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UNE EUROPE KIMBANGUISTE EST–ELLE POSSIBLE?
Article du Théologien Kalemba Manzo Constantino

L’Europe compte aujourd’hui dans beaucoup de ses pays des immigrés kimbanguistes c’est-à-dire des immigrés confessant la foi chrétienne à travers celui que Christ a envoyé parmi eux, nous citons Simon Kimbangu.
Ces immigrés venus d’Afrique principalement de deux Congo et de l’Angola, bastions du Kimbanguisme, croient qu’ils n’ont pas seulement fait le déplacement à la recherche de l’Eldorado et justifient leur présence comme étant l’accomplissement d’une prophétie de Simon Kimbangu relayant la pensée du prophète Joël.
Faisant foi à cette prophétie, ces immigrés kimbanguistes se considèrent et/ou sont considérés comme des ambassadeurs du kimbanguisme dans les pays où ils ont élus domicile avec comme mission de témoigner sur Simon Kimbangu, une évangélisation qui croit enrichir le patrimoine européen, en particulier, et universel, en général, des donnés sur le Saint-esprit. D’ou la question : Une Europe kimbanguiste est-elle possible ?

Une justification biblique

D’emblée, disons que l’impossible ne se vérifie que là où la main de Dieu n’agit pas.
Car la Bible nous dit que rien n’est impossible à Dieu (Luc 18,27). Or, Avec le kimbanguisme, nous sommes en présence d’une discontinuité dans la continuité de la révélation de Dieu, discontinuité traduisant une phase où l’humanité est appelée à connaître la vérité dans sa plénitude.

En effet, Le Kimbanguisme est un courant développé au sein du Christianisme depuis 1921. Son Eminence Diangienda, premier Chef Spirituel de l'Eglise Kimbanguiste, le définit comme étant "le Christianisme résultant des actions et enseignements de Simon Kimbangu"(1).

L'expérience aidant, et cela va de soi, cette définition ne sonne pas de la même façon une fois pris en rapport, par exemple, avec le Luthéranisme ou le calvinisme.
En effet, à propos de Simon Kimbangu, l'enseignement catéchétique kimbanguiste donne une présentation qui rejoint l'acception à laquelle nous faisons allusion
(2).
Voici comment Simon Kimbangu est présenté dans les premières questions et réponses :

1. Question : Qui est Papa Simon Kimbangu ?
Réponse : Papa Simon Kimbangu est l’Envoyé de notre Seigneur Jésus-Christ.

2. Question : Comment savons-nous que Papa Simon Kimbangu est l’envoyé de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Réponse : Notre Seigneur Jésus-Christ, lui-même, nous a promis de demander à son Père pour qu’il nous envoie un autre Consolateur qui fera plus que Lui.
(Jean 14, 12-18 : " En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi Les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je M’en vais au Père ; Et tout ce que vous demanderez en mon nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Si vous Demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il Demeure Eternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; Mais Vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera avec Vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous ".

3. Question : Quelles sont les œuvres que papa
Simon Kimbangu a réalisées ?

Réponse : Papa Simon Kimbangu a ressuscité
des morts, rendu la vue aux aveugles, fait marcher les paralytiques, fait parler les muets ; il a tout réalisé conformément à la promesse du Seigneur (Matthieu 8, 1-10).

4. Question : Depuis quand existe-t-il ?
Réponse : Il existe depuis l’éternité.
(Jean 1, 1-2 : “Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu).

Une explication de cette acception nous est donnée par Son Eminence Diangienda Kuntima quand il illustre l'économie de Dieu trouvant que son investissement dans l'histoire du salut s'est fait à la manière d'une maison qu'on bâtit : Dieu le Père, conçoit-il, a posé la fondation; Dieu le Fils a élevé les murs et c'est au tour du Saint-Esprit d'achever la maison en posant la toiture et s'occuper des travaux de finissage(3).
Pour lui, cette conception économique de la Trinité est une exigence de l'immanence trinitaire de Dieu.

Car il ne considère pas seulement la chute de l'homme comme arrière-fond à l'histoire du salut mais aussi la chute des anges (4).
Ainsi donc le Kimbanguisme se conçoit comme une rencontre où Dieu s'offre une fois de plus à l'humanité en assumant la condition humaine noire; une façon de plus de "se cacher dans sa révélation" pour rappeler l'humanité à sa fidélité. Ce qui situe son contexte dans un cadre où s'enregistre une perversité de l'homme dans son rapport avec Dieu. Nous pouvons nous en rendre compte si nous scrutons l'image que notre monde teinté de modernisme affiche où l'influence de la religion, et partant de l'Eglise, est sérieusement réduite (sécularisation) et où au nom du progrès de l'homme, la nature de l'humanité a été souvent déformée (théories faisant remonter ses origines au singe, pratiques dégradantes comme la traite négrière, la colonisation, l'extermination des races, les guerres, le déracinement des populations, la ségrégation raciale, etc. Ainsi pour confondre les forts, Dieu prend le parti des opprimés et se constitue un noyau parmi les écrasés pour manifester sa puissance et assurer la libération à tous selon la logique trouvant qu'en libérant l'opprimé, on libère aussi l'oppresseur.

L'histoire du Kimbanguisme commence le 06 avril 1921.
A cette date, la population de N'kamba et environs a vécu un acte de puissance divine : Dieu, en Kimbangu, a guéri une femme agonisante répondant au nom de N'kiantondo. Cette nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Depuis, des foules ne cessèrent d'affluer à N'kamba : les uns pour bénéficier d'une guérison et les autres pour "faire le Saint Thomas".Ainsi Simon Kimbangu a guéri des malades, fait marcher des paralytiques, donné la vue aux aveugles, fait entendre les sourds et a ressuscité des morts. Il est à noter que tout au long de son ministère, Simon Kimbangu ne s'est lassé de prêcher l'Evangile et s'est toujours déclaré être l'envoyé de Jésus-Christ.

Ce Ministère de Kimbangu qui a pu s'attirer le capital affectif des indigènes (car quel est ce noir, à cet époque et vivant dans les environs, qui pouvait se permettre de laisser passer outre les bruits dont N'kamba faisait écho) sera mal perçu par :

1º les missionnaires qui voyaient leurs chapelles se vider.
2º Les commerçants qui ne pouvaient plus faire de bonnes recettes car la plupart de gens est allé à N'kamba.
3º L'administration coloniale qui craignait une subversion politique. Car Simon Kimbangu a déclaré :
"le noir deviendra Blanc et le blanc, noir"(5). A ses proches, il signifia que ce langage énigmatique voulait simplement dire qu'un jour viendra où les noirs auront à être des maîtres dans leurs pays respectifs et édicteront des lois que des blancs obéiront aussi (6).

Comme dans la logique de la colonisation, une prise de conscience de l'infériorité imposée aux colonisés n'était pas permise tout comme aussi toute forme d'affront à son système, cette triade coloniale accusera Kimbangu de tout et de rien. Une mission d'enquête sera dépêchée à N'kamba en mai 1921 dirigée par Léon Morel, administrateur territorial de Thysville/ Mbanza-ngungu. Morel revient à N'kamba, pour la deuxième fois, le 06 juin 1921 dans l'intention d'arrêter Kimbangu. Cette mission se soldera par un échec car, Simon Kimbangu parviendra à s'enfuir et séjournera à Mbanza-Nsanda d'où il coordonnera les activités pour le temps restant de son ministère public. Après que Morel eut fait son rapport sur l'échec qui a résulté de sa mission, l'administration coloniale prit un train de mesures radicales pour faire face au kimbanguisme. Des actions de police furent entreprises et de nombreuses arrestations de kimbanguistes eurent lieu pratiquement sur l'ensemble du Bas-Congo.

Après cinq mois d'intenses activités, le ministère public de Simon Kimbangu s'acheva le 12 septembre 1921. A cette date, Simon Kimbangu et tous ceux qui lui étaient restés attachés, se rendirent à N'kamba pour que l'administrateur territorial Snoeck procède à leur arrestation. Ils furent, de ce fait, acheminés à Thysville/Mbanza-ngungu pour le jugement où des condamnations variant de la peine de mort à des détentions de plus ou moins longues durées furent prononcées à leur compte. Simon Kimbangu, lui-même, fut condamné à mort mais sa peine fut commuée en détention perpétuelle par le roi des Belges Albert 1er. Il purgea sa peine pendant 30 ans en prison à Lubumbashi où il mourut le 12 octobre 1951. D'autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d'origine. Il est à souligner que les arrestations ne se limitèrent pas à la date du 12 septembre. On estime à 37.000 le nombre de familles déportées soit 150.000 personnes reléguées dans différents camps de concentrations notamment Lowa, Belingo.

Le sang des martyrs étant la semence de l'Eglise, le kimbanguisme ne s'estompa pas à ce niveau. Il continua, par contre, à évoluer dans la clandestinité.
Entre-temps, se faisait sentir la nécessité d'une institutionnalisation du mouvement étant donné que la plupart ceux qui s'étaient déclarés disciples de Kimbangu vivaient dans un état d’excommunions dans les confessions où ils appartenaient. Cette institutionnalisation se justifiait aussi dans la mesure où, devant la diversité de tendances qui se réclamaient de Simon Kimbangu, un besoin d'unification et de clarification se présentait.

Son Eminence Diangienda Kuntima, fils cadet de Simon Kimbangu s'y pencha deux ans après la mort de son père. Ceci amena, plu tard, le mouvement à se transformer en une Eglise dont la reconnaissance officielle intervint quand le gouvernement colonial belge est revenu à ses mesures d'abrogation du kimbanguisme prises en 1937, soit le 24 décembre 1959.
Par ce fait, le gouvernement coloniale belge reconnut le culte kimbanguiste (7). Un an auparavant, les kimbanguistes du Congo/Brazzaville où l'autorité coloniale avait tôt assoupli la répression, pouvaient déjà inaugurer le premier temple kimbanguiste. Mais, il faut attendre 1974 pour que le gouvernement colonial portugais fasse le même geste à l'égard des kimbanguistes en Angola.
Le kimbanguisme, véhiculé désormais par l'Eglise kimbanguiste, profita de cet assouplissement pour déployer ses virtualités. la mission n'étant seulement de sauver les âmes - bien que cela soit primordiale - mais l'Homme dans son intégralité, l'Eglise kimbanguiste s'intéressa aussi à concrétiser des projets permettant l'épanouissement de l'homme. Ainsi conçut-elle sa mission comme une évangélisation ayant comme corollaire le social (éducation, santé, etc.).
Aujourd'hui, l'Eglise kimbanguiste n'est pas seulement présente au Congo(pays d'origine) mais aussi dans d'autres pays d'Afrique et d'autres continents comme en Angola, au Congo/Brazzaville, en Zambie, au Centrafrique, au Burundi, en Afrique du Sud, en Namibie, au Nigeria, au Kenya, au Cameroun, au Gabon, au Sénégal, En Côte d’ivoire en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Espagne, en Finlande, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Irlande, en Italie, au Portugal, au Canada, au Brésil et aux Etats-Unis. Les statistiques estimaient en 1981 à plus de cinq millions, le nombre de kimbanguistes répartis à travers le monde. Il est à noter que l'Eglise kimbanguiste est, depuis 1969, membre du conseil oecuménique des Eglise.

Une justification prophétique

Outre la justification biblique qui nous garantie la possibilité car au centre de l’action kimbanguiste, nous trouvons Dieu ; il y a lieu de mentionner la projection universelle faite par Simon Kimbangu concernant son oeuvre. En effet, un an après sa mort, Simon Kimbangu est apparu à Lowa, soit le 29 juillet
1952 et exhorta ses disciples relégués dans cette partie septentrionale du Congo avec ces mots :

« Christ a remis entre mes mains les quatre coins du monde. Dans l’avenir :
- Il n’y aura qu’une seule Eglise
- Il n’y aura qu’une seule langue
- Il n’y aura qu’un seul Chef.

Donc, contrairement à la présentation simplifiée communément répandue du Kimbanguisme, faisant de lui une réponse reposant uniquement sur une inculturation de l’Evangile en Afrique, le kimbanguisme, à en croire cette prophétie, se veut une expression universelle et complète du dessein salvateur de la trinité. Ici l’adage biblique stipulant : « Là où trouve le cadavre, là aussi se rassembleront les vautours » (Luc 17,37), trouve son pesant d’or.

Une justification naturelle

L’Europe est, par nature, une terre d’implantation.
Pour témoin, nous prenons l’histoire qui, en matière d’investissement divine, rapporte le fait de Dieu s’être choisi un peuple (Israël) et d’avoir assumé les conditions humaines juive (pour ce qui est de la venue de son Fils) et noire (pour ce qui est de la venue du Saint-Esprit). L’histoire rapporte aussi des dispositions mettant l’homme en liaison avec le sacré dont, toutefois, le nombril n’a pas été enterré sur le sol européen. C’est le cas de l’Islam, du Bouddhisme, de l’hindouisme pour ne citer que ces grandes religions qui existent dans le monde. Par contre si Dieu ne s’est jamais adressé à l’humanité à travers un Européen, en revanche, Dieu a réservé à la terre européenne un pouvoir de fécondation. Pour preuve, ne sont-ils nombreux ceux qui n’hésitent pas à considérer le christianisme comme un « made in Europe » ? Tellement l’inculturation a été forte, l’on admet naïvement l’appropriation comme la propriété.

On pourrait rire, mais le destin en a voulu ainsi :
savez-vous que pour approcher l’Eglise kimbanguiste, les églises sœurs du Congo ont attendu « le geste de Genève » c’est-à-dire du Conseil oecuménique des Eglises pour marquer leur pas ? Juste un exemple pour montrer la fascination qu’exerce l’Europe.

Ainsi donc, la prédisposition à recevoir et la fascination sont des atouts de l’Europe symbolisant un feu vert pour l’implantation du Kimbanguisme.

Alors comment s'y prendre ?

La tendance serait de multiplier des théories c’est-à-dire d’abonder dans le sens d’une missiologie pour montrer ce qui peut-être fait. Ce qui n’est pas mauvais. Mais il y a une chose que nous ne pouvons pas oublier et qu’il faut toujours prendre en compte :
Depuis que le kimbanguisme existe, sa mission est commandée par lui-même Simon Kimbangu. Ainsi s’agissant de la conversion des Européens, nous trouvons qu’il s’agit d’une affaire dont la gestion est sous contrôle Simon Kimbangu lui-même. Car il y a deux principes qui entrent en choc : d’une part, le principe de Kimbangu soutenant que « le noir deviendra blanc et le blanc deviendra noir » donc prônant l’égalité des races et de l’autre, le principe européen prônant la supériorité de la race blanche. Du choc de ces principes jaillit la lumière qui entraîna et entraîne un nouvel ordre mondial où aucune pierre ne reste sur une autre sans être renversée (abolition de l’esclavagisme, émancipation des noirs aux USA, fin de la colonisation, fin de l’apartheid, la naturalisation des noirs en Europe, etc.).

Devant cet épreuve de forces dont l’objectif n’est pas l’assujettissement des uns mais bien la libération de tous vis-à-vis de l’assujettissement des forces du mal (car l’humanité, toutes les races confondues, doit revenir à Dieu), ce qui implique la victoire de l’humilité sur l’arrogance ; un profil des ambassadeurs du Kimbanguisme mérite d’être présenté.
Ce profil qui répond à la question de savoir : Qui doit travailler avec Simon Kimbangu, trouve sa réponse dans la plupart des demandes formulées à son Eminence Diangienda lors de ses périples pastoraux réalisés dans plusieurs coins du monde où tous, presque comme une seule voix, sollicitaient des « pasteurs spirituels». L’essence de la théologie kimbanguiste reconnaissant la qualité d’évangéliste à tout kimbanguiste, il s’avère que cette tâche n’incombe pas seulement aux pasteurs mais à tout kimbanguiste qui se laisse conduire par l’Esprit comme mentionné dans la requête.

Pour se faire une idée de cette mission, nous proposons quatre exemples qui nous montrent comment servir à côté de Simon Kimbangu.

1. Le 06 juin 1921, N’kamba est envahi par des militaires conduits par l’administrateur territorial de Thysville/Mbanza-ngungu, Monsieur Léon Morel, dans une tentative d’arrestation de Simon Kimbangu et de mettre fin à son oeuvre. Sachant ce qui allait arriver, Simon Kimbangu avertit la foule présente à N’kamba et interdit toute forme de réplique aux supplices qu’ils auront à endurer. Sur ce, il demanda à ceux qui n’allaient pas résister de se retirer.

Bien que l’opération se solda en un échec car ils ne purent arrêter Simon Kimbangu qui continua sa mission dans les contrées environnantes de N’kamba pour ne se rendre aux autorités que le 12 septembre 1921, on enregistra toutefois la mort d’un enfant nommé Kitangulu suite à la désobéissance d’un papa qui, ayant perdu tout contrôle à cause des servisses, blessa un soldat en lui jetant des pierres. En revanche, les autres soldats dont les armes ne détonnaient pas, purent décharger sur la foule jusqu’à atteindre l’enfant précité.

2. Le 04 janvier 1959, les couleurs de l’indépendance sont annoncées au Congo. Les Congolais, de l’époque, ont vu des colons prendre toutes les directions pour se sauver sans comprendre ce qui provoquer leur émoi.
Dans la confusion, il y en a des congolais qui profitèrent pour piller des magasins. Quand l’accalmie est venue, les kimbanguistes furent pointés comme fauteurs de ces troubles.

Confiant aux personnes qu’il conduisait, Son Eminence Diangienda Kuntima battit la poitrine et prit le risque de donner sa vie en acceptant qu’on lui coupe la tête si un seul kimbanguiste se retrouvait parmi les détenus. Comme il fallait s’y attendre, aucun kimbanguiste ne s’y retrouva. Ce qui améliora l’image des kimbanguistes. Entre-temps, les soldats de l’Armaguedon ont fait leur affaire.

3. Le 22 septembre 1991, un certain dimanche, Son Eminence Diangienda Kuntima en homme clairvoyant, sachant que la situation du 04 janvier allait se reproduire, exhorta les kimbanguistes en ces termes :
« les gens me taxent de voleur mais sachez-le, d’ici peu, vous connaîtrez les vrais voleurs... ». Dit et fait : le jour suivant, donc le lundi 23 septembre 1991, Kinshasa est réveillé au son des pillages. Les expatriés se sentent visés et prennent toutes les directions pour se sauver. Entre-temps les Kinois profitent de la situation pour en faire leur affaire.
On assista à des «supermans» Kinois qui, seuls, transportaient des pièces et engins à dimensions inimaginables et d’autres, en un temps record, pouvaient laisser en pièces un véhicule.

Seulement, au moment où le 04 janvier 1959, Son Eminence Diangienda Kuntima pouvait s’enorgueillir des kimbanguistes, cette fois-ci, il vit des kimbanguistes défiler devant son Père transportant chacun son butin, Ce qui l’attrista.

4. Nous sommes le 04 août 2006 au Portugal. Un catéchiste kimbanguiste vivant avec ses proches (une belle-sœur et ses fils) venus d’Allemagne pour partager la joie suscitée par la venue d’un nouveau-né au sein de sa famille, se propose d’offrir une promenade à ses hôtes dans un centre commercial de la place nommé « Colombo ». Promenade terminée, au moment de retourner, une distraction fit qu’ils perdirent le contrôle de l’un des enfants venus d’Allemagne qui, soudainement, fut ramassé par une voiture et projeté à 10 mètres. Devant la panique, ils appelèrent l’ambulance qui arriva et l’enfant fut transporté à l’hôpital où les médecins ne purent que constater le décès. Ayant passé le certificat, ils demandèrent à notre catéchiste d’amener l’enfant à la salle mortuaire. Mais celui-ci, investit par l’Esprit, sollicita quelques instants avant d’exécuter leur demande et prit l’enfant entre ses mains pour supplier son Dieu.
C’est ainsi qu’il invoqua papa Simon Kimbangu Kiangani à qui il adressa ces paroles : « Papa Simon Kimbangu Kiangani, unfudila muana (Papa Simon Kimbangu Kiangani ressuscite l’enfant)». La première fois, l’enfant ne réagit pas. La deuxième, mêmement. Quand il invoqua pour la troisième fois, l’enfant qui était entre ses mains bondit et se mit à jouer comme si rien ne lui était arrivé à la grande stupéfaction des tous surtout des médecins qui voulurent savoir ce qu’il a pu faire pour ranimer l’enfant. C’est humblement que notre catéchiste a répondu : « j’ai appelé mon Dieu ».
Après tout ce qui s’était passé, il appela papa Simon Kimbangu Kiangani pour le remercier. Celui-ci lui répondra qu’il était là et avait tout accompagné.

Ceci étant, c’est sur un « no comment » sur ces exemples que nous terminons dans l’espoir que, comme disent les portugais, « para un bon entendedor, meia palavra basta » ; ce qui se traduit en français par « à bon entendeur, salut » !


KALEMBA MANZO Constantino
Théologien
Lisbonne, Portugal,
octobre 2006

(1) Diangienda K., Histoire du kimbanguisme, Kinshasa, 1984, Ed. Kimbanguistes,p.11.
(2) Dialungana K., Biuvu ye nvutu, N'kamba, Ed. Impriki, 1970, p.
(3) Cfr. Déclarations de Diangienda Kuntima, Chef Spirituel de l'Eglise Kimbanguiste lors des soirées spirituelles organisées à l'intention des responsables kimbanguistes du 14 août 1989 au 20 janvier 1990 à Kinshasa/Congo.
4) Idem.
(5) Bena Nsilu, Simon Kimbangu libère et réhabilite la race noire, Kinshasa, Ed. Kimbanguistes, 1981, p.14.
(6) Ibidem.
(7) La dénomination adoptée était : "Dibundu dia Yisu mu nza kua Ntumu'andi Simon Kimbangu", que l'on traduit par l'Eglise de Jésus-Christ sur la terre par le prophète Simon Kimbangu et plus tard en 1989 "Eglise de Jésus-Christ sur la terre par son Envoyé spécial Simon Kimbangu”.
 
 
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