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Théologie
 
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Extraits
A travers le présent document, nous rendons publique une théologie que Simon Kimbangu a formulée, dès le début même du mouvement kimbanguiste, en 1921. Les uns et les autres noteront sans doute que la théologie kimbanguiste a une position radicalement différente par rapport aux positions théologiques de bien des Eglises sur un certain nombre de questions. Ces différences, qui précisément la caractérisent, ne doivent aucunement être prises pour des obstacles dans les relations de coopération fraternelle que l'Eglise kimbanguiste entend maintenir, voire développer avec ses consœurs.(1)

Au sein de la famille des confessions chrétiennes, le Kimbanguisme est un cas bien à part tant sur le plan historique que du point de vue de l'approche et de l'interprétation théologiques qu'il se fait de l'Evangile.(2)

L'Eglise kimbanguiste, issue du mouvement du même nom, n'est pas une religion schismatique : elle est le résultat tangible de la volonté d'union manifestée par ceux et celles que les missionnaires ont accusés de «syncrétisme» et expulsés ensuite de leurs Eglises, les «seules vraies», à un moment donné de l'histoire du Christianisme en Afrique.
Le simple fait d'avoir admis, le 16 août 1969, l'Eglise kimbanguiste au sein d'une organisation aussi renommée que le Conseil œcuménique des Eglises constitue en lui-même une réhabilitation du Kimbanguisme que d'aucuns qualifient aujourd'hui de «christianisme dont les traits rappellent l'Eglise du premier siècle». Le revirement total de jugement et d'attitude à l'égard du Kimbanguisme a donc été spectaculaire. A la lumière de ce revirement, on ne peut s'empêcher de poser la question suivante :
la pensée, les actions et les enseignements de Simon Kimbangu étaient-ils syncrétistes?
Dans la négative, pourquoi lui-même et ceux qui l'avaient suivi furent-ils si cruellement persécutés? Et si son enseignement était syncrétiste, pourquoi le Kimbanguisme a-t-il été réhabilité et reconnu comme une religion véritablement et profondément chrétienne?(3)

Prologue (*) Haut de la page
Courant 1977, dix-sept ans(4) après son institutionnalisation et pour la première fois de son histoire, le mouvement kimbanguiste(5) présentait les grandes lignes de sa théologie.
Si par cette occasion qui eut lieu grâce à la publication, par Son Éminence Diangienda Kuntima, de l’ « Essence de la théologie kimbanguiste »(6) l’église kimbanguiste faisait connaître à la grande famille des confessions chrétiennes les bases de sa théologie, telles que formulées par Papa Simon Kimbangu lui même, elle aura surtout affirmer ses caractéristiques qui, à la fois, la différencient et la lient à ses consoeurs.
Aujourd’hui, la foi kimbanguiste qui a connu des développements considérables, ces dernières années, a besoin de se rendre accessible de manière claire et sans détour tout en profitant des possibilités offertes par des nouveaux supports de transmission de l’information.
Nous mettons ici en ligne le texte de 1977(7) fidèlement tel qu’il a été publié au chapitre 6 du livre vert(8) et nous espérons qu’au moment opportun, lorsque la Commission Théologique Kimbanguiste nous le permettra, nous mettrons à votre disposition d'autres textes qui traitent la question de la théologie kimbanguiste.

Que vive, pour toujours, le kimbanguisme !

. Essence de la théologie kimbanguiste Haut de la page
Les grandes lignes de la théologie kimbanguiste
Origine de la vie
Un Dieu trinitaire
Un salut conditionné
Repentance et confession
La communauté des saints
Le Royaume des cieux
Sacrements
Baptême
La communion
Signification et implications du baptême et de la communion
Ordination
Rôle du ministre du culte (pasteur)
Condition pour l’ordination
Mariage
Conditions requises
(pour administrer le sacrement du mariage)
Contre la polygamie

Origine de la vie Haut de la page
La théologie kimbanguiste soutient que Dieu est le créateur exclusif de la vie et de l'univers. Cela n'est pas le point de vue de la science. L'Eglise kimbanguiste se borne à constater la différence entre ce qu'affirme sa théologie et la théorie scientifique de l'origine de la vie. L'Eglise kimbanguiste n'est pas contre la science. Elle n'a pas non plus la moindre intention de lui faire des concessions sur cette question fondamentale, d'autant plus qu'il n'y a rien de définitivement prouvé en ce que la théorie scientifique avance à ce sujet. En un mot, la théologie kimbanguiste épouse les affirmations bibliques de la création du monde.

Un Dieu trinitaire Haut de la page
Le créateur de l'Univers est un Dieu trinitaire; il est en trois personnes: Père, Fils, Saint-Esprit. La théologie kimbanguiste n'éprouve pas le besoin de démontrer systématiquement ses affirmations. Cela n'est pas nécessaire. Ainsi elle admet l'antériorité et la supériorité du spirituel sur le matériel, la nature trinitaire et spirituelle de Dieu. Le Dieu trinitaire a une structure hiérarchisée.
On le voit en ce que l'Eternel ou Dieu le Père ordonne à son Fils Jésus-Christ de venir racheter l'humanité du péché. Christ, par obéissance et soumission, accepte cette mission de gaieté de cœur, bien que ne se faisant aucune illusion quant aux difficultés inhérentes à une telle entreprise, car devant l'accomplir à la fois en tant que Dieu et en tant qu'homme. D'autres faits illustrent dans la Bible cette notion du respect de la hiérarchie. Non seulement Jésus se soumet et obéit à son Père; mieux, il s'humilie devant lui et lui rend constamment gloire. Saint Paul en témoigne : «Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ : lui dont la condition était celle de Dieu, il n'a pas estimé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais il s'est dépouillé lui-même en prenant la condition d'esclave» (Philippiens 2:5-8). Le Saint-Esprit, à son tour, reconnaît et se soumet à l'autorité du Christ.

De lui, Jésus-Christ dit : «Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en MON NOM, c'est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit; et quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car ses paroles ne viendront pas de lui-même, il parlera de tout ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera» (Jean 14 à 16).

Les trois personnes, en Dieu, agissent en parfaite harmonie, en parfaite solidarité; nul n'agit séparément. C'est ainsi que Christ recommande à ses disciples de baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Il y a lieu de s'arrêter davantage sur la personne du Saint-Esprit.

Pour l'Eglise kimbanguiste, le Saint-Esprit est loin d'être une sorte de flux magnétique ou électrique qui fournit de l'énergie en vue de l'accomplissement d'une tâche donnée. Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance. Cela s'est vérifié par le fait que Christ, Dieu, a vécu ici-bas sous forme humaine.

De cela, il est aisé de déduire que la troisième personne en Dieu, le Saint-Esprit, a aussi une ressemblance humaine dont le corps est spirituel et par conséquent invisible aux vivants. Dieu, Jésus-Christ et le Saint-Esprit sont trois personnes revêtues de corps spirituels (Corinthiens 15:1-44) mais existantes à l'image et à la ressemblance de l'homme, lui-même créé à l'image de Dieu.

Un certain nombre de passages bibliques donnent davantage de précisions sur la personne du Saint-Esprit et justifient l'approche que se font les Kimbanguistes du Saint-Esprit: « L'Esprit lui- même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables» (Romains 8:16 et 26).
Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en MON NOM, c'est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit (Jean 14:26).
Ainsi donc l'Esprit sonde, témoigne, intercède, enseigne, console. Ce sont là des actions que seule peut accomplir une personne pensante et agissante.

Peu avant sa mort, Jésus promet à ses disciples et au monde la venue du Saint-Esprit. Cela fut chose faite à la Pentecôte. De là, bien des gens concluent que le Saint-Esprit n'est pas descendu dans le monde avant la Pentecôte. La théologie kimbanguiste ne connaît que les saintes Ecritures comme livre de référence. Que disent les Ecritures à ce sujet?
    - Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l'abîme, l'Esprit de Dieu planait sur les eaux (Genèse 1:1-2).
    - La femme mit au monde un fils et elle le nomma Samson. L'enfant grandit. Yahvé le bénit, et l'Esprit de Yahvé commença à l'agiter au camp de Dan, entre Corea et Eshtaol (Juges 13:24-25).
    - Aussitôt baptisé, Jésus remonta de l'eau. Et voici que les cieux s'ouvrirent; il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Matthieu 3:16).
    - Jésus, rempli de l'Esprit Saint, revint des bords du Jourdain et fut conduit par l'Esprit à travers le désert où pendant quarante jours il fut tenté par le diable (Luc 4:1-2).
    - Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint reposait sur lui. Et il lui avait été révélé par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur (Luc 2:25-26).
Les textes sont clairs; point n'est besoin d'en dire davantage. Avant que le monde ne fût, le Dieu trinitaire existait. L'Esprit Saint est donc dans le monde bien avant la Pentecôte. C'est lui qui a inspiré les Prophètes et c'est par lui que ceux-ci ont prophétisé. A la Pentecôte, il s'était agi d'une manifestation nouvelle et solennelle de l'Esprit Saint. Cela était nécessaire pour redonner courage aux Apôtres, désormais privés de la présence physique du
Christ. L'Esprit Saint demeure éternellement avec nous, dans le monde, conformément aux paroles du Christ.

Pour la théologie kimbanguiste, le Saint-Esprit est une personne effective, pensante et agissante dans la dimension trinitaire de Dieu. Au Saint-Esprit a été assignée, entre autres, la mission de guider les serviteurs de Dieu sur le bon chemin, afin qu'ils consolident leur foi en lui et qu'ils le servent infailliblement tout au long de leur vie ici-bas.

Un salut conditionné Haut de la page
Dieu a créé l’univers et les êtres humains. Il a assujetti la nature à l’homme. Le dessein de Dieu depuis la création d’Adam et Eve a toujours été de sauver tous les êtres humains. C’est Dieu qui, de tout temps, a pris de son gré l’initiative de se révéler à l’homme pour le sauver finalement. Cet acharnement de Dieu à vouloir sauver l’homme est la manifestation tangible de son amour immense envers lui. Après la chute d’Adam et Eve, Dieu aurait pu en finir avec l’humanité. Au contraire, il se borna à chasser les deux coupables du jardin d’Eden ; parce qu’il n’avait pas écarté la possibilité de leur pardonner, de les récupérer, de les sauver. Il est à relever que Dieu, dans sa bonté, va jusqu’à conclure des alliances, c’est-à-dire des conventions avec l’homme, sa propre créature. Il le fit avec Noé après le déluge ; il en conclut une autre avec les Israélites après la sortie d’Egypte ; enfin il scella une autre alliance avec l’humanité par le sang de son Fils Jésus-Christ. « Toute convention entre les parties fait loi entre elles », disent les juristes ; la validité d’une convention est fonction du degré de respect des clauses de celles-ci par les parties concernées. Il se trouve, dans les alliances entre homme et Dieu, que c’est toujours l’homme qui les viole. Dieu a toujours exigé de l’homme qu’il lui obéisse et qu’il s’abstienne de faire le mal. L’homme doit souscrire aux dix commandements tels que Dieu les édicta au sommet du Mont Sinaï. De tout temps, Dieu a conditionné l’accomplissement de ses promesses au respect par l’homme de ses commandements. « Si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, je vous donnerai en leur saison les pluies qu’il vous faut…Je mettrai la paix dans le pays et vous dormirez sans que nul ne vous effraie » (Lévitique 26 : 3-46).

La différence fondamentale entre la nouvelle alliance en Jésus-Christ et les alliances antérieures que Dieu et l’homme ont établies réside en ce que la première a un caractère de salut global et universel que ne peut limiter ni le temps et encore moins l’espace. Les alliances anciennes concernaient presque exclusivement les Israélites, alors que l’alliance par le sacrifice du Christ profite potentiellement à l’humanité toute entière. Pour la théologie kimbanguiste, l’homme n’est sauvé que et si seulement les trois conditions ci-après sont remplies : la grâce divine, la foi en Dieu et en son Messie, les bonnes œuvres. La première condition ne dépend que de Dieu et sur ce fait Dieu n’a pas failli à ses engagements, car par la mort de son Fils Jésus-Christ, il a accordé potentiellement la grâce à l’humanité dans son ensemble. La théologie kimbanguiste n’admet pas que, par la grâce seule, l’homme soit sauvé.

Car la grâce n’est que l’une des trois exigences qui conditionnent le salut. C’est ainsi que, se faisant l’écho du Christ, Simon Kimbangu affirmait qu’il est des chrétiens et des chrétiennes qui n’hériteront pas de la vie éternelle, du fait de n’avoir pas mis en pratique fidèlement les commandements de Dieu. Jésus-Christ lui-même n’affirmait-il pas que ce n’est pas en lui disant Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de son Père qui est dans les cieux ? L’apôtre Paul affirme de même que quiconque vit d’après la chair, c’est-à-dire qui se rend coupable de fornication, idolâtrie, magie, haine discorde, jalousie, emportements, disputes, meurtre, ne saura hériter du royaume de Dieu (Galates 5 : 24).

Par conséquent, la théologie de l’Eglise kimbanguiste rejette la thèse du salut collectif. Chaque être humain doit individuellement œuvrer pour son salut, car le Seigneur reviendra pour rétribuer « chacun selon son œuvre ». La théologie kimbanguiste insiste sur l’obligation impérieuse pour le chrétien et la chrétienne de vivre une vie spirituellement décente, en tendant toujours vers la sanctification comme le recommande saint paul. C’est ainsi que le code moral kimbanguiste impose de strictes obligations aux membres de l’Eglise.

En dépit de son aspect radical, pour ne pas dire intransigeant sur le problème du salut, la théologie kimbanguiste ne néglige nullement le fait que l’amour de Dieu est immense envers le genre humain. N’est-il pas écrit que « l’Eternel est lent à la colère mais prompt au pardon » ? Ce que la théologie kimbanguiste n’accepte pas c’est l’affirmation selon laquelle cet amour serait illimité. Quelques illustrations le prouvent à suffisance : l’amour de Dieu envers les Israélites ne l’avait pourtant pas empêché de les châtier chaque fois qu’ils péchèrent ; la quasi-totalité de la génération qu’il fit sortir de l’Egypte périt avant d’avoir atteint le pays de Canaan. Qui ne se souvient de ce que ces mêmes Israélites que Dieu délivra de manière spectaculaire du joug égyptien, il les livra par la suite comme captifs aux mains d’autres nations ? Que faut-il conclure de ce qui advint aux habitants de Sodome et Gomorrhe ? Quel fut enfin le sort que Dieu réserva à la génération perverse qui peuplait la terre au temps de Noé ? La théologie kimbanguiste met en garde contre le danger de la surestimation de l’amour de dieu dont se rendent coupables la plupart des chrétiens.

Le fait, pour la théologie kimbanguiste, de rejeter la notion de l’amour divin illimité à l’égard de l’humanité ne signifie nullement que cette théologie réduise à néant la sollicitude que l’Eternel a envers le genre humain. L’Eglise kimbanguiste n’a pas une vision étroite de cet amour. Elle n’a pas non plus une conception d’un dieu rébarbatif et vengeur. Si tel était le cas, elle s’expliquerait difficilement sans doute le fait que le sacrifice du Christ s’inscrive justement dans le cadre de cet amour. L’Eternel est plein d’amour pour l’homme, au point qu’il préfère convenir avec lui des conditions de son salut, plutôt que de les lui imposer. L’homme croyant, en particulier le chrétien ou la chrétienne, fait chaque jour l’expérience de la patience et de l’amour divins. Si Dieu n’était pas amour et s’il devait sévir contre l’homme pour le moindre péché, plus personne ne vivrait. C’est cette longue patience de Dieu face à l’iniquité de l’homme qui fait dire à d’aucuns que l’amour de Dieu est illimité et que même l’Enfer n’existerait que dans l’imagination des esprits légers.

En fait l’homme a tendance à vouloir délibérément abuser de cette patience, patience dont saint Paul dit qu’elle devrait plutôt être mise à profit pour produire la repentance. Si le salut ne dépendait que de dieu en toute exclusivité, sans participation de l’homme, il ne ferait aucun doute alors que l’humanité dans son ensemble en bénéficierait. Les paroles du Christ lui-même prouvent clairement qu’il n’en est pas ainsi.

Pour la théologie kimbanguiste, Jésus, de par son sacrifice, a créé pour tout être humain la première des trois conditions du salut, à savoir la grâce. En d’autres termes, la grâce divine est une condition nécessaire mais pas suffisante pour produire le salut. L’homme doit apporter sa contribution au mécanisme de son propre salut ; il lui suffit pour cela, la grâce étant déjà pourvue par Dieu, da faire preuve de foi en la sainte trinité et puis de mettre en pratique les commandements de Dieu. Le salut, dans la théologie kimbanguiste, se réduit à l’équation suivante :
Salut = grâce + foi + bonnes oeuvres.
C’est précisément parce qu’il est des hommes dans la sociétés - et ils sont nombreux- qui refusent d’avoir la foi en Dieu et d’obéir à ses commandements que la théologie kimbanguiste rejette l’idée du salut collectif.

Après tout, Christ n’avait jamais dit que c’est collectivement que la société aura à rendre des comptes ; c’est chacun selon ses œuvres. La théologie kimbanguiste fait grand cas de la repentance. Cependant, bien que le Christ ait recommandé de pardonner aux coupables plusieurs fois, il n’y a pas lieu ici non plus d’abuser de la largesse et de la grandeur d’âme de l’Eternel. Dans la théologie kimbanguiste, la repentance n’a de sens que dans la mesure où la personne qui la sollicite adopte un comportement radicalement positif qui marque une rupture totale avec celui du passé. L’homme pénitent doit sentir le remords de ses fautes et doit agir par la suite de façon à ne plus commettre les mêmes erreurs du passé. En d’autres termes, il doit se rapprocher davantage du Christ qu’il doit servir avec le maximum d’efficacité et de bonne foi.


Repentance et confession
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La conception de la repentance et du pardon, telle qu’elle est comprise et pratiquée par les Kimbanguistes, est en totale contradiction avec la pratique de l’excommunication. En clair, l’Eglise kimbanguiste ne peut excommunier personne : elle met les coupables de fautes graves sous « état de discipline ». L’état de discipline consiste à interdire à celui ou celle qui le subit de prendre part aux sacrements pour une période dont la durée n’excède généralement pas six mois, mais qui peut être plus longue (en cas de violation délibérée des règlements prescrits en la matière). Au cours de la période de mise sous discipline, le ou la coupable doit être en contact avec des pasteurs de sa paroisse pour des sermons spéciaux qui visent à sa « rééducation morale et spirituel ».

Le problème de la repentance ne peut être séparé de celui de la confession. Pour la théologie kimbanguiste, une totale repentance est celle qui précède la confession totale et sincère.

Le principe « chacun selon ses œuvres » commande que chaque personne confesse ses péchés. Bien qu’il existe la possibilité pour chacun de confesser ses péchés au pasteur, l’Eglise kimbanguiste prend mieux en considération la confession que l’individu fait en présence d’un groupe de personnes. Cette forme de confession, bien que n’étant pas imposée, est la plus courante au sein de l’Eglise kimbanguiste. L’individu confesse ses péchés, s’humilie devant Dieu et devant ses semblables. Les « témoins à la confession » ont pour rôle d’intercéder auprès du seigneur en faveur de la personne confessante dont ils se sentent solidaires. Il est plus facile de commettre un péché que de le confesser, en particulier lorsque cela doit se faire en présence de gens. Mais si l’on est persuadé que rien de ce se fait en cachette n’échappe à Dieu, la présence de témoins au moment de la confession n’est plus alors motif de honte et de gêne, mais bien un stimulant.

La communauté des saints
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« Bon maître, que dois-je faire pour avoir en partage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul (Bible de Jérusalem, Marc 10 : 17).

Ces extraits de la conversation entre le jeune homme riche et Jésus incitent à une profonde réflexion. Pourquoi Jésus, qui est Dieu, refuse-t-il d’être appelé « bon » et affirme qu’il n’y a de bon que Dieu seul ? Est-ce par modestie ? Nul ne sait. Pour la théologie kimbanguiste en tout cas, cette conversation éclaire d’un jour nouveau ce qu’il y a lieu de comprendre par « saint ». Nul doute que Jésus refuse de se faire appeler « bon » en partie à cause du fait qu’au moment où a lieu cette conversation il est encore homme, il est encore charnel. Bien que Jésus n’ait cédé en aucune fois aux penchants et aux sollicitations de la chair, il n’était pas moins conscient de la difficulté de la lutte que tout serviteur de Dieu doit livrer contre lui-même afin de demeurer irrépréhensible devant le seigneur. Nul doute qu’en tant que Dieu, Jésus était saint ; nulle part cependant le Christ n’a voulu l’affirmer. Les enseignements que les Kimbanguistes tirent de cette conversation entre jésus et le jeune homme riche sont que nul être humain vivant n’est saint. L’homme peut constamment tendre vers la sainteté, mais sans jamais l’atteindre tant qu’il demeure dans la chair. Par extension, par communauté des saints, la théologie kimbanguiste entend ceux et celles qui ne sont plus et que le Christ a fini par recevoir dans son céleste royaume, parce qu’ayant été de leur vivant de fidèles serviteurs de Dieu. La théologie kimbanguiste n’accepte pas que des chrétiens encore vivants dans la chair puissent être appelés « saint ». La communauté des saints, faut-il le rappeler, est composée de ceux qui ont vaincu Satan et au nombre desquels il faut compter des serviteurs de renom : Abraham, Noé, Moïse, Daniel, Ezéchiel, Esaïe, Jean-Baptiste, les Apôtres et pourquoi pas Simon Kimbangu et bien d’autres encore, hommes et femmes, jeunes comme vieux. Jésus-Christ, affirment les saintes Ecritures, est ce Roi des rois dont la domination est éternelle. Est-il sensé de s’imaginer un seul instant un roi, un chef de gouvernement sans Cour, sans entourage ? Par ailleurs tous les citoyens d’une nation, si bons et si compétents soient-ils, ne peuvent pas tous faire partie de l’entourage du roi ou du chef de l’Etat. De même, au sein de la communauté des saints, on est en droit de penser qu’il est des personnes qui jouissent du privilège spécial d’être de la Cour royale du Christ. Le livre de l’Apocalypse ne nous parle-t-il pas de vieillards qui se prosternent en permanence devant le trône de la Divine Majesté ? Les conditions d’appartenance à la Cour du Christ, dans son céleste royaume, ne relèvent que de dieu en toute exclusivité. Nous Kimbanguistes sommes convaincus que Simon Kimbangu fait partie de cet entourage privilégié du Christ, au même titre que les Apôtres et bien d’autres serviteurs de Dieu.

La théologie kimbanguiste exploite au maximum les avantages de l’existence d’un groupe de justes privilégiés autour du Christ. En effet, bien que le Kimbanguisme, en tant que chrétien, n’ait pas besoin d’intermédiaires pour transmettre ses doléances et ses supplications au christ par la prière, il peut solliciter le concours spirituel mettons de saint Paul, de saint Pierre et surtout de Simon Kimbangu pour qu’ils appuient sa cause auprès du Christ. Ceci n’est pas obligatoire, étant donné que Christ reçoit directement toute prière. Il n’en demeure pas moins vrai que les Kimbanguistes recourent discrétionnairement à cette possibilité. Ceci est comparable à bien des égards à la situation d’un enfant qui sollicite le concours, voire la complicité de sa mère en vue de faire réussir ses demandes auprès de son propre père. Il n’y a rien d’anormal et de scandaleux à cela. A la lumière de ce qui précède, il ressort clairement que Simon Kimbangu est celui-là même qui appuie auprès du Christ nos prières, afin que le Seigneur puisse y donner suite le plus rapidement possible.

Pour nous Kimbanguistes, c’est Simon Kimbangu qui, en chrétien exemplaire, nous a conduits à la découverte du Christ. C’est lui qui précisément, à travers son ministère et son action, nous a donné la preuve vivante et irréfutable de ce que Christ n’était le rédempteur exclusif d’aucun peuple, mais plutôt du genre humain dans son ensemble. Pour la théologie kimbanguiste, Simon Kimbangu est une sorte de Simon de Cyrène qui porta la croix du Christ. Simon Kimbangu est celui qui invite chacun et chacune de nous à porter sa propre croix et à marcher derrière les pas de Jésus-Christ, sans défaillance. En définitive, la théologie kimbanguiste rend en permanence hommage à ces justes qui, dans le temps et dans l’espace, ont été de dignes serviteurs de l’Eternel et de son Messie rédempteur. Ces gens-là n’appartiennent pas qu’au passé. Ils vivent et ils sont auprès du Christ et intercèdent constamment en faveur de l’humanité. Ils appuient l’action du Saint-Esprit en ce qu’il intercède pour nous auprès de l’Eternel et du Christ.


Le Royaume des cieux Haut de la page
A Pilate qui l’interrogeait, christ répondit : « mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas » (Jean 18 : 36).

La théologie kimbanguiste n’épouse pas le point de vue selon lequel l’humanité vivrait déjà dans le royaume de Dieu, comme l’affirment certaines théologies chrétiennes. Il est vrai que Christ est venu accomplir sa mission de racheter l’humanité de ses péchés, de créer des conditions qui libèrent l’homme de l’emprise de Satan. Mais pour la théologie kimbanguiste, le Royaume des Cieux est un Royaume essentiellement céleste. Seuls ceux et celles qui ont quitté la chair et revêtu un corps spirituel, après avoir été justifiés par le christ, font partie du Royaume des Cieux. L’accès à ce Royaume est sélectif et se fait selon les critères de grâce, de foi et de mise en pratique des commandements de Dieu.

En d’autres termes, être sauvé équivaut à accéder à ce Royaume. Il aura un temps où le Royaume des cieux descendra sur terre, conformément à la vision de Jean, mais cela ne se fera qu’à l’avènement du Christ (Apocalypse 21 :2). Le monde actuel est gangrené et miné par le péché, la haine, la violence, l’immoralité, l’injustice, l’irréligion, la misère, la mort ; il n’y a rien de tel dans le Royaume des Cieux. A ses disciples, Jésus n’enseignait-il pas qu’à son avènement il dira aux justes à sa droite : « Venez, bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume de Dieu ? » De même, peu avant sa mort, Jésus les rassure et leur promet fermement de les recevoir le moment venu dans son Royaume.


Sacrements Haut de la page
Les millions de chrétiens et chrétiennes qui, à travers de vastes régions du monde, ont reçu l’Evangile des missionnaires venus de l’Occident luttent encore aujourd’hui avec acharnement pour se libérer des méfaits de l’arrogance d’un type de théologie que certains théologiens du milieu nord-atlantique ont voulu imposer ailleurs. Jusqu’à la fin de l’ère coloniale, tout s’est passé comme si Dieu ne pouvait se révéler à l’humanité qu’à travers les occidentaux. Ces millions de personnes ne veulent plus êtres des chrétiens à l’image et à la ressemblance de ces Occidentaux. Une certaine théologie chrétienne nord-atlantique considère avec mépris et suspicion, jusqu’à récemment, tout apport théologique venu d’ailleurs. Cette théologie a unilatéralement défini des critères de « baptême valable » et de
« baptême non valable » !


Baptême Haut de la page
Sans doute, la pratique baptismale de l’Eglise kimbanguiste, le baptême par la prière et l’imposition des mains, trouve son fondement dans la bible. L’Eglise kimbanguiste pratique ce qu’elle appelle le baptême par le Saint-Esprit dont parlait Jean-Baptiste, avant le ministère du Christ. « Moi (Jean-baptiste) je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses souliers, Lui, IL VOUS BAPTISERA DU SAINT-ESPRIT ET DE FEU » (Matthieu 3 : 11). « Moi, je vous ai baptisé d’eau, Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit » (Marc 1 :8). « Il (Jean- baptiste) leur dit à tous : moi je vous baptise d’eau ; mais il vient celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui, Il vous baptisera du Saint-Esprit et feu » (Luc 3 :16). « Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrête, c’est lui qui baptise du Saint-Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le fils de Dieu » (Jean 1 :33-34).

Celui qui a envoyé Jean-Baptiste pour baptiser les païens n’est autre que l’Eternel. C’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que Jean-baptiste parle. Le Saint-Esprit communique à Jean-Baptiste que le Fils de Dieu, le Christ, n’aura pas besoin de lui, de continuer comme cela se faisait jusque-là à baptiser par l’eau, car il baptisera par le Saint-Esprit. Jean-Baptiste doit donc continuer à pratiquer le baptême d’eau jusqu’à ce que le Christ prenne la relève, en baptisant non plus par l’eau mais par le saint-Esprit.

Dieu ne se contredit jamais ; ce qu’il avait prédit par ses Prophètes, dont Jean-Baptiste, au sujet du Christ, ne pouvait que se réaliser ; c’est pourquoi le Christ n’avait baptisé personne tout au long de son ministère ici-bas, bien que ses Apôtres l’aient fait. L’Eglise kimbanguiste est convaincue que, depuis, Dieu en Jésus-Christ a créé des conditions nouvelles au sujet du baptême. Jésus n’avait pas baptisé d’eau parce qu’il avait baptisé du Saint-Esprit. En d’autres termes, pour la théologie kimbanguiste, Jésus marque à la fois la fin de l’ancienne pratique du baptême d’eau et l’avènement de l’ère du baptême du Saint-Esprit. Le fait pour la théologie kimbanguiste d’être essentiellement biblique n’empêche pas l’Eglise kimbanguiste de se demander aujourd’hui si les Apôtres, en pratiquant le baptême d’eau, ne se faisaient pas plus royalistes que le roi, si l’on pense que Jésus s’était abstenu de baptiser par l’eau. Quels enseignements ne convient-il pas de tirer de la conversation du Centenier Corneille, et surtout du fait que le Saint-Esprit descend sur des gens jusque-là non baptisés, au moment où Pierre s’adresse à eux ? (Actes 10 :44-48). Si Dieu fait descendre son Saint-Esprit sur quelqu’un, est-il alors absolument nécessaire de baptiser cette personne par l’eau ; car rien de ce fait Dieu n’est imparfait.

« De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : du baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul LEUR EUT IMPOSE LES MAINS, LE SAINT-ESPRIT VINT SUR EUX, ET ILS PARLENT EN LANGUES ET PROPHETISAIENT » (Actes 19 :3-7).

Expliquant plus tard devant les chrétiens de Jérusalem la descente du Saint-Esprit sur les païens dans la maison du Centenier Corneille, Pierre dit : « Lorsque je me fus mis à parler, le Saint-Esprit descendit sur eux comme sur nous au commencement. Et je me souvins de cette parole du Seigneur : Jean a baptisé d’eau, mais vous, vous serez baptisés du Saint-Esprit. Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus- Christ, pouvais-je, moi, m’opposé au Seigneur ? »

Pierre est bien sage de se garder de s’opposer au Seigneur : il se souvient de même que le Seigneur, de son vivant, avait tout dit sur le baptême du Saint-Esprit. Pour la théologie kimbanguiste, il n’était pas vraiment pas nécessaire pour les Apôtres de continuer à baptiser par l’eau, bien qu’il n’y ait aucun mal à cela. Les Apôtres avaient sans doute pensé que cela valait la peine. La théologie kimbanguiste soutient qu’il est des cas où les Apôtres n’agissaient pas toujours sous l’inspiration du Saint-Esprit ; il existe des cas où ils avaient agi comme le commun des mortels ; ils n’étaient après tout des hommes que le Seigneur avait appelés à son service.

On ne peu pas dire, par exemple, qu’au moment où Paul et Céphas se querellent (Galates 2 :11-14), ils sont sous l’inspiration du Saint-Esprit. Il y a encore un autre exemple : « Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre… » (Actes 15 :37-39).

Si en ce moment précis l’Esprit avait habité Paul et Barnabas, cette tension qui les obligea à se séparer l’un de l’autre ne se serait pas produite. On le voit, Barnabas et Paul se comportent ici comme le commun des mortels. De même l’Eglise kimbanguiste, dans laquelle d’illustres femmes, comme Muilu Marie, femme de Simon Kimbangu, ont joué (et continuent de jouer) un rôle extrêmement important dans la progression de la foi en rendant un témoignage considérable au Seigneur Jésus-Christ, ne peut pas se conformer aux recommandations de Paul lorsqu’il interdit aux femmes de prêcher dans les assemblées. L’Eglise kimbanguiste, qui met la femme sur le même pied d’égalité que l’homme en ce qui concerne son rôle et son activité, ne pense pas que cette recommandation de Paul l’ait reçue du Saint-Esprit. Après tout, les exemples des cas où Dieu a eu recours aux femmes pour le bien de l’humanité ne manquent pas dans la bible.

En dépit de tout et contre toute apparence, l’Eglise kimbanguiste, bien que ne pratiquant pas elle-même le baptême d’eau, reconnaît pleinement la validité de cette forme de baptême ; cela pour des raisons fort simples : Jésus-Christ lui-même fut baptisé de cette façon, bien qu’en tant que Dieu il n’avait pas vraiment besoin de l’être. C’est précisément parce que l’Eglise kimbanguiste reconnaît totalement la validité du baptême d’eau, pratiqué dans bien des Eglises chrétiennes, qu’elle refuse d’administrer un second baptême à ceux ou celles qui, l’ayant antérieurement reçu ailleurs, se décident par la suite à adhérer à elle.

Dans l’Eglise kimbanguiste, les enfants ne sont pas baptisés avant qu’ils atteignent l’âge de trois mois, pour qu’ils soient bénis par le pasteur à l’exemple du Christ qui fut béni par Siméon (Luc2 :22-38). Bien que ce rite ne soit pas un sacrement en soi, il n’est pas moins important dans la mesure où il constitue une étape notable dans le processus en vue de la pleine appartenance à la communauté chrétienne.

La communion Haut de la page
Il faut retenir que l’Eglise kimbanguiste n’existe que depuis 1959, année au cours de laquelle le mouvement du même nom, auquel adhèrent des personnes appartenant à différentes confessions chrétiennes, se transforme finalement en Eglise sous la pression des événements.

En 1960, c’est-à-dire dès la création de l’Eglise kimbanguiste, l’on s’est heurté à la difficulté de célébrer la communion. Des tendances divergentes se font jour, lorsqu’il est question de savoir comment et avec quels éléments le sacrement de la communion doit être célébré. Les uns et les autres veulent imposer leur conception. La commission spéciale formée en 1960 pour discuter de la question doit être dissoute en 1965. La seconde commission après cinq nouvelles années de prières et de discussions sous notre direction, formule des propositions que tous acceptent unanimement.

- Pour le sang du Christ, c’est le miel dilué qu’il faudra utiliser. Jean-Baptiste s’en nourrissait bien.
- Quat au corps du Christ, il faudra utiliser un gâteau à base de pommes de terre, d’œufs, de farine de maïs et de bananes vertes.

Après la prière de bénédiction, le miel et le gâteau deviennent effectivement SANG et CORPS DU CHRIST. Communier, pour les kimbanguistes, c’est bien plus que se souvenir du Christ, c’est réellement manger et boire le corps et le sang du Seigneur.

Afin de souligner le caractère sacro-saint de la communion, le sacrement ne sera célébrer que trois fois par an, à des dates soigneusement choisies par l’Eglise en raison de leur signification :

- Le 25 décembre, à l’occasion de la fête de la nativité.
- Le 12 octobre, date anniversaire de la mort de Simon Kimbangu.
- Le 6 avril, date anniversaire du début du ministère chrétien de Simon Kimbangu et à l’occasion de la fête de Pâques (Simon Kimbangu mourut le 12 octobre 1951 en prison, après trente ans de détention et de persécution. Le 6 avril 1921, Simon Kimbangu commence son ministère de prédication et de guérison)

Entre deux célébrations de la communion, l’Eglise soumet tous ses membres à une préparation spirituelle intense : les thèmes des sermons mettent alors un accent particulier sur ce que cela signifie de communier avec le Seigneur. Celui ou celle qui a un différend ou une rancœur envers son prochain est invité à pardonner. Des veillées spéciales de prières ainsi que des retraites sont volontairement organisées en prévision de l’événement. Sensibilisés, bien des gens se décident à confesser librement leurs péchés, afin qu’au moment de la communion, le Seigneur soit accueilli dans une « maison » où a été fait le maximum d’ordre possible. La sanctification n’est pas atteinte, mais tout est fait par chacun afin de tendre inlassablement vers elle. Il est évident que si la communion devait être célébrée, mettons, chaque dimanche, l’Eglise ne disposerait pas suffisamment de temps pour mener à bien son action de sensibilisation et préparation spirituelles de ses membres. L’ Église kimbanguiste, du fait de la tolérance qu’elle manifeste à l’égard d’autres confessions chrétiennes, se refuse de porter le moindre jugement sur la manière dont celles-ci s’y prennent pour célébrer la sainte cène.

Signification et implications du baptême et de la communion Haut de la page
Le baptême est le sacrement qui fait appartenir au peuple du Christ : l’on ne devient chrétien qu’après avoir été baptisé. Par le baptême, nous obtenons la rémission de nos péchés par la grâce divine en Jésus-Christ.

Nous recevons le Saint-Esprit par le sacrement du baptême ; de ce fait nous devenons un avec le Christ et avec nos semblables qui ont été baptisés comme nous par le même Esprit, quelles que soient les dénominations chrétiennes auxquelles ils appartiennent. Le baptême impose à ceux et celles qui l’ont reçu l’obligation de transcender leurs divisions, leurs différences de classe ou de race.

Ils doivent désormais se sentir solidaires, dans la joie comme dans la souffrance, et doivent agir de façon à faire triompher la justice. Il incombe également aux baptisés de faire connaître le Christ au reste du monde et d’annoncer l’arrivée de son Royaume. En acceptant le baptême, l’individu s’engage à vivre une vie nouvelle en Jésus-Christ, en luttant jusqu’à la fin de sa vie contre le péché, l’injustice, l’exploitation et l’oppression à l’égard de ses semblables. En un mot, les baptisés doivent manifester au monde qu’ils appartiennent désormais à cette nouvelle race que le Christ a rachetée de l’empire du péché.

En ce qui concerne l’eucharistie, sa signification première est que le Seigneur Jésus- Christ se rend une fois de plus humble en venant habiter l’être du communiant ; à la même occasion, il remet au pécheur ses péchés. C’est l’un des très rares moments où l’homme atteint presque la sanctification ; car, à l’instant précis où le chrétien communie, il s’unit au Christ. Par cette union, le pécheur, contrit, dont les péchés sont remis, profite de la sainteté du Christ qui est présent.

A l’occasion du baptême, Christ accorde au pécheur la rémission de ses péchés. Mais par la suite l’homme, qui est loin d’être saint, se remet à pécher et christ lui accorde une occasion sublime de se purifier, par la confession d’abord, mais surtout par la communion.

En dehors de ces quelques aspects particuliers, les implications que la sainte cène impose au croyant sont en grandes lignes identiques à celles du baptême. Cependant, le fait que Christ donne à l’homme l’occasion de se sanctifier en communiant ne doit pas pousser ce dernier à abuser de ce sacrement en le prenant indignement. C’est ainsi que, dans l’Eglise kimbanguiste, il est mis un accent particulier sur la période de préparation spirituelle qui précède la communion. Par égard pour le Seigneur qui s’est sacrifier pour racheter l’humanité, l’homme est sensibilisé à l’événement afin qu’il s’apprête à recevoir dignement le Christ dans son être tout entier, corps et âme.

En dépit de l’absence de contrainte, c’est en grand nombre que ceux qui se reprochent quelque méfait dans leur conscience confessent leurs péchés, se réconcilient, pardonnent.

« C’est pourquoi, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe, car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s’il n’y discerne le corps du Seigneur » (Bible de Jérusalem, I Corinthiens 11 :27-29).


Ordination Haut de la page
L’ordination est le sacrement par lequel l’Eglise élève quelques uns de ses membres, au nom du Christ, à la dignité de ministres du Culte, de diacres ou diaconesses. Dans l’Eglise kimbanguiste, les ministres du culte (pasteurs) sont consacrés au nom du Christ par le Chef spirituel ou par tout autre pasteur spécialement mandaté par lui. L’ordination a lieu au cours d’une cérémonie publique et solennelle.

Le rite essentiel est la prière spéciale et l’imposition des mains. Par cela on demande à Christ de procéder lui-même à l’ordination et de guider le ou les nouveaux pasteurs dans leur ministère afin que ceux-ci prennent toujours, à tout instant, des décisions conformes à la volonté divine par la puissance du Saint-Esprit. Il va de soi que seule une personne déjà ordonnée peut procéder à l’ordination.

L’on sait la portée du sacrement de l’ordination par le fait que seules les pasteurs sont habilités à administrer les sacrements : baptême, communion, mariage, ordination. Ils procèdent aussi à certains rites importants qui n’ont pas valeur de sacrement : bénédiction des enfants et inhumation.


Rôle du ministre du culte (pasteur) Haut de la page
Il est à la fois guide et serviteur de la communion : en ce sens c’est le continuateur de la mission que Jésus confia aux Apôtres. Par la prière et l’enseignement de la Parole de Dieu, il met la communauté en rapport avec le Seigneur. Il est le conseiller et l’animateur spirituel de la communauté. Il contribue à la solution des problèmes moraux, spirituels, voire sociaux auxquels sont confrontés les individus et la communauté. Il donne les sacrements.

Condition pour l’ordination Haut de la page
Dans les premières années de son existence, l’Eglise kimbanguiste a ordonné comme pasteurs des personnes qui n’avaient pas toutes fait des études poussées en théologie. De nos jours, deux conditions essentielles sont exigées de quiconque voudrait exercer les fonctions de ministre de culte.

Il est requis de l’ordinand qu’il ait fait des études de théologie. Il doit aussi posséder une solide expérience chrétienne et avoir en lui la vocation de servir le Seigneur et l’Eglise, comme pasteur, diacre ou diaconesse. Aux ordinands, l’Eglise fait clairement comprendre qu’ils ne doivent pas se considérer comme une élite sociale ou spirituelle; l’Esprit, en effet, peut utiliser qui il veut pour se manifester. C’est à cause de ces considérations que le pasteur n’a pas le monopole de l’action évangélique: c’est une responsabilité de chaque membre du
« peuple de Dieu ». Consciente du fait que, malgré tout, le pasteur n’est qu’un être humain qui n’est pas à l’abri des faiblesses et des erreurs, la communauté prie constamment pour lui. L’ordinand doit être une personne « capable de vivre dans la communauté en harmonie avec ses semblables ». L’ordinand doit remplir les conditions exigées de tout chrétien exemplaire. L’ordination se fait sans paiement quoi que ce soit. Le chrétien ne peut être ordonné s’il se trouve en état de mise sous discipline.


Mariage Haut de la page
Le sacrement de mariage est celui par lequel l’homme et la femme sont unis devant Dieu et les hommes par l’Eglise. Cet important sacrement fut institué par Dieu lui-même, dès la création. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la… » (Genèse 1 :27-28).
La présence du Christ aux noces de Cana, tout comme l’enseignement qu’il donne sur la mariage, témoignent de l’importance de ce sacrement. Cet enseignement, de nombreux textes du Nouveau Testament s’en font l’écho. « Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair » (Matthieu 19 :5).


Conditions requises (pour administrer le sacrement du mariage) Haut de la page
L’Eglise kimbanguiste exige un certain nombre de conditions avant d’administrer ce sacrement. Il faut d’abord que le fiancé et la fiancée soient des chrétiens, et qu’au moment du mariage, ils ne se trouvent pas sous état de « mise sous discipline » (la mise en « état de discipline » ou de « pénitence » consiste en ce qu’un chrétien ou une chrétienne se voit interdire sa participation à la communion pour une certaine période déterminée du fait d’avoir commis une faute grave). Généralement, le Conseil paroissial en arrive à prendre cette décision en cas de flagrant délit (adultère, fornication, meurtre, vol, violence), mais aussi lorsqu’il y a cas de récidive pour les mêmes fautes à la suite de confessions répétées et faites en privé devant un pasteur. Il est un fait que la confession faite devant témoin ne conduit pas à la mise en état de pénitence, pour la simple raison qu’on se garde de revenir sur les mêmes fautes, après avoir confessé dans des conditions si particulières. Si un catéchiste, un diacre ou un pasteur est mis en état de discipline, il cesse d’exercer ses fonctions ecclésiastiques jusqu’à ce qu’il soit réadmis dans l’Eglise. Le sacrement doit être administré par un pasteur et nécessairement devant la congrégation. Le mariage secret n’étant jamais pratiqué dans l’Eglise kimbanguiste, la congrégation doit être informée bien à l’avance de la décision prise librement par les fiancés de se marier. Le seul consentement des parents ne suffit pas

Dans la pratique, le mariage religieux n’est célébré qu’après le mariage dit coutumier. Avant le mariage religieux, les conjoints ne peuvent ni cohabiter ni avoir des rapports sexuels. L’Eglise kimbanguiste ne reconnaît que le mariage monogamique, du fait qu’aucun polygame ne peut être admis en son sein. Les époux sont requis de s’aimer mutuellement et de rester unis pour la vie. S’étant jurés fidélité l’un envers l’autre, les époux doivent s’abstenir pour la vie de l’adultère. En principe, les kimbanguistes ne peuvent divorcer. Cependant, dans la pratique, on enregistre des cas de rupture de mariage de facto, lorsqu’il y a eu adultère, tentative de meurtre, d’empoisonnement. Et cela n’intervient qu’après l’échec de longues tentatives de médiation de l’Eglise. En fait, l’Eglise ne prononce jamais la rupture du mariage; elle se borne à constater que telles personnes ne vivent plus comme mari et femme. A la mort du conjoint, l’autre partenaire peut se remarier religieusement. Le mariage des conjoints appartenant à des confessions chrétiennes différentes se pratique dans l’Eglise kimbanguiste. Il appartient alors aux conjoints de vivre les conséquences de leur décision. L’Eglise offre son assistance morale et spirituelle en cas de difficultés.


Contre la polygamie Haut de la page
Toute union matrimoniale non monogamique avilit et aliène ceux qui la contractent. La polygamie porte atteinte à la dignité de la femme ; elle est source de tentions insupportables et de difficultés sociales énormes. Le fait pour Dieu d’avoir donné à Adam une seule épouse, Eve, est une indication des intentions divines sur le mariage.

Dieu n’a donc ni favorisé, encore moins institué toutes formes de mariage non monogamique. Il est aussi un fait que, dans toute société, les polygames ne constituent qu’une poignée de personnes.


(*) Texte de Fula Muana, Webmaster de www.kimbanguisme.net
(1) Diangienda K., Histoire du kimbanguisme, Kinshasa, 1984, Ed. kimbanguistes, p.254
(2) Idem, page 255
(3) Idem, pages 255 et 256
(4) 17 ans pour la période qui va de fin 1959 à 1977.

(5) En 1977, le mouvement kimbanguisme avait déjà pour nom officiel l' EJCSK - l'Église de Jésus-Christ sur la terre par le prophète Simon Kimbangu
(6) L'«Essence de la Théologie Kimbanguiste» a été publié pour la première fois en 1977 puis en 1984, pour sa seconde publication il a été intégré comme chapitre n° 6 de l'ouvrage l' Histoire du kimbanguisme de S.E. Diangienda. En version anglaise elle a pour titre «Thé Essence of Kimbanguist Theology», éditée par WCC- Exchange en Suisse
(7) Le texte de 1977 pour désigner l’ouvrage «Essence de la Théologie Kimbanguiste»
(8) Les kimbanguistes aiment appeler le livre l'« Histoire du kimbanguisme », de Papa Diangienda, par « le livre vert », certainement à cause de sa couverture verte.

 
 
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