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Depuis un certain temps, nous constatons avec étonnement que dans leurs prières, certains kimbanguistes s’adressent à la fois à papa Simon Kimbangu et à mama Marie Muilu kiawanga, mettant ainsi les deux personnages au même pied d’égalité. Dans le même esprit, d’autres vont encore plus loin dans la mesure où ils adressent simultanément leurs prières à papa Simon Kimbangu, à mama Marie Muilu Kiawanga, à papa Kisolokele Lukelo, à papa Dialungana Kiangani et à papa Diangienda Kuntima, se permettant d’ailleurs de les appeler en passant les « cinq (5) Dieux ». Cette confusion est telle qu’on ne peut s’empêcher de rappeler aux uns et aux autres, que mama Marie Mwilu Kiawanga n’est pas « Dieu » et ne fait pas partie intégrante de la Saint trinité.

La notion de la Sainte trinité n’est ni variable ni réductible, car n’est pas Dieu qui veut. La divinité non plus ne s’acquiert pas et ne se décrète pas, voila pourquoi papa Diangienda Kuntima disait souvent que : « Dieu restera Dieu et Satan restera Satan ». Depuis l’origine des temps, Dieu est en trois personnes et il y’en a pas d’autres en dehors du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le Seigneur Jésus-Christ l’a confirmé dans Matthieu 28 : 19, en envoyant ses apôtres dans le monde entier baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. En recommandant à son tour aux kimbanguistes de débuter toute prière par cette même formule, papa Diangienda Kuntima a tenu à nous faire comprendre une bonne fois pour toutes que Dieu est effectivement en trois personnes. Cette réalité divine nous est constamment ressassée dans les cantiques divinement inspirés, parmi lesquels celui-ci : « Ku zulu kakuena mfumu zazingi ko, Tata Muana ye Muanda Velela ». Traduction : « Au ciel, il n’y a que trois chefs : le Père, le Fils et le Saint-Esprit ».

Quelque soit le degré de vénération que nous avions pour mama Marie Muilu Kiawanga, efforçons-nous de comprendre qu’elle n’est pas Dieu, mais une héroïque servante du tout puissant. Son nom ne cessera jamais d’être cité ici-bas à titre d’exemple et elle aura pour toujours dans les cieux une place honorifique de premier plan parmi les saints. Laissons donc à notre vénérable « mama » la place qui lui revient en tant que sainte, et à papa Simon Kimbangu la sommité qui est le sienne en tant que Dieu. Ce n’est que de cette façon-là que l’on pourra mettre fin à cette confusion malsaine, que certaines « mama » kimbanguistes entretiennent consciemment ou inconsciemment dans leurs prières. Si chez les païens, on parle bel et bien de « déesse », cela n’est pas le cas dans la chrétienté.

Néanmoins, le kimbanguisme reconnaît que papa Simon Kimbangu, sa femme et ses trois enfants constituent la famille sainte « kimbanguiste » par excellence, mais il est hors de question de les citer dans une quelconque prière comme étant les « cinq (5) Dieux ». A vrai dire, tout kimbanguiste doit adresser en priorité sa supplication soit à papa Simon Kimbangu qui est le Saint-Esprit, soit à nos 3 papas (Kisolokele Lukelo, Dialungana Kiangani et Diangienda Kuntima) en tant que personnification de la Sainte trinité, soit à papa Simon Kimbangu Kiangani qui s’est révélé être la réincarnation du Saint-Esprit. En le faisant, il est tout à fait sûr d’invoquer à la fois le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui sont le principal socle sur lequel repose la foi kimbanguiste.

En principe, un kimbanguiste n’a pas besoin d’intermédiaire pour parler à Dieu. Mais toutefois en cas de besoin, il peut toujours recourir à mama Marie Muilu Kiawanga en sa qualité d’intercesseur ; pour qu’elle puisse introduire ou appuyer ses prières et supplications auprès de papa Simon Kimbangu. Car, de par son statut de mère de Jésus-Christ (Dialungana, nouveau de Jésus-Christ dont parle Jean dans Apocalypse 3 : 12) et de sainte, elle a le plein droit et donc le privilège d’intercéder en sa faveur auprès de la Sainte trinité ; à condition de le lui demander sincèrement et sérieusement, au moyen d’une prière qui lui est adressée directement. Dès lors, ce sera à elle de transmettre les doléances qui lui sont soumises auprès de papa Simon Kimbangu, qui pourra donc les satisfaire grâce à l’intervention de notre chère « mama ». C’est bien cela son rôle de « kimpovela » ou intercesseur.

Dans ce contexte-là, mama Marie Muilu Kiawanga servira donc d’intermédiaire entre celui qui prie et papa Simon Kimbangu. Et, tout naturellement, lorsqu’on a parfois du mal à se faire entendre auprès de Dieu, pour une raison ou pour une autre (Esaïe 59 : 1-3, Daniel 10 : 12-13, Luc 18 : 1-7, Jacques 4-3…) ; on devrait éventuellement s’en référer à elle, de façon à ce qu’elle soit du haut des cieux notre porte-parole. Jusqu’à preuve du contraire, elle est à ce jour l’unique intercesseur officiellement recommandable aux yeux de l’église. L’avantage d’un tel recours réside dans le fait qu’elle a facilement accès au Père, au Fils et au Saint-Esprit. « Ceci est comparable à bien des égards à la situation d’un enfant qui sollicite le concours, voire la complicité de sa mère en vue de faire réussir ses demandes auprès de son propre père ». (Voir Diangienda Kuntima, Histoire du kimbanguisme, p 264, éditions kimbanguistes, 1984).

L’église kimbanguiste reconnaît l’existence de la communauté des saints. Et voici ce que papa Diangienda Kuntima a écrit à ce sujet : « …Par communauté des saints, la théologie kimbanguiste entend ceux et celles qui ne sont plus et que le Christ a fini par recevoir dans son céleste royaume, parce qu’ayant été de leur vivant des fidèles serviteurs de Dieu… En effet, bien que le kimbanguiste, en tant que chrétien, n’ait pas besoin d’intermédiaires pour transmettre ses doléances et supplications à Christ par la prière, il peut solliciter le concours spirituel (mettons) de saint Paul, de saint Pierre…pour qu’ils appuient sa cause auprès du Christ. Ceci n’est pas obligatoire, étant donné que Christ reçoit directement toute prière.». (Voir Histoire du kimbanguisme, p 264 , éditions kimbanguistes, 1984).

Toutefois, savoir que mama Marie Muilu Kiawanga appartient effectivement au cercle restreint des saints est pour nous kimbanguistes une vraie fierté ; mais ce n’est pas là une raison pour l’élever au rang de « Dieu » et de lui adresser nos prières comme tel. Il s’agit là d’une confusion pure et simple. Mais malheureusement, au lieu de l’invoquer comme intercesseur, certains fidèles l’associent tout de suite à papa Simon Kimbangu, comme si tous les deux avaient le même rang et le même rôle dans les cieux. Or, spirituellement parlant, le serviteur ne peut pas être égal à son maître. A chacun les honneurs dus à son rang, dit le proverbe. En vérité, en tant que Saint-Esprit, papa Simon Kimbangu n’a d’égal que Dieu le Père et Dieu le Fils.

De plus en plus, au moment de l’intercession, il n’est plus rare d’entendre très souvent des fidèles introduire ainsi leurs prières : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, papa Simon Kimbangu, mama Marie Muilu Kiawanga…. », il s’agit d’une grosse confusion concernant le rang et les prérogatives de Dieu par rapport à sa servante. La logique spirituelle veut que l’on ne puisse pas du tout les invoquer simultanément c’est-à-dire au même moment. Et le bon sens veut que l’on respecte l’ordre de grandeur qui sépare le créateur de la créature. Soit, on adresse directement sa prière à papa Simon Kimbangu en tant que Dieu le Saint-Esprit, soit on le fait alors indirectement par l’intermédiaire d’un intercesseur, donc de mama Marie Muilu Kiawanga, qui transmettra à coup sûr la supplication à qui de droit. Dans les deux cas, le résultat escompté dépend de la foi de chacun. C’est pourquoi le Seigneur Jésus-Christ disait souvent : « Va, ta foi t’a sauvé ».

En définitive, « le Père, le Fils et le Saint-Esprit » doivent être les seuls principaux destinataires de nos requêtes, et à défaut notre vénérable mama Marie Muilu Kiawanga, qui est dans l’église kimbanguiste le seul intercesseur reconnu. Par contre, l’église interdit à ses fidèles d’adresser prières ou supplications aux anges et aux morts. Papa Simon Kimbangu et ses trois fils ne sont pas des morts comme tels, parce que Dieu ne meurt pas et l’hymnologie kimbanguiste nous réconforte dans cette vérité absolue. « Ba nzambe bakufuaka te… » c’est-à-dire que « Dieu ne meurt pas », dit l’un de nos cantiques divinement inspirés. Quant à mama Marie Muilu Kiawanga, elle a été justifiée, sanctifiée et a finalement pu accéder à la communauté des saints. Ce qui veut dire qu’elle est spirituellement vivante et bien placée pour intercéder en notre faveur auprès de papa Simon Kimbangu.