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TOUT KIMBANGUISTE DOIT RESPECTER SCRUPULEUSEMENT LE JOUR DU SEIGNEUR
Article de NGOMA Saturnin

Lorsque Papa DIANGIENDA KUNTIMA [1] disait que « Koloba na kosala eza makambo mibale »[2], il savait par expérience que l’homme a toujours du mal à suivre à la lettre les prescriptions de la loi ou de la morale. On aura beau user de tous les moyens possibles pour publier à grande échelle les articles de loi ou les principes moraux, le respect qui est leur est dû n’atteindra jamais le taux maximal de cent pour cent. Malgré que « nul n’est censé ignorer la loi » et que « nul n’est au-dessus de la loi », rien n’y fait parce que chacun n’en fait évidemment qu’à sa tête. Cependant, les croyants en général et les kimbanguistes en particulier sortent du lot et font bande à part, en s’efforçant d’appliquer chaque jour cette parole de l’Eternel : « … l’obéissance mieux vaut que les sacrifices, et la soumission vaut mieux que la graisse de béliers » [1 Samuel 5: 22].

« Le dimanche 4 janvier 1959, une réunion de l’A.BA.KO est interdite au dernier moment à Léopoldville. Elle se transforme en manifestation, que la police charge violemment. En quelques heures, une émeute embrase la ville, les policiers protégeant les quartiers européens. Pendant deux jours, les voitures sont incendiées, des centres sociaux et des missions saccagés, des boutiques portugaises pillées. Le calme revenu, on compte officiellement quarante-neuf morts et officieusement deux cents, tous africains. Quarante-neuf européens sont parmi les centaines de blessés. Les leaders de l’A.BA.KO sont arrêtés »[3].

A cette période cruciale de l’avènement des indépendances africaines annoncées par Papa Simon KIMBANGU dès 1921, le Kimbanguisme (mouvement religieux) et l’A.BA.KO (association politico-culturelle) étaient l’un et l’autre très bien implantés à Léopoldville et dans le Bas-Congo. Bien qu’il n’y ait rien eu en commun entre eux, on soupçonna à tort les kimbanguistes d’être de mèche avec les « Abakistes »[4]. Papa DIANGIENDA KUNTIMA mit au défi les autorités belges de ratisser les prisons de fond en comble et d’y retrouver, ne fut-ce qu' un seul kimbanguiste arrêté en flagrant délit. Mais aucune preuve contraire ne lui fut apportée. C’était la légendaire époque de « bolingo ya 56 »[5] où les kimbanguistes avaient en eux une véritable crainte de Dieu. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Pour répondre à cette question, nous avons essayé de focaliser notre vive attention sur le cas concret du respect scrupuleux, que doit avoir chaque kimbanguiste, pour le jour du Seigneur.

Que l’on soit chrétien ou pas, on est censé savoir que le principe du repos dominical relève de l’autorité d’en haut, c’est-à-dire du tout puissant. Il s’agit là d’un décret éternel, immuable et obligatoire pour tout être humain créé par lui à son image et à sa ressemblance. Ayant achevé son travail de création du monde et de l’homme entre le premier et le sixième jour, le bon Dieu s’accorda un repos bien mérité le septième jour qu’il sanctifia par la même occasion [Genèse 2: 2 à 3]. Adam, Eve, Noé, Abraham, Sarah, Isaac, Rébecca, Esaü, Jacob… se reposaient-ils réellement les dimanches ? La bible ne nous dit rien là-dessus. Il a donc fallu attendre que Moïse aille recevoir les dix commandements de Dieu, du haut de la montagne du Sinaï, pour que les choses s’éclaircissent davantage [Exode 20: 8 à 11 et Deutéronome 5: 1 à 15].

Dès leur sortie d’Egypte, les Israélites avaient entamé leur exode avec beaucoup d’euphorie, ce qui leur fit oublier pendant quelques temps toutes les souffrances endurées quatre siècles durant. Aussitôt étaient-ils dans le désert, loin de la face du Pharaon, que leur enthousiasme fondit comme du beurre au soleil et leurs pensées retournèrent en Egypte. Leur principal grief fut alimentaire. Moïse le transmit à l’Eternel qui promit de faire pleuvoir du pain. [Exode 16: 4]. Ce sera la fameuse manne que chacun devait recueillir, jour après jour, tous les matins sauf le sabbat. Car l’Eternel avait bien précisé que : « Pendant six jours vous en recueillerez; mais le septième jour c’est le sabbat, il n’y en aura pas… quelques uns du peuple sortirent pour en recueillir, mais ils n’en trouvèrent pas … et le peuple respecta le septième jour ».
[ Exode 16: 26 à 28].

Plus tard, un homme parmi les Israélites viola le sabbat en allant ramasser du bois. On l’amena précipitamment auprès de Moïse afin qu’il examine son cas. Devant le fait accompli, il apparut qu’il n’y avait pas de sanction adéquate prévue pour cette violation spécifique. Sur le champ, on exposa l’insolite situation à l’Eternel qui en édicta expressément une: la mort par lapidation hors du camp. [Nombres 15: 32 à 36]. Depuis, elle fit jurisprudence chaque fois que l’on violait consciemment le sabbat au sein de la communauté israélite. Comme le dit si bien le proverbe « mieux vaut prévenir que guérir », on prit l’habitude de rappeler constamment le caractère sacré du sabbat, jour de repos par excellence et de la sainte convocation du peuple de Dieu. Tout le monde s’en allait de son plein gré dans le temple pour prier, glorifier et louer l’Eternel. Ce qui correspond aujourd’hui aux cultes dominicaux qui ont lieu un peu partout dans les églises à travers le monde. C’est une vieille tradition qui ne date pas de la toute dernière saison.

A l’époque de Néhémie, bien avant la naissance de notre Seigneur Jésus Christ, il était strictement interdit aux enfants d’Israël d’acheter quoique ce soit le jour du sabbat. (Néhémie 10: 32]. A Jérusalem, vendeurs et acheteurs encombraient fréquemment les abords du temple. Néhémie fut très indigné par cet affairisme sabbatique. Etant donné que ni reproches, ni avertissements ne dissuadèrent les uns et les autres, il ordonna finalement de fermer dès la veille les portes des murailles entourant le temple. Ainsi donc, durant le sabbat, aucun vendeur ne pouvait y entrer pour proposer sa marchandise à ceux qui venaient glorifier avec joie l’Eternel des armées.

L’ecclésiaste avait bien raison de dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. En effet, cet esprit mercantile du dimanche que déplorait jadis Néhémie a tendance à ressurgir dans certaines paroisses kimbanguistes. Quelques fidèles, obsédés par l’appât du gain, viennent les dimanches à l’église avec des produits manufacturés qu’ils vendent espèces sonnantes ou à crédit, en plein culte (notamment pendant la partie sociale) ou plutôt à la fin de celle-ci. Les tenants de ce marché informel prétendent que faire crédit n’à rien avoir avec la vente en numéraire (espèces). Il s’agit là d’une contrevérité. En principe, en matière de vente, lorsqu’il y a accord sur la qualité essentielle de la chose et sur le prix à payer entre le vendeur et l’acheteur, on considère que la transaction est conclue. Si cela nécessite un contrat en bonne et due forme, alors à ce moment-là l’entente des deux parties est consignée sur papier puis paraphée. Dans le cas contraire, l’accord verbal suffit et la remise de l’objet de la transaction tient lieu d’acte de vente.

Que tout kimbanguiste sache, qu’il emprunte ou achète le dimanche « dans la maison de Dieu », cela équivaut à une violation flagrante des dix commandements de Dieu. [Jérémie 17: 21 à 22]. Sur cet aspect de la loi, le principe même de cette interdiction ne prête pas à confusion: aucun achat ni vente n’est autorisé. Il n’y a pas non plus d’exception sur les produits estampillés « E.J.C.S.K »[6], comportant ou pas l’effigie de la famille sainte [7] ou le logo vert et blanc utilisé dans la stratégie d’évangélisation de l’église. Il serait plutôt logique de créer un vrai label kimbanguiste de référence et des points de vente adaptés pour ce type de produits, afin de traiter une bonne fois le mal par la racine.

Un fait capital et inédit à signaler: l’église kimbanguiste est l’unique église au monde qui a inséré dans sa liturgie la lecture obligatoire du décalogue (dix commandements de Dieu) avant chaque prédication. Normalement, tout kimbanguiste sévère avec lui-même sait que le jour du Seigneur doit être respecté et nul n’est besoin qu’on le lui rappelle. Mais à cause de la mauvaise volonté de l’homme, l’église est fréquemment contrainte de lui rafraîchir la mémoire sur ses droits et ses devoirs, ses privilèges et ses obligations devant Dieu. On exhorte ainsi le kimbanguiste à lire et à observer le décalogue, l’objectif final étant de le conscientiser et de le responsabiliser vis-à-vis du péché.

Papa DIANGIENDA KUNTIMA a eu plusieurs fois l’opportunité de mettre les kimbanguistes en garde contre le péché concernant la sacralité du dimanche. Grand pédagogue, il savait trouver les mots justes pour faire passer le message. Dans son exhortation du 13 février 1987, il parla
du respect dû au jour du Seigneur en faisant une nette distinction entre la règle générale et les quelques possibles exceptions: «… Na mokolo mu’eyenga tokoki kosomba eloko te. Exception ezali. Yang’oyo: mokolo mua poso nionso tout ovuandi na yo. Okomona na 2 heures du matin, baye kobeta porte: …moninga na yo asi akufi… Na 2 heures du matin ya mokolo mua poso tokomi déjà na mokolo mu’eyenga. Tango wana okoki kosumba… puete okoki kotika ndeko na yo akende bolumbu te. Mais tokomonaka mawa: soki ndaku’a Nzambe esili topusani kuna na porte, batu babandi kosomba. E Satana mpe azalaka mayele, akotinda batu bakende kaka na porte wana, bango bakosombaka te. Kasi okende kutana ba tata, okende kutana ba mama, surtout ba mama ndumba… mawa. Biso tosombaka na mokolo mu’eyenga te, ezali mobeko na biso. Tokotala bato mosusu te… Kasi lelo ezali mokolo mu’eyenga, lobi ozalaki au lieu okende kosomba mfumbua na yo, lobi kaka na mokolo mu’eyenga. Wana nde obebisi. Ah ! Nazalaki na posa ya coca, nakende kosumba mokolo mu’eyenga: te. Ezali mobeko… Bato mosusu bakoteya bino wana ezali mobeko kaka ba Papa bato basali yango, kende kosomba na yo yakobombama… Soki mpe moyen ezali, ozui mua tango na yo esika na yo moko, okoki pe komela kasi kolangua te. Yo mpe motambolisi mutu ozali koloba boye ». [8].

Dans ce message de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, il y a un petit détail important à ne pas passer sous silence: la durée de la journée du dimanche. Comme n’importe jour de la semaine, il ne dépasse pas 24 heures. Les 12 ou 24 coups de minuit font office de frontière temporelle entre le samedi et le dimanche. Et celui-ci dure jusqu’à minuit prochain. Désormais, que plus personne ne s’y trompe. Nécessité fait loi et c’est justement dans cet esprit-là que notre vénéré Père donne l’autorisation d’acheter le dimanche, lorsqu’on se trouve confronté à une situation exceptionnelle. Illustration avec deux cas concrets cités par Papa DIANGIENDA KUNTIMA lui-même.

Premier cas. « Tovuandi na ndako 19h, 20h, 22h, 23h, ekomi 0h. Omona bapaya bayeli yo. Bapaya wana balongue par exemple na Burundi ou bien n’Angola, ou bien esika mosusu. Ou bien bato oyo otielaka motema bayeli yo. Kuna na ndako na yo eloko moko ezali te. Bato wana mingi: banda tolonguaki kuna nanu tole te. Na minuit, zando okomona yango lisusu wapi ! ...Ya solo ezali lisumu ata muke te, soki lobi na tongo nazui mua eloko nake kosombela bato wana eloko ya kolia... Eza lisumu te » [9]. Deuxième cas. ...Tata boye akufi mokolo mu’eyenga na tongo. Ye azali na dragili te. Yo oza na boutique. Sika sik’awa tata oyo akufeli mutu: pap’é tala nanu kuna na ndako na ngai ebembe, nazali na eloko ya ko couvrir ye te. Oza na ba dragili na kati na ndako na yo: okotekela ye to okotekela ye te ? Okotekela. Même soki okozua mbongo te, pardon ! Yakofuta ngai lobi » [10].

Ces nécessités absolues ne peuvent prévaloir que s’il y a une extrême urgence avérée. Qu’on ne profite donc pas de cette fenêtre ouverte sur certaines éventualités pour se permettre de satisfaire à tort nos caprices et convoitises. La notion de nécessité n’est pas du tout une nouveauté. Cette brèche par laquelle Papa DIANGIENDA KUNTIMA nous permet de passer, en de très rares circonstances, avait déjà été ouverte par le Seigneur Jésus Christ. Matthieu nous en donne sa version des faits: « Il… se rendit dans leur synagogue. Il s’y trouva un homme qui avait la main sèche. On demanda à Jésus: est-il permis de faire une guérison le jour du sabbat ? C’était afin de l’accuser. Il leur répondit: lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pas pour l’en retirer ?… Alors, il dit à l’homme: étends ta main. Il l’étendit et elle redevint saine comme l’autre ».
(Matthieu 12: 9 à 13).

Le 10 février 1991, en présence de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, une mama kimbanguiste nommée Mayimona livra à l’assemblée des fidèles un témoignage poignant sur ce qu’elle avait vu en songe; après avoir désacralisé le jour du Seigneur en allant vendre au marché des plats à emporter. Les faits réels et authentiques eurent lieu une semaine plus tôt. En voici le résumé.
Dimanche 03 février 1991. Kimbanguiste dans l’âme, âgée d’une trentaine d’années, mama Mayimona exerçait comme traiteur détaillant dans un marché de Kinshasa. Contrairement à son habitude, elle n’avait pu se rendre ce jour-là au culte dominical parce que les plats préparés la veille devaient impérativement être vendus, au risque de subir une perte déficitaire pour l’avenir de son petit commerce. A midi pile, elle était déjà installée dans son échoppe quand un homme muni d’un cabas s’y présenta. A près l’avoir salué, il exprima son étonnement de la croiser là un dimanche puis commanda ensuite un plat de haricots, de pondu [11] et une grosse boule de foufou [12]. Le tout pour une somme de 9.000 zaïres [13]. Au moment des faits, le prix du plat se situait entre 300 et 500 zaïres. Curieusement, l’étrange client sortit de son cabas trois petites assiettes en plastique et exigea qu’on y mette séparément chacun des aliments commandés. Chose impossible. Parce qu’elles étaient trop petites pour pouvoir contenir autant de nourriture. Mama Mayimona proposa de le servir dans des récipients plus grands, mais il refusa net avant d’ajouter que « depuis que le monde existe, c’est toujours dans ces assiettes qu’on me sert à manger ».

Embarrassée et effrayée, ne sachant pas quoi faire, elle voulut se débarrasser de ce client du dimanche trop exigeant, en annulant la commande et en lui rendant son argent. Mais en guise de réponse, il lui fit simplement cette réflexion: « C’est pourtant dimanche et tu es quand même venue vendre, moi également je suis venu en ce jour acheter à manger. Je ne peux donc reprendre cet argent, donne moi plutôt de la nourriture ». Pendant que la pauvre femme tentait l’impossible pour le servir dans ses petites assiettes en plastique, il disparut sans crier gare en abandonnant sur place les plats et l’argent. Quant aux assiettes, elles disparurent également. En fin de journée, madame le traiteur détaillant rentra chez elle, l’esprit hanté par le souvenir de ce mystérieux client du dimanche. Au milieu de la nuit, alors qu’elle dormait à poings fermés, un songe vint troubler son sommeil.

« Il y avait non loin du domicile de mama Mayimona un mort autour duquel on pleurait et se lamentait. Voulant connaître son identité, elle s’approcha de l’endroit où gisait ce corps inanimé. Tous ceux qui s’y trouvaient étaient habillés en vert et blanc [14]. Et, à sa grande surprise, la défunte n’était autre qu’elle-même. C’était un drôle de phénomène en deux dimensions. En effet, lorsqu’elle baissait les yeux, elle se voyait couchée et sans vie; mais dès qu’elle les relevait son corps debout et tremblant la ramenait à la réalité. Pourtant, « on m’avoua sur place que je n’étais plus de ce monde, ce que je récusais avec force: comment peut-on dire que je suis morte alors que je suis bien là, le regard alerte et la parole bien articulée ? ». Une vieille femme s’approcha d’elle et lui fit comprendre qu’elle était spirituellement déjà morte; que le corps inerte allongé juste à ses côtés en témoignait.
Par la suite, trois jeunes garçons, maniant des fouets et transportant en bandoulière des besaces bourrés de cailloux, la frappèrent puis la lapidèrent. Ils s’acharnèrent sur elle à trois reprises: trois fois sur terre et trois fois dans les cieux. A la fin, l’exigeant client du dimanche lui apparut de nouveau ; cette seconde fois, il avait un air tout à fait rassurant. Il exhiba devant elle sa main droite (chacun de ses cinq doigts avait une couleur différente) et lui dit: « … C’est moi qui ai demandé à mes enfants de te frapper. Puisqu’ils l’ont déjà fait, je t’accorde mon pardon. Si je te frappe moi-même de cette main-là, ton corps et ton esprit mourront sur le champ… Bref ! Je te pardonne ». C’est sur ces mots que mama Mayimona s’était réveillée en sursaut de son lit conjugal. »

Le pasteur kimbanguiste à qui elle s’était adressée pour confesser son péché et recevoir le réconfort spirituel (prière et conseils) avait pu identifier les quatre principaux personnages qui étaient intervenus dans ce songe. Selon lui, il n’y avait pas l’ombre d’un doute: il s’agissait bien de Papa Simon KIMBANGU et de ses trois enfants, c’est-à-dire Papa KISOLOKELE, Papa DIALUNGANA et Papa DIANGIENDA.

Prenant à son tour la parole, le chef spirituel [15] aborda une fois de plus ce fameux thème du respect du dimanche en ces termes: « Mama andimaki alanda Tata Simon KIMBANGU… Mokolo mu’eyenga mopesameli biso nde topesa ye yango mobimba… Tosomba te, toteka te. Soki likambo ya monene ekueyeli bino: ndeko, tata ou mama akufi aza n’elamba te, na mokolo wana Nzambe akoki kopesa yo permission okende kosomba. Puete o couvrir nzoto ya tata, mama ou camarade na yo. Wana permission ezali exceptionnelle ». [16]. Quoiqu’il s’attarda sur les volets achat et vente, Papa DIANGIENDA ne manqua pas d’insister sur le fait que le dimanche devait être considéré dans sa dimension matériel et spirituel, c’est-à-dire qu’il importait de le consacrer tout entier à Dieu en pensées, en actes et en paroles.

Ce 21e siècle tant attendu a apporté dans son sillage une crise économique de grande ampleur dont les conséquences sont tout à fait néfastes. Pouvant être interprété comme un signe de temps avant-coureur parmi tant d’autres, elle crée inévitablement un contexte propice au relâchement des mœurs et des comportements. C’est ainsi que dans la conjoncture actuelle, beaucoup de croyants (y compris les kimbanguistes) sont devenus spirituellement tièdes et froids quant à la sacralité du jour du Seigneur. D’où, l’importance de les exhorter à retrouver leur ferveur d’antan, afin qu’ils ne perdent pas de vue la ligne de conduite qui doit être la leur. C’est le sens même des mises en garde, rappels à l’ordre et sages conseils de S.E Papa Simon KIMBANGU KIANGANI, actuel Chef Spirituel et Représentant légal de l’église kimbanguiste. Dans son vibrant message du 21 janvier 2003 qui complète pratiquement celui de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, il révèle en même temps la sévérité dont faisait montre Papa DIALUNGANA KIANGANI [17]) au sujet de cette journée spéciale qu’est le dimanche. Voici en substance l’essentiel dudit message: « Bayekoli pe bazalaki kotuna pona na mokolo mu‘eyenga… réponse ya Nkolo Yesu: kosomba mokolo mu’eyenga te, tokoteka mpe mokolo mu’eyenga te… Mingi tozali kosomba mokolo mu’eyenga, tozali koteka, tozali mpe kozua ba niongo mokolo mu’eyenga… Tangu’a ba Papa, ba mbuta mpe batunaki. Ba Papa ba autorisaki basomba essence… Likambu’a essence bapeselaki yango nzela mpo soki bokueyeli likambo ou bien soki ozo voyager… Papa Mfumu’a mbanza azalaka sévère. Biloko na yo somba samedi, Kolamba lamba samedi, mokolo mu’eyenga ko repasser te, balongola yo suki te, kokombola ndako te. Makambo nionso malamu mokolo mua poso ». [18].

Le fils de l’homme avait dit qu’il était le maître du sabbat et c’est en vertu de cela qu’il avait énoncé les quelques rares exceptions à la loi (Luc 6: 5). Papa DIANGIENDA KUNTIMA n’a ni ajouté ni retranché quoique ce soit, il a juste confirmé en des termes plus appropriés en phase avec son époque, ce que le Christ avait déjà dit précédemment en son temps. Et Papa Simon KIMBANGU KIANGANI, en digne successeur de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, n’a fait que le paraphraser pour une bien meilleure compréhension. Malheureusement, ayant perdu petit à petit cette crainte de Dieu qui les caractérisaient, beaucoup de kimbanguistes surestiment à tort son amour sous prétexte qu’il est infiniment bon. Sûrs de bénéficier au moment opportun de la grâce christique, ils profanent volontairement la sainte journée en se permettant d’acheter et de vendre, d’exiger des tiers le remboursement de leurs dettes, de pratiquer leur sport favori, de faire le ménage à fond (balayage, lessive, vaisselle, repassage…), d’aller se faire beau ou belle dans un salon de coiffure, d’honorer de leur présence à toutes sortes de festivités, de visiter musées et autres sites touristiques, de se prélasser chez soi scotché devant la télé sans avoir prié une seule fois tout au long de la journée. Or, à force d’oublier le caractère sacré du dimanche, on finit par l’assimiler inconsciemment à n’importe quel jour de la semaine.

Dieu est certes miséricordieux mais sa colère est redoutable. La bible nous en donne un bref aperçu avec le déluge. Profitons donc de sa patience pour nous repentir sincèrement. Ne soyons pas si cruels envers notre Dieu: laissons-lui son unique jour et ne nous en approprions pas, de quelque manière que ce soit. D’ailleurs, dans son exhortation du 28 janvier 1990, Papa DIANGIENDA KUNTIMA ne dit pas le contraire: « Nzambe asengi biso likambo moko: alobi ete mokolo muango malamu nde bopesa ngai yango ezala mokolo mua ngai, pamba te ezali mokolo mua ngai » [19]. A tout seigneur tout honneur. Un homme, sérieux et discipliné, peut « boucler » sa semaine en six jours chrono. A Dieu ce qui est à Dieu, aux hommes ce qui est aux hommes. Voici donc cette pertinente question que nous pose en toute simplicité l’Eternel des armées: « Jusqu’à quand refuserez-vous d’observer mes commandements et mes lois » ? (Exode 16: 28).

NGOMA Saturnin
15 février 2010

NOTES :

[1]. Fils cadet de Papa Simon KIMBANGU et premier chef spirituel de l’église kimbanguiste. Né le 22 mars 1918, il est décédé le 08 juillet 1992.

[2]. Dire et faire sont deux choses différentes et distinctes. On peut aussi mieux comprendre cette thèses dans le sens du proverbe « les bons diseurs ne sont pas les bons faiseurs ».

[3]. La marche vers les indépendances: article de Philippe Gaillard paru dans Jeune Afrique n° 2558 (page 23) du 17 au 23 janvier 2010.

[4]. On se permet de désigner par le terme « Abakistes » les membres de l’A.BA.KO (Association des Bakongo).

[5]. La répression accentuée du kimbanguisme dans les années 50 avait engendré chez les fidèles de forts liens d’amour, d’entraide et de partage dont le soubassement était la foi en Papa Simon KIMBANGU. Une véritable solidarité existait entre kimbanguistes. C’est ce qu’on désignait autrefois par bolingo ya 56.

[6]. Abréviation de l’Eglise de Jésus Christ par son envoyé spécial Simon KIMBANGU, appellation officielle de l’église kimbanguiste.

[7]. Dans la foi kimbanguiste, la famille sainte est formée par les cinq personnes suivantes: Papa Simon KIMBANGU, Mama Marie MUILU KIAWANGA, Papa Charles KISOLOKELE LUKELO, Papa Paul Salomon DIALUNGANA KIANGANI et Papa Joseph DIANGIENDA KUNTIMA.


[8]. Traduction du message de Papa DIANGIENDA du 13 février 1987.
« Nous ne devons rien acheter le dimanche, mais les exceptions existent. Tu passes tranquillement la journée du samedi et à deux heures du matin, on sonne à la porte: on t’informe que ton ami est décédé. Or, à cette heure-là, nous sommes déjà au dimanche; tu peux donc acheter pour couvrir le corps du défunt. Mais c’est triste de constater qu’aussitôt le culte terminé, les gens se précipitent à l’entrée pour acheter à manger. Sachant que nous n’achetons pas les dimanches, Satan, rusé qu’il est, pousse les vendeurs à venir s’y installer. Parmi ceux qui achètent il y a les hommes, les femmes et surtout les jeunes filles. C’est triste ! En principe, nous n’achetons pas le dimanche car c’est notre loi. Si tu reçois des étrangers chez toi, l’autorisation t’est accordée d’avance selon les dispositions de ton cœur… Dans ce contexte, devant Dieu, leur acheter à manger pour les nourrir n’est pas considéré comme un péché. Quoique l’église l’interdise, mais à ce moment-là nécessité fait loi. Par contre, c’est un péché que de d’aller t’acheter du « mfumbua »* le dimanche, alors que tu avais la possibilité de le faire le samedi. C’est pareil, si tu t’achètes du coca le dimanche pour étancher ta soif. Prétextant que cette interdiction n’a été instituée que par les trois Papas, certains te conseilleront d’acheter en cachette... que cela n’a rien de grave. Ils t’encourageront si possible à consommer de l’alcool en cachette à condition de ne pas t’enivrer. Et celui qui t’induit ainsi en erreur est un responsable au sein de l’église... ».

* Légume très consommé dans les trois Congo.

[9]. Traduction du message de Papa DIANGIENDA KUNTIMA du 31/01/1987 aux ecclésiastes kimbanguistes. « Nous sommes à la maison. 19h. 20h. 21h. 22h. 23h. A minuit, des visiteurs inopinés arrivent par exemple du Burundi, de l’Angola ou d’ailleurs, ou encore des gens familiers. Chez toi tu n’as aucune provision, alors qu’ils disent n’avoir rien mangé tout au long de leur voyage. Or à minuit, il n’y a plus de marché. En vérité, ce n’est pas du tout un péché si le lendemain matin, disposant d’un peu de sous, tu te permets de leur acheter de quoi manger... Ce n’est pas un péché ».

[10]. Traduction du message de Papa DIANGIENDA KUNTIMA DU 31/01/1987 aux ecclésiastes kimbanguistes. « Papa* untel est mort un dimanche matin. Il n’y a rien pour le couvrir. Toi tu as une boutique et voilà que la personne éprouvée vient te voir: papa, vois-tu, j’ai un décès chez moi mais je n’ai rien pour envelopper le corps du défunt. Toi, par contre, tu as des draps en stock: vas-tu les lui vendre ou pas ? Tu les lui vendras...».

*Terme usuel désignant un homme avec respect ou affection.

[11]. Légumes à base de feuilles de manioc.
[12]. Fécule de manioc.
[13]. Monnaie de l’ex Zaïre à l’époque du défunt président Mobutu.
[14]. Couleurs officielles de l’E.J.C.S.K. Le vert symbolise l’espoir et le blanc la pureté.
[15]. Papa DIANGIENDA KUNTIMA.

[16]. Traduction du message de Papa DIANGIENDA du 10 février 1991.
« Mama avait consenti à suivre Papa Simon KIMBANGU. Malgré le fait que le dimanche nous est donné comme jour de repos, nous nous devons de le consacrer entièrement au Seigneur… sans vendre ni acheter. Sauf, si la situation suivante se produit: qu’un parent, homme ou femme, décède et qu’il n‘a pas de vêtement convenable, ce jour-là, la permission divine est acquise d’office afin d’acheter de quoi le couvrir. Cette autorisation revêt un caractère tout à fait exceptionnelle ».

[17]. Deuxième fils de Papa Simon KIMBANGU et gardien de la cité sainte Nkamba nouvelle Jérusalem. Né le 25 mai 1916 et décédé le 16 août 2001, il avait succédé à son frère cadet Papa DIANGIENDA KUNTIMA comme Chef Spirituel de l’église kimbanguiste de 1992 à 2001.

[18]. Traduction du message de Papa Simon KIMBANGU KIANGANI du 21 janvier 2003.
« Les apôtres aussi posaient des questions au sujet du sabbat. La réponse du Christ fut sans équivoque: interdiction formelle de vendre ou d’acheter. Cependant, le dimanche, nombreux parmi nous persistent encore à acheter, à vendre et à recouvrer nos dettes. A l’époque de nos Papas, les anciens leur avaient également demandé… ils avaient autorisé l’achat de l’essence le dimanche en cas d’extrême urgence ou en cas de voyage… Papa DIALUNGANA, lui, était plus que sévère. Tout achat ou tout aliment devait être fait ou préparé au plus tard le samedi. Le dimanche, interdiction de repasser, de se faire coiffer, de faire le ménage. Il faut tout faire le samedi ».

[19]. Traduction du message de Papa DIANGIENDA du 28 janvier 1990.
« Dieu nous demande simplement de lui consacrer ce jour-là, parce que c’est son jour à lui ».

 
     
 
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