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La
Conférence internationale kimbanguiste plaide pour la
réhabilitation du prophète Simon Kimbangu
Le vice-président de
la République Yerodia Abdoulaye Ndombasi, représentant
le chef d l’Etat a donné le coup d’envoi
dimanche dernier de la Conférence internationale kimbanguiste
en déclarant que le prophète Simon Kimbangu était
le 1er patriote congolais
Kinshasa , 14.02.2006
« Avec la présence des membres
du gouvernement à ces manifestations, j’ai la réponse
à la demande que j’avais formulée à
N’Kamba devant les vice-présidents Yerodia et Z’Ahidi.
Leur présence veut dire que le gouvernement autorise
la tenue de la conférence internationale sur papa Simon
Kimnbangu ». C’est en ces termes que Simon Kimbangu
Kiangani, chef spirituel et représentant légal
de l’Eglise kimbanguiste constate le coup d’envoi
que le vice-président Yerodia Abdoulaye Ndombasi venait
de donner quelques instants auparavant à la conférence
internationale kimbanguiste. Dans cette joie, le chef spirituel
a fait entonner à la Fanfare kimbanguiste (Faki) les
airs mélodieux du cantique « Pitié ».
Instant au cours duquel, Son Eminence Simon Kimbangu a été
ovationné par plusieurs milliers de fidèles qui
avaient pris d’assaut le centre d’accueil kimbanguiste
des conférences internationales.
Réhabiliter le prophète
Simon Kimbangu
Après la prière de clôture dite en
langue kikongo, le chef spirituel a indiqué que cette
Conférence internationale est une occasion de réécrire
l’histoire du prophète Simon Kimbangu qui, a-t-il
avoué, reste orale, à l’exception du livre
vert écrit par Joseph Diangienda intitulé «
Histoire du Kimbanguisme ». Il faut préciser par
ailleurs que le spirituel avait été introduit
en scène par le grand prêtre, (rang de cardinal)
Samuel Wanzungasa Kiamadio, proche collaborateur du chef spirituel
et âgé aujourd’hui de 80 ans. Mais auparavant,
le révérend Basile Akiele, pasteur national de
l’EgLise kimbanguiste aux Etats-Unis, a lu le mot de bienvenue
du chef spirituel Simon Kimbangu Kiangani. Surconscrivant l’événement
du jour, le rév. Akiele a dit que la journée du
12 février 2006 avait doublé signification pour
la communauté kimbanguiste. Elle coïncidait à
la naissance de Charles-Daniel Kisolokele, premier fils du prophète
Simon Kimbangu, lequel connut la prison très jeune, à
l’âge de 6 ans à cause des activités
de son père. Cette date est celle qui marque aussi l’ouverture
de la conférence internationale sur Simon Kimbangu. Thème
de ces assises, rappelons-le, est « Papa Simon Kimbangu
: envoyé spécial de notre Seigneur Jésus-
Christ, fondateur de l’Eglise Kimbanguiste ». Lequel
thème est fragmenté en dix sous-thèmes
qui disséqueront l’identité, la mission
et l’œuvre de Simon Kimbangu. En termes plus nets,
cette conférence pose le problème de la réhabilitation
du prophète noir Simon Kimbangu par l’ancienne
puissance colonisatrice, la Belgique. Et pour cela, les Kimbanguistes
attendent que le gouvernement congolais prenne l’initiative
de réhabiliter le prophète dans sa dimension spirituelle
surtout, a insisté le rév. Akiele.
Dans sa partie officielle, la cérémonie a connu
plus d’une demi-douzaine d’allocutions. Tout cela
pour souligner l’importance des assises à tenir
durant les trois jours que va durer la conférence internationale
sur le prophète Simon Kimbangu dans l’amphithéâtre
Mama Muilu Kiawanga rénové du centre d’accueil
de Kasa-Vubu.
La conférence, événement
phare du millénaire
M. Luc Adamo Mateta, ministre et représentant du chef
de l’Etat du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso est
le premier à monter à la tribune, juste après
la prière d’ouverture des réjouissances
dite par l’épouse du chef spirituel kimbangusite.
Pour l’homme d’Etat congolais, la tenue de la Conférence
internationale sur le prophète Simon Kimbangu constitue
« un événement phare du 3ème millénaire
et qui participe de la montée au cénacle de la
renaissance pour une nouvelle pentecôte ». Avant
de dire toute son admiration vis-à-vis de l’esprit
kimbanguiste qui est une négation de l’oisiveté,
un refus de la pauvreté ; mais un retour à l’identité
originelle, à Dieu ; à la vraie histoire de l’homme.
Pour le ministre Luc Adamo Mateta donc, la tenue de cette conférence
« est prélude à la restauration de la conscience
africaine ».
A sa suite, l’ambassadeur d’Angola en Rdc a transmis
aux fidèles kimbanguistes les salutations de président
Eduardo Santos qui tenait à remercier cette Eglise pour
avoir allumé le feu de l’espoir en enseignant l’histoire
du prophète Simon Kimbangu. Celui-là même
qui, par son travail de libération prophétique,
a dit que « le Noir deviendra Blanc ». Car, a poursuivi
le diplomate angolais, « des dates du 12 septembre 1887,
du 03 octobre 19921 et du 12 octobre 1921 nous révèlent
la grandeur de la prophétie de Simon Kimbangu ».
Mais, a-t-il dit, jusqu’en 1921, aucun Etat africain n’était
encore indépendant. Aujourd’hui que l’actuel
chef Spirituel prend la décision de remettre le train
sur les rails en ré-instaurant l’enseignement de
l’histoire du prophète Simon Kimbangu, l’Afrique
entière est indépendante. Voilà la quintessence,
pour le diplomate angolais, de la prophétie de Kimbangu.
Il a ainsi émis le vœu de voir naître des
nouvelles générations d’hommes qui puissent
approfondir la dimension spirituelle de cette grande Eglise
noire.
Pour l’ambassadeur Jaoa Batista Mawete, l’actuel
chef spirituel est un baobab qui a réussi à rassembler
une marée humaine pour la circonstance. Avant de l’interpeller
pour prendre conscience de l’immensité de ses responsabilités
à conduire ce peuple dans l’unité, la solidarité
et l’enseignement. Et pour cela, l’Eglise peut compter
sur ses trois appuis naturels, car les peuples du Congo-Brazza,
de l’Angola et du Congo-Kinshasa continueront à
écouter l’enseignement du kimbanguisme.
Le Kimbanguisme, une réalité
vivante
Pour le vice-président Arthur Z’Ahidi Ngoma,
l’instant était crucial dans la mesure où
le pays se trouve dans une période de gestion des incertitudes.
Et c’est aussi l’instant où le message de
Simon Kimbangu apparaît comme une lampe qui doit conduire
l’action des dirigeants actuels. Pour la bonne raison
que Simon Kimbangu a professé un message de paix, de
liberté et de développement. D’où
l’ultime interrogation de Z’Ahidi : « Avons-nous
atteint ce message du prophète » ? La consolation,
le vice-président la recherche dans les réalisations
de l’Eglise à N’Kamba, œuvre des fils
et filles de ce pays qui ont eu confiance en eux-mêmes,
a-t-il conclu.
Me Azarias Ruberwa qui le relaye à la tribune axe son
propos sur les raisons de sa présence à ces assises.
Il s’est retrouvé au centre d’accueil kimbanguiste
en sa qualité de vice-président ayant sous sa
tutelle le ministère de la Justice gérant la question
des cultes et associations. Ensuite, par son étiquette
de chrétien qui n’hésite pas à communier
avec ses frères chaque fois qu’une invitation lui
est lancée. Parlant de Simon Kimbangu, Me Azarias a indiqué
que ce personnage a marqué l’histoire contemporaine.
Il a été un visionnaire qui a prédit les
événements qui allaient arriver jusqu’à
influencer notablement l’histoire de son époque.
Rapprochant le personnage de Simon Kimbangu au pasteur noir-américain
Martin Luther King, Me Azarias s’est interrogé
de ce que les générations présentes ont
fait de la mémoire de ces dignes fils du monde noir.
« Chaque jour, par nos attitudes et agissements pires
que ceux du colonisateur, nous profanons leur mémoire
». Au nom du panafricanisme de Simon Kimbangu, le vice-président
Ruberwa a plaidé pour l’émergence d’une
nouvelle génération d’hommes et de femmes
qui disent non à la misère, aux anti-valeurs,
à la pauvreté et à l’intolérance
à cause de la tribu, de la langue, de la forme de visage.
Car, quel est ce jour où le monde aura la même
langue ou la tribu, s’est-il interrogé en fin d’adresse.
Simon Kimbangu, 1 er patriote congolais
Le clou de cette série d’allocutions, c’est
quand le vice-président Yerodia Abdoulaye Ndombasi prendra
le micro pour dire qu’il parlait au nom de César.
Dans un style qui lui est propre, le vice-président Yerodia
a dit : « César m’envoie vous dire ce matin
que l’Eglise kimbangiste est notre église patriotique,
en ce sens que son fondateur est le 1er patriote congolais ».
Pour le représentant de Joseph Kabila, le nom Kimbangu,
donnant lieu, des années après l’adjectif
kimbanguiste, désigne aujourd’hui une superstructure
qui subsiste aux conditions de son apparition. Cette superstructure
est devenue un signifiant par lequel il est connu aujourd’hui
des autres. Signifiant dont il fut connaissance à l’âge
de la culotte courte à Mbanza-Ngungu quand l’administration
coloniale emprisonnait les fidèles qui marchaient en
chantant sous le fouet et autres supplices.
Avec inclinaison, le vice-président Yerodia a dit que
le prophète Simon Kimbangu est apôtre et martyr
de la vérité, valeur sur base de laquelle il a
indiqué la voie et la manière de l’affranchissement
de l’esclavage.
Le ministre de la Culture Philémon
Mukendi proclame le prophète Simon Kimbangu résistant
patriote congolais
Brossant au cours d’un exposé la lutte laborieuse
de Simon Kimbangu pour l’émancipation de peuple
noir, le ministre de la Culture et Arts, Philémon Mukendi
a décrit le prophète comme étant un résistant
patriotique. Au-delà de sa vision prophétique,
le Ministre lit la dimension patriotique pour la libération
du Congo contre l’Oppression.
Pour l’orateur, « Papa Simon Kimbangu » fait
partie de personnages qui sont nés tôt. Voilà
donc où baigne sa dimension prophétique. Ce message
des années 1920 garde encore son actualité car
les congolais seront maître chez-eux. « Le Congo
sera libre et l’Afrique aussi... », a souligné
le ministre. La résistance de Simon Kimbangu dans le
contexte de son temps s’est illustrée par la non
violence. Ce n’est pas avec les armes que le prophète
s’est insurgé contre l’oppression du colonisateur
à l’égard du peuple noir. Mais par un message
fort, le prophète a prêché l’émancipation
des peuples noirs. Simon Kimbangu a prophétisé
le renversement de rapports de force. Pour l’orateur,
aujourd’hui l’homme noir continue à être
persécuté. « Mais autant vous êtes
dans le Seigneur, l’homme noir deviendra blanc et l’homme
blanc deviendra noir, comme l’a dit le Prophète
». Car, pour le numéro un de la culture et arts,
les fondements spirituels tels que nous les connaissons, seront
profondément ébranlés. Par fondements spirituels,
a expliqué le ministre, c’est cette domination
de certains peuples liée à la race par rapport
aux autres, cette lutte permanente de forces sera ébranlée,
comme la prédit le prophète. Bref pour l’orateur,
le Prophète préconise un monde idéal où
il n’y aura plus de domination.
Présentant Simon Kimbangu comme un résistant et
un patriote, pour l’orateur, à l’instar de
son maître Jésus-Christ, le prophète prêchait
l’amour du prochain. En plus, tout au long de ses enseignements,
il a voulu apporter un message de libération aux peuples
noirs.
« Simon Kimbangu ne se contente pas de guérir les
malades... mais il a travaillé pour inculquer aux noirs
la conscience de leur dignité... », a indiqué
le ministre. Pour le prophète, cette libération
devrait être des colonisés eux-mêmes. Les
noirs doivent imposer leurs propres règles de jeu...
assumer leur identité ethnique et nationale. Et toujours
dans ce registre, les congolais doivent s’ouvrir à
d’autres communauté africaine et à toute
l’humanité, comme l’a préconisé
dans son message Simon Kimbangu. Le ministre Philémon
Mukendi a combattu les oppresseurs, sans pour autant les haïr.
Cette lecture du ministre de la culture et arts est venue en
complément à d’autres exposés et
témoignages sur les dimensions du prophète Simon
Kimbangu et de Kimpa Vita. Nous y reviendrons dans nos prochaines
éditions.
Saint Augustin k. / St. H.
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