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Documents,
Analyses, Récits, Poèmes, ...
Les africains doivent un merci à Simon KIMBANGU
De ce que fut la colonisation,
nous sommes restés avec le panorama ci-après :
- L’Europe, le continent d’où
est parti la colonisation ;
- L’Asie, un continent colonisé mais
où l’identité des peuples, a une
grande échelle, a été respectée.
- L’Afrique, un continent colonisé où
la « tabula rasa » fut pratiquée
mais n’a pas produit tous les effets souhaités.
Car, la colonisation n’a pas pu arracher l’Afrique
aux Africains.
- L’Amérique et l’Océanie,
deux continents colonisés où, non seulement,
fut appliquée la « tabula rasa »
mais aussi le déracinement des peuples. Dans
ces deux continents, la plupart des autochtones qui
ont gardé leur identité vivent dans
des réserves tandis que les descendants des
colons ont proclamé les indépendances
dans les nouveaux Etats créés.
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Mais pourquoi
la colonisation n’a-t-elle pas pu arracher l’Afrique
aux africains ? Et, pourtant, tous les dispositifs ont été
mis en place pour orienter les choses dans ce sens ! Bimuenyi
qui a abordé le traitement dont a mérité
l’homme noir pendant l’époque coloniale dans
son travail, relève une triple réduction de celui-ci
:
- réduction sur le plan ontologique
(doute sur l'humanité de l'homme noir d'où
parfois son assimilation au singe);
- réduction sur le plan épistémologique
(le noir, disait-on, n'est pas intelligent) ;
-réduction sur le plan théologique
(le noir, disait-on, c'est un maudit; il ne peut entrer
en contact avec Dieu).
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Devant tout ce pouvoir moral auquel il
fallait ajouter tout le pouvoir militaire et financier dont
disposaient les colons et qui n’a pas manqué d’influencer
sur eux, qu’est ce qui pouvait encore rester aux Africains
pour résister à la colonisation ? Nous pouvons
être tentés de répondre précipitamment
et dire naïvement : RIEN. Car si la parole de Dieu qui,
par nature, est une parole de paix, d’unité, a
pu constituer un motif d’antagonisme entre eux, fruit
de la rivalité entre missionnaires (catholiques, protestants)
qu’ils étaient loin de découvrir, imaginons
la distance que la politique d’assimilation pouvait bien
engendrer !
Tout ceci pour dire que si l’Afrique est restée
aux Africains qui la dirige aujourd’hui, ce n’est
pas à cause du génie de ses fils et filles ; mais
oui, parce que Dieu est intervenu dans son histoire. D’où
l’un des aspects de la mission de Simon Kimbangu.
Lui, qui, de tout ce qu’il a pu fait dans ce monde, les
colons ont seulement retenu une phrase qui lui a valu toutes
les atrocités du monde. Je cite : « Le
noir deviendra blanc et le blanc deviendra noir
». A ses proches, Simon Kimbangu expliqua, en 1921, que
Ce langage énigmatique voulait simplement signifier qu'un
jour les Noirs auront à être des maîtres
dans leurs pays respectifs et édicteront des lois que
les Blancs obéiront aussi.
Comme pour signifier que c’est Simon Kimbangu qui a arraché
l’Afrique aux colons, Son Eminence Diangienda Kuntima
expliquera l’écroulement des derniers remparts
de la colonisation en ces termes : « le 11 février,
Nelson Mandela sort de la prison et le jour suivant, c’est
l’anniversaire de mon frère aîné,
papa Kisolokele. Le 21 mars, la Namibie devient indépendante
et le jour suivant, c’est l’anniversaire de ma naissance.
Et Après ?... » A cet après, nous avons
à peine bénéficier d’une lueur. Car
le 27 avril , date de l’anniversaire de la disparition
physique de mama Muilu, épouse de papa Simon Kimbangu,
elle qui, en nous quittant, nous a garanti : « Yambula
yafinama se dieno mpasi vo nzengo ya zengoka… »
; Curieusement, c’est à même date, cette
fois-ci en 1994 que la dernière bastion de la colonisation
s’est envolée en portant la majorité noire
au pouvoir en Afrique du sud. A
l’heure où l’Afrique ne sait plus à
quel saint se vouer pour se libérer de sa misère,
Simon Kimbangu se place devant et attend un geste de reconnaissance
des Africains. Que disons-nous ?
KALEMBA MANZO
Constantino
Théologien
Lisbonne, Portugal, déc.
2005
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