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Analyses, Récits, Poèmes, ...
L’ ABOLITION D’UNE CLANDESTINITE
De la période noire de la répression à
nos jours, le couloir de l’histoire kimbanguiste a résonné
de tous les échos. Nos pensées, avant de remonter
le temps, s’accorderont auparavant, un examen rétrospectif
de l’évolution de notre Eglise qui, aujourd’hui,
s’identifie et s’impose en un sculptural monument
indestructible dans sa religiosité.
Le murmure envoûtant des cantiques psalmodiés par
le chœur des opprimés qui partaient vers l’inconnu,
perçaient la densité de la nuit et résonnaient
chargés d’amertume. Les ondes hostiles poursuivirent
leur acharnement. Mais, affranchis du péché par
leur servitude, ils s’avancèrent vers un but glorieux,
vers Celui qui les aimait tant. : SIMON KIMBANGU, le plus tendre
des pères. Et lorsque fut entériné enfin
la conclusion de la paix libératrice, elle n’effaça
pas pour autant, le martyr de tous ceux qui, par le sacrifice
de leur sang périrent en relégation. L’Eglise
kimbanguiste n’oubliera jamais les déportés
et elle honorera toujours leur mémoire.
Dieu souffla sur le courant colonial néfaste , et les
horribles exactions cessèrent. Le processus de libération
fut entamé, les accords définitifs furent signés
et le décret proclamant l’indépendance de
l’Eglise Kimbanguiste fut officiellement déclaré
et validé, le 24 Décembre 1959. Cette date mettait
ainsi fin à la longue et douloureuse clandestinité
kimbanguiste. La liberté chèrement acquise déployait
par étapes le commencement d’une panoplie d’actions
et œuvres qui tendaient à marquer désormais
l’identité propre de l’Eglise kimbanguiste.
Depuis la clandestinité jusqu’à la présente
époque, le chemin parcouru est très mémorable.
Considérons la vie, le message et le martyre de Papa
SIMON KIMBANGU, ainsi que des déportés, comme
un héritage engendré par la foi, la foi d’origine
divine qui constitue notre inépuisable richesse. Ne sommes-nous
pas fiers et heureux du parcours longé et de l’extraordinaire
propulsion de l’Eglise dans une dimension plus agrandie
? Nous avons prouvé depuis, que l’histoire humaine
ne se borne pas simplement à un constat et une condamnation
définitive décrétés sans espoir.
Aussi, dirons-nous que croire en Papa SIMON KIMBANGU par sa
parole, nous apportera la paix. Faisons-lui confiance puisqu’il
a d’abord libéré l’Eglise de la servitude
avant de devenir, par la suite, le PERE DE L’INDEPENDANCE.
Nous ne tâtonnerons plus car avec la sérénité
forgée par la croyance, nous irons à la rencontre
d’un avenir connu, cet avenir, c’est celui que PAPA
SIMON KIMBANGU réserve à tous ceux qui l’aiment
; et ce n’est pas la puissance de satan ni la folie des
hommes qui l’empêcheront de réaliser ses
promesses.
Pour parfaire ce qui complète et jette par avance une
grande lumière sur la personne et l’œuvre
du Seigneur, Papa DIANGIENDA KU NTIMA qui avait été
promu à la tête de l’Eglise quelques années
plus tard après son PERE, nous rappela avec justesse,
trente trois ans après la fin du joug que nos ancêtres
ADAM et EVE étaient restés prisonniers de leur
péché originel. Ce péché pour lequel
ils ne s’étaient jamais prosternés devant
le Créateur pour implorer le pardon divin. Esclaves de
leur omission ou de leur orgueil, ils s’endormirent pour
l’éternité. Pour réparer cet oubli,
Papa DIANGIENDA KU NTIMA initia le projet de la demande de pardon
pour nos patriarches Adam et Eve. Par cette détermination,
il conçut et osa ce que jamais personne n’avait
entrepris.
Mais avant d’avancer plus en avant, marquons un petit
temps d’arrêt pour prendre connaissance d’un
événement de référence et d’importance.
La grande ville de Ninive attisa le courroux de Dieu qui décida
de la détruire. Mais auparavant, il mandata le prophète
JONAS pour aller proclamer son jugement aux Ninivites les lois
divines ; il les informa de la destruction imminente de la ville.
« Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent
un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus
grands jusqu’aux plus petits. La chose parvint au roi
de Ninive ; il se leva de son trône, enleva son manteau,
se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre. Et
il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi
et de ses grands : Que les hommes et les bêtes, les bœufs
et les brebis, ne goûtent de rien, ne paissent point,
et ne boivent point d’eau ! Que les hommes et les bêtes
soient couverts de sacs qu’ils crient Dieu avec force,
et qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des
actes de violence dont leurs mains sont coupables ! »
(Jonas 3 : 5 – 8)
C’est pourquoi notamment, avant la grande cérémonie
de la demande de pardon, une longue sensibilisation et une profonde
préparation spirituelle très significative prirent
effet ; des préliminaires furent exigés de tous
les chrétiens : « laver le linge sale en famille
», se demander pardon les uns et les autres ainsi qu’à
notre prochain, entreprendre des sacrifices (jeûnes),
des veillées de prières. Cette première
étape fut respectée car nous avions conscience
que nous ne possédions pas une once de pouvoir pour effacer
les blessures que notre dureté, notre manque d’amour
et de charité infligent sans cesse à notre entourage.
Sous le haut patronage de son Eminence DIALUNGANA KIANGANI,
le 24 Décembre 1992, tous les chrétiens kimbanguistes
du monde et ceux des confessions religieuses qui avaient bien
voulu se joindre à nous ce jour là, portèrent
des sacs (toiles de jute), s’induisirent de cendres et
s’abîmèrent en supplications afin d’
implorer le Tout Puissant pour la rémission du péché
originel d’Adam et Eve. Ce port de sacs avait simultanément
revêtu une autre signification : celle de la complainte
et du désir ardent des fidèles chrétiens
de sauver leur âme de la perdition éternelle.
Comme toute innovation émanant des kimbanguistes, cette
action généra de la part de certains, de fortes
critiques acerbes ; ils la qualifièrent de lubie. Nous
n’en avions cure puisque de toute manière, Papa
SIMON KIMBANGU a toujours reçu, coup après coup,
les projectiles du mépris, de la haine et du rejet. Mais
toute cette hostilité ne l’avait pas détourné
de sa mission, car il était venu pour ouvrir un chemin
de paix et de joie pour ceux qui auraient foi en lui.
Depuis la fin de la clandestinité, nous avons été
acquittés, guéris, pour recevoir une nouvelle
vie par la grâce de Papa SIMON KIMBANGU. Soyons assurés
que tout ce que nous faisons ou tout ce qui nous arrive a un
sens. Ayons la sérénité, la joie et l’espérance.
Trouvons en lui un véritable consolateur.
Vivons réconciliés dans une sainte allégresse
; chantons et louons la bonté et la miséricorde
de Papa SIMON KIMBANGU, le SAINT ESPRIT !
Hélène
Gisèle
BOUKOUPreskiParoisse de Rennes
Rennes, France, 20 décembre
2007
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