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LEVE–TOI ET MARCHE !
Article de Gisèle Hélène BOUKOU

Introduction

Pendant son court ministère en 1921, nous savons que papa Simon KIMBANGU avait accompli une série de miracles spectaculaires, en bénissant et en guérissant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est alors qu’il avait ressuscité des morts, qu’il avait fait marcher des paralytiques, qu’il avait rendu la vue aux aveugles et la parole aux muets. C’était la phase capitale qui avait marqué et confirmé sa puissance de manière palpable.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le cycle de ses miracles n’a pas pris fin parce que ceux-ci sont devenus multiformes et ont été enveloppés de signes moins visuels. Le texte que vous allez lire tantôt ne correspondra certes pas à la conformité du contexte habituel de nos publications sur les différents thèmes abordés du kimbanguisme, mais nous avons souhaité démontrer ici que le fluide de la diversité des miracles de Papa Simon KIMBANGU continue à se déverser les êtres.

Avec une intention toute particulière, nous vous interpellons tous de manière générale, pour vous faire comprendre qu’un changement de regard vis-à-vis des personnes en situation de handicap, qu’il soit physique ou mental, éradiquera les idées préconçues à leur sujet. Elles se battent tous les jours avec détermination, pour pouvoir s’extirper de leurs lots de misères et pour parvenir à s’intégrer socialement. D’où croyez-vous qu’elles puisent leur extraordinaire volonté, leur force de caractère, le regain de courage et d’énergie qui les anime?
C’est de Dieu qu’elles reçoivent la sève du sursaut de leur survie. C’est Dieu qui les aide à sortir du silence, du sommeil d’abandon.
C’est Dieu qui répand sa miséricorde sur elles, qui leur insuffle cette combativité qui leur permet d’atteindre ce qui leur a toujours paru inaccessible. Malheureusement, nombreuses parmi elles ne le vivent pas comme tel, ne le ressentent pas en leur fort intérieur; elles n’en ont pas conscience car elles ne croient plus en rien, ou alors, c’est parce qu’elles n’ont jamais cru en une quelconque présence divine.
Voilà pourquoi cette interpellation leur est également adressée.

Soyez persuadés que de nos jours, Papa Simon KIMBANGU qui est DIEU, continue à multiplier ses bienfaits, qui ne guérissent pas forcément de manière physique, mais qui sauvent moralement. Comme il le disait en 1921, il le répète encore inlassablement aujourd’hui, sous d’autres aspects : « Lève-toi et marche ! ».

Pour les personnes en situation de handicap, ce leitmotiv est la guérison de l’esprit par lequel elles parviendront à vaincre ou à faire tomber les tabous pour améliorer leur quotidien.

Lettre ouverte...

A toi qui est né handicapé physique ou mental
A toi qui est devenu handicapé par de sinistres circonstances de la vie.

Rien n’est fortuit sur terre, et il n’y naît personne qui ne soit appelé à souffrir. Selon le lot de chacun, la roue du destin tourne, bien emboîtée et judicieusement entraînée dans son engrenage, tandis que parfois, des obstacles inattendus se glissent dans le mécanisme et dévient indéniablement le cours de toute une existence. Les étapes sont gravies différemment pour chaque être humain. Certains se rient des embûches et parviennent au sommet d’un seul élan, tandis que d’autres sont triturés et pétris par les épreuves jusqu’à ce qu’il n’en reste que la moelle et les os. Mais dès lors que l’on se sait parmi les mal nantis, les mal lotis, il faut se camper bien solidement sur les marches du courage et de la détermination parce qu’il devient impératif de contourner l’esprit défaitiste qui annihile tout élan de combativité, de claquer la porte aux colères du destin avec une volonté plus armée.

Handicapé… handicapé… handicapé ! Mot effarant qui bascule dans l’inéluctable au moment où l’on s’y attend le moins. Et quand il vous tient, c’est la traversée d’un désert hostile, de grandes épreuves, d’une solitude sans fond où les mots de consolation sonnent creux. Les projets à long terme volent en éclat et peu à peu, on devient un autre homme, une autre femme. La fragilité de l’existence se fait ressentir avec acuité. Douleur physique, douleur morale vont de paire en un mariage sinistre. Et l’on glisse, glisse, glisse dans un nouvel inconnu où l’on se voit sérieusement confronté à un dilemme ; tout est quasiment à refaire car, prostré dans une absence totale, on émerge très péniblement des rêves nébuleux qui offre un choix pesant : l’acceptation de l’état diminué ou le renoncement dans l’oubli. Deux alternatives vitales que l’esprit torturé mettra sans nul doute longtemps à dissocier. Mais dans ce sombre chaos, l’important est d’enregistrer en soi que rien, plus rien ne sera comme avant et que dorénavant, il faudra se battre pour redevenir cet être qui reconsidèrera les vraies valeurs de la vie dont le cordon n’est pas tranché pour autant.

Patrick SEGAL, un ancien kinésithérapeute a brutalement sombré, il y a quelques années, dans le monde du handicap, des suites d’un malencontreux accident. Paraplégique, et par la seule volonté de fer qui l’a animé tout entier, il est devenu cameraman reporter et il a sillonné le monde en tant que tel. Il est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage intitulé : « L’Homme qui marchait dans sa tête ». Il s’est dégagé de ses écrits, cette profonde réflexion : « Un homme nouveau ne peut naître en moi que si j’arrive à oublier mes jambes. Et je ne peux oublier mes jambes que si je prends les risques de la vie d’un homme ».

Propos nimbés d’un réalisme héroïque conduisant à l’analyse méditative. Passeport permettant de décoller du marasme noir, avec pour visa : LA VOLONTE ! La volonté déterminée et farouche de celui qui désire prendre un nouveau départ..

Le mythe dégradant autour de la personne en situation de handicap est à briser tout net ! Et pour cause : elle a pour s’exprimer la parole, l’écriture, les gestes, ainsi que les signes. Qu’il soit dit d’ailleurs qu’un membre atrophié, déformé ou paralysé n’entache pas l’intelligence d’un individu et cela s’est très largement concrétisé dans bien de domaines car des talents extraordinaires ont été découverts et mis en valeur à juste titre.

L’ heure de l’éveil des personnes en situation de handicap doit sonner. Elles se complaisent trop dans leur misère. Il faut réagir, se lancer à corps et à cris dans la vie sociale en réclamant des droits égalitaires.

Lève-toi et marche , quel que soit le degré de ta mobilité réduite et d’affliction ; que tu marches peu, moyennement ou pas du tout, il te reste l’esprit, la parole et les mains pour résolument pousser le rideau de l’indifférence et clamer tout haut : « JE SUIS LA ! »

Tu es seul, fondamentalement seul pour gagner ta bataille car c’est dans ta tête que tout va se dérouiller ; c’est en toi que tu vas être libéré de tes incertitudes, des démons de ton angoisse. Cesse de te morfondre dans ta souffrance et ta détresse. Entreprend vaillamment de vaincre l’insipidité de ton quotidien en t’entourant d’objectifs à atteindre, de saines activités ou de loisirs qui constitueront de puissants dérivatifs pour ton moral. Important, le moral ! Celui-ci peut devenir un effroyable cataclysme et tout détruire sur son passage en provoquant une chute vertigineuse dans la dépression, voire l’irréparable. Le moral, on en prend soin comme un jardin bien entretenu ; il doit constamment être au beau fixe et baigner dans un perpétuel optimisme.

Marcher, pour toi, c’est te bâtir une fondation dans la société, c’est revendiquer tes droits, c’est militer pour ta liberté, pour ton autonomie. Et ne te crois pas en reste, seuls les degrés d’ascension diffèrent. Toi, personne à mobilité réduite, exploite à bon escient le taux de potentialité qui lanterne en toi.

Te lever, c’est manifester autour de toi, ta soif de vaincre avec rage une monotonie dépravante. Impose-toi et brise toutes ces barrières de préjugés, éteins ces regards de compassion et efface ces sourires de commisération. Tu es TOI, avec la détermination de franchir la ligne d’arrivée après avoir tristement roulé ton infortune.

Lève-toi ! Lève-toi ! Les fleurs de la vie se cueillent par brassées et elles ne sont pas exclusivement destinées à une classe privilégiée d’êtres humains, elles sont pour toi aussi. Avec ton handicap, lève-toi et marche pour les cueillir !


Hélène Gisèle BOUKOU
Preski(1) - Paroisse de Rennes
Rennes, France, Juillet 2007
(1) Preski : Presse Kimbanguiste

 
 
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