne ne le sait. Cela va se limiter au simple « layisua » ? Papa Simon Kimbangu Kiangani seul le sait. Pour l’instant, en attendant d’en arriver là un jour, que chacun prépare proprement sa voie à travers l’accomplissement quotidienne de la trilogie : « Bolingo, mibeko, misala ». C’est-à-dire l’amour, le respect de la loi et le travail.

Soyons tous sûrs et certains que le 21 décembre 2012 nous serons tous en vie. Même les gens de peu de foi se projettent déjà en 2013 avec plein de projets en tête et se voient après le 21 décembre prochain revivre dans un monde débout et intact. Ne nous embarrassons donc pas de doutes, l’année 2012 va bientôt se terminer en beauté. En matière de foi, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. A ceux qui seront encore en vie au-delà du 21 décembre 2012, nous leur disons «goodbye » et à très bientôt.