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Forum créé le 17/3/2004 11:13 et administré par Webmaster kimbanguisme.net

Titre: ... repenser l'identité kimbanguiste 
Date: 24/6/2005 13:46
Nom: N.-F. Badze
Email: febandz@hotmail.com
Région: Suisse
Site web: http://
Message: Mr Adé Kbm,

Je viens de parcourir votre message de ce jour. Intéressant. Rassurez-vous qu’il ne m’a pas laissé indifférent… Je suis très attentif à tout ce que vous avez dit. De nature et/ou selon les habitudes acquises, « je ne laisse rien de côté dans mes analyses ». J’aime creuser, remettre les choses à leur place, ne pas sortir du contexte de dialogue. Comme vous pouvez le constater, je suis pertinemment conscient que je suis un peu trop exigeant, même vis-à-vis de moi-même ; je tiens à « la cohérence dans les idées ». Etre attentif à ce que l’autre voudrait me faire saisir, et surtout ne pas faire dire à autrui ce qu’il ne voudrait pas dire sont entre autres les principes fondamentaux qui guident mes réflexions – ma manière de fonctionner en tant qu’intellectuel. On peut ne pas être d’accord avec cette attitude, cette rigueur – et d’ailleurs je ne dis pas que c’est la seule manière de fonctionner. Mais je précise que quand quelqu’un voudrait dialoguer avec moi et/ou « faire intervenir mon nom dans ce qu’il dit, en citant mes réflexions », il faut préalablement qu’il soit attentif à ce que je viens de souligner avec insistance.

Je constate que dans le milieu qui est le nôtre, « le milieu kimbanguiste », les gens aiment, pour différentes raisons, des raisons malsaines, et souvent, comme je ne cesse de le dire : accuser d’autres rien que pour se faire remarquer est une pratique courante. Je dis on peut exister sans avoir besoin de « tuer » ses semblables : « Tuer » les autres moralement, physiquement, afin d’accéder à l’objet de ses désirs ! C’est cet esprit que j’ai qualifié ailleurs « le sacrifice rituel ». Vous n’êtes pas sans savoir que ces attitudes répréhensibles sont aux antipodes des valeurs dont se réclament les Kimbanguistes pour lesquels « l’écart » entre les paroles (Mibeko, Bolingo, Misala) est criant. Il nous faut définitivement sortir, c’est-à-dire nous libérer de ces schèmes de pensée ; de cette culture aveuglante qui nous empêche de voir véritablement les contradictions flagrantes dans lesquelles nous évoluons paisiblement. C’est pénible de la constater, n'est-ce pas ?

Après avoir fait ces quelques remarques introductives, comme pour souligner ce qui me tient à cœur, venons-en maintenant à l’objet de nos échanges. De quoi est-il question au juste ? Telle est la question. Trois points, et je m’arrêterai, je vous laisserai en paix :

1) A propos de notre héritage commun le Kimbanguisme (NHCK)

J’aimerais dire simplement que tout ce que vous avez eu soin de rappeler dans votre message de ce jour : l’histoire de notre Eglise, la Personne, les enseignements, les visions et miracles accomplis par le Ntumwa Simon KIMBANGU, tout cela, je vous le dis avec modestie : rien, en tout cas, rien ne m’est étranger. Je suis Kimbanguiste, comme vous, « je suis né dans cette Tradition », dans cette Eglise disloquée (divisée) aujourd’hui pour des raisons que nous sommes tous/toutes sensés connaître, etc.

C’est vouloir dire que nous sommes tous/toutes « les héritiers spirituels de Ntumwa Simon KIMBANGU », et personne, je dis bien, personne n’a le droit, comme certains le prétendent, de se hisser au-dessus des autres. Cette attitude d’arrogance doit être dénoncée ! Personne n’est la propriétaire du Kimbanguisme, même pas les membres de la famille biologique de Ntumwa.

Les miracles, les visons (makamwisi) : qui, je vous le demande, quel est ce Kimbanguiste qui peut feinter d’ignorer cette « dimension constitutive de notre foi » ? Quel est ce Kimbanguiste qui peut nier ce que fut et a accompli Simon KIMBANGU, le Ntumwa ? Je vous le demande…

Ndeko, je ne suis pas un visionnaire, ni prophète. Et je n’ai jamais dit évoluer dans les seins de Dieu. Je me dis, quel que soit le poids de notre présence au sein de l’Eglise kimbanguiste ainsi que l’odeur des expériences spirituelles que le Dieu de Ntumwa nous comble, une chose est vraie : nous devons apprendre à être modestes, à ne jamais avoir la prétention d’être au-dessus des autres et/ou de mieux connaître les mystères de Dieu plus que d’autres. Après tout, nous dialoguons par l’écran d’ordinateur interposé, n’est-ce pas ? Pourquoi projeter sur autrui nos images, nos fantasmes élémentaires ? Voilà, ndeko, ce que je reproche souvent à « tous les fanatiques ». Ce qualificatif je l’applique honnêtement à des personnes qui, à cause d’un certain excès de zèle, brouillent tout, et dans l’élan de l’ivresse de leur délire, se servent des autres comme marchepieds pour accéder à…

Enfin, le Kimbanguisme est « notre héritage commun » (NHC). Il nous appartient d’être modestes et respectueux vis-à-vis des autres, en respectant scrupuleusement « leur dignité humaine inaliénable ». J’avoue que, vu objectivement de l’intérieur : notre Eglise est un des cadres où les droits élémentaires des humains sont lamentablement bafoués… Et malgré cela, nous sommes tellement convaincus que tout ce que nous sommes et faisons n’est autre qu’une manifestation glorieuse de la volonté de Dieu. De quel Dieu parle-t-on ? Celui que nous avons personnalisé en multipliant le nombre de ses représentants au sein de notre Eglise ?

Ecoutez, Mr Adé Kbm : je ne vous fais pas dire que sans le savoir, nous côtoyons non sans allégresse « les partisans des idoles » dénoncées par le Ntumwa. Lorsque quelqu’un et/ou quelque chose se met à la place de l’Autre (Dieu), il faut vite le dénoncer parce que cette personne et/ou cet objet usurpe la place réservée à Dieu seul. Est-ce difficile à comprendre ? Je ne le pense pas ! Quelles sont nos idoles à nous les Kimbanguistes, les idoles des « Kimbanguistes fanatiques » qui AVONS sans s’en rendre compte trahi la Mission libératrice de Ntumwa Simon KIMBANGU ? En tout cas, je ne sais pas si vous avez déjà la réponse à cette question. Quand à moi, j’ai simplement besoin de votre indulgence, car, comme je ne vois pas les choses comme vous autres (les vrais Kimbanguistes !), j’ai besoin de temps pour réaliser la présence des idoles au lieu de nous et « en Nous ».

Pourquoi « reformuler la Doctrine de l’Eglise kimbanguiste » ?

Il semblerait que notre Eglise a déjà atteint un effectif qui dépasse les 10.000.000 (dix millions) des membres. Ce n’est pas un simple détail ! Aujourd’hui, plus ce que ce ne fut le cas hier, notre Eglise est présente dans les différents coins de la terre. Partout, et suivant un rythme vertigineux, les communautés kimbanguistes de toutes trempes se développent – Dieu merci ! De manière générale, les communautés kimbanguistes à travers le monde sont dirigées, un peu comme ce que nous vivons au Congo-Zaïre en particulier et en Afrique en général, par des hommes et des femmes louables, bien entendu, mais qui ont généralement pour argument d’« être kimbanguiste ». Et même parmi les intellectuels, ce qui importe, pour être « apôtre de Ntumwa » (quel lapsus) c’est d’avoir des affinités avec telle ou telle autre personnalité de notre Eglise. Les exemples fourmillent. Alors ne dites pas que j’exagère, rien du tout !

On peut aisément déduire que dans un contexte où règne ce que j’appelle « le désordre établi », tout est permis, y compris « le droit de déformer » l’essentiel de la Mission de Ntumwa Simon KIMBANGU.

Je vous confies que j’ai entendu les témoignages de beaucoup de personnes qui tenaient à prendre la direction de l’Eglise là où elles évoluent, pour enseigner ce qu’elles auraient reçu la nuit, visions obligent. Comble de tout, et bien avant la mort de Papa Kiangani Dialungana, tous ces « prédicateurs et/ou pasteurs de circonstance, pour ne pas dire « pasteurs improvisés », tous, dis-je, prétendent avoir reçu l’autorisation de certains enfants des Papas, qui les auraient bénis et rendu possible leurs ministères spirituels.

Attention : retenez que je ne suis pas contre les gens soigneusement choisis par Dieu à travers des visions interposées afin qu’ils/elles accomplissent leurs ministères conformément aux injonctions que Dieu leur a faites. Tant mieux si et seulement si cela contribue au développement de l’œuvre du Seigneur. Cependant, en tant que « chrétien kimbanguiste », soucieux du devenir de mon Eglise, et dans la mesure où « ma formation théologique » (je ne parle ni ne juge celle des autres !) aidant, je vous demande ce qu’il faudrait faire face à cette prolifération de « ntumwa » qui poussent comme de champignons dans notre Eglise ?

Je crois, pour ma part, que pour qu’il n’y ait pas de débordement, comme c’est malheureusement le cas hier et aujourd’hui, le minimum qu’on puisse exiger n’est-ce pas de faire en sorte qu’il y ait de cohérence dans ce que nous faisons et disons au nom de notre Eglise ? Voilà pourquoi, Mr Adé Kbm, il est plus qu’urgent que « la Doctrine de notre Eglise soit reformulée ». Ce n’est pas moi qui l’exige. Qui suis-je pour imposer mon point de vue là-dessus ? C’est à la fois la situation de crise d’identité dans laquelle nous sommes plongés et la dynamique d’ensemble de l’évolution de notre Eglise qui nous y obligent.

Une simple observation objective et critique de notre situation actuelle permet de constater (constater ce n’est pas juger, « condamner ») que nous n’avons plus une position théologique clairement formulée. Pire encore, je ne risque rien en disant que « notre Doctrine change selon les humeurs du moment ». N’importe qui, pour autant qu’il/elle est un espace de pouvoir au sein de l’Eglise et/ou qu’on prête attention à ce qu’il/elle raconte et dit au nom du Kimbanguisme, je dis bien n’importe qui s’érige désormais en une instance de légitimation de la Doctrine du Kimbanguisme. C’est pourquoi tous/toutes les « béni oui oui » tiennent (considèrent) ce qu’ils/elles disent pour LA « doctrine de l’Eglise kimbanguiste ». C’est affligeant ce type de comportement, nest-ce pas ? Et lorsque vous osez dire et/ou faire remarquer qu’il faudrait qu’il y ait de l’ordre dans ce que nous disons au nom de l’Eglise kimbanguiste, on (les fanatiques) vous dit : « vous ne croyez pas. Vous êtes trop rationnel, etc. » J’ai plusieurs fois était accuse comme tel pour n’avoir pas cédé à la pression de celles et ceux qui voulaient m0instrumentaliser, afin que je dise ce qu’ils/elles pensent et croient. Ce n’est pas ici lieu d’avancer leurs noms. Instrumentaliser un intellectuel qui réfléchit pour son Eglise, voilà ce qui n’est pas moins une grande tentation perverse ! « Faites comme nous », mettez-vous à notre Ecole (et laquelle, mon Dieu !) ; autrement vous n’êtes des nôtres… Et « tout intellectuel kimbanguiste » doit pouvoir jouer ce rôle d’instrument manipulé pour être reconnu ! Ma réponse ? Outre l’Ecoute attentive, qui est aussi un devoir dans le dialogue, j’ai non seulement dénoncé des injonctions malsaines, mais aussi refusé d’entrer dans certaines relations asservissantes fondées sur du chantage. Toutefois, je suis toujours resté ouvert au dialogue exigeant sans me renier pour autant.

C’est comme si le fait d’appeler au dialogue, voire même d’interpeller courageusement notre Eglise sur un certain nombre de question constitue en soi un crime. Que certains intellectuels soient consciemment trempés dans ce jeu, dans ces mentalités irresponsables, voilà qui est dégoûtant ! Vous allez me demander ce que « les Théologiens kimbanguistes » pensent, n'est-ce pas ? Ma réponse est la suivante : veuillez relire la conclusion à la quelle je suis parvenu dans de l’entretien que j’ai eu avec le Professeur Jean-François Meyer… Alors, j’aimerais vous entendre là-dessus.

J’ai l’impression – est-ce vraiment une simple impression ? – que les Kimbanguistes, « nous sommes plus défensifs que critiques ». Une telle crispation fait que dans le contexte du dialogue avec les autres, nous nous barricadons toujours derrière nos visions, nos makamwisi, alors que très souvent nos interlocuteurs n’attendent qu’une seule chose : « que nous disions sincèrement ce que nous sommes » (par exemples : sommes-nous encore chrétiens ou pas ?), afin qu’ils/elles puissent savoir précisément avec qui ils/elles pourraient librement s’engager dans une relation quelconque.

Bref, les « visions », les « makamwisi », nous les connaissons tous/toutes. Je signale que certains d’entre nous, plus modestes et moins exhibitionnistes, auraient, je crois, des choses importantes à nous dire au sujet de la personne ainsi que de la Mission de Ntumwa. C’est pourquoi, je considère qu’il n’est pas sain d’accuser injustement d’autres, en voulant faire passer ses points de vues comme « LA » « Doctrine de l’Eglise kimbanguiste ». C’est pour cette raison compréhensible que « touts les intellectuels kimbanguistes », et particulièrement « les Théologiens responsables » – il y en a qui le sont que de façade, « pour plaire » aux fanatiques qu’ils représentent mieux dans le décor d’« une Eglise kimbanguiste en rupture avec les fondements originels de l’œuvre de Ntumwa », doivent impérativement assumer leur rôle inaliénable de « conscience critique » au sein de notre Eglise.

Je tiens à souligner que ce que nous faisons ici, c’est échanger nos différents points de vues sur « Notre héritage commun le Kimbanguisme » (NHCK). Ceci dit, il n’appartient pas à un Théologien respectable et digne de ce nom de confondre « les différentes expressions légitimes de notre foi » (visions, makamwisi, etc.) à LA Doctrine de l’Eglise kimbanguiste. Ne pas tenir compte de cette distinction élémentaire, c’est, à mon avis, manquer cruellement à son devoir de Théologien… Est-il besoin de dire que tous les Théologiens kimbanguistes n’ont pas la même « culture intellectuelle », et il n’y a rien de méprisant en disant que ceux qui ont jusqu’ici été formés dans des cadres bétonnés par les principes dits de « l’Obéissance aveugle » éprouvent de peine à engager une discussion critique et objective sur des sujets aussi sensibles : la divinité de Papa Simon KIMBANGU, la place de nos Papas dans la trinité, etc. je crois qu’il y a ici un champ encore en friche. Il faudrait des hommes et des femmes capables de prendre distance critique de leur Tradition pour aborder ces questions fondamentales, sans lancer des invectives et/ou des insultes contre leurs interlocuteurs. Ce qui est malheureusement souvent le cas, hélas !

Face à cette crise criante et audible de notre identité disloquée, je plaide pour « la reformulation créative de la Doctrine de l’Eglise kimbanguiste ». Il en faut absolument, car il ne s’agit pas seulement d’avoir une expression cohérente et crédible de notre foi commune, homogène, « univoque » face au monde, mais aussi et surtout pour que de par le monde, où que nous évoluons, qu’il n’y ait pas comme c’est le cas actuellement, selon les schèmes de pensée que notre Eglise a hérités de nos prédécesseurs, des contradictions aberrantes dans l’expression de notre identité commune.

Tout ce que j’ai dénoncé toute à l’heure a ses origines dans la peur et le manque d’esprit de responsabilités qui nous caractérisent.

3) De la peur à la responsabilité !

Dans cette intervention – et je crois que c’était aussi le cas dans les grandes lignes de la précédente contribution –, j’ai beaucoup insisté sur la réalité selon laquelle l’identité kimbanguiste est profondément en crise. C’est un fait observable, constatable, « visible » ! J’ai, entre autres, eu soin de mentionner succinctement quelques points manifestes de cette crise. Au lieu, comme certains le font, de défendre tout et n’importe quoi, je crois qu’il est important de défendre deux courages :

a) Contre « la peur paralysante »
Je ne sais pas si je suis le seul à avoir constaté que de manière générale, et quelles que soient leurs catégories, les « Kimbanguistes » ont, consciemment ou pas, peur d’entrer de manière objective en dialogue (discussion) avec des personnes étrangères (des personnes extérieures) à leur Eglise. Ils faudrait toujours être vigilant, et au besoin, si possible, tenir les « Batu ya libanda » loin de nous, loin de « la vérité précieuse » que nous semblons détenir. Cette peur paralysante et irrationnelle n’est-elle en grande partie la cause de notre « manque d’ouverture », quoique nous prétendions le contraire ?

Disons que cette peur n’est pas seulement paralysante ; elle est aussi aveuglante. Un exemple : avez-vous, cher Mr Adé Kbm, observé les réactions quasi unanimes des Kimbanguistes face à la « Déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo » (CENCO) dans leurs relations avec le Kimbanguisme » ? C’est ici que se vérifie cette peur aveuglante. La hiérarchie de l’Eglise catholique nous (Eglise kimbanguiste) a interpelle. De notre côté, surtout les « intellectuels kimbanguistes » aveuglés pour des raisons de positionnement odieux, se sont laissés prendre dans le piège des passions irrationnelles et accusatrices. Au lieu d’être attentifs au sujet du débat, comme à l’accoutumée, ce sont plutôt « les autres », c’est-à-dire les « méchants catholiques » qui voulaient nous mettre hors de l’œcuménisme, a-t-on clamé à qui voulait nous prêter oreille ! Il faut impérativement sortir, c’est-à-dire « nous libérer sans fatalisme » de ces mentalités régressives. Ces attitudes ne nous honorent pas. Une éminente personnalité m’a dit qu’il n’est pas nécessaire d’engager une discussion avec les Kimbanguistes, parce qu’ils/elles ne sont pas sérieux ». Cela donne à réfléchir, n‘est-ce pas ?

Je vais un peu plus loin en disant que cette note démontre qu’« il ne suffit pas d’être écouté par nos partenaires extérieurs » qui soutiennent notre formation, et participent à leur manière au développement de notre Eglise, pour, enfin, prétendre avoir mieux communiqué avec eux/elles. Faut-il encore savoir ce qu’ils/elles pensent et disent sérieusement de « nos discours jalonnés des contradictions » inacceptables au nom soi-disant des visions fulgurantes et autres les makamwisi que nous serions les premiers à avoir inventés (innovés) sous les cieux ? Un peu de sérieux, s’il vous plaît. !

b) Faire preuve du sens de responsabilité
Non et non, Mr Adé Kbm : nous ne devons pas devenir autres ; nous n’avons pas à trahir notre identité. Certains, par manque de lucidité critique me prêtent bassement de telles intentions… C’est, en tout cas, mal me connaître… Mon souci est simplement de DIRE qu’il nous est simplement demandé d’« apprendre à assumer » ce que nous sommes, et surtout à en parler honnêtement avec nous-mêmes, c’est-à-dire entre nous « Bana ya ndako », comme avec ceux et celles de l’extérieur : « Batu ya libanda ».

Tout ce que j’ai dit pourrait être résumé en ces termes : « être soi-même », en ayant non seulement la capacité d’ouverture au monde, mais aussi de faire preuve de maturité et d’esprit d’« autonomie intellectuelle », face à toutes formes d’idoles, en remettant perpétuellement en question (invitation sans complaisance au débat, à la discussion, mieux au dialogue, etc.) ce que nous sommes en tant que Communauté de foi. Cela s’appelle « faire preuve du sens de responsabilité ».

Enfin, je voudrais terminer par cette notre en pariant que : le jour « J » où les Kimbanguistes oseront surmonter créativement la peur paralysante et aveuglante qui les tienne captifs, et prendront courageusement le risque conscient de faire preuve d’audace et de sens de responsabilité ; ce jour-là, un véritable MIRACLE se produira. Celui-ci ne sera pas simplement traduit, vérifié par leur capacité à raconter les visions, les makamwisi, etc. Ce sera, je suis convaincu, l’occasion rêvée d’actualiser ici et maintenant, dans l’opacité de notre cheminement historique, « le véritable sens du combat libérateur que le Ntumwa Simon KIMBANGU » contre les « forces de la mort » qui, aujourd’hui, peut-être plus que ce ne fut le cas hier dans la nuit épaisse de la domination coloniale, ont rendu « notre peuple chosifié » à rien.

Salutations, en Jésus-Christ.

Nduku-Fessau Badze
Fribourg/Suisse



----- Message d'origine -----
Cher révérend Nduku Fessau Badze,je pense qu`en tant qu`individus,vivant dans la socièté,nous avons tous un avantage comparatif dans toutes les matières que nous acquerons par notre intelligence.je ne me disconviens pas du fait que vous connaissez le kimbanguisme,et il n`est pas non plus de mon droit de vous interdire de citer les blancs pour étayer vos arguments sur cette matière,mais mon interpellation va dans le sens qu`il serait bénéfique ,à mon avis ,d`aborder le kimbanguisme du point de vue spirito-religieux que de son point de vue historique,car selon mon constat,paradoxallement à ce qui se dit dans les écrits,le kimbanguisme est un mouvement,une doctrine ou une Eglise qui se nourrit de propheties,d` enseignements et de révélations de Papa Simon Kimbangu et de nos trois chers Papas,ensuite de visions,rêves,transes et inspirations aussi bien des kimbanguistes et des non-kimbanguistes.Tels sont,à mon avis,les aliments à travers lesquels Dieu se communique avec les hommes,et dont il faut tenir compte pour bien parler du kimbanguisme.
Certes,à travers les les écrits,il est difficile de dire que Papa Simon Kimbangu avait l`intention de fonder une Eglise.Mais,selon certains témoignages,il arrivait parfois que,quand Papa Simon Kimbangu faisait des miracles,il en interdisait toujours la divulgation par ceux qui en étaient témoins car,disait-il le moment de les rapporter n`était pas encore venu.En outre,dans son omniscience,Papa Simon Kimbangu,comme nous montre le révérend Kalemba Mazo,dans son article"les attributs divins en Kimbangu",il n`avait pas voulu donner le jour exact de sa mort aux prêtes catholiques,mais plutot aux géoliers.En effet, tout ceci insinue qu`il avait des confidences avec ses siens;et qui plus est,Dieu,dans sa subjectivité,choisit toujours celui qu`il aime pour confier son message.De plus,n`est-ce pas qu`en fuyant dans nos cantiques inspirés,il est tout à fait possible de decouvrir ce genre d`intention!
Quant à la préexistence de Kimbangu,selon les témoignages,un jour au village,pendant qu`il pleuvait,Papa Simon Kimbangu encore petit,pour avoir rendu respectivement les services aux vieux du village,son père était félicité.Mais,le petit Kimbangu n`étant pas content de cette félicitation,dit:"Avant que son père ne naisse,lui il existait déjà."
Pour appuyer davantage cette préexistence,le révérend Kalemba Manzo nous montre encore l`omnipresnce de Papa Simon Kimbangu:
De la tradition Kongo, deux éléments nous parviennent :
1º Des sources traditionnelles kongo affirment qu’on invoquait le nom de Kimbangu (avant que celui-ci puisse naître) à tout moment que naissait un mort-né. L’invocation consistait en une supplication à Kimbangu en faveur du mort-né pour qu’il lui redonne la vie. Les bakongos clamaient : « Kimbangu,fula muana(Kimbangu, ressuscite l’enfant) ».
2º Les mêmes sources traditionnelles kongo, affirment que Kimpa Vita, une prophétesse kongo qui a vécu entre le 17è et le 18è siècles, avant d’être brûlée, avait laissé ces paroles : « Moi, vous m’avez vaincu ; mais celui qui viendra, Kimbangu, sera invincible ».

Ceci à l`instar du verbe s`est fait chair,dans l`évangile selon Jean 1.
Le nom"KIMBANGU" s`est fait aussi chair.

C`est ainsi que le 12 septembre 1887,l`enfant Kimbangu est né,et a fait des miracles avant même qu`il commencât son ministère.
Donc,le kimbanguisme qui commence le 6 Avril 1921 a évolué, a traversé ,au fil du temps,plusieurs étapes avec toujours comme ration alimentaire;les enseignements,les révélations,les propheties,les rêves,les visions,les transes,les miracles et les inspirations.
On peut alors constater qu`à travers les écrits et les témoignages, qu`au temps de Papa Simon kimbangu,Jesus Christ conversait avec lui,et lui donnait des instructions.A son incarcération,les disciples ou ceux qui le suivaient réalisaient des rêves,des visions,des inspirations,...Donc,Jesus Christ était au centre de decision que prennait l`envoyé du christ,et à son tour,lui,il était au centre de croyance des fidèles et des disciples.
La période qui va de la designation de Papa Diangienda Nkutima comme chef spirituel et de ses deux frères adjoints,les révélations,les enseignements,les visions,les rêves,les inspirations ,les miracles étaient des condiments necessaires pour réalimenter la conviction du kimbanguiste.Ces derniers,investis d`esprit,se communiquaient souvent avec leur Père,Simon Kimbangu,lequel denotait une unité spirituelle avec le fondateur de l`Eglise.Les trois Papas et,dans certaine mesure,Papa Simon Kimbangu deviennent au centre de croyance de tous les kimbanguistes.
De nos jours,le hic est que bien que tous ces pilliers de croyance existent encore dans nos esprits,la conception du vrai kimbanguisme reste assombri par le shiisme entretenu de facon inconsciente par des visions,des rêves,des inspirations, révélations,et des enseignements de nos Papas.
Alors,vous qui êtes intellectuels,comment pouvez-vous reformuler le kimbanguisme?
Ce mouvement,doctrine,ou Eglise qui ne cesse de s`aggrandir,de drainer les âmes grâce à cette nourriture speciale et allechant qu`on ne peut voir au monde.
Il me semble que,eu égard à tous ces faits,reclamer que Simon Kimbangu est Mvuluzi,Ntumwa,prophète,envoyé de Dieu,guerisseur,liberateur,sauveur,le kimbanguisme continuera toujours son bon homme de chemin,car de l`autre coté,il n`est pas encore temps de recuser les témoignages de nos yeux,visions,rêves,inspirations,enseignements récus,...
C`est vrai qu`il y a le fanatisme,mais les témoignages qui foisonnent au jour le jour font vivifier la foi quelque fois affaiblie d`un kimbanguiste,et Dieu ne cesse de manifester sa grandeur au milieu des gens.
Il m`arrive de fois de dire que tous les termes;Ntumwa,Mvuluzi,Saint-Esprit, qu`on donne pour qualifier la grandeur de Papa Simon Kimbangu sont abstraits,alors pour ne pas polémiquer,il serait judicieux de suivre ce que Papa Simon Kimbangu et nos trois Papas nous ont recommendé,à savoir la lecture de la Bible,pratique de l`amour,respect des commendements divins,execution de son oeuvre pour l`accomplissement de la promesse.


Adé Kbm









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