Lors d'une conférence de presse organisée le 13 février à Brazzaville, le révérend Elebe Kapalay, représentant légal de Simon Kimbangu Kiangani, chef spirituel de l'Église kimbanguiste a éclairé l'opinion sur les causes de la dissidence qui défraie la chronique au sein de cette institution.

Profitant des festivités marquant le quatre-vingt-seizième anniversaire de Charles Daniel Kisolokele Lukelo, fils aîné de Simon Kimbangu, fondateur de l'église, le conférencier a expliqué que le conflit était né de la désobéissance par une frange de contestataires des descendants du père fondateur de l'église pour des intérêts personnels, mettant en cause les principes de l'église : « Le problème est celui du positionnement, de l'intérêt ; tous les descendants veulent être à la tête de l'église, mettant en cause la sainteté de celui qui est là, oubliant qu'il a été choisi par le père fondateur avant même sa naissance », a-t-il déploré. Pour le représentant légal du chef spirituel, ces « putschistes », après s'être rebellés, sont allés créer des églises similaires, provoquant ainsi la confusion.

Répondant à la presse sur le sort de ces « dissidents », le conférencier a assuré que la porte de l'église leur était largement ouverte. L'unique condition exigée est qu'ils se rapprochent de leur pasteur d'origine, le chef spirituel et se fassent baptiser. « Au Congo Brazzaville, plus de mille dissidents ont déjà regagné l'église mère », a-t-il souligné. Le conférencier a noté que la succession au sein de l'Église kimbanguiste découlait d'une révélation divine, à partir du module consanguin du père fondateur : « Dans notre foi, papa Simon Kimbangu, l'envoyé spécial de Jésus-Christ, est le Saint-Esprit, c'est lui le paradis promis. Ce n'est pas une affaire de démocratie politique. »

Sur le procès intenté contre l'église de Brazzaville, Elebe Kapalay a précisé que cette affaire avait été provoquée par « des actes des putschistes, et que seule la justice devait se prononcer sur la question ». Pour le représentant du chef spirituel de l'Église kimbanguiste, Brazzaville a été choisie pour cette mise au point pour la simple raison que « Simon Kimbangu Kiangani, premier missionnaire kimbanguiste, est né à Brazzaville »[1].

Rappelons qu'en République démocratique du Congo, où est basé le chef spirituel de l'Église kimbanguiste, les autorités ont résolu de suspendre toutes les activités des dissidents.