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La mort de Nazir Gayed Roufaïl mondialement connu sous le nom de Shenouda III _ pape d’Alexandrie et patriarche de l’église copte orthodoxe _ était passée inaperçue dans le milieu kimbanguiste. Non seulement parce qu’elle avait eu lieu un certain 17 mars, mais surtout parce que la presse kimbanguiste n’en avait pas officiellement fait écho.
Il est vrai que la nouvelle génération des kimbanguistes n’a pas connue le pape égyptien Shenouda III, mais elle a néanmoins entendu parler de la visite de ce dernier en octobre 1979 au Zaïre et au Congo, sur invitation officielle de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, chef spirituel et représentant légal de l’E.J.C.S.K ; C’est-à-dire de l’église de Jésus-Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon KIMBANGU, communément appelée église kimbanguiste.

Erigée pour l’héberger durant son séjour à Kinshasa, la résidence « Shenouda III » sise au centre d’accueil kimbanguiste, qui fut ainsi baptisée en son honneur, est devenue depuis la résidence officielle du chef spirituel et représentant légal de l’église kimbanguiste.
Après Kinshasa, le primat copte se rendit à Nkamba nouvelle Jérusalem, à Mbanza-Ngungu, à Boma, à Mbandaka, à Gbadolite (où il fut reçu par le président du Zaïre Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga), à Lubumbashi et également à Brazzaville.

Le 17 Mars 2012, pendant que les kimbanguistes honoraient pour la dixième fois consécutive la mémoire de Papa KISOLOKELE LUKELO, s’éteignait le même jour le pape Shenouda III dans sa résidence officielle du Caire. Pour expliquer les causes de sa mort, l’agence de presse d’état « Mena », avait fait état des problèmes récurrents de foi et de poumons ; tandis que le docteur Yasser Ghobrial, dont le pape Shenouda III fut l’un des patients, indiquait qu’il était atteint d’un cancer de la prostate, qui avait fini par « coloniser » le colon et les poumons.

Ayant avoir été successivement moine, prêtre et évêque ; il fut élu pape à 48 ans devenant ainsi le 117e successeur de Saint Marc, fondateur de l’église copte orthodoxe. A ce titre, il a dirigé celle-ci pendant 40 ans, c’est-à-dire du 14 novembre 1971 jusqu’à sa mort le 17 mars 2012 à l’âge de 88 ans. Et, depuis le 4 novembre 2012, l’église copte orthodoxe a un nouveau pape en la personne de Tawadros II.

Au lieu de publier ici une biographie complète du pape Shenouda III, on a plutôt préféré son exhortation au sujet des « combats spirituels », qui a le mérite d’être plus instructive et plus édifiante pour tous. Cela permettra aux kimbanguistes de se souvenir, tant soit peu, de ce pape d’orient qui eut l’humilité de répondre positivement à l’invitation de l’église kimbanguiste et de son chef spirituel. Lisons.

« …Lorsque Satan envoie un démon de ses suppôts pour attaquer un fidèle, ce démon est saisi de terreur et se dit : « comment pourrais-je combattre cet homme qui est l’image de Dieu et le Temple de son Esprit Saint ? Comment pourrais-je m’approcher de cet enfant de Dieu muni du bouclier de la foi et du casque du salut ?! (Ephésien 6 : 16 à 17).
…Quelle surprise pour ce démon, si faible, lorsqu’il voit que l’homme le craint et fuit devant lui, aussi il s’enhardit alors contre lui et le méprise ! … Pour cela il ne faut jamais craindre les démons sinon, ils acquièrent un pouvoir sur vous.
… Parmi les combats sataniques bien connus, figure celui du doute en Dieu, suivi par celui du désespoir. Ne craignez rien, car ces pensées n’émanent pas de vous, mais il s’agit d’un combat extérieur...

Le diable jette dans votre esprit des doutes concernant l’existence de Dieu, son amour et sa providence… tandis qu’en fait, vous refusez ces idées imprégnées de doute, vous leur résistez et vous ne les acceptez pas, priant Dieu de les chasser loin de vous ! Tout cela prouve que ces idées n’émanent pas de vous.
… Les occasions de péché peuvent provenir des sens (de l’ouïe, de la vue) et des lectures etc… A vous de déployer tous vos efforts pour vous éloigner des causes de chute et d’éviter de l’être vous-même pour autrui. Les occasions de chute peuvent s’imposer à nous, mais parfois nous les cherchons de notre plein gré.

…. Pour bien des Pères (de l’église), l’occasion de pécher provoquée par l’œil droit est celle qui provient de l’être le plus cher. Quant à la main droite, elle représente l’être qui vous aide le plus. Ainsi, l’homme doit se séparer de ses amis et de ses êtres chers… si sa relation avec eux est susceptible de lui faire perdre sa vie éternelle…
… Parmi les occasions de pécher et des combats extérieurs figurent certains genres de lectures. Les lectures influencent les pensées de l’homme aussi bien que ses sentiments, elles pourraient forger ses principes et orienter le cours de sa vie. Il y a des lectures qui sont clairement mauvaises qu’il faudrait totalement éviter sans qu’on ait besoin d’un conseil.

… Certaines lectures provoquent des doutes et de la confusion, et suscitent de mauvais sentiments et de mauvaises passions. Il ne suffit pas que l’homme spirituel s’éloigne des lectures nuisibles, mais du point de vue positif il devra aussi lire ce qui approfondit son amour pour Dieu, ce qui constitue une cure préventive dans les combats extérieurs auxquels il peut être exposé.
… Si l’homme spirituel est assailli par la soif de tout connaître, tout en sachant bien que les connaissances ne sont pas toutes profitables, mais qu’il y en a qui sont susceptibles de lui faire perdre sa simplicité et sa pureté, en changeant et en souillant sa conception des choses… !

Il lui incombe alors de choisir minutieusement ses lectures pour éviter d’attirer les combats contre lui… Le problème des lectures est qu’elles suscitent des idées qui peuvent être difficiles à oublier ou à éliminer… et il faut un temps assez long pour que la mémoire s’en débarrasse !

Parmi les causes des combats extérieurs, signalons aussi le milieu environnant. Nous entendons par là l’ambiance générale qui entoure l’homme… les idées du milieu dans lequel il vit, ses tendances, le genre de vie, les principes prévalant dans la société, le comportement et les conceptions adoptées par tous ou par la majorité.
Il est difficile à l’homme de vivre d’une façon non conforme au milieu environnant, en appliquant des principes spirituels qui sont incompréhensibles pour son entourage. Ainsi le juste trouve qu’il torture jour après jour son âme (2 Pierre 2 : 8), ou du moins qu’il déploie un effort considérable pour sauvegarder son mode de vie, ou du moins il trouve que sa méthode spirituelle l’expose à bien des combats.. . Que peut-il faire ?

Il vaut mieux pour lui de changer, dans la mesure du possible, le milieu environnant, sinon qu’il persévère… et qu’il lutte pour vaincre… Le fondement de notre vie est de témoigner pour la justice, si ce n’est pas la parole du moins par notre comportement dans la vie.
L’ apôtre nous recommande à ce propos : « Ne vous modelez pas sur le monde présent » (Romains 12 : 2). La vie spirituelle exige la lutte, la patience et la persévérance. Que l’homme spirituel ait confiance en la grâce de Dieu qui œuvre avec lui et qu’il sache qu’il ne lutte pas seul dans son bon combat : « Celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » (Matthieu 10 : 22).
Les combats spirituels sont multiples, et il nous incombe de lutter et de vaincre. Quelles sont nombreuses les grâces que Dieu octroiera aux vainqueurs (Apocalypse 2 : 3) ! Luttez afin d’être compté parmi les vainqueurs, et afin de ne point perdre votre couronne que le juge vous donnera en ce jour (2 Timothée 4 : 8), lui qui donne à chacun son salaire selon son propre labeur (1 Corinthiens 3 : 8) ». Point final.

(Cette exhortation du pape Shenouda III est intitulé « Les combats extérieurs à l’âme humaine ». Elle provient du site de l’église orthodoxe copte de France ou plus précisément http : // eocf.free. fr/Shenouda_combats.htm).