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Année 2004, « Le Kimbanguisme a quatre vingt-trois ans. Rappel appel » !
Message aux héritiers spirituels de Ntumwa Simon Kimbangu
Article du Théologien Nduku-Fessau Badzee

1. Contexte de la naissance du Kimbanguisme. Rappel !

1.1 Généralités
Fondé par Simon Kimbangu – ancien catéchiste de la Baptist Missionary Soceity (BMS) de Vula à Ngombe Lutete –, le Kimbanguisme est né le 6 avril 1921 à N’Kamba, dans le contexte tumultueux de la domination coloniale des Congolais par les étrangers venus du Nord, en l’occurrence les Belges. Selon son Eminence Papa Joseph Diangienda Kuntima : « Le Kimbanguisme se définit comme étant le résultant de l’ensemble des actions et des enseignements de Simon Kimbangu ». Autant dire que c’est l’engagement spirituel et politique de Ntumwa Simon Kimbangu qui a donné naissance au Kimbanguisme, en tant que mouvement de prise de conscience générale pour la libération totale de l’homme noir, ou de l’homme tout court.

Sûr d’avoir entendu la voix de Jésus-Christ, qui lui recommandait de commencer son œuvre de libération en faveur de ses frères et sœurs de race ; et après beaucoup d’hésitations, Papa Simon Kimbangu a finalement accepté d’assumer la lourde mission d’annoncer l’Evangile de libération aux siens. La date du 6 avril 1921 est importante dans l’Histoire du Kimbanguisme du fait qu’elle rappelle la guérison de Nkiantondo – une femme du village voisin, Ngombe Kinsuka, dont on dit qu’elle était à l’agonie – par le Ntumwa Simon Kimbangu. Au nom de Jésus-Christ, il a proclamé l’Evangile et accompli beaucoup de miracles au nom et par la force que Jésus-Christ lui a «don-née» :

-Commandant De Rossi : « Es-tu le mvuluzi ? »
-Simon Kimbangu : « Non, c’est Jésus-Christ qui est le sauveur. J’ai reçu de lui la mission de proclamer la nouvelle du salut éternel aux miens.»
-Commandant De Rossi : «Kimbangu reconnaissez-vous avoir organisé un soulèvement contre le gouvernement colonial et avoir qualifié les Blancs, vos bienfaiteurs, d’ennemis abominables ?»
-Simon Kimbangu : « Je n’ai crée aucun soulèvement, ni contre les Blancs ni contre le gouvernement colonial belge. Je me suis borné à prêcher l’Evangile de Jésus-Christ.»
-Commandant De Rossi : «Pourquoi avez-vous incité la population à déserter le travail et à ne plus payer d’impôt ?»
-Simon Kimbangu : «Cela est inexact. Les personnes qui se rendaient à Nkamba venaient de leur propre gré, soit pour écouter la parole de Dieu, soit pour chercher la guérison ou pour obtenir la bénédiction. Aucune fois je n’ai demandé à la population de ne plus payer les impôts.»

Dans le contexte de la domination coloniale, pour le Ntumwa Simon Kimbangu, la mission qu’il a reçue de la part de Mvuluzi Yesu (sauveur Jésus) comporte trois points essentiels :

1°) La proclamation de l’Evangile (la Bonne nouvelle) :
Au centre de la prédication de celui qui se considérait en tant que Ntumwa ce qui veut dire l’« envoyé » et non pas le « rival » et/ou l’« égal » de Jésus-Christ, il y avait le thème de la prédication de l’Evangile. Son enseignement était focalisé sur les thèmes suivants :

-la repentance (la conversion) ;
-le respect des commandements de Dieu, en mettant en exergue l’amour de Dieu et du prochain ;
-l’égalité des tous les hommes/femmes (toutes les races et/ou peuples) de la terre, etc.


2°) La guérison :
Outre l’annonce de la Bonne nouvelle de Jésus-Christ, la guérison et/ou la « dimension thérapeutique » de l’œuvre de libération initiée par Jésus-Christ a occupé une place de choix dans le ministère prophétique de Papa Simon Kimbangu. La guérison qu’est-ce à dire sinon, l’actualisation du « ministère de guérison » au sens plénier du terme, comme signe évident de l’intervention (l’irruption) de Dieu de Jésus le guérisseur en Afrique centrale dans le contexte de la domination coloniale. Visiblement, ce ministère s’est exprimé sous la forme d’un combat contre toutes les formes du mal. Autrement dit, c’est le combat non-violent contre tout ce qui aliène, défigure et déshumanise l’homme, l’image de Dieu :

-la maladie,
-la sorcellerie,
-la pratique des fétiches,
-la polygamie, etc.

Ceci a fait dire, à juste titre, à certains que Simon Kimbangu fut un réformateur aussi bien de certaines coutumes et traditions ancestrales aliénantes que d’une certaine pratique de l’Evangile au sein des Eglises traditionnelles – catholique et protestante, toutes tendances confondues.

3°) La bénédiction :
Même les biens portants allaient quémander le lusansulu, la bénédiction auprès de Ngunza a Nzambe, le prophète de Dieu. Ceci se comprend dans le contexte africain où aujourd’hui encore plus qu’hier la peur des mauvais esprits, du ndoki (sorcier), sans oublier le poids de l’invisible dans l’imaginaire collectif obligent les gens à constamment chercher refuse et protection contre les forces nuisibles.

Du point de vu de la quasi-majorité des observateurs du Kimbanguisme libérateur ; l’œuvre que Papa Simon Kimbangu a initiée dans le contexte colonial n’était pas seulement une tentative de la « reprise d’initiative » de leur destin par les autochtones mais il s’agissait aussi de restructurer les hommes/les femmes ainsi que leur société disloqués. Autrement dit, dans un contexte d’anomie généralisée (Max Weber), il s’agissait de faire preuve de la capacité de redonner confiance à l’homme congolais déboussolé, en repensant créativement son environnement, c’est-à-dire sa société sur de nouvelles bases. D’où la nécessité de puiser à la fois sur les valeurs dynamiques des Traditions ancestrales africaines, d’une part ; en tenant compte des exigences de l’Evangile de libération apporté par les Missionnaires venus de l’Occident chrétien d’autre part.
Cet effort constant de « syncrétisme créateur » a, à juste titre, fait dire à certains qu’à l’instar de beaucoup de filles et fils d’Afrique humiliée et dominée, Papa Simon Kimbangu fut lui aussi un génie créateur, un producteur de sens. Ceci se comprend aisément dans la mesure où, de part son imagination créatrice, il a essayé de concevoir l’épanouissement de l’homme noir en particulier et celui de sa société en général à partir de deux « cultures antagoniques », d’une part ; sans oublier sa capacité à cerner la nécessité de – ce qui est devenu aujourd’hui un discours à la mode au sein des églises traditionnelles ! – l’Inculturation de l’Evangile en Afrique d’autre part.
De nombreux témoignages positifs et concordants – même du côté des missionnaires catholiques et protestants, celles et ceux-là mêmes qui avaient combattus le Ntumwa – ont reconnu le succès sans précédant de cette oeuvre perçue par tous en tant que véritable Mouvement de réveil spirituel et de conscientisation des peuples dominés et opprimés de manière brutale et/ou subtile par les «forces du centre» : l’Occident chrétien. C’est dans ce contexte précis que le Kimbanguisme s’inscrit inéluctablement en tant que force de protestation prophétique…

Il faut se rappeler que vus du côté de la société coloniale, certains thèmes développés dans ses enseignements inquiétèrent profondément le Pouvoir colonial belge : l’égalité et le combat.

a) l’Egalité de toutes les nations et/ou « races » de toute la terre :
version originale (en kikongo)

O nsamu a Yisu wau,
O nsamukanga ko!
O yinkundi ya nza yifukisa
O Mvuluzi Yisu i ntu

Réfrain

(:) Kua makanda mawonso ma nza
O Mvuluzi Yisu i ntu (:)
traduction en français

La bonne nouvelle de Jésus,
On ne peut pas l’arrêter!
L’amitié de ce monde disparaîtra
Le Sauveur est la Tête.

Réfrain

(:) Pour toutes les races du monde
Le Sauveur Jésus est la Tête (:)

b) La Résistance non-violente
:
version originale (en kikongo)

A makesa ma ndungidi
Nuvuat’e nuaninua

Kwa Yisu nusambula

Nuvuat’e nuaninua
traduction en français

Soldats de victoire
Revêtez les armes
Par Jésus vous serez bénis,
Revêtez les armes

1.2 La réaction du pouvoir colonial belge

On pouvait s’y attendre, face aux succès sans précédents de cette œuvre, la réaction des autorités coloniales fut énergique. Peu de temps après le début de la prédication prophétique de Papa Simon Kimbangu, la société coloniale se ligua afin de pouvoir rapidement mettre un terme à la Mission de celui qu’on qualifia l’illuminé de N’Kamba.
Et comme cela fut le cas dans d’autres domaines, où le système colonial a excellé dans sa façon brutale d’agir à l’égard des populations colonisées sans défense, ici aussi, l’histoire nous informe que les Kimbanguistes étaient soumis à un traitement qui n’a pas moins révélé le côté déshumanisant des attitudes et comportements de nos « bienfaiteurs », les agents de la Civilisation chrétienne occidentale (CCO). Ici intervint la responsabilité de l’Eglise catholique romaine – l’un de véritables piliers du pouvoir colonial belge – qui exerça des pressions sur le Pouvoir colonial afin de détruire l’entreprise de Simon Kimbangu. Cette attitude se comprend dans la mesure où, vu retrospectivement, les Catholiques convaincus de « détenir la vérité » voyaient dans le Mouvement religieux kimbanguiste un rejeton dangereux de la grande hérésie protestante dont il fallait absolument combattre. Il y avait aussi les plaintes des représentants du Commerce qui – à tort ou à raison – attribuèrent l’affaissement général de leurs activités à ce que J.-L. Vellut appelle, à juste titre, les « débordements » provoqués par la prédication (l’œuvre) de Ntumwa Simon Kimbangu.
Est-il encore besoin de rappeler que toutes ces pressions ont fait que, lors de la Conférence de Bolenge (province de l’Equateur), les Protestants qui jusque-là n’avaient pas trouvé une raison valable pour condamner Papa Simon Kimbangu, ont finalement rejoint les Catholiques dans leur prise de position radicale contre celui qu’on a appelé l’« illuminé de N’Kamba ». Ceci est d’autant compréhensible qu’une telle coalition (collaboration) fructueuse entre les différentes factions de ceux qui constituèrent le « triumvirat » du pouvoir colonial au Congo-Belge leur a permis finalement d’œuvrer en parfaite symphonie afin de pouvoir défendre de concert les intérêts multiforme de la métropole. C’est ce qu’on appelle la politique du Patriotisme belge.


A partir de ce moment, le cours des événements s’accélèra :
-Papa Simon Kimbangu est arrêté le 12 septembre 1921 à N’Kamba, ainsi que ses collaborateurs/collaboratrices. Ils seront acheminés enchaînés à Banza Ngungu (Thysville) ;
-le 12 octobre 1921, ils seront condamnés après un jugement expéditif que l’Avocat de nationalité belge, Jules Chomé, a qualifié de monstruosité juridique, dans la mesure où le Ntumwa et les siens ne furent pas défendus ni par un Avocat de leur choix – ce qui, faut-il le reconnaître, ne fut pas du tout évident à l’époque pour un Noir – , encore moins par un Avocat d‘Office, comme l’exige le Droit ;
-le Tribunal du Conseil de Guerre de Thysville, dirigé par le Commandant M. De Rossi (un Italien au service de la Belgique), prononça le verdict de la condamnation à mort contre Papa Simon Kimbangu. Cette peine fut commuée en détention à perpétuité. Simon Kimbangu purgea trente années dans la prison centrale d’Elisabethville (dans l’actuelle province de Katanga), avant de rendre l’âme le 3 octobre 1951 à la suite d’une courte maladie. Ses collaborateurs/collaboratrices – ses Bansadisi, selon la terminologie Kikongo – furent aussi condamnés à des lourdes peines ; ils furent éparpillés dans les différents camps de relégation à travers le territoire congolais.
1.3 Le sort du Mouvement religieux kimbanguiste :

A la suite des condamnations susmentionnées, le sort du Mouvement kimbanguiste fut scellé. C’est à partir de cette date fatidique que s’explique l’existence souterraine de ce que Papa Joseph Diangienda Kuntima appelle le « Kimbanguisme du silence».
Cependant, en dépit des atrocités et des persécutions dont il fut victime de la part du Pouvoir colonial belge, le Kimbanguisme a miraculeusement survécu grâce à la persévérance des adeptes (disciples !) de Ntumwa. Sans se résigner, ceux-ci ont courageusement mené leur combat non-violente contre le système colonial, en revendiquant leur droit à l’existence, afin de pouvoir, eux aussi, prier librement sans être inquiétés, conformément à ce que prévoit la constitution belge en matière de liberté religieuse.
Trente-neuf (39) ans de persécutions, telle est, selon les données historiques fiables, la durée sur laquelle s’étaient étendues les souffrances infligées aux Kimbanguistes, pour avoir contesté le pouvoir colonial dans toutes ses formes d’expressions déshumanisantes, d’une part ; et d’autre part, exigé de pouvoir prier en proclamant librement le même l’Evangile annoncé au sein des «églises de missions» par les Missionnaires de toutes obédiences. C’est dans ce sens que Jean-Marc Ela dit :

« La lecture africaine de la Bible fait jaillir de la vie des communautés noires une protestation que les Eglises-mères n’avaient jamais osé faire entendre. Les missions ont tu à l’homme africain le message de libération propre à la révélation du Dieu de l’Exode. Tout l’enjeu des mouvements prophétiques est de faire entendre ce message à l’Afrique colonisée. Il semble aux prophètes noirs que les Eglises coloniales confisquent la révélation de Dieu au profit d’un système de domination ; il leur faut donc revenir au Dieu de la Révélation qui prend parti pour les pauvres et les opprimés. A un christianisme qui prêche la résignation et le fatalisme, les mouvements prophétiques rappellent la protestation biblique contre l’injustice et l’oppression .»

Bref, les mesures de relégations ainsi que de répressions brutales contre le Mouvement religieux kimbanguiste ont eu des conséquences dramatiques sur le plan humain. D’après les estimations qu’il qualifie de modérées, en contestant l’Administration coloniale belge qui n’a mentionné que 4000 déportés kimbanguistes ; le Chef spirituel et premier Représentant légal de l’Eglise kimbanguiste, Papa Joseph Diangienda Kuntima, a avancé et/ou estimé le nombre de « 37 000 familles qui auraient été déportées entre 1921 et 1957, soit 150 000 personnes environ » :

«Lorsque les comptes finals sont faits, il n’y en a qu’un peu plus de 2000 (personnes) qui ont survécu à la relégation ; près de 150 000 de leurs compagnons sont morts des suites des persécutions religieuses. Les geôliers n’ont rien à envier aux Nazis, sauf qu’en lieu et place des chambres à gaz, ils ont utilisé des techniques plus subtiles : la faim, le fouet et le refus de dispenser des soins médicaux aux relégués malades. Amnistie International aurait dû exister plutôt»

Et de conclure en ces termes :

«Tout se passe aujourd’hui comme si, pendant la longue nuit coloniale, les Noirs n’avaient pas eu à souffrir de la violation des Droits de l’homme. Pourtant, nul n’ignore que les colonisateurs n’avaient pas été des enfants de chœur.»
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2. La naissance de l’Eglise kimbanguiste dans le contexte de la décolonisation de l’Afrique

Après une longue période des persécutions – et les circonstances aidant –, il s’est avéré que dans la foulée des vents irrésistibles de la décolonisation, le Mouvement religieux kimbanguiste fut finalement reconnu par l’Administration coloniale belge en tant qu’une Eglise chrétienne, le 24 novembre 1959, quelques mois avant la proclamation de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, le 30 juin 1960.
La nouvelle église née de l’engagement humain et spirituel des Kimbanguistes fut baptisée l’Eglise de Jésus-Christ sur la Terre par le Prophète Simon Kimbangu (EJCSK). Elle est connue aujourd’hui sous l’appellation de l’Eglise de Jésus-Christ sur la Terre par son Envoyé Spécial Simon Kimbangu(EJCSK). Et ce n’est pas sans éprouver la joie que Papa Joseph Diangienda Kuntima a dit que « L’histoire rendra un jour justice au kimbanguisme qui, dès 1921, a été le premier mouvement à avoir posé le problème de l’indépendance au Congo belge et surtout celui de la dignité de l’homme noir d’une manière générale et où qu’il se trouve ».
Institution hiérarchiquement organisée, l’EJCSK est aujourd’hui une Eglise à l’échelle planétaire ; son effectif est estimé à 17 millions de membres.


2.1. L’église kimbanguiste : « Une œuvre née de l’histoire » !

Dans la mesure où elle est une œuvre née de l’histoire, l’Eglise kimbanguiste vit également dans l’histoire. Elle est et/ou constitue aussi une histoire en soi. C’est ainsi qu’avec ses points forts sans occulter ses failles évidentes caractéristiques inhérentes à toute oeuvre humaine ; elle ne saurait laisser indifférents tous les observateurs attentifs à « l’esprit progressiste » qui a marqué le Kimbanguisme – du moins à ses origines en 1921.
Outre une ébauche de tentative de formulation doctrinale (voir L’Essence de la Théologie kimbanguiste), rendue publique en 1977, par le Chef spirituel Joseph Diangianda Kuntima, l’Eglise kimbanguiste ne s’est pas moins imposée tant sur le plan national qu’international. Depuis qu’elle a acquis son « droit à l’existence » – sans oublier un regard condescendant dont elle fut/est victime de la part des églises issues de l’Evangélisation coloniale –, l’Eglise kimbanguiste est devenue une actrice incontournable avec laquelle il faut absolument composer, dans tout ce qui concerne le développement intégral de l’homme et de la société.
A l’instar de toutes les institutions humaines, son engagement ainsi que ses prises de positions respectives ne cessent d’alimenter tant de polémiques, entre autres :

-son apolitisme,
-les relations entre son hiérarchie et les différents dirigeants de la nation congolaise…
-la crise actuelle qui risque d’ébranler les fondements humains et spirituels du Kimbanguisme suite au conflit – disons, le « combat fratricide » – qui oppose les petit-fils/filles de Ntumwa Simon Kimbangu pour une affaire de nzininu, une affaire de pouvoir… !
-la division éhontée de l’Eglise kimbanguiste dans un contexte où, plus que d’habitude, les Congolaises et Congolais ont profondément besoin de puiser dans la substance du Kimbanguisme libérateur afin de pouvoir créativement résister sans faille contre l’asservissement inadmissible de notre peuple meurtri par certaines puissances étrangères avec la complicité de leurs relais locaux !

3. Comment sauver « notre héritage commun le Kimbanguisme » ? Appel !

Le Mouvement du réveil spirituel amorcé par Papa Simon Kimbangu dans le contexte tumultueux de la domination coloniale fut, comme on l’a dit, un véritable mouvement de libération intégral de l’homme et de l’a société. Cependant, comme toute œuvre humaine, l’Eglise kimbanguiste issue de l’engagement de Papa Simon Kimbangu est actuellement confrontée à une crise multiforme qui empoisonne le climat humain et spirituel de notre héritage. Pour sauver qualitativement notre héritage commun le Kimbanguisme de cette dérive, il appartient à touts les « héritiers spirituels » de Ntumwa Simon Kimbangu d’œuvrer de manière concertée – en tenant compte des charismes (les dons) de chacun/chacune.
En effet, vue sa situation de dislocation criante actuelle, il n’est pas exagéré d’affirmer sans triomphalisme que notre nation la République Démocratique du Congo (RDC) pourrait puiser sa substance – sa force de résurrection –dans le Kimbanguisme libérateur, en s’inspirant de manière responsable des intuitions et enseignements fondamentaux du Père fondateur du Kimbanguisme :

- L’Enseignement. S’agissant du travail de l’éducation de notre peuple chosifié, de lui « ouvrir les yeux » afin de lui faire saisir les implications et la signification de l’Evangile libérateur, dans la trame actuelle de histoire de notre peuple meurtri ;
- La Guérison de notre peuple. La Guérison est entendue ici au sens intégral du terme. Celui-ci concerne à la fois la dimension spirituelle sans négliger – ce qui est malheureusement le cas ! – la « dimension matérielle » où doit s’actualiser la Parole de l’Evangile en tant que force de protestation de Dieu de l’Exode contre les forces de la mort qui asservissent notre peuple chosifié ;
- Le combat pour « l’égalité » des hommes/femmes de toutes les nations (races). Le Ntumwa Simon Kimbangu a dit qu’il est inhumain de dominer et de se laisser dominer. Ce qui l’a conduit à oser dire que tous les hommes/femmes de la terre sont égaux devant Dieu : Kua makanda ma wonso ma nza, o Mvuluzi Yisu in Ntu ;
- Le respect (sans farce !) des Principes de l’Eglise : « Mibeko-Bolingo-Misala », selon une pratique cohérente aux enseignements de l’Evangile incarnés dans le contexte africain ;
- L’«esprit d’ouverture» et/ou de «solidarité avec tous les hommes de la terre», surtout dans ce contexte de mondialisation, afin d’apporter notre contribution chaleureuse à la construction ainsi qu’à l’épanouissement des hommes/femmes et du Village monde !
C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous (Kimbanguistes) serions appelés non sans modestie :

a) les ambassadeurs de Ntumwa Simon Kimbangu à travers le monde, afin d’être véritablement
b) l’« espoir du monde et de l’Eglise universelle».

Que vive à jamais «notre héritage commun le Kimbanguisme» ;
Vive la Paix, l’Egalité et la Fraternité entre tous les fils/filles d’Adam.


Nduku-Fessau Badze
Théologien
Fribourg, Suisse, mars 2004

 
 
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