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Le « corps du Christ » est formé par l’ensemble des églises chrétiennes qui adorent le Seigneur Jésus-Christ en esprit et en vérité. Mais, chacune d’elle a ses spécificités théologiques et doctrinales. On n’a pas besoin de relire l’intégralité des 95 thèses de Martin Luther pour comprendre cela, ou d’étudier à fond la vieille controverse sur le « filioque » entre l’église d’orient et l’église d’occident pour s’en convaincre. Même si les détracteurs du kimbanguisme pensent plutôt le contraire, l’église kimbanguiste est par définition « l’Eglise de Jésus-Christ sur la terre par son Envoyé spécial Simon Kimbangu ». D’où, l’abréviation E.J.C.S.K souvent utilisée pour désigner cette église d’origine africaine et à vocation universelle fondée le 6 avril 1921 par Papa Simon KIMBANGU.

Toutefois, sans renier son fondement christologique, elle assume avec conviction ses spécificités théologiques et doctrinales. Parmi elles, on peut citer entre autres :
• Papa Simon KIMBANGU est le Saint-Esprit incarné.
• Le Seigneur Jésus-Christ, revenu dans le monde, s’est révélé être Papa DIALUNGANA KIANGANI.
• Nkamba est la nouvelle Jérusalem.
• Les trois Fils de Papa Simon KIMBANGU sont la personnification visible de la Sainte trinité.

Il s’agit là de quatre vérités fondamentales du kimbanguisme. Dans le cadre du centenaire de Papa KISOLOKELE LUKELO, il importe de s’attarder tant soit peu sur le fait que « les trois fils de Papa Simon KIMBANGU sont l’incarnation de la Sainte trinité ». Et, la meilleure façon d’énoncer cette précieuse vérité est de rapporter ici un édifiant cantique kimbanguiste divinement inspiré, qui soulève un pan du voile sur le processus d’incarnation divine de Jésus-Christ aux trois fils de Papa Simon KIMBANGU. Dans la foi kimbanguiste, on admet que Dieu le Père ou « l’Eternel » s’était déjà incarné en Melchisedek, bien avant Jésus-Christ. Quant aux cantiques kimbanguistes, il y a lieu de rappeler qu’ils sont inspirés par les anges et reçus par les fidèles qui ont le don de captage.
Voici le cantique en question (version lingala et traduction française).


Couplet.

« Na mobu ya liboso
En l’an un
Nzambe akitelaka
Dieu est descendu (sur terre)
O kati ya muana na ye
A travers son Fils

Likolo etikala pamba
Le ciel est resté vide
Kino mokolo batiyaka ye na ekulu
Jusqu’au jour où il a été crucifié.

Apesaki elak’ete
Il avait promis
Akosenga na Tata na ye
Qu’il demanderait à son Père
Mpo atindela biso mobikisi
De nous envoyer un sauveur (consolateur)

Na mobu ya nkoto
En mille
Na nkama libua na tuku mibale na moko
Neuf cent vingt et un
Nzambe akitaka
Dieu est descendu (sur terre)
Kati na molimo santu
A travers le Saint-Esprit
Ye nde tata Kimbangu
Qui n’est autre que Papa KIMBANGU

Likolo etikalaka pamba
Le ciel était resté vide
Na liwa na ye asekuaki
A sa mort il s’est incarné
O kati ya bana na ye
Dans la peau d’un de ses fils
Kino mokolo ya lel’oyo
Jusqu’à ce jour
Likolo etikala pamba
Le ciel est resté vide
Nkolo nzambe akita o se
Car Dieu est descendu sur terre.

Basusu bazali kolukela nzambe na lola
D’autres cherchent Dieu au ciel
Nzoka nde akitaka o se
Alors qu’il est descendu sur terre
Azali kolia na biso, azali koloba na biso
Il mange et converse avec nous
Amibombi alingi komimonisa te
Il se cache et ne veut pas se dévoiler

Refrain

Tata Diangienda Kuntima
Papa DIANGIENDA KUNTIMA
Yo nde nzambe ya solo
Toi le véritable Dieu

Tata Dialungana Kiangani
Papa DIALUNGANA KINGANI
Yo nde nzambe ya solo
Toi le véritable Dieu

Tata kisololokele (Lukelo)
Papa KISOLOKELE (LUKELO)
Yo nde nzambe ya solo
Toi le véritable Dieu

Bino nde botumbaka
C’est vous qui avez détruit
Sodome et Gomora
Sodome et Gomorrhe

Bolingaka komibomba
Vous aviez voulu vous cacher
Biso toyebi bino
Nous vous connaissons
Bino bozali nzela ya lobiko
Vous êtes le chemin de vie ».

Le message véhiculé par ce cantique est très clair et il n’y a pratiquement rien à rajouter, sauf à repréciser que dans la tradition kimbanguiste Papa KISOLOKELE LUKELO est Dieu le Père, Papa DIALUNGANA KIANGANI Dieu le Fils et Papa DIANGIENDA KUNTIMA est la réincarnation de Papa Simon KIMBANGU, Dieu le Saint-Esprit. Mais l’actualité brûlante kimbanguiste, dominé en ce mois de février par le centenaire de la naissance de Papa KISOLOKELE LUKELO, le replace davantage sur le devant de la scène.

Fils aîné de Papa Simon KIMBANGU, Papa KISOLOKELE LUKELO a eu au sortir de la colonie scolaire de Boma de belles perspectives d’avenir ; qui lui ont permis d’assumer les nobles fonctions d’administrateur territorial, de député, de ministre, de directeur général, de président de conseils d’administration et de chef spirituel adjoint de l’église kimbanguiste. Au-delà des recommandations, des directives et conseils qu’il nous a donnés tout au long de sa vie, Papa KISOLOKELE LUKELO apparaissait aux yeux de la majorité des kimbanguistes comme le plus craint et le plus sévère des trois fils de Papa Simon KIMBANGU. A cause de quelques traits de caractère de sa personnalité qui nous ont inspiré une vraie leçon de choses en trois points.

• Le sens de l’engagement.

Très attaché à son père, Papa KISOLOKELE LUKELO s’était engagé très tôt à le suivre partout ; au point que mama Mwilu Kiawanga Nzitanie Marie crut qu’il aimait ce dernier plus qu’elle. Témoin auriculaire des entretiens de Papa Simon KIMBANGU avec Jésus-Christ, il avait compris avant ses frères puîné et cadet que son père n’était pas un homme ordinaire ; sa curiosité et son affectation le pousseront à ne plus le lâcher d’une semelle. C’est ainsi qu’il sera présent lors de la guérison miracle de mama Nkiantondo, la nuit où Papa Simon KIMBANGU confondra les sorciers à Kimiala, et on le retrouve également à Mbanza Nsanda aux côtés de son père. C’est d’ailleurs à cause de cet engagement précoce qu’il sera cité à comparaître devant le tribunal militaire de Mbanza Ngungu, comme témoin à charge contre son propre père. Mais, du bout de ses 7 ans d’âge, il confirma au juge De Rossi que son père opérait des miracles et ressuscita effectivement des morts. En guise de sanction, Papa KISOLOKELE LUKELO sera envoyé à la colonie scolaire de Boma, devenant ainsi le tout premier relégué kimbanguiste.

• L’amour de la vérité.

Par nature, la vérité affranchit l’homme parce qu’elle lui procure la paix du cœur et la tranquillité de l’esprit. Une fois qu’elle est dite, celui-ci est comme libéré d’une certaine charge ou plutôt d’un poids moral. En 1921, amadoué par le juge De Rosi pour qu’il témoigne en défaveur de son père, Papa KISOLOKELE LUKELO rétorqua que s’il mentait le bon Dieu le punirait. Depuis lors, la vérité est devenue son trait de caractère le plus manifeste et il disait toujours ce qu’il pensait sans prendre de gants. Utilisant très peu le langage diplomatique, Papa KISOLOKELE LUKELO ne ménageait personne. Avec lui, à tort ou raison, chacun devait simplement assumer ses actes et il n’hésitait pas à mettre quiconque face à ses responsabilités. Contrairement à ses deux frères, Papa KISOLOKELE LUKELO disait naturellement haut et fort ce que ces derniers préféraient taire ou dire à demi-mot.

• Le dédain de l’hypocrisie.

Papa KISOLOKELE LUKELO avait horreur des médisants, des menteurs, des rapporteurs de ragots… bref des hypocrites ; ces personnes qui disent du bien des autres quand ils sont en face d’eux et le contraire une fois qu’on leur a tourné le dos. Il n’hésitait pas à les confronter à leurs victimes. Supposons qu’un matin ou un soir, papa X s’en allait auprès de Papa KISOLOKELE LUKELO parler du mal de mama Y. Si, par hasard, cette dernière passait lui rendre elle aussi visite à ce moment-là, Papa KISOLOKELE LUKELO profitait aussitôt de ces retrouvailles pour tirer les choses au clair ; en demandant à papa X de répéter fidèlement tout ce qu’il lui avait dit au sujet de mama Y. On peut déjà imaginer la honte, la gêne et l’humiliation du coupable devant sa victime. Après une telle confrontation, Papa KISOLOKELE LUKELO réprimandait la personne fautive en lui demandant de s’amender. Son dédain de l’hypocrisie était tel qu’il défiait souvent en plein jour, au vu et au su de tous, les sorciers et autres occultistes qui venaient le tenter à la faveur de la nuit, de revenir dès que possible à la charge car il les attendait de pied ferme.

Il y a tant de choses à dire sur Papa KISOLOKELE LUKELO, mais comprenons bien que Nkamba la nouvelle Jérusalem ne s’est pas construit en un seul jour. Il nous appartient à tous de lui prouver notre indéfectible attachement, en nous efforçons à s’inspirer de ces trois traits de caractère qui ont été les siens, afin de christianiser à volonté notre comportement de tous les jours. Le sens de l’engagement, l’amour de la vérité et le dédain de l’hypocrisie sont autant de vertus à ne pas négliger.