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Orchestre symphonique de Kinshasa : Beethoven et Mozart au coeur
de l'Afrique
19.02.2010 - 18H55 - AFP
AFP - A Kinshasa, berceau de la rumba congolaise, deux cents
fidèles d'une église locale ont réussi
le pari de monter un orchestre symphonique: Haendel, Beethoven,
Mozart, savamment interprétés, se marient ici
à des cantiques religieux, avec tambours et trompettes.
"En Afrique et même
dans le monde, vous ne verrez jamais un orchestre comme
le nôtre composé uniquement de Noirs",
se plaît à dire à tout vent Armand
Diangienda, directeur musical de l'Orchestre symphonique
kimbanguiste (OSK) en République démocratique
du Congo, dont il fût un des fondateurs en 1994.
Seize ans après, le maestro est fier d'avoir su
réunir couturiers et commerçants, élèves
et étudiants, coiffeuses et cadres de l'administration
publique au sein d'un même orchestre. Et de leur
faire reprendre des chefs-d'oeuvre de la musique classique
occidentale, vêtus de costumes noirs et robes jaunes
satinées. |
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"C'est un orchestre d'amateurs.
Mais il n'est pas donné à n'importe quelle formation
de jouer du Beethoven ou du Mozart",
souligne M. Diangienda, 46 ans, petit-fils de Simon Kimbangu,
fondateur de l'église kimbanguiste qui revendique plus
de 10 millions de fidèles en RDC, sur 60 millions d'habitants.
Si l'église elle-même ne
fait pas l'unanimité avec ses croyances basées
en l'existence d'un prophète Noir - Simon Kimbangu
- son orchestre assez pittoresque rencontre en revanche
l'adhésion de profanes et d'aficionados, à
chacune de ses prestations en concerts ou lors de cultes
les dimanches.
Et comme on n'est jamais prophète en son pays,
l'OSK n'attire qu'un public composé en majorité
de "Blancs" ou de chefs d'orchestres étrangers.
Certains d'entre eux ont effectué le déplacement
sur les bords du fleuve Congo pour goûter au privilège
de le diriger. |
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Antoine Malungané, 46 ans, infirmier
de formation, contrebassiste au sein l'OSK depuis sa création,
garde comme un de ses meilleurs souvenirs la visite en 2001
de l'Américain Michael Morgan, directeur musical de
l'orchestre philharmonique d'Oakland.
Avec une douzaine de musiciens pour 5
violons à leurs débuts - contre 150 instruments
aujourd'hui - les dirigeants de l'OSK ne s'attendaient
pas à ce que "l'orchestre atteigne cette dimension",
en nombre et en notoriété, admet Antoine.
Un film-documentaire intitulé "Kinshasa symphonie"
réalisé dans la capitale congolaise entre
l'été et l'automne 2009 par deux cinéastes
allemands, Claus Winsmann et Martin Baer, vient d'ailleurs
d'être montré au festival Berlinale 2010.
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Le documentaire retrace le quotidien de quelques
uns des 185 instrumentistes et de 110 choristes, leurs séances
de répétitions et surtout comment ils parviennent
à concilier leur passion et leurs activités
professionnelles.
"Les musiciens ne sont pas venus ici
pour percevoir un salaire mais plutôt glorifier Dieu",
affirme Armand Diangienda, pilote d'avion de formation et
musicien autodidacte.
Selon ce fanatique de l'orchestre, "la
musique classique est un moyen pour nous d'exprimer nos joies,
nos peines".
Certains membres, comme Angèle Yala,
choriste de 40 ans, y trouvent "une motivation spirituelle".
Entre deux répétions de l'Alléluia"
du "Messie" de Haendel, sa condisciple et collègue
Aurélie Bodé, 27 ans dont 13 au sein de l'orchestre
comme Alto, lâche sans sourciller: "c'est
la mort qui va me séparer de l'OSK".
Agence France Presse
Source: http://www.france24.com
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