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Histoire du kimbanguisme
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L'Histoire en bref
Dates historiques commémorées

L'histoire kimbanguiste, jour après jour...

. L'Histoire du Kimbanguisme en bref (*)

Le Kimbanguisme est un courant développé au sein du Christianisme depuis 1921. Son Eminence Diangienda, premier Chef Spirituel de l'Eglise Kimbanguiste, le définit comme étant "le Christianisme résultant des actions et enseignements de Simon Kimbangu"(1). L'expérience aidant, et cela va de soi, cette définition ne sonne pas de la même façon une fois pris en rapport, par exemple, avec le Luthéranisme ou le calvinisme. En effet, à propos de Simon Kimbangu, l'enseignement catéchétique kimbanguiste donne une présentation qui rejoint l'acception à laquelle nous faisons allusion(2). Une explication de cette acception nous est donnée par Son Eminence Diangienda Kuntima quand il illustre l'économie de Dieu trouvant que son investissement dans l'histoire du salut s'est fait à la manière d'une maison qu'on bâtit : Dieu le Père, conçoit-il, a posé la fondation; Dieu le Fils a élevé les murs et c'est au tour du Saint-Esprit d'achever la maison en posant la toiture et s'occuper des travaux de finissage(3). Pour lui, cette conception économique de la Trinité est une exigence de l'immanence trinitaire de Dieu. Car il ne considère pas seulement la chute de l'homme comme arrière-fond à l'histoire du salut mais aussi la chute des anges(4).

Ainsi donc le Kimbanguisme se conçoit comme une rencontre où Dieu s'offre une fois de plus à l'humanité en assumant la condition humaine noire; une façon de plus de "se cacher dans sa révélation" pour rappeler l'humanité à sa fidélité. Ce qui situe son contexte dans un cadre où s'enregistre une perversité de l'homme dans son rapport avec Dieu. Nous pouvons nous en rendre compte si nous scrutons l'image que notre monde teinté de modernisme affiche où l'influence de la religion, et partant de l'Eglise, est sérieusement réduite(sécularisation) et où au nom du progrès de l'homme, la nature de l'humanité a été souvent déformée (théories faisant remonter ses origines au singe, pratiques dégradantes comme la traite négrière, la colonisation, l'extermination des races, les guerres, le déracinement des populations, la ségrégation raciale, etc. Ainsi pour confondre les forts, Dieu prend le parti des opprimés et se constitue un noyau parmi les écrasés pour manifester sa puissance et assurer la libération à tous selon la logique trouvant qu'en libérant l'opprimé, on libère aussi l'oppresseur.

L'histoire du Kimbanguisme commence le 06 avril 1921.
A cette date, la population de N'kamba et environs a vécu un acte de puissance divine : Dieu, en Kimbangu, a guéri une femme agonisante répondant au nom de N'kiantondo. Cette nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Depuis, des foules ne cessèrent d'affluer à N'kamba : les uns pour bénéficier d'une guérison et les autres pour "faire le Saint Thomas".Ainsi Simon Kimbangu a guéri des malades, fait marcher des paralytiques, donné la vue aux aveugles, fait entendre les sourds et a ressuscité des morts. Il est à noter que tout au long de son ministère, Simon Kimbangu ne s'est lassé de prêcher l'Evangile et s'est toujours déclaré être l'envoyé de Jésus-Christ.

Ce Ministère de Kimbangu qui a pu s'attirer le capital affectif des indigènes(car quel est ce noir, à cet époque et vivant dans les environs, qui pouvait se permettre de laisser passer outre les bruits dont N'kamba faisait écho) sera mal perçu par :

1º les missionnaires qui voyaient leurs chapelles se vider.
2º Les commerçants qui ne pouvaient plus faire de bonnes recettes car la plupart de gens est allé à N'kamba.
3º L'administration coloniale qui craignait une subversion politique. Car Simon Kimbangu a déclaré : "le noir deviendra Blanc et le blanc, noir"
(5).

A ses proches, il signifia que ce langage énigmatique voulait simplement dire qu'un jour viendra où les noirs auront à être des maîtres dans leurs pays respectifs et édicteront des lois que des blancs obéiront aussi
(6).

Comme dans la logique de la colonisation, une prise de conscience de l'infériorité imposée aux colonisés n'était pas permise tout comme aussi toute forme d'affront à son système, cette triade coloniale accusera Kimbangu de tout et de rien. Une mission d'enquête sera dépêchée à N'kamba en mai 1921 dirigée par Léon Morel, administrateur territorial de Thysville/ Mbanza-ngungu. Morel revient à N'kamba, pour la deuxième fois, le 06 juin 1921 dans l'intention d'arrêter Kimbangu. Cette mission se soldera par un échec car, Simon Kimbangu parviendra à s'enfuir et séjournera à Mbanza-Nsanda d'où il coordonnera les activités pour le temps restant de son ministère public. Après que Morel eut fait son rapport sur l'échec qui a résulté de sa mission, l'administration coloniale prit un train de mesures radicales pour faire face au kimbanguisme. Des actions de police furent entreprises et de nombreuses arrestations de kimbanguistes eurent lieu pratiquement sur l'ensemble du Bas-Congo.

Après cinq mois d'intenses activités, le ministère public de Simon Kimbangu s'acheva le 12 septembre 1921. A cette date, Simon Kimbangu et tous ceux qui lui étaient restés attachés, se rendirent à N'kamba pour que l'administrateur territorial Snoeck procède à leur arrestation. Ils furent, de ce fait, acheminés à Thysville/Mbanza-ngungu pour le jugement où des condamnations variant de la peine de mort à des détentions de plus ou moins longues durées furent prononcées à leur compte. Simon Kimbangu, lui-même, fut condamné à mort mais sa peine fut commuée en détention perpétuelle par le roi des Belges Albert 1er. Il purgea sa peine pendant 30 ans en prison à Lubumbashi où il mourut le 12 octobre 1951. D'autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d'origine. Il est à souligner que les arrestations ne se limitèrent pas à la date du 12 septembre. On estime à 37.000 le nombre de familles déportées soit 150.000 personnes reléguées dans différents camps de concentrations notamment Lowa, Belingo.

Le sang des martyrs étant la semence de l'Eglise, le kimbanguisme ne s'estompa pas à ce niveau. Il continua, par contre, à évoluer dans la clandestinité. Entre-temps, se faisait sentir la nécessité d'une institutionnalisation du mouvement étant donné que la plupart ceux qui s'étaient déclarés disciples de Kimbangu vivaient dans un état d’excommunions dans les confessions où ils appartenaient. Cette institutionnalisation se justifiait aussi dans la mesure où, devant la diversité de tendances qui se réclamaient de Simon Kimbangu, un besoin d'unification et de clarification se présentait.

Son Eminence Diangienda Kuntima, fils cadet de Simon Kimbangu s'y pencha deux ans après la mort de son père. Ceci amena, plu tard, le mouvement à se transformer en une Eglise dont la reconnaissance officielle intervint quand le gouvernement colonial belge est revenu à ses mesures d'abrogation du kimbanguisme prises en 1937, soit le 24 décembre 1959. Par ce fait, le gouvernement coloniale belge reconnut le culte kimbanguiste
(7).Un an auparavant, les kimbanguistes du Congo/Brazzaville où l'autorité coloniale avait tôt assoupli la répression, pouvaient déjà inaugurer le premier temple kimbanguiste. Mais, il faut attendre 1974 pour que le gouvernement colonial portugais fasse le même geste à l'égard des kimbanguistes en Angola.

Le kimbanguisme, véhiculé désormais par l'Eglise kimbanguiste, profita de cet assouplissement pour déployer ses virtualités. la mission n'étant seulement de sauver les âmes - bien que cela soit primordiale - mais l'Homme dans son intégralité, l'Eglise kimbanguiste s'intéressa aussi à concrétiser des projets permettant l'épanouissement de l'homme. Ainsi conçut-elle sa mission comme une évangélisation ayant comme corollaire le social (éducation, santé, etc.). Aujourd'hui, l'Eglise kimbanguiste n'est pas seulement présente au Congo (pays d'origine) mais aussi dans d'autres pays d'Afrique et d'autres continents comme en Angola, au Congo/Brazzaville, en Zambie, au Centrafrique, au Burundi, en Afrique du Sud, au Nigeria, au Kenya, au Cameroun, au Gabon, au Sénégal, en Côte d’ivoire en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Espagne, en Finlande, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Irlande, en Italie, au Portugal, au Canada, au Brésil et aux Etats-Unis. Les statistiques estimaient en 1981 à plus de cinq millions, le nombre de kimbanguistes répartis à travers le monde. Il est à noter que l'Eglise kimbanguiste est, depuis 1969, membre du conseil oecuménique des Eglises.





(*) Texte du Thélogien Kalemba Manzo Constantino
(1) Diangienda K., Histoire du kimbanguisme, Kinshasa, 1984, Ed. kimbanguistes, p.11.
(2) Dialungana K., Biuvu ye nvutu, N'kamba,Ed. Impriki,1970, p.
(3) Cfr. Déclarations de Diangienda Kuntima, Chef Spirituel de l'Eglise Kimbanguiste lors des soirées spirituelles organisées à l'intention des responsables kimbanguistes du 14 août 1989 au 20 janvier 1990 à Kinshasa/Congo.
(4) Idem.
(5) Bena Nsilu, Simon Kimbangu libère et réhabilite la race noire, Kinshasa, Ed. Kimbanguistes,1981, p.14.
(6) Ibidem.
(7) La dénomination adoptée était : "Dibundu dia Yisu mu nza kua Ntumu'andi Simon Kimbangu", que l'on traduit par l'Eglise de Jésus-Christ sur la terre par le prophète Simon Kimbangu et plus tard en 1989 "Eglise de Jésus-Christ sur la terre par son Envoyé spécial Simon Kimbangu”.
 
 
 
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