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Documents,
Analyses, Récits, Poèmes, ...
Biographie de sa Grandeur KISOLOKELE
LUKELO Charles
Papa Charles Kisolokele Lukelo est né le 12 février
1914 à Nkamba. Il est le premier fils de Papa Simon Kimbangu
et de Maman Marie Muilu, d'où son nom de "Papa Nkulutu"
qui signifie littéralement "l'aîné"
en Kikongo (langue Bantou).
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Très
jeune, il assiste au ministère de son Père,
l'accompagnant dans tous ses déplacements Spirituels.
Papa Simon Kimbangu avant de partir en mission disait
à ses enfants : "Kisolokele, Kiangani, Diangienda,
restez ici, je dois m'occuper d' un problème",
mais l'aîné insistait pour l'accompagner
dans ses devoirs. Cette complicité et sa position
de frère aîné l’amène
à devenir le témoin oculaire au procès
de son père arrêté en 1921. Lors de
l’interrogatoire, la justice belge le questionne
sur les pouvoirs présumés de son père. |
Le Juge-président du Conseil de Guerre use du chantage
pour faire parler l’enfant alors âgé de 7
ans, lui promettant la libération de ses deux frères
et de sa mère, s’il affirmait que Simon Kimbangu
n’était qu’un usurpateur. On lui demande
ainsi : « Crois-tu qu’à ton âge tu
sais ce qu’est le miracle ? Et si oui, quels miracles
avais-tu vu être opérés par ton père
? Celui-ci répondit : « Monsieur le Président,
je sais parfaitement ce qu’il en est. Sous mes yeux, j’avais
vu mon père ressusciter des morts, redonner la vue aux
aveugles, faire marcher les paralytiques, rien qu’en disant
soyez guéri ou ressusciter au nom du Christ.
La Justice, pour punir Papa Simon Kimbangu d’avoir manipuler
son enfant et Papa Kisolokele pour avoir fait un faux témoignage,
le relègue dans le camp de Boma, région située
à des centaines de kilomètres de Nkamba. C’est
dans ce lieu sous haute surveillance qu’il fait ses études
primaires et secondaires. Les autorités belges prennent
le soin d’interdire au jeune garçon de ne jamais
parler de Simon Kimbangu avec les autres prisonniers du camp.
Elève studieux et impassible, Papa Kisolokele qui étudie
à la colonie scolaire de Boma, est recruté à
la fin de ses études pour travailler dans l’administration
où il monte vite en grade jusqu’à devenir
Administrateur territorial.
Heureux professionnellement, Papa Kisolokele ne l’est
pas en ménage. En effet, Il est marié et a trois
enfants. Le couple ne vit que quelques années de bonheur.
Son épouse sous l’emprise du pouvoir belge tente
de l’empoisonner. Il se sépare alors d’elle
et il se marie des années plus tard à Maman Pauline
Nsalulu à Nkamba avec qui il a 12 enfants.
En 1959, lorsque l’Eglise kimbanguiste est officiellement
légalisée, Papa Kisolokele rentre à Kinshasa
où vit son frère Papa Joseph Diangienda Kuntima.
En 1960, il est nommé Ministre du travail. Sa carrière
professionnelle atteint son zénith lorsqu’il est
nommé député. Infatigable, il prend ensuite
la direction de l’INPP (Institut National de Préparation
Professionnelle).
A partir de 1970, il démarre sa mission d’évangélisation
en Europe. Papa Kisolokele Lukelo se rend alors sur le vieux
continent où il élu domicile en Suisse. Avec l’aide
de son plus jeune frère, ils réussissent à
planter le drapeau kimbanguiste dans plusieurs pays d’Europe
à commencer par la Suisse, la Belgique, la France, l’Espagne
et plus tard dans les pays nordiques.
Alors qu’il affichait depuis de nombreuses années
une santé de fer, Papa kisolokele est interné
à de nombreuses reprises à l’hôpital
au début des années 1970. Les visites régulières
qu’il accordait aux fidèles kimbanguistes à
son domicile, prennent un rythme mesuré. Comme son père
avant lui, Papa Kisolokele connaissait sa date de mort.
Lors d’une hospitalisation à Bruxelles en 1992,
son infirmier traitant est curieux de savoir la raison pour
laquelle ce dernier regarde sans cesse l’horloge et lui
pose la question. Papa Kisolokele lui répond qu’il
regarde l’heure pour savoir combien de minutes, il lui
reste avant sa mort. Ces propos amuse son infirmier qui ne le
prend pas au sérieux.
Peu de temps avant sa « délivrance », il
tenu à adresser un dernier message aux fidèles
kimbanguistes : « Ma maladie est due au poids de vos péchés
que je porte depuis des années, mais à partir
de ce jour, je ne les porterai plus. Désormais, que chacun
de vous porte lui-même sa propre charge. »
Allongé sur son lit d’hôpital, Papa Kisolokele
respira intensément trois fois et décéda
le 17 mars 1992 à Bruxelles. Informé par cette
triste nouvelle, son frère Joseph Diangienda
dit : « C’est fini, une partie de moi-même
vient de me quitter.» Cette nouvelle plongea la communauté
kimbanguiste dans un immense chagrin, et aussitôt avertie,
elle se rendit se recueillir à Bruxelles. Une grande
veillée fut célébrée en l’honneur
du défunt.
Pour manifester sa compassion aux kimbanguistes, le Président
de la République du Congo (ex-Zaïre) Mobutu Sese
Seko mis à disposition un avion chargé de conduire
le corps de Papa Kisolokele dans son pays d’origine. Son
acheminement de l’aéroport au Centre d'Accueil
Kimbanguiste de Kasa-Vubu (Commune de la ville de Kinshasa)
fut digne d’un Chef d’Etat.
Il fut tout d’abord accueilli par la fanfare Kimbanguiste
(FAKI) et par de grandes personnalités du monde politique
et religieux, qui suivirent sa dépouille jusqu’au
Centre d’Accueil à Kasa-Vubu. Une escorte de police
fut dépêchée pour dégager la route
et assurer la sécurité.
A l’arrivée du corps, Papa Diangienda Kuntima fut
le premier à s’incliner sur la dépouille
de son frère. Une prière fut ensuite dite par
Maman Mikaël Lukwikilu Mandombe (Maman Mikala). La journée
fut ponctuée de chanson, puis le Chef Spirituel adressa
un message de réconfort à l’assemblée
venue en masse saluer une dernière fois celui que tous
appelaient et appellent toujours Dieu le père.
Résumé
12 février 1914 : naissance à Nkamba
1921 : relégation à Boma
1959 : retour à Kinshasa
1960 : entrée dans le gouvernement
1970 : début de la mission d’évangélisation
en Europe
17 mars 1992 : décès à Bruxelles
G.G. LUNKIESAPreskiParoisse de Laumière,
France
Diffusé sur kimbanguisme.net en février 2008
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