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Le projet du musée de Nkamba fit officiellement rendu public en 2014, aussitôt après la célébration du centenaire de Papa Kisolokele Lukelo Charles Daniel. Symbole visible et frappant du futur centenaire de Papa Dialungana Kiangani Paul Salomon, l’édifice qui abriterait le musée en question devait être construit sur place à Nkamba et son inauguration était programmée pour le 25 mai 2016.

En axant sa communication sur le musée, Papa Simon Kimbangu Kiangani avait tenue à simplifier les choses, pour que chaque kimbanguiste se fasse une petite idée dudit projet et mesurer ainsi toute son importance. En vérité l’édifice, que l’on a pris l’habitude d’appeler musée, est en réalité un centre de recherche et de documentation dont le kimbanguisme est censé être la principale matière. Il s’agirait en fait du Centre Internationale de Recherches et de Documentation sur le Kimbanguisme, en abrégé CIREDOK.

Long de 50m et large de 43m, l’édifice de cinq niveaux dont 2étages, 1 RDC (rez-de-chaussée) et 2 sous-sols abritera à la fois un musée, une bibliothèque, un pôle d’archivage et de documentation, des salles réunion, d’exposition, de conférence et autres. Pour le bonheur des kimbanguistes et non kimbanguistes.

Dans 5 ans le kimbanguisme sera lui-même centenaire. Sa riche histoire qui se confond avec celle de Papa Simon Kimbangu, de mama Muilu Kiawanga Nzita Marie, Papa Kisolokele Lukelo Charles Daniel, Papa Dialungana Kiangani Paul Salomon, Papa Diangienda Kuntima Joseph et Papa Simon Kimbangu Kiangani, a naturellement besoin d’être conservé et un centre de cette envergure ne peut qu’aider à atteindre un tel objectif. En dehors de l’histoire, il convient de conserver et de protéger le patrimoine culturel kimbanguiste qui est à la fois matériel et immatériel. Cela étant, Nkamba, la nouvelle Jérusalem, mérite donc d’avoir son propre musée.

Il faut plutôt reconnaître que sur ce plan-là, l’église kimbanguisme a un grand retard car nulle part il ne dispose d’une bibliothèque, d’une imprimerie, d’un musée dignes de ce nom, moins encore d’un centre culturel. Partout, où il est établi, aucun effort n’a été fait pour créer ces lieux de rencontre et d’échange, pour initier des événements socioculturels à travers lesquels l’on perpétuerait la mémoire de Papa Simon Kimbangu, son épouse, ses trois fils et les Nkole ou relégués qui se sont sacrifiés pour la bonne cause.

Chaque religion a sa légion de martyrs qui sont en fait des véritables pionniers. Pierre, Marc, Paul, Thomas et beaucoup d’autres apôtres de Jésus-Christ font partie de cette race d’hommes et c’est leur précieux sang qui a ensemencé la parole de Dieu partout où ils se sont rendus la prêcher. Il va sans dire que le kimbanguisme a lui aussi ses propres martyrs, qui ne sont autres que les Nkolés ou relégués éparpillés à travers les trois Congo. Ils ont semé sur chaque portion de terre que leurs pieds meurtris ont foulés de milliers de petites graines de kimbanguisme, qui ont éclos depuis et donné naissance à des paroisses ou à des centres d’accueil kimbanguistes.
Tous les hauts lieux de spiritualité qui existent dans le monde sont souvent dotés d’une vitrine mémorielle, qui rappelle le chemin de croix emprunté par les martyrs ainsi que tous les sacrifices qu’ils ont endurés; pour que triomphe les idéaux d’amour, de paix, de liberté et de fraternité entre les hommes. En tant que cité sainte, Nkamba la nouvelle Jérusalem est un vrai concentré de la mémoire et des souvenirs de l’œuvre de Papa Simon Kimbangu.

Nkamba résume à lui seul l’histoire du kimbanguisme. On y retrouve tous les ingrédients sur lesquels repose la foi kimbanguisme: il s’agit du saint des saints c’est-à-dire le mausolée de Papa Simon Kimbangu, autour duquel il y a les corps de son épouse ainsi que de ses trois fils qui sont la personnification de la Sainte trinité; de l’étang sacré dont l’eau bénite a des vertus purificateurs avérées, du majestueux temple de Nkamba (celui-là même que Jean avait vu descendre du ciel vers la terre) et de Nkamba lui-même qui est la nouvelle Jérusalem selon la révélation faite en 1921 à Papa Simon Kimbangu par le Seigneur Jésus-Christ.

Rappelons-nous que Nkamba est le siège international de l’église kimbanguiste. Comme cela ressort clairement dans un des nombreux slogans que scandent les kimbanguistes, «Nkamba c’est le lieu où vivent le Père, le Fils et le Saint-Esprit». Donc, la présence sur place d’un musée dédié à la personne de Papa Simon Kimbangu et à son œuvre, d’une bibliothèque moderne, d’un service des archives et de la documentation, des salles de conférence, d’exposition, de réunion… rehausse non seulement le prestige de Nkamba; mais confirme ainsi sa vocation de cité sainte. Etant donné que l’homme ne vit pas seulement de la parole de Dieu, il est très important qu’il y ait à Nkamba toutes ces structures qui ont un rôle indéniable et incontournable dans le processus d’entretien, de conservation et de transmission de la mémoire du passé.

Pendant longtemps, les archives kimbanguistes ont été gardées pêle-mêle dans les tiroirs et les étagères poussiéreux des bureaux sans titulaires sûrs, capables de veiller à leur sauvegarde. De nombreux documents ont déjà été abîmés à cause de leur mauvaise conservation; exposés aux effets dévastateurs de la chaleur et du froid. D’autres font encore aujourd’hui l’objet de rétention de la part de certains hauts responsables de l’E.J.C.S.K qui, au lieu de les confier à leurs successeurs lors de la passation de pouvoir, ont préféré les emporter chez eux pour en faire une propriété privée. On ne saurait évaluer ici la masse réelle de documents perdus ou égarés et que l’on risque de ne jamais retrouver. Fort heureusement que Papa Diangienda Kuntima signait la plupart des documents en deux exemples, dont le double était envoyé à Nkamba pour y être conservé.

Il est par exemple étonnant de constater que, malgré le souhait manifeste mille et une fois exprimé par papa Bobe Mbelo d’être doté de matériel adéquat afin de mieux conserver les nombreux photos (en support papier) et messages (sur bande magnétique) de Papa Diangienda Kuntima, mais aucune fois l’église n’a jugé utile de s’attarder sur sa demande. Et depuis lors, il a donc tant bien que mal conservé les documents en question comme il a pu. Etant l’un des tous premiers cameramen de l’E.J.C.S.K et un ancien membre du cabinet de ce dernier chargé de la presse et information, papa Bobe Mbelo est l’un des rares kimbanguistes qui possède autant d’images et de paroles d’époque de Papa Diangienda Kuntima.

On ne peut que se réjouir de la place prépondérante que va à présent jouer le CIREDOK dans la gestion du patrimoine et la transmission de la mémoire du kimbanguisme. La recherche permettra d’étudier les objets et d’en publier les résultats; le musée se chargera du travail de conservation, de restauration et d’inventaire; avec la bibliothèque on pourra approfondir la connaissance de nombreux thèmes, notions et concepts. Quant au se service de documentation et d’archivage, il stockera l’ensemble des données historiques, archéologiques, artistiques, spirituelles et autres. Les salles de conférence, d’exposition et de réunion seront les principaux canaux de diffusion prioritaire de l’histoire, de la culture et de la spiritualité kimbanguistes. Affaire à suivre.