Les archives du forum "Masolo mua bondeko"

Forum créé le 17/3/2004 11:13 et administré par Webmaster kimbanguisme.net

Titre: IDENTITE KIMBANGUISTE 
Date: 24/6/2005 00:44
Nom: Adé Kbm
Email: kabamus@imel.org
Région: Royaume-Uni
Site web: http://imel.org
Message: Cher révérend Nduku Fessau Badze,je pense qu`en tant qu`individus,vivant dans la socièté,nous avons tous un avantage comparatif dans toutes les matières que nous acquerons par notre intelligence.je ne me disconviens pas du fait que vous connaissez le kimbanguisme,et il n`est pas non plus de mon droit de vous interdire de citer les blancs pour étayer vos arguments sur cette matière,mais mon interpellation va dans le sens qu`il serait bénéfique ,à mon avis ,d`aborder le kimbanguisme du point de vue spirito-religieux que de son point de vue historique,car selon mon constat,paradoxallement à ce qui se dit dans les écrits,le kimbanguisme est un mouvement,une doctrine ou une Eglise qui se nourrit de propheties,d` enseignements et de révélations de Papa Simon Kimbangu et de nos trois chers Papas,ensuite de visions,rêves,transes et inspirations aussi bien des kimbanguistes et des non-kimbanguistes.Tels sont,à mon avis,les aliments à travers lesquels Dieu se communique avec les hommes,et dont il faut tenir compte pour bien parler du kimbanguisme.
Certes,à travers les les écrits,il est difficile de dire que Papa Simon Kimbangu avait l`intention de fonder une Eglise.Mais,selon certains témoignages,il arrivait parfois que,quand Papa Simon Kimbangu faisait des miracles,il en interdisait toujours la divulgation par ceux qui en étaient témoins car,disait-il le moment de les rapporter n`était pas encore venu.En outre,dans son omniscience,Papa Simon Kimbangu,comme nous montre le révérend Kalemba Mazo,dans son article"les attributs divins en Kimbangu",il n`avait pas voulu donner le jour exact de sa mort aux prêtes catholiques,mais plutot aux géoliers.En effet, tout ceci insinue qu`il avait des confidences avec ses siens;et qui plus est,Dieu,dans sa subjectivité,choisit toujours celui qu`il aime pour confier son message.De plus,n`est-ce pas qu`en fuyant dans nos cantiques inspirés,il est tout à fait possible de decouvrir ce genre d`intention!
Quant à la préexistence de Kimbangu,selon les témoignages,un jour au village,pendant qu`il pleuvait,Papa Simon Kimbangu encore petit,pour avoir rendu respectivement les services aux vieux du village,son père était félicité.Mais,le petit Kimbangu n`étant pas content de cette félicitation,dit:"Avant que son père ne naisse,lui il existait déjà."
Pour appuyer davantage cette préexistence,le révérend Kalemba Manzo nous montre encore l`omnipresnce de Papa Simon Kimbangu:
De la tradition Kongo, deux éléments nous parviennent :
1º Des sources traditionnelles kongo affirment qu’on invoquait le nom de Kimbangu (avant que celui-ci puisse naître) à tout moment que naissait un mort-né. L’invocation consistait en une supplication à Kimbangu en faveur du mort-né pour qu’il lui redonne la vie. Les bakongos clamaient : « Kimbangu,fula muana(Kimbangu, ressuscite l’enfant) ».
2º Les mêmes sources traditionnelles kongo, affirment que Kimpa Vita, une prophétesse kongo qui a vécu entre le 17è et le 18è siècles, avant d’être brûlée, avait laissé ces paroles : « Moi, vous m’avez vaincu ; mais celui qui viendra, Kimbangu, sera invincible ».

Ceci à l`instar du verbe s`est fait chair,dans l`évangile selon Jean 1.
Le nom"KIMBANGU" s`est fait aussi chair.

C`est ainsi que le 12 septembre 1887,l`enfant Kimbangu est né,et a fait des miracles avant même qu`il commencât son ministère.
Donc,le kimbanguisme qui commence le 6 Avril 1921 a évolué, a traversé ,au fil du temps,plusieurs étapes avec toujours comme ration alimentaire;les enseignements,les révélations,les propheties,les rêves,les visions,les transes,les miracles et les inspirations.
On peut alors constater qu`à travers les écrits et les témoignages, qu`au temps de Papa Simon kimbangu,Jesus Christ conversait avec lui,et lui donnait des instructions.A son incarcération,les disciples ou ceux qui le suivaient réalisaient des rêves,des visions,des inspirations,...Donc,Jesus Christ était au centre de decision que prennait l`envoyé du christ,et à son tour,lui,il était au centre de croyance des fidèles et des disciples.
La période qui va de la designation de Papa Diangienda Nkutima comme chef spirituel et de ses deux frères adjoints,les révélations,les enseignements,les visions,les rêves,les inspirations ,les miracles étaient des condiments necessaires pour réalimenter la conviction du kimbanguiste.Ces derniers,investis d`esprit,se communiquaient souvent avec leur Père,Simon Kimbangu,lequel denotait une unité spirituelle avec le fondateur de l`Eglise.Les trois Papas et,dans certaine mesure,Papa Simon Kimbangu deviennent au centre de croyance de tous les kimbanguistes.
De nos jours,le hic est que bien que tous ces pilliers de croyance existent encore dans nos esprits,la conception du vrai kimbanguisme reste assombri par le shiisme entretenu de facon inconsciente par des visions,des rêves,des inspirations, révélations,et des enseignements de nos Papas.
Alors,vous qui êtes intellectuels,comment pouvez-vous reformuler le kimbanguisme?
Ce mouvement,doctrine,ou Eglise qui ne cesse de s`aggrandir,de drainer les âmes grâce à cette nourriture speciale et allechant qu`on ne peut voir au monde.
Il me semble que,eu égard à tous ces faits,reclamer que Simon Kimbangu est Mvuluzi,Ntumwa,prophète,envoyé de Dieu,guerisseur,liberateur,sauveur,le kimbanguisme continuera toujours son bon homme de chemin,car de l`autre coté,il n`est pas encore temps de recuser les témoignages de nos yeux,visions,rêves,inspirations,enseignements récus,...
C`est vrai qu`il y a le fanatisme,mais les témoignages qui foisonnent au jour le jour font vivifier la foi quelque fois affaiblie d`un kimbanguiste,et Dieu ne cesse de manifester sa grandeur au milieu des gens.
Il m`arrive de fois de dire que tous les termes;Ntumwa,Mvuluzi,Saint-Esprit, qu`on donne pour qualifier la grandeur de Papa Simon Kimbangu sont abstraits,alors pour ne pas polémiquer,il serait judicieux de suivre ce que Papa Simon Kimbangu et nos trois Papas nous ont recommendé,à savoir la lecture de la Bible,pratique de l`amour,respect des commendements divins,execution de son oeuvre pour l`accomplissement de la promesse.


Adé Kbm





----- Message d'origine -----
Mr Ade Kbm,

Bonjour,

Merci de m'avoir interpellé sur un thème important qui me tient particulièrement à coeur : le Kimbanguisme. Avoir pris le temps de lire ce long entretien est la preuve de votre intérêt aux échanges que le Professeur Jean-François Meyer et moi-même avons eus sur Notre héritage commun le Kimbanguisme (NHCK).

J'ai cru pouvoir comprendre que la teneur de notre entretien était claire, explicite et audible, mais en vous écoutant, je me dis, grand Dieu, qu’il faudrait revenir encore à la charge. On aurait pu m'épargner cet exercice, hélas ! Comme réaction attentive à votre interpellation, je fais trois constats, pour recadrer certaines choses afin de pouvoir ainsi éviter le malentendu qui risque de s'installer.

1) A propos de « l'identité de l'Eglise kimbanguiste »
L'Eglise kimbanguiste – ou le Kimbanguisme – a déjà une longue histoire. Celle-ci est connue et/ou suivie attentivement par celles et ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur de notre Eglise, sont attentifs à l'œuvre initiée par le Ntumwa Simon KIMBANGU en 1921. « Kimbanguistes pratiquants ou pas », une chose est vraie : tout le monde s'accorde au fait que de par son essence, le Kimbanguisme fut dès ses origines un véritable mouvement de réveil, un mouvement de libération. Pour dire sans trop prendre le risque de se tromper l’œuvre de Ntumwa fut « la voix des opprimés », la voix des sans voix et/ou « la voix des hommes sans droits », grâce à une lecture actualisante de l'Evangile libérateur de Jésus-Christ – Jésus de Nazareth.

Mais il est indéniable que l'évolution de notre Eglise n'est pas moins caractérisée par des crises successives qui ont fatalement culminées à ce que nous vivons de manière poignante actuellement : « la division (inacceptable) de l'Eglise kimbanguiste » avec tout ce qui l'accompagne douloureusement dans sa déchéance. Quelques exemples à titre illustratif :

a) « Méconnaissance de notre histoire »
C’est pénible de constater qu’il y a des Kimbanguistes qui ne connaissent l'histoire de notre Eglise – l’histoire du Kimbanguisme ! Et même au sein de ce que je pourrais appeler faute de mieux « l'élite intellectuelle kimbanguiste » (EIK), on y trouve des hommes et des femmes incapables de faire la part des choses entre « les faits historiques vérifiables », d'un côté, et la liberté de la prise en charge critique de notre héritage commun par des hommes sains d'esprit et objectifs. Ici, au contraire, toute « lecture critique » de notre réalité telle qu'elle s'offre à la spontanéité (l’observation) est interprétée comme une trahison ! Inutile de dire que certains intellectuels kimbanguistes irresponsables, qui se réfugient derrière leur incompétence à réfléchir, n'hésitent à « chasser hors de l'Eglise » ceux et celles qui refusent de jouer partition, en assumant « le rôle des perroquets » pour reprendre les discours mis en place afin perpétuer certains mensonges orchestrés par... vous pouvez compléter cette phrase, s’il vous plaît.

b) « Les questions doctrinales »
On ne saurait plus aujourd’hui parler du kimbanguisme de façon monocorde. Il y a des « églises kimbanguistes » qui, les unes comme les autres, se réclament de Simon KIMBANGU, le Ntumwa. Le constater ne signifie pas que je suis d’accord avec cette situation due aux intransigeances de nos mfumu (« chefs ») qui ont fait du pouvoir une raison de leur survie au nom de soi-disant héritage biologique… J’ai officiellement fait part de mes inquiétudes au chef suprême de notre Eglise, Son Eminence, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI. Et, à moins d'être profondément aveugle (ce qui n’est pas votre cas !), toute personne saine d'esprit et objective n'éprouve aucune difficulté à comprendre (réaliser) que dans l’état actuel de son développement tumultueux, et pour peu qu'on soit conscient, « la Doctrine de notre Eglise » a impérativement besoin d'être reformulée. Dire que cette question n'est pas moins au coeur de certains aspects de la crise que nous connaissons, c'est, je crois, une évidence élémentaire à la portée de bambins.

c) « De l'unité de l'Eglise kimbanguiste »
Dans la suite logique de ce qui précède, je dis que s'il y a des questions qui doivent interpeller ceux et celles qui nous observent de manière critique, à mon avis, « la question sensible de l'unité de notre Eglise » autour de laquelle Simon KIMBANGU, son épouse Marie Muilu Kiawanga, les trois Mwula : Charles Daniel Kisolokelo Lukelo, Paul Salomon Kiangani Dialungana et Joseph Diangienda Kuntima), me paraît fondamentale. Or, il s'est avéré que « le combat fratricide » auxquels se livrent pitoyablement « les petits-fils/filles de Ntumwa », sans oublier grave la responsabilité de certaines personnes influentes de notre Eglise qui ont pesé et pèsent de tout leur poids dans ces conflits entretenus pour différentes raisons, a profondément laminé les fondements de « Notre héritage commun le Kimbanguisme » (NHCK).

Bref, toutes les questions ci-dessus et bien d'autres démontrent, si besoin était, que « l'identité de l'Eglise kimbanguiste », si on entend par-là ce qui, de manière cohérence constituait la force, la dynamique menace dans ses fondements. Autrement formuler : Vu l’ampleur de la crise actuelle qui sévit au sein de notre communauté spirituelle, « l'unité intangible de l'Eglise kimbanguiste » doit absolument, impérativement pouvoir faire objet de débat. C'est pourquoi, à l'instar de bien d'autres personnes avec lesquelles j'ai eu à échanger au sujet de « Notre héritage commun le Kimbanguisme » «(NHCK), Mr Jean-François Meyer m'a demandé de lui accorder un entretien sur ce thème lucide.

Il ne s'agit pas, contrairement à votre interpellation, que les autres, entendu par-là « les Blancs », nous imposent une identité… ! L'attitude respectueuse de mon interlocuteur nous invite plutôt au dialogue constructif, même conflictuel, afin que nous disions au monde ce que nous sommes et voudrions véritablement devenir. Je crois que les Kimbanguistes responsables devraient apprendre à être attentifs à des interpellations de cette audace qui viennent de nos partenaires extérieurs, quand bien même nous ne devons pas non plus nous sentir dans l'obligation de devenir forcément autres. D'ailleurs personne ne nous a jamais demandé de nous renier, de devenir autres. Tout ce que les autres nous demandent avec respect, c'est « que nous sachions être cohérents », en évitant courageusement l'hypocrisie, les mensonges, les ambiguïtés qui sont devenus une double nature...

2) A propos des témoignages...
Je crois qu'il y va de la liberté de chaque auteur, écrivain... de choisir une grille de lecture afin de pouvoir dire efficacement ce qu'il a à dire à ses auditeurs. Ici, il faut souligner que « l'objet du débat » doit impérativement être mis en exergue.

En effet, sur la question qui nous concerne, celle des témoignages que j’ai cités pour étayer mon argumentation, mon souci était strictement de répondre à la question clairement formulée par mon interlocuteur, à savoir: « Est-ce que les Kimbanguistes (celles et ceux qui ont été au commencement avec le Ntumwa) avaient-ils/elles n'intention avouée (affirmée) de fonder une Eglise, dans le contexte de la domination coloniale ? A cette question, je voudrais dire avec insistance ceci : même si cela s'est matérialisé par la suite – compte tenu des conditions que j'ai élucidées dans notre entretien –, la vérité est que « vue dans une perspective historique », on ne saurait répondre par l'affirmatif. En tout cas vouloir attribuer à nos prédécesseurs nos intentions, et faire dire à l’Histoire ce qu’elle ne dit pas, c’est déformer la vérité. Je constate, malheureusement, qu’il y des « intellectuels kimbanguistes » motivés par le fanatisme aberrant qui s’autorisent déformer certains aspects de notre histoire, rien que pour plaire, pour se faire remarquer… C’est franchement regrettable, ce type de comportement irresponsable !

En ce qui me concerne, « le fait d'avoir fait le choix » de citer librement « les témoignages des missionnaires » catholiques et protestants, n'est pas une négation et/ou, comme vous l'insinuez dans votre interpellation, « l'oubli » de celles et ceux que vous appelez « les vrais témoins » qui ont vécus aux côtés de Ntumwa... Et si seulement si vous croyez qu'il s'agit de ma part d'« une méconnaissance lamentable de notre histoire », je voudrais humblement l'apprendre. N'est-ce pas d'ailleurs l'une des raisons qui justifient le bien fondé de nos échanges dans ce cadre. « Je suis un éternel apprenti. Je n'ai pas honte d'avouer mon ignorance. Simplement, je demande avec insistance à celles et ceux qui prétendent mieux connaître le Kimbanguisme de nous épargner certaines maladresses insupportables. » Tenez-le pour dit !

Enfin, je signale que dans mon engagement, mieux dans mon « combat pour le Kimbanguisme libérateur » (CKL), aujourd'hui réduit à rien par certaines personnes cupides de tous les bords, « je déteste » des oppositions stériles. Par exemple, je ne vois pas pour quelle raison je m'interdirais de citer un Blanc, une Blanche qui aurait dit et/ou fait quelque chose – de louable ou pas – au sujet du Kimbanguisme ? Même s'il s'agit d'un Blanc/Blanche qui a férocement combattu le Kimbanguime, c’est le cas, entre autres, de ce Prêtre catholique connu pour son zèle excessif contre le Kimbanguisme, « le Révérend Père Van WING » (cf. Dr Marie-Louise Martin, Simon Kimbangu. Un prophète et son Eglise, Editions de Soc, Lausanne, 1981), qui a finalement livré une confession profonde, poignante au sujet du Kimbanguisme peu avant d'« être emporté par la nuit éternelle » (cf. Lamartine, Le lac, poème).

3) Je ne me suis pas qualifié « observateur critique » !
Je tiens à préciser que l’expression que vous avez découverte dans l’entretien : « … Nduku-Fessau Badze : observateur critique » n’est pas mienne. C’est le Professeur Jean-François Meyer qui l’a mise sous l’une de mes photos qu’il affichées sur le texte original de notre entretien. Au besoin, vous pourriez, Mr Adé Kbm, vérifier la véracité de cette information à l’adresse suivante : http:// religion.info/french/entretien/article _91.shtml

Personnellement, je prends humblement ces paroles de mon interlocuteur comme un simple compliment, parce que « je crois à la sincérité des paroles de cette éminente personnalité ». Il sait pourquoi il a dit ces paroles. Je sais que cette façon de me qualifier démange certains… Là n’est pas mon problème. Je sais au moins une chose : « nous sommes tous des serviteurs (inutiles) du Seigneur ». Le champ est vaste, et le Maître a besoin de beaucoup d’ouvriers. J’en suis un. C’est de mes talents reçus que je répondrai un jour devant le Maître, le Juge suprême, et non pas ceux des autres ! Alors tant pis si « mon apport insignifiant » est combattu par celles et ceux qui ont besoin d’emprunter de chemins raccourcis pour satisfaire les impératifs de leurs ventres. Je ne tiens pas à des éloges, c’est la qualité du travail à rendre à notre Eglise qui compte. Le reste, en tout cas, ce n’est pas ma tasse de thé…

Salutations fraternelles, en Jésus-Christ.

Nduku-Fessau Badze
Fribourg/Suisse

Réponses à ce message:
Retour au sommaire | Message précédent | Réagir à cet article sur le forum