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Présentation générale ESPOIR
Notre SOUHAIT
Présentation générale
Entre 1921 et 1959, 37 000
familles kimbanguistes, ou soupçonnées l'être,
ont été déportées vers les parties
nord-est et sud-est de la République démocratique
du Congo, seules quelques 2000 familles ont survécu
à cette relégation et déportation aux
conditions effroyables. Toutes les autres ont péri
de suite des persécutions.
Le procès des fauteurs de troubles du "paisible
Congo des belges" commencé le 29 septembre 1921
n'avaient duré que cinq jours. Cinq jours durant
lesquels plus d'une centaine d'hommes, de femmes et des
enfants défilaient, sans témoins ni commis
d'office pour affirmer ni infirmer les chefs d' accusation
retenus contre eux.
Des procès "exemplaires", "justes",
" équitables" et rapide pour faire impression
et une démonstration de force auprès des êtres
dont aucun droit ne leur est reconnu.
Les conséquences de l'issue de ces procès
risibles sont l'arrachement, les ruptures, les mépris
des êtres humains dont la parole est sans valeur,
car jugée blasphématoire. Ils ont perdu place
au sein de leurs familles, leurs clans, leur territoire
et bannis de la terre de leurs ancêtres pour satisfaire
les ambitions mercantiles.
Les jours qui ont suivi les procès, alors que les
condamnés, sont dans l'attente de leur exécution,
les chasses aux hommes, aux femmes et aux enfants se poursuivent
à travers tout le Bas-Congo. Partout, du territoire
de Luozi nord et sud, des cataractes nord et sud et du territoire
de Mayombe, les arrestations et les emprisonnements se succèdent.
Très tôt le nombre des "coupables"
a progressé géométriquement. Les procès
n'auront plus lieu, ni la raison d'être. Toute personne
soupçonnée adepte ou tout ressortissant du
Bakongo est de fait adepte du mouvement des prophètes.
Arrêtée, elle est acheminée à
Thysville. De là, sans jugement, sans culpabilité
est d'office établie du faite de son appartenance,
elle est astreinte à résidence perpétuelle
dans le Haut-Congo, c'est-à-dire reléguée
avec toute sa famille, ses biens confisqués.
Le procès de Kimbangu et celui des siens demeurent
donc les procès les plus expéditifs que la
Belgique ait organisés. Les experts juristes kimbanguistes
en droit civil, militaire ou pénal réclameront
un jour la révision de ces procès. Les Belges,
ou du moins les colons au moment de ces événements,
avaient outrepassé les limites par excès d'autorité
et de pouvoir.
Tous les traités en vigueur à l'époque
en matière des droits garantis reconnus aux pays
colonisés et en matière de droit de l'homme
selon la Convention de la S.D.N dont la Belgique était
signataire, avaient été violés.
Il est donc clair qu'à la lumière des traitements
qu'avaient subis des hommes, des femmes et des enfants arrêtés
et emprisonnés pour des raisons d'opinions religieuses,
alors qu'ils en avaient pleinement le droit, dénotaient
une violation flagrante. La Belgique voulait montrer aux
yeux de ses pairs que l'esclavage n'avait pas réellement
disparu et qu'il continuait sous une autre forme. Les règles,
les méthodes quand il s'agissait des noirs n'avaient
pas évolué.
La colonisation était
le prolongement de l'esclavage défunt. L'organisation
urbaine séparait bien, dans les programmes d'urbanisation,
les cités blanches et les cités noires. Les
enfants noirs ne fréquentaient pas les mêmes
écoles que les enfants blancs. Les hôpitaux,
les magasins, les emplois... étaient répartis
selon la couleur de la peau. Les agglomérations périphériques
étaient paradoxalement appelées "cités
belges" alors qu'aucun belge n'y habitait. Les écoles
n'avaient aucun caractère intégratoire : celles
pour les enfants noirs dans les cités belges et celles
pour les enfants blancs dans les quartiers huppés
des villes....
Enfin, les magasins, les hôtels, les restaurants,
les bateaux, etc... avaient deux classes : classes réservées
aux noirs, uniquement noirs, et celles réservées
aux blancs, sauf les ouvriers noirs (boys comme les blancs
aimaient les appeler caricaturalement ainsi) sous l'oeil
attentionné du patron blanc. Cependant les "mes
chèrs pères", enrobés dans les
soutanes blanches, prêchaient la fraternité
et l'égalité de toutes les races devant Dieu.
Le procès et la condamnation de Kimbangu et de siens
furent les plus honteux que le XX ème Siècle
ait jamais connus. Il fut principalement l'oeuvre de l'Eglise
catholique romaine. Il faudrait peut être remonter
à l'époque de l'inquisition de Nantes où
les gens d'une autre croyance furent massivement exterminés
et bannis de la société.
Voici ce qu'avait déclaré Son Éminence
Diangienda Kuntima , à Léopoldville (actuel
Kinshasa), au mois de Janvier 1960 lors de l'ouverture des
premières écoles kimbanguistes :
"Nous ne manifestons
envers tous ceux qui nous ont persécutés
et méprisés aucune haine, aucune rancune,
ni animosité. Sans esprit de vengeance, il nous
est certes difficile d'oublier toutes les souffrances
et les servitudes que nous avons endurées du fait
que nous appartenons à une race différente.
Notre Maître, Simon Kimbangu, nous a enseigné
le pardon pour tous ceux qui nous ont arrêtés,
jugés, condamnés et jetés en prisons
pour le témoignage que nous avons manifesté
au nom du Christ. Parce que nous avons révélé
la vérité et la présence de la grâce
de Dieu parmi nous et obéi à ses recommandations
: accomplir son œuvre, propager son Saint nom parmi
les nations. Nous avons subi toutes les humiliations et
les dénégations de notre race. Notre grande
victoire : nous n'avons eu aucune manifestation violente
contre toutes les provocations ni contre toutes les violations
de droits inaliénables humains dont nous avons
été constamment victimes. Nous avons démontré
notre capacité de nous réaliser par la puissance
et l'amour de Dieu envers les humbles.
Aucune joie, aucune réparation ne pourront effacer
tous ces crimes commis contre nous, seul le bon vouloir
de tout Puissant en qui nous croyons peut les acquitter.
Nous ne sommes que ses serviteurs qui avions accepté
sa recommandation."
Dans
le milieu kimbanguiste existe un rapport secret du colonisateur
décrivant les identités et les chefs d' accusations
officiels et les sentences infligées aux kimbanguistes
ou/et à tous ceux qui , à un moment de leur
vie, avaient côtoyé le milieu kimbanguiste. Ce
rapport secret de la sécurité d'Etat (n°1)
du colonisateur était tombé aux mains des kimbanguistes
au moment du départ précipité des colons
belges. Les suites de ce rapport sont actuellement archivées
dans des documents secrets sur le kimbanguisme que détient
jusqu'à ce jour le gouvernement belge. Les multiples
réclamations pour une restitution intégrale
de la totalité de toute la documentation ont abouti
à une fin de non recevoir.
Ces victimes étaient-elles vraiment nuisibles, tel
que le rapport secret du colonisateur les a présentées?
L'énigme des miracles de Simon KIMBANGU n'est-il pas
étouffé à travers ce rapport secret ?
A travers ce rapport, le jugement du colonisateur n'était-il
pas penché plus à préserver ses intérêts?
Notre ESPOIR
L' espoir de tous les kimbanguistes est qu ' un jour la
Belgique, les Kimbanguistes et tous les Congolais ouvriront
le lourd dossier qui a coûté la vie à
des milliers d' innocents dans des conditions effroyables
et inhumaines, génocide généralisé
dans ce territoire.
C'est sera le moment où les kimbanguistes et les
congolais dans leur ensemble élèveront les
noms de ces vaillants soldats qui avaient donné leur
vie pour les libertés au Congo. Devant les souffrances,
ils n'avaient pas tressailli, ils n'avaient pas renoncé
à leur foi inébranlable.
Ils avaient exigé les droits à la liberté.
Leur sang versé est le ciment de notre liberté
au Congo.
Notre SOUHAIT
Il est temps que le Gouvernement
belge puisse, dès maintenant, rendre publiques l' ensemble
des dossiers concernant les exactions commises contre les
kimbanguistes.
Cette ouverture publique devra être accompagné
d' une restitution officielle de tout ces documents aux mains
du Représentant légal de l’Eglise Kimbanguiste.
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