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Excepté le mois de janvier et de novembre où l’église kimbanguiste n’a pas d’événement particulier à fêter ; tout le reste de l’année l’enthousiasme des fidèles ne retombe pas, car de février à décembre il y a toujours une date à célébrer en l’honneur de ceci ou de cela. Depuis l’accession de Papa Simon KIMBANGU KIANGANI à la chefferie spirituelle de l’église kimbanguiste, l’organisation et le déroulement des festivités correspondantes à certaines dates ont été attribués aux divers mouvements et associations kimbanguistes. Mais ceux du 6 avril, 25 mai et 8 juillet restent l’apanage de l’église toute entière, parce qu’ils n’ont été attribués à aucun mouvement, ni à une quelconque association.

En ce qui concerne le mois d’août, le calendrier liturgique kimbanguiste nous offre trois dates essentielles à retenir : le 4 août, le 16 août et le 26 août. Derrière chacune de ces dates, il y a des événements historiques heureux ou douloureux dont nous avons l’obligation de nous souvenir tels quels ; de sorte que les 30 ans de sacrifice de Papa Simon KIMBANGU, le martyr de Mama Muilu Kiawanga Nzitani Marie, l’enseignement de nos trois Papas et les souffrances des relégués ne soient pas oubliés du jour au lendemain.

4 août 1951
Deux événements qui sont en rapport avec la jeunesse kimbanguiste ont eu lieu à ce jour-là. C’est pourquoi d’ailleurs cette date lui a été dédiée depuis en connaissance de cause. En 1951, Papa DIANGIENDA KUNTIMA travaillait comme jeune fonctionnaire dans le bureau du gouverneur du Congo-Kasaï. Marié à Mama Bibi Mvete, celle-ci lui avait déjà donné quatre enfants : papa Emmanuel (décédé), Mama Marie Francine Muilu (épouse Kina), mama Nsimba Emilie et sa jumelle mama Nzuzi (décédée). Papa Simon KIMBANGU était toujours en prison à Elisabethville et Papa DIANGIENDA KUNTIMA, lui, habitait encore Kananga avec sa petite famille. Le père et le fils avaient spirituellement procédé 4 mois plus tôt à la passation de pouvoir.

Devant l’ampleur de la tâche ardue qui attendait Papa DIANGIENDA KUNTIMA, son père lui fit voir ce jour-là 4 août 1951 la légion des jeunes qui devaient lui prêter main forte. A travers sa vision, il vit toute une vallée pleine de jeunes gens prêts à travailler à ses côtés, afin de contribuer corps et âme à l’épanouissement du kimbanguisme. Contrairement à certains kimbanguistes, nous ne partageons pas l’opinion qu’il y avait déjà dans cette légion de jeunes susmentionnée des suppôts de Satan. Cela semble invraisemblable parce que les voies de Dieu sont insondables aussi bien pour Satan que pour nous autres humains. En toute chose, Satan ne vient qu’après pour chercher à semer le désordre et détruire si possible.

Ce même 4 août 1951, mama Bibi Mvete enceinte s’en alla accoucher à l’hôpital de Kananga en l’absence de son mari. Malheureusement, au cours de la délivrance, la petite fille survécut tandis que la mère mourut et son corps fut aussitôt transporté à la morgue. Lorsque Papa DIANGIENDA KUNTIMA arriva à l’hôpital pour s’enquérir des nouvelles de sa femme, le personnel soignant eut du mal à l’informer du drame. Et, lorsqu’il sut ce qui s’était réellement passé, il se rendit tout de suite à la morgue voir le corps inanimé de sa femme, où il trouva trois formes humaines allongées recouvertes chacune des pieds à la tête. Alors que personne ne l’y avait accompagné pour lui montrer le corps de sa femme, il parvient néanmoins à l’identifier au premier coup d’œil et la ressuscita sur le champ, avant de la ramener avec lui à l’extérieur. Voyant que la morte était revenue à la vie, le personnel soignant de la maternité effrayée se dispersa d’abord et se ressaisit ensuite, avant de lui donner son bébé qu’elle tiendra enfin dans ses bras.

62 ans après, comment peut-on interpréter ces événements ? La vision de Papa DIANGIENDA KUNTIMA du 4 août 1951 est une ferme assurance que Papa Simon KIMBANGU donna à son fils, par rapport à la rudesse de sa future mission. C’était une façon de lui dire que « ne crains rien et regarde devant toi ce monde qui va t’aider ». Et, une fois devenu chef spirituel de l’église kimbanguiste, Papa DIANGIENDA KUNTIMA a crée l’U.J.KI dans le but de rassembler, d’organiser, d’éduquer, de conscientiser et de faire participer les jeunes qu’il avait vus dans la vallée à la réalisation des idéaux du kimbanguisme.

Papa DIANGIENDA KUNTIMA disait souvent que « tozalaki na biso batu te », c’est-à-dire que « nous avons été pendant longtemps des moins que rien ». Dans ce sens-là, la naissance de mama Christine Wabuanadio apparaît à nos yeux comme l’adoption spirituelle par Papa DIANGIENDA KUNTIMA de cette légion de jeunes à lui présentée par son père. Quant à la mort et à la résurrection de mama Bibi Mvete, elles nous inspirent l’idée que bien que l’ayant adoptée, Papa DIANGIENDA KUNTIMA devait lui-même passer également par la mort et la résurrection, avant de pouvoir s’occuper en tant que guide spirituel de cette fameuse jeunesse.

16 août 2001
La mort de Papa DIALUNGANA KIANGANI était très attendue, parce que c’est d’elle que dépendait le scénario de la succession. Cet événement avait toute son importance du fait qu’il s’agissait de la transition du pouvoir spirituel, entre le dernier chef historique du kimbanguisme et Papa Simon KIMBANGU KIANGANI issu, lui, de la nouvelle génération. Le choix de ce dernier avait été divinement révélé en 1963 et entériné en 1989 à Nkamba par nos trois Papas. En 2001, Papa DIALUNGANA KIANGANI Salomon n’a donc fait que repréciser les choses. Il était resté parmi nous afin de recevoir la demande de pardon du péché originel, de ramener les restes de mama Kinzembo à Nkamba, de nous révéler la véritable date de naissance de Jésus-Christ et de régler la question de la succession. Avant sa propre mort, il avait pu assister à celle de mama Bibi Mvete (l’épouse de Papa DIANGIENDA KUNTIMA), celle de mama Mikala Lukuikilu Mandombe et aussi à celle de mama Marie Kiwasisulua (sa propre épouse). Quant à mama Pauline Nsalulu (épouse de Papa KISOLOKELE LUKELO), son sort est évidemment entre les mains de Papa Simon KIMBANGU KIANGANI.

Le 16 août 2001, lorsque son heure est venue de quitter le monde à son tour, Papa DIALUNGANA KIANGANI a choisi de mourir non pas à Nkamba (son éternel lieu de résidence) ni à Kinshasa (où il se rendait pour y recevoir des soins médicaux) ; mais plutôt à Kiemba, une localité située à cheval entre Nkamba et Mbanza ngungu. Or, en kikongo, Kiemba se traduit par piège. Aussitôt, après le départ de Papa DIALUNGANA KIANGANI, Kiemba « le fameux piège » s’est refermé très vite sur certains kimbanguistes qui, au nom de l’ambition démesurée et du fanatisme aveugle, ont quitté l’église kimbanguiste pour aller créer « 26=1 ».

Dans la nuit du 15 au 16 août 2001, Papa DIALUNGANA KIANGANI exprima sa toute dernière volonté en ce qui concerne la succession (un chef et deux adjoints) ; et ses ultimes recommandations sur l’entente réciproque entre tous les fidèles de l’église kimbanguiste : en occurrence la descendance de Papa Simon KIMBANGU, le haut clergé et la communauté toute entière. Malheureusement, ni sa dernière volonté ni sa recommandation pleine de bon sens n’avaient été suivies à la lettre. C’est justement pour rectifier le tir que les résolutions de Nkamba ont été prises dès la fin de l’année 2002. Mort le 16 août 2001 en cours de route, le corps de Papa DIALUNGANA KIANGANI sera tout de même acheminé à Kinshasa et sera exposé au centre d’accueil kimbanguiste jusqu’au 21 août 2001, où les derniers hommages lui seront vivement rendus par les kimbanguistes et les non kimbanguistes. Y compris par le jeune président Joseph Kabila qu’il avait eu l’opportunité de recevoir à Nkamba nouvelle Jérusalem, et qui est venu en personne déposer lui-même sa gerbe de fleurs devant le cercueil du chef spirituel de l’église kimbanguiste. Ce dernier sera finalement inhumé à Nkamba le 21 août 2001.

26 août 2001
Ce jour-là, après des conciliabules compromissoires, les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU ont savamment bluffé toute la communauté kimbanguiste, en lui présentant non pas un chef spirituel avec deux adjoints mais plutôt un chef spirituel assisté par vingt cinq adjoints. Bien que la dernière volonté de Papa DIALUNGANA KIANGANI fût claire et opposable à tous, les deux adjoints divinement désignés ont renoncé dans les coulisses, faisant ainsi basculer tous les petits-fils de Papa Simon Kimbangu dans la logique d’un collège de chefs spirituels. Une sorte d’imprévisible plan B qui a germé dans l’imagination de certains d’entre eux, sapant sans ménagement la volonté manifeste et sans équivoque de Papa DIALUNGANA KIANGANI. Mais, fidèle au plan A de ce dernier, l’église kimbanguiste a fini par réagir en réactualisant et en étoffant les résolutions de 1963, afin de sauvegarder son orthodoxie ; sans laquelle elle ne serait plus l’église du Saint-Esprit qui s’était fait homme à Nkamba, le 12 septembre 1887.