Clôture de la 2ème Conférence internationale
sur Simon Kimbangu
Les conférenciers recommandent
une immunité au chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste:
- 12 recommandations,
- Un titre de docteur honoris causa décerné au
Pr. Martial Sinda du Congo Brazzaville par l’Université
Simon Kimbangu,
- Un diplôme d’honneur décerné au
chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, Simon Kimbangu
Kiangani.
Par Kléber
Kungu – Journal L’Observateur, Kinshasa 03.08.2011
Douze recommandations, un titre de docteur honoris causa
décerné au professeur Martial Sinda, du Congo
Brazzaville, le premier Noir africain à avoir défendu
une thèse sur Simon Kimbangu, un titre d’honneur
décerné au chef spirituel et représentant
légal de l’Eglise kimbanguiste, une grande carte
géographique représentant la route du calvaire
du prophète Simon Kimbangu de N’kamba (Bas-Congo)
à Elisabethville, l’actuel Lubumbashi, chef-lieu
du Katanga, et celle ayant conduit son corps de Lubumbashi à
N’kamba pour son inhumation. Voilà le bilan réalisé
par la 2ème Conférence internationale sur Simon
Kimbangu dont les travaux de 4 jours (24-28 juillet) tenus dans
la salle Mama Muilu de l’amphithéâtre du
Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences
à Kinshasa, ont pris fin le jeudi 28 juillet dans la
soirée.
Dans une ambiance très festive animée par la
très puissante et envoûtante Fanfare kimbanguiste
(Faki), devant une foule immense des fidèles de cette
Eglise internationale.
C’est pratiquement tous les fidèles kimbanguistes
de la ville de Kinshasa qui ont pris d’assaut le Centre
kimbanguiste d’accueil et de conférences à
Kinshasa pour suivre de visu ce que la centaine d’hommes
de science venus de tous les coins du monde (Europe, Amérique,
Afrique) ont produit durant 4 jours d’une « Conférence
internationale très attendue ».
Tout oreilles et tout yeux, ils ont suivi, comme deux personnes
seulement, c’est-à-dire attentivement, la lecture
par le professeur Obotela des 12 recommandations faites aux
uns et aux autres. Une lecture qui était régulièrement
interrompue par une salve d’applaudissements pour saluer
la pertinence des recommandations faites par ces hommes de
science.
Lorsque le modérateur a annoncé la remise du
diplôme d’honneur au chef spirituel et représentant
légal de l’Eglise de Jésus-Christ sur
la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu
(EJCSK), les milliers de fidèles se sont levés
comme un seul homme, sous des cris de joie. Quelques séquences
de la musique de la Faki ont électrisé le Centre.
Il a échu au professeur Elikia M’Bokolo, celui
qui a présidé le Comité scientifique
et du Comité d’organisation de la Conférence
internationale sur Simon Kimbangu (CISK), de réaliser
cet acte de grande portée aux yeux des kimbanguistes
: la remise du diplôme d’honneur. Le cérémonial
qui l’a précédé en a donné
une grande valeur religieuse et symbolique. « Les jours
passent, mais ne se ressemblent pas en événements
», le Pr. Masamba Nkazi a Ngani, recteur de l’Université
Simon Kimbangu en a annoncé préalablement les
couleurs quelques minutes auparavant dans son mot d’au
revoir.
Le diplôme d’honneur reçu, le chef spirituel
Simon Kimbangu Kiangani va électriser l’atmosphère,
déjà électrique lorsque, d’une
voix calme, mais autoritaire et imposante, il va lancer en
lingala ces quelques mots « magiques » : «
Batata bobuaka kazaka, bamama bobuaka maputa ». Des
casques et des pagnes, comme des gros oiseaux multicolores,
ont surplombé une foule en délire. Une atmosphère
paradisiaque a, du coup, envahi le Centre.
Message de paix et d’amour
« Aujourd’hui, la CISK nous a réunis.
Ce qui nous divisait s’éloigne pour redevenir
ce que nous étions. Le monde du mal s’éloigne.
Quand un ami est en difficulté, il importe de l’aider…
» C’est un message de paix, de réconciliation,
d’amour, d’unité que le numéro un
de l’Eglise kimbanguiste a adressé, de manière
brève, à ses fidèles.
Il va enflammer une atmosphère déjà
électrisée lorsqu’il demande aux musiciens
de la Faki d’exécuter le morceau « Satana
longua » (Satan, dehors !). Les fidèles ne se
font pas prier deux fois pour reprendre en chœur ce morceau
en accompagnant les musiciens. « Que Satan sorte, qu’il
s’en aille. Chez nous, il n’a aucune place »,
lance celui que les kimbanguistes aiment appeler affectueusement
« Papa ». « Dans leurs discours, les professeurs
nous ont demandé d’améliorer N’Kamba.
C’est le travail de nous tous. Aimons-nous en reconnaissant
Dieu. Et lorsque nous allons lui demander quelque chose, il
va nous donner », conclut Papa Simon Kimbangu.
Auparavant, par son directeur de cabinet, qui a lu son mot,
Simon Kimbangu Kiangani a exprimé sa reconnaissance
et ses remerciements à l’endroit du président
Joseph Kabila pour avoir accepté le patronage de la
Conférence, pour avoir souligné le rôle
joué par Simon Kimbangu, l’avoir élevé
au rang de héros national et lui avoir décerné,
à titre posthume, la médaille de Grand cordon
des Ordres nationaux.
Il a en outre loué le travail réalisé
par les hommes de science avec la CISK, qui, selon lui, «
va permettre de mieux connaître Simon Kimbangu dans
sa philosophie de développement intégral de
l’homme noir. »
Des messages de soutien et de félicitations à
l’endroit de l’Eglise kimbanguiste ont été
également adressés notamment par le vice-ministre
angolais de la Culture, Cornelio Caley, qui a reconnu que
la tenue de cette Conférence « marque un pas
de notre histoire », tout en félicitant ses organisateurs
et l’USK, au nom de la ministre angolaise de la Culture
et du chef de l’Etat angolais.
Quant à Dr Sheila Walker, historienne nord-américaine
et afrodescendante, elle s’est exprimée en ces
termes : « Je suis très impressionnée
par l’organisation de l’Eglise kimbanguiste. Je
pense que les recommandations vont porter des fruits et que
l’Eglise kimbanguiste va occuper la place qui lui revient
dans le monde ».
La réussite de la CISK ne passe que par le suivi qui
doit être fait des recommandations. Aux uns et aux autres
de les appliquer pour que ce grand forum international, le
second à avoir été organisé, après
celui de 2006, dont bien des recommandations sont encore lettre
morte à ce jour.
Recommandations
Douze recommandations ont sanctionné les travaux de
la Conférence internationale sur Simon Kimbangu
1. Encourager les kimbanguistes à réinstaurer
et à concrétiser l’unité de l’Eglise.
2. Créer un centre de documentation et archives à
N’Kamba.
3. Faire de la date du 6 avril marquant le début du
ministère de Simon Kimbangu une journée chômée
et payée sur toute l’étendue de la RDC.
4. Accorder un statut particulier à la cité
de N’Kamba, nouvelle Jérusalem, de manière
à rehausser davantage sa valeur historique.
5. Accorder l’immunité au chef spirituel et
représentant légal de l’Eglise kimbanguiste.
6. Inaugurer à Kinshasa, au cœur de la capitale
de la RDC, une statue en l’honneur de Simon Kimbangu.
7. Récupérer et protéger les sites historiques
de l’Eglise kimbanguistes, ses concessions, ses domaines.
8. Introduire l’histoire de papa Simon Kimbangu et
de Kimpa Vita Béatrice Ndona dans les manuels d’histoire
de l’enseignement général, secondaire,
supérieur et universitaire en RDC, au Congo Brazzaville
et en Angola.
9. Promouvoir le développement de l’Université
Simon Kimbangu en lui dotant de moyens financiers conséquents
en vue de la rendre compétitive sur le plan de recherche.
10. Mettre en place un organe chargé de valider toute
publication touchant à la doctrine de l’Eglise
kimbanguiste.
11. Former avec rigueur des spécialistes de l’Eglise
dans les domaines politique, social et économique.
12. Développer et consolider les recherches scientifiques
à travers les réseaux des chercheurs ayant participé
à ces assises.
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