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Après l’enterrement de Papa DIALUNGANA KIANGANI dans l’après-midi du 21 août 2001, Nkamba s’était progressivement vidé de la foule des kimbanguistes et non kimbanguistes, qui en avaient foulé la sainte terre en cette circonstance. Mais, à l’exception de ceux qui y résident habituellement, certains kimbanguistes _ mbuta et simples fidèles _ avaient choisi de rester sur place, jusqu’à la présentation officielle de son successeur. En attendant le jour J, les spéculations et commentaires allaient bon train.

Les kimbanguistes avertis savaient depuis que le fauteuil du chef spirituel et représentant légal revenait de plein droit à Papa Simon KIMBANGU KIANGANI, parce que c’est avec lui que Papa DIALUNGANA KIANGANI avait pris le soin de faire la passation de pouvoir. Comme le numéro un était plus ou moins connu, la vive curiosité consistait de savoir qui étaient les deux principaux adjoints du chef spirituel attitré. Puisque celui-ci était né de Papa DIALUNGANA KIANGANI ; on s’imaginait que le premier adjoint sortirait forcément de Papa KISOLOKELE LUKELO, et le deuxième adjoint, lui, viendrait de Papa DIANGIENDA KUNTIMA. Ou vice versa. En 1975, un jeune kimbanguiste du nom de papa Jean Pierre Mampuya en avait d’ailleurs eu la confirmation de la bouche de Papa KISOLOKELE LUKELO lui-même. Et, beaucoup d’autres kimbanguistes ont aussi été divinement instruits à ce sujet par songe ou vision. Les kimbanguistes avertis savaient eux aussi qu’il en était réellement ainsi ; et ne se mêlaient donc pas aux groupuscules où s’échangeaient les points de vue des uns et des autres.

Pendant ce temps, de leur côté, tous les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU s’étaient isolés, semble-t-il, pour demander l’assistance spirituelle de nos trois Papas sur la conduite à tenir. En vérité, cette pieuse pensée n’existait que dans l’esprit des fidèles ; tandis que les concernés, eux, débattaient entre quatre murs de la dernière volonté de Papa DIALUNGANA KIANGANI concernant les deux adjoints, censés assister le chef spirituel dans sa lourde mission. A ce propos, papa Zako Bituvuidi Kiangani (au centre d’accueil kimbanguiste de Kinshasa) et mama christine Wabuanadio Diangienda (à Viroflay) ont individuellement confirmé chacun cette information dans un langage clair et compréhensible de tous.

Le grand-père et leurs pères n’étant plus là, ces derniers estimaient que leur tour était enfin arrivé de diriger l’église. Devant la lâcheté du petit-fils chargé d’instruire ses frères et sœurs sur l’identité des adjoints désignés, et le jusqu’auboutisme de ceux qui tenaient à l’être à tout prix, tous les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU ont fini par trouver un compromis : Papa Simon KIMBANGU KIANGANI sera l’incontestable chef spirituel et tous les 25 autres seront les chefs spirituels adjoints. Venant d’eux, cette solution humaine à la fois impensable, inadmissible et irréalisable apparut comme un véritable sacrilège. Et c’est pourtant dans cet état d’esprit qu’ils s’en iront le matin du 26 août 2001 se recueillir dans le mausolée de Papa Simon KIMBANGU. Ils en sortiront individuellement avec une tige de fleur en mains pour les femmes et calée dans la poche de la chemise pour les hommes.

Après les photos souvenirs d’ensemble avec certaines catégories de fidèles, ils firent leur entrée dans le temple. Le culte circonstanciel se déroula normalement en présence de mama Pauline Nsalulu, venue de France depuis la mort de mama Marie KIwasisilua, épouse de Papa DIALUNGANA KIANGANI. Excepté mama Nelly Nkitudia Kisolokele et mama Christine Wabuanadio Diangienda, tous les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU étaient tous sur place à Nkamba. La liste complète et nominative fait en tout état de 24 personnes. Il y avait entre autres :

• Papa Simon KIMBANGU KIANGANI
• Mama Suzanne Nkuakiadi Kiangani
• Papa Zako Bituvuidi Kiangani
• Mama Marie Nsona Kiangani
• Papa André Mbenza Kiangani
• Papa Joseph Diangienda Kiangani
• Mama Marie Francine Muilu Diangienda
• Mama Emilie Nsimba Diangienda
• Papa Charles Kisolokele Diangienda
• Papa Samuel Mukoko Diangienda
• Papa Armand Wabasolele Diangienda
• Papa Marthorel Kututukidi Diangienda
• Mama Marianne Nteke Kisolokele
• Papa Firmin Lubanziladio Kisolokele
• Papa Alphonse Nsiabamfumu Kisolokele
• Papa Jospeh Diangienda Kisolokele
• Papa Dieudonné Ntoto Kisolokele
• Papa Paul Kiangani Kisolokele
• Kisolokele Kimbangu Simon
• Papa Salomon Kiangani Kisolokele
• Papa Michel Soladiovanga Kisolokele
• Papa Christophe Tusimbana Kisolokele
• Mama Micheline Kiaku Kisolokele
• Mama Solange Kaluyitukako Kisolokele.

Ce qui s’est passé ce jour-là aurait dû être un grand événement, si les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU avaient laissé aux mbuta, le soin de présenter le nouveau chef spirituel et représentant légal. Mais en étant à la fois au four et au moulin, en se comportant comme juge et partie, ils ont fait de la date du 26 août 2001 un non-événement ; donnant ainsi aux kimbanguistes avertis la nette impression d’avoir perpétrer un sordide coup de force contre l’église toute entière.

A leur époque, Papa KISOLOKELE LUKELO et Papa DIALUNGANA KIANGANI auraient bien pu présenter à la face du monde leur propre frère Papa DIANGIENDA KUNTIMA, en tant que chef spirituel et représentant légal de l’église kimbanguiste. Et se présenter ensuite eux-mêmes comme ses adjoints. Mais, pour éviter l’amalgame entre famille et église, ils n’ont pas osé car ce rôle convient mieux à ceux qui ont la légitimité de le faire. Autrement dit, à quoi serviraient donc les mbuta au sein de l’E.J.C.S.K ? Il existe normalement une frontière visible entre l’église kimbanguiste et la famille de Papa Simon KIMBANGU, qui n’est ni de près ni de loin la propriété de cette dernière. A l’église kimbanguiste ce qui lui est dû et à la famille de Papa Simon KIMBANGU ce qui lui appartient. Evitons donc la confusion entre ces deux entités bien distinctes.

L’église kimbanguiste est une véritable institution qui a une histoire bien étoffée et de solides traditions, elle a aussi des règlements et procédures à respecter au cas par cas. On ne peut pas les fouler aux pieds sous prétexte qu’on appartient à la famille de Papa Simon KIMBANGU ; au risque de désacraliser la personne du chef spirituel et de profaner sa sacro-sainte fonction. Nul n’est censé ignorer la loi, dit le dicton.