L’homme est naturellement faillible, imprévisible et souvent en proie au doute. Les kimbanguistes sont des hommes et des femmes qui ont un grand avantage sur tout le reste de la chrétienté : celui d’avoir été enseigné par Dieu lui-même. Papa DIANGIENDA KUNTIMA nous qualifiait souvent d’universitaires parce qu’il estimait qu’on avait tous reçu un enseignement spirituel tout à fait complet.
Mais, nos comportements et réactions devant certaines situations prouvent que l’on a pratiquement rien compris du tout. On continue de juger, de critiquer, de condamner les autres comme si l’on était soi-même parfait…
Quant au doute, c’est ce qu’il y a de plus fréquent chez de nombreux kimbanguistes. En effet, on doute de tout et de rien sans prendre la peine de discerner la nature du problème tel qu’il se pose, ou encore la réalité de la situation telle qu’elle se présente. On se permet de douter pour un oui ou pour un non, et même quand il n’y a pas matière à douter. On a l’impression que, chez beaucoup de kimbanguistes, le doute est devenu systématique, épidermique et banal. Il y en a même qui doutent sans connaître le pourquoi de leurs propres doutes.
Qu’on se le dise : il y a « doute » et « doute ».
Douter et garder le silence quand on ne comprend rien à la chose ou cela paraît invraisemblable est une réaction positive, mais combien de kimbanguistes sont capables d’avoir cette attitude si louable ? Par contre, douter tout en contestant ce qu’on ignore en soi, ce dont on n’a aucune maîtrise dans sa pensée, apparaît clairement comme une acceptation passive du péché.
A vrai dire, le bon doute est celui qu’on oppose à quelque chose, dont on sait dans sa foi et sa conviction qu’elle est tout à fait fausse et inexacte, au regard de l’enseignement reçu de la part de nos trois Papas.
Le doute, il faut l’avouer, est une réaction naturelle qu’on peut avoir face à une situation donnée. Mais, comment expliquer qu’un simple choriste puisse douter de l’authenticité d’un cantique inspiré, alors qu’il n’a ni le don d’en capter ni le pouvoir de discerner le vrai du faux ?
Pourtant cela est déjà arrivé plus d’une fois au sein des chorales, au point que certains cantiques ont failli ne pas être appris et chanté en public. Mais, heureusement, que Dieu sait faire les choses.
On va illustrer cela par deux cantiques inspirés en bonne et due forme : « Mono KISOLOKELE » pour une chorale de Nkamba et « Tata tosengi na yo » pour GTKI Talangai. 1er cantique : « Mono KISOLOKELE ».
Mono KISOLOKELE meni vutula muela kua s’ame Moi KISOLOKLE je viens de rendre l’âme auprès de mon père Mpasi yakala kimpovela Afin de faire office d’intercesseur
Refrain Kaludidi ko kalukendalala ko Ne pleurez pas et ne regrettez point Mono KISOLOKELE meni vutula muela me Moi KISOLOKELE je viens de rendre moa âme Mono KISOLOKELE meni vutula muela kua s’ame Moi KISOLOKELE je viens de rendre l’âme auprès de mon père Mpasi yakala kimpovela. Afin de faire office d’intercesseur
Solos : Ngue munkuizi vutula matondo kua Nzambi Toi chrétien remercie plutôt Dieu Mpasi vo zulu diaziwuka. De façon à ce qu’il soit réceptif (à tes prières).
L’inspirée de ce cantique était une mama de Nkamba, qui le capta à la veille de la mort de Papa KISOLOKELE LUKELO. Le même jour, elle se rendit aux répétitions de la chorale et informa les autres choristes qu’elle venait de capter un nouveau cantique. Cela ne surprit personne dans la mesure où elle était déjà une inspirée confirmée. Mais, dès qu’elle se mit à le chanter, il y eut aussitôt discussion et désapprobation parmi les choristes, jusqu’au point d’annuler les répétitions du jour. Lendemain, lorsque la triste nouvelle de la mort de Papa KISOLOKELE LUKELO parvient enfin à Nkamba, on est allé finalement voir l’inspirée en question pour lui demander pardon, pour avoir douter de l’authenticité du cantique qu’elle avait capté.
2e cantique : « Tata tosengi na yo ».
Tata tosengi na yo kitisa kimia na yo Papa nous te demandons de nous donner ta paix Pona biso bana totikali na mawa Car nous autres, tes enfants, sommes si tristes Na mokili tozali tata tosengi osunga biso Nous nous attendons à ta précieuse aide ici-bas
Refrain Tata tosengi na yo osunga biso Papa puisses-tu encore nous aider ? Yo wan’okeyi na lola otiki biso A présent que t’es au ciel, après nous avoir quitté Totikali kolela na mayi na miso Nous en avons encore des larmes aux yeux Mona ndenge topalangani. Et regarde d’ailleurs comment l’on s’est dispersé
Solos : Ba kimbanguistes toleli yo Papa Papa les kimbanguistes se lamentent Ba Catholiques baleli yo Papa… Papa les catholiques se lamentent Ozongela biso o Papa Mfumu’a nlongo Reviens vers nous Papa Mfumu’a nlongo Toleli yoooo Nous te pleurons…
Ce cantique fut capté à Owando (au Congo-Brazzaville) par un jeune choriste de GTKI Talangai, bien avant le 8 juillet 1992. Etant donné qu’elle faisait allusion à la mort de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, la chorale s’était retrouvée divisée à ce sujet. Malgré que l’intéressé nous avait lui-même prévenu que tous les trois devaient s’en aller, beaucoup de kimbanguistes ont eu du mal à l’admettre. Dans ce cas d’espèce, le pauvre inspiré avait été traité de sorcier et accusé de vouloir la mort du chef spirituel. Il avait donc fallu que Papa DIANGIENDA KUNTIMA décède réellement, pour que tout le monde se mette enfin d’accord sur l’authenticité de ce cantique pourtant inspiré par les anges.
Comme quoi, il ne faut jamais mettre en doute l’authenticité d’un cantique inspiré, lorsqu’on n’en a pas reçu l’ordre formel du Saint-Esprit lui-même. Le véritable rôle d’un choriste est de chanter et celui du département des chants kimbanguistes de vérifier l’authenticité des cantiques captés.
_________________ Bobangi bua Njambe ezali ebandeli ya mayele.
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