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Ouverture solennelle dimanche à Kinshasa de la Conférence
internationale sur le prophète Simon Kimbangu tirés
La Conférence internationale
sur Simon Kimbangu ouverte dimanche à Kinshasa avec la
participation des sommités intellectuelles africaines
a choisi de présenter « l’homme, son œuvre
et sa contribution au processus de libération de l’homme
noir ».
Kinshasa, 25.07.2011
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La salle Mama Mwilu du Centre d’accueil Kimbanguiste
a été archicomble à l’ouverture
de la Conférence internationale sur Simon Kimbangu
avec comme titre: « L’homme, son œuvre
et sa contribution au processus de libération de
I’homme noir ». La cérémonie
s’est déroulée dimanche en présence
de plusieurs personnalités du monde sociopolitique
du pays et des participants venus de partout. Pour cette
première journée du dimanche, il était
question pour les conférenciers et les organisateurs
de circonscrire les assises qui vont durer quatre jours,
à dater du dit dimanche 24 juillet jusqu’à
jeudi 28 juillet prochain.
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Le Professeur Elikia Mbokolo, Président du Comité
d’organisation et scientifique de la dite conférence
a tenu tout d’abord à présenter le mot de
bienvenue à tous les Participants et aux invités
venus de partout. « C’est un grand honneur pour
nous de vous accueillir ici à Kinshasa pour la très
attendue conférence internationale sur Simon Kimbangu.
Nous vous avions vraiment cherché, et nous avions enfin
trouvé. Mon bonheur particulier n’est pas de vous
recevoir seulement à Kinshasa mais plutôt, vous
recevoir ici dans ce cadre de l’amphithéâtre
Mama Mwilu. Et de révéler que pour moi, le kimbanguisme
est la foi en soi. La volonté effectivement mise en soi.
Donc la possibilité qu’a tout un chacun de prendre
des grandes décisions sur sa destinée ».
Il a renchéri dans cette même logique en indiquant
que « Quand on veut, on peut. Quand on veut beaucoup,
on peut beaucoup. Quand on ne veut pas, on ne peut pas ».
Parlant du Prophète Simon Kimbangu, le Prof. Elikia
Mbokolo a affirmé qu’il était un homme
joyeux et joueur de flirt. Sa phrase qui reste gravée
dans la tête de plus d’un reste « Les noirs
deviendront des blancs et les blancs deviendront les noirs
». Pour le Professeur Elikia Mbokolo, le discours de
Simon Kimbangu était de subversion.
Il sied de souligner qu’il a commencé à
prêcher avant ses 35ans d’âge. Il a fait
30 ans en prison et il en est sorti une fois, déjà
mort. Il a connu un jugement injuste de la part du pouvoir
colonial. Son message était de salut et de violence.
~ Cette violence a été extériorisée
un certain 4 janvier 1959 par la population congolaise pour
dire aux colons qu’ils en avaient marre de souffrance.
Et c’était dans cette même commune de Kasa-Vubu
qu’il y a eu une émeute violente extrêmement
légitime contre le pouvoir colonial », a-t-il
confirmé. C’était au mois d’avril
1959 que la dépouille mortelle de ce prophète
a bouleversé toutes les données de Léopoldville
ancienne qui ne parlait que des politiciens.
S’inscrivant dans cet ordre d’idées, le
Président Joseph Kabila, lors des cérémonies
commémoratives du Cinquantenaire de l’Indépendance
de la Rd Congo en 2010, a reconnu Simon Kimbangu parmi les
Pères de l’indépendance du pays. Non,
Simon Kimbangu n’appartient pas à la province
du Bas-Congo, ni aux Congolais, moins encore aux Africains,
mais au monde entière, a-t-il certifié.
Elikia Mbokolo a chuté en disant que le combat de
Simon Kimbangu est victorieux. Donc les Congolais et les Africains
du monde doivent en être fiers. Le Kimbanguisme est
plusieurs choses à la fois, une histoire de plusieurs
siècles de long cheminement depuis les temps coloniaux,
une géographie, le site de miracles, les réseaux
nationaux, universel et social.
Pour le jour d’ouverture de la Conférence internationale,
plus de trois interventions ont été lues par
les représentants de l’Eglise kimbanguistes et
des associations des noirs venus de plusieurs horizons comme
le Honduras, le Brésil, l’Angola, les Usa, le
Congo-Brazzaville, etc. Il est prévu pour la journée
de lundi des exposés qui ne feront l’objet d’aucun
débat.
Simon Kimbangu, homme libre à titre posthume !
Les grandes personnalités qui ont marqué la
RDC par leurs combats pour la liberté du Congo et de
l’Afrique, Simon Kimbangu figure parmi les Lumumba,
Kimpa Mvita, L.D. Kabila,... tous ces derniers ont été
assassinés pour les uns, brûlés pour les
autres. D’autres par contre ont été incarcérés
et jugés devant une justice injuste. Le cas le plus
frappant est celui de Simon Kimbangu dont l’Etat congolais
a revu son procès d’avant l’indépendance.
Et qui a débouché le 22 juillet dernier à
la reconnaissance du Prophète Simon Kimbangu comme
prisonnier libre à titre posthume, au grand bonheur
des Kimbanguistes congolais qui ont marché de la Haute
Cour Militaire jusqu’au Centre d’Accueil pour
manifester leur joie.
S’agissant de cette annulation du procès colonial
de condamnation de Simon Kimbangu et de ses disciples, c’est
un jugement du Conseil de guerre de Thysville (Congo-Belge)
portant condamnation de ce prévenu a la peine de mort
le 03 octobre 1921, au cours d’une audience tenue, vendredi
de la semaine dernière, au siège de l’instance
judiciaire dans la capitale congolaise, ainsi que l’a
rapporté une dépêche de l’agence
congolaise de presse (ACP) datée du 22 juillet dernier.
Dans son réquisitoire, le ministère public
a demandé à la Haute Cour militaire de pourvoir
à la révision du jugement prononcé par
le Conseil de guerre de Thysville, au motif que ce procès
avait violé toutes les règles de droit de l’homme
et tablait sur « l’inexistence » des
faits portés à charge des condamnés.
Simon Kimbangu et ses disciples Zola, Matuefueni Lenge, Nsumbu
Daniel, Mbaki André, Mikala Mandombe et Philémon
Matabenge qui avaient été condamnés,
le 03 octobre 1921, par le Conseil de guerre de Thysville
(Congo-Belge), respectivement à la peine de mort et
à des peines allant de 2 à 20 ans de servitude
pénale principale, pour atteinte à la sûreté
de l’Etat et à la tranquillité publique.
Dans son arrêt, la Haute Cour militaire de Kinshasa
a dit recevoir le pourvoi en révision introduit par
l’auditeur général et annulé
le jugement antérieur ainsi que la condamnation prononcée
contre Simon Kimbangu et ses disciples. Ce procès en
révision ouvre ainsi la voie au processus de réhabilitation
officielle de la mémoire de Kimbangu et de ses disciples,
90 ans après leur condamnation.
La question de la révision de ce procès avait
été déjà posée en RD Congo
lors de la Conférence Nationale Souveraine en 1991,
plusieurs voix ayant estimé que le prophète
et ses disciples avaient été condamnés
sur des faits injustes et que leur mémoire devait
être réhabilitée.
Un juriste congolais, Me Mbungu Kadivioki Bayanama, avocat
prés la Cour suprême de Justice, avait relevé
« des erreurs judiciaires » dans le procès
contre Simon Kimbangu, déployant toute une série
d’entorses imputées à la justice coloniale,
notamment le vice de procédure, l’absence de
l’acte d’accusation et l’inexistence d’un
procès-verbal d’audition qui contiendrait les
éléments du dossier sur lequel le ministère
public devait s’appuyer pour justifier son accusation.
Il relevait par ailleurs que l’accusé Simon
Kimbangu n’était pas assisté par un avocat
comme le prévoit la loi en pareille circonstance,
ce qui constitue, selon lui, une lacune judiciaire grave de
la part de la justice coloniale belge. Le juriste dénonçait
également le fait que le conseil n’était
composé que d’un seul juge alors que la loi en
prévoit au minimum trois.
Outre le caractère expéditif de ce procès,
contrairement aux us et coutumes judiciaires, Me Mbungu observait
aussi qu’un simple villageois ne pouvait être
jugé par un tribunal militaire d’exception
pour des infractions qui n’avaient donné lieu
à aucune perte de vie humaine ni occasionné
des troubles sociaux et, moins encore, des mouvements de révolte,
concluant à l’existence d’une « cabale
judiciaire » montée contre Simon Kimbangu pour
la simple raison d’avoir évangélisé
ses compatriotes avec des actes de puissance divine.
L’Avenir/Uhuru
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