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LUMIERES SUR LE KIMBANGUISME
Echanges avec le théologien Bienvenu Kambonako.

Comme nous l’avons annoncé, nous mourrons d’envie de voir cette année 2015 éclater en splendeur et en connaissance en ce qui concerne le Kimbanguisme. Car, face à la dépravation des valeurs qui ne cessent de s’enregistrer dans notre monde d’aujourd’hui, le kimbanguisme constitue bien une source de valeurs où l’humanité peut encore se ressourcer. Voilà pourquoi nous avons sauté premier quand notre frère Bienvenu kambonako s’est engagé sur la voie en annonçant l’année 2015 avec une réflexion. Nous y sommes attelés de sorte que du choc des idées jaillissent la lumière. Mais, à la moindre fumée que cela commençait à répandre, nous avons préféré ne pas continuer à y donner cours.
Car, comme vous le savez, nous autres Kimbanguistes, avons une mission délicate vu nos ambitions qui frisent l’universalité (Kimbanguistes, espoirs du monde !). Ces ambitions exigent de nous une certaine excellence pour convaincre l’humanité. Dans le cas contraire, c’est la voie que nous sommes entrain de barrers aux gens lucides qui aimeraient bien nous approcher. Voilà pourquoi, je m’efforce désormais d’éviter de répandre autour de moi la fumée, d’en arriver à des déchirures comme c’est devenu la mode entre nous. Sans s’en rendre compte, cela fait de nous, une de rares formes de dévotion où les membres ont perdu leur caractéristique première qui est la solidarité, caractéristique que nous appelons en termes kimbanguistes de « Kintuadi ». En tout cas Il faut se le dire, pour toutes les victoires enregistrées par le Kimbanguisme, la part de cette caractéristique est énorme. Pour avoir compris son secret, la plupart de formes de dévotion ne cessent d’y miser et les résultats sont évidents : Notre monde aujourd’hui est dirigé par des loges (Franc-maçonnerie, rose-croix, mahikari, etc.) parce leurs membres sont solidaires. Or, nous Kimbanguistes croyons remplacer leur ordre ( Dibundu diyala mu nza, ndinga yimosi usala mu nza, mfumu mosi uyala mu nza i Kimbangu). Malheureusement, nous croyons y arriver chacun par son chemin et au passage, il ne s’enregistre que de dégâts (Insultes, déchirures, positionnements, etc). Mais, entretemps et à notre détriment, le Kimbanguisme triomphant continue son chemin. A nous tous donc de rejoindre ce Kimbanguisme. Car, papa Mfumu’anlongo l’a dit : « le troisième millénaire sera kimbanguiste » et quinze ans se sont déjà passés depuis que nous avons franchi ce millénaire.

Quelqu’un pourrait se demander : vous dites que vous avez évité la fumée mais vous y êtes quand même revenu ? Effectivement, nous sommes revenu après avoir réfléchi sur un commentaire laissé par notre frère Rhobonet Kambonako qui a salué positivement les échanges nous donnant l’impression qu’un service était entrain d’être rendu. Or, si nous avons placé 2015 sous le signe d’exploitation à fond du Kimbanguisme et que les gens reconnaissent cet objectif dans ce que nous avons fait, nous avons jugé utile de revenir de façon qu’un terrain d’entente soit trouvé surtout que des signes qui vont dans ce sens n’ont pas manqué dans la dernière livraison de notre frère Bienvenu Kambonako.

En effet, en termes clairs et concrets, Notre frère bienvenu Kambonako aborde le Kimbanguisme tout en s’insurgeant contre une certaine exclusivité réservé à la divinité de papa Simon Kimbangu aux Noirs et professé dans certains milieux kimbanguistes. En engageant des échanges avec lui, nous avons voulu á ce que nous arrivions à bien cerner la question vu la dimension du Kimbanguisme qui ne se limite pas à l’Eglise Kimbanguiste mais s’étend au-delà des contours de cette communauté pour se reconnaitre aussi dans :
- Le Bundu dia Kongo,
- Le Vuvamu
- Le Mpeve’anlongo
- Le kinkukusa ou bangunza
- Le Tokoïsme
- La nouvelle idéologie des « Combattants Congolais » ;
Sans oublier tous les noirs, selon la conception de Balandier.

Y faisant, nous avons trouvé que dans la plupart de ces facettes du Kimbanguisme, la divinité de papa Simon Kimbangu n’est pas un sujet à discuter parce que déjà établi, hors mis les Tokoïstes qui, parmi eux, font circuler une version qui fait de papa Simon Kimbangu un certain « Jean Baptiste » qui est venu baliser le chemin en attendant l’arrivée de papa Toko. Quant à ceux qui soutiennent la divinité de papa Simon Kimbangu, le radicalisme ou mieux l’exclusivité aux Noirs, est le discours soutenu par le Bundu dia Kongo, Vuvamu et les bangunza.

Quant à l’Eglise Kimbanguiste, elle soutient la divinité de papa Simon Kimbangu et reconnait sa mission comme ayant une dimension universelle et faisant partie du plan de salut de Dieu tel que professé par le Judaïsme et à son tour, relayé par le Christianisme. Ainsi, l’Eglise Kimbanguiste inscrit papa Simon Kimbangu dans la Trinité comme la troisième personne donc, Dieu le Saint-Esprit et se conçoit comme une Eglise dont la forme de religion déborde et se présente comme un relais de ces deux religions précédentes. L’illustration d’une maison à Bâtir de papa Diangienda traduit bien ces propos. L’investissement de Dieu dans le plan salut, dira-t-il, correspond à une maison qu’on est entrain de bâtir : Dieu, le Père a posé les fondations ; Dieu, le Fils a élevé les murs et c’est au Saint-Esprit de s’occuper de travaux de finissage.

Quant à l’exclusivité aux Noirs de la divinité de papa Simon Kimbangu au sein de l’Eglise Kimbanguiste, je ne nierai pas que de tels discours puissent exister depuis que la porte a été ouverte avec les « émissions ya Bazoba de papa césar Nginamau » qui ont permis à beaucoup de Kimbanguistes de découvrir ce qui se dit de papa Simon Kimbangu dans d’autres cercles. Mais, arriver à en faire un courant, je trouve cela exagéré. Car, en ce qui concerne les Noirs, dans la conception Kimbanguiste, ils ne constituent qu’un noyau étant donné que papa Simon Kimbangu a assumé leur condition ; un noyau sur lequel s’éclatera toute la vérité sur plan de salut de Dieu pour s’étendre à toute l’humanité.
Au regard de ceci, si l’exclusivité est à exclure d’une part ; d’autre part, il n’y a pas nécessité de balayer d’un revers de la main toute question de messianité dans le rapport entre papa Simon Kimbangu et les Noirs comme nous en avons eu l’habitude de peur de se voir foudroyer par ceux qui aiment tout comprimer en Jésus-Christ, mais voir par-là, juste un point de départ. Car, si papa Simon Kimbangu est le Saint-Esprit donc Dieu, il a le pouvoir de sauver. La preuve, depuis la venue de papa Simon Kimbangu, le Noir est entré dans un processus où sa condition ne fait qu’évoluer. Comme Dieu ne fait acception de personne, cette évolution fera que le Noir devienne Blanc et le Blanc, Noir comme l’a dit papa Simon Kimbangu. D’où l’égalité entre toutes les races qui rongent les rapports au sein de l’humanité.

Kalemba.