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Pourquoi les kimbanguistes fêtent
Noël le 25 mai ?
Les naissances et les morts se succèdent mais ne se ressemblent
pas, car elles n’ont pas toutes le même sens ni
la même signification. En effet, il y en a qu’on
ne pourra jamais oublier. C’est le cas de la naissance
et de la mort de notre Seigneur Jésus-Christ. L’intérêt
de Noël c’est aussi de nous rappeler qu’il
naquit effectivement ici-bas d’un père céleste
et d’une mère terrestre.
Les festivités de Noël ont pris aujourd’hui
une tournure plus mercantile que religieuse. Du père
Noël au marché de Noël, en passant par la
dinde de Noël, le sapin de Noël, la bûche
de Noël, les timbres et les vignettes de Noël…
on assiste, dès la mi-décembre de chaque année,
à une surenchère commerciale qui, a tendance
à désacraliser ce précieux moment de
communion spirituelle entre Jésus-Christ et ses adeptes.
En principe, il n’y a rien d’étonnant à
cela car l’usage des cadeaux existait déjà
dans la tradition gréco-romaine, dont nous avons hérité
le principe même de cette commémoration.
Jadis, beaucoup de fêtes païennes gravitaient
autour du 25 décembre. La plus importante était
celle qui symbolisait la « naissance » de Mithra,
divinité indo-iranien de la lumière et du soleil
qui fut très populaire à Rome.
Dans l’hémisphère nord, cette période
de l’année coïncide naturellement avec le
solstice d’hiver, moment où l’on fêtait
également à la même date les « saturnales
» en l’honneur de Saturne. Mais tout cela se passait
loin de l’église qui n’avait encore à
son actif que deux principales fêtes : la pâque
et la pentecôte ; la Noël ne s’étant
imposée que bien plus tard.
Le mot Noël vient de «natalis » ou plus précisément
de l’expression latine « dies natalis »
qui signifie « jour de naissance ». C’est
l’évolution phonétique de « natalis
» qui a donné Noël. A ses débuts,
cette fête ne faisait pas l’unanimité au
sein même de la chrétienté pour deux raisons
: le fait que la date de naissance exacte du Christ ne soit
pas connue et la réticence de fêter de façon
temporelle la naissance d’un « roi » dont
le royaume n’était pas de ce monde (Jean 18 :
36).
Mais le temps aidant, l’église toute entière
avait fini par s’accorder non pas sur la question épineuse
de la date, mais plutôt sur l’idée de la
célébration de cette naissance avérée.
Le principe étant acquis, il fallait donc trouver un
« créneau » et le 25 décembre ne fut
pas choisi au hasard. Une similitude frappante va inciter le
pape Libéruis à s’en accaparer pour instituer
la Noël : à cette même date, les païens
fêtaient la naissance de Mithra et s’offraient volontiers
des cadeaux. Parallèlement, pour le Christ, il est également
question de naissance et de cadeaux. En quelque sorte, l’église
n’a fait qu’absorber les festivités païennes
qui, se sont par la suite confondues avec celle de la nativité
du Fils de Dieu. Empreinte de nombreuses traditions locales,
elle présente autant de variantes tant sur le plan temporel
que spatial.
En fin de compte, « le christianisme supplanta le mithraïsme
pendant le IVe siècle et devint la religion officielle
de l’empire avec Théodose »[1].
Par conséquent, Noël devint lui aussi une fête
exclusivement chrétienne, le concile d’Agde l’a
ensuite rendu obligatoire et en 529, l’empereur Justinien
1er en fit un jour férié.
Aujourd’hui, le caractère universel de Noël
n’est plus à démontrer. Toutes
les églises chrétiennes qui l’ont adopté,
restent aligner sur la date conventionnelle du 25 décembre.
Elle reste valable tant pour «
l’église d’occident » que pour
« l’église d’orient
». Comment
expliquer le fait que la première célèbre
effectivement cet événement à la date précitée
alors que la seconde ne le fait que bien plus tard entre le
6 et le 7 janvier ? Cela est dû simplement au calendrier,
parce que les « deux églises » n’ont
pas à l’origine la même référence
chronologique. « L’église d’occident
» utilise l’actuel calendrier grégorien où
la Noël tombe désormais un certain 25 décembre,
par contre « l’église d’orient »
est restée fidèle à l’ancien calendrier
julien où il n’intervenait que le 6 janvier.
Il convient cependant de signaler qu’il existe au sein
de la galaxie chrétienne une infime minorité qui
ne célèbre pas du tout Noël. Il y a également
parmi l’écrasante majorité célébrant
ce grand événement,
l’église kimbanguiste qui a décidé
unilatéralement de ne plus le faire en date du 25 décembre,
mais plutôt le 25 mai de chaque année. Comment
en est-elle arrivée là ?
L’avènement du fils de l’homme avait été
annoncé par Jésus-Christ lui-même (Matthieu
24 : 27 à 28). En 1921, les belges posèrent à
Papa Simon KIMBANGU la question de savoir « où
est-ce que cela se fera-t-il » ? Sa réponse nous
a été rapportée par le biais d’un
cantique divinement inspiré :
«Tata Simon
buka kangama,
ba mindele ba n’yuvula vo
Nguizulu ya n’zole ya Mfumu Yisu, kueyi si yakadila
… O yandi sikamoneka muna kanda
Mfumu Yisu sikamoneka a muna Kanda
Kanda dia ndombe… » |
« Quand Papa Simon (KIMBANGU)
fut arrêté,
les belges lui demandèrent
Où est-ce qu’aura lieu l’avènement
du Seigneur Jésus ?
... Il apparaîtra dans une race .
Le Seigneur (Jésus-Christ) apparaîtra
dans une race
La race noire…. »
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Il ressort clairement de ce cantique divinement inspiré
que Jésus-Christ devait réapparaître le
moment venu au sein de la race noire.
Depuis plusieurs décennies, les kimbanguistes célébraient
normalement sa nativité le 25 décembre de chaque
année. Mais en 1992, le premier
jour de l'an, Papa DIANGIENDA KUNTIMA - chef spirituel et représentant
légal de l’église kimbanguiste - créa
le doute dans l’esprit des fidèles au sujet de
la date de naissance du Christ. Voici la teneur de ses
propos du 01 janvier 1992 :
« Yesu abotamaka na le 25 décembre
? Toyebi nanu te !
Nakoloba na bino mokolo Yesu abotamaka…
Tofetaka na le 25 décembre… Banda tobotami
toujours Noél
Kasi toyebaka mokolo Yesu abotamaka te
Nakopesa bino yango soki bolingi ! »
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« Jésus est-il né
le 25 décembre ? On n’en est pas sûr
!
Je vous dirai quand est-ce que Jésus est
né…
Depuis toujours nous fêtons Noël le 25
décembre
Mais nous ignorons la véritable date de naissance
de Jésus
Je vous la communiquerai, si vous le voulez bien
! »
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Dès lors, beaucoup de kimbanguistes comprirent que Jésus-Christ
n’était pas né le 25 décembre. Quoique
Papa DIANGIENDA KUNTIMA ait eu fréquemment l’habitude
de dire que « j’aime les enfants qui font des recherches
», très peu de jeunes kimbanguistes tentèrent
tant soit peu d’élucider cette énigme. Tous
attendaient passivement les bras croisés que ce soit,
plutôt Papa DIANGIENDA KUNTIMA, lui-même qui leur
révéla la véritable date de naissance du
Christ. Malheureusement, le 8 juillet 1992[2],
il s’en alla retrouver son trône céleste,
sans avoir dit un mot de plus à ce propos. Afin d’assurer
la continuité de l’église kimbanguiste,
Papa DIALUNGANA KIANGANI - deuxième adjoint du chef spirituel
- sera intronisé comme chef spirituel attitré
et représentant légal.
Frustrés et déçus, de nombreux kimbanguistes
perdirent l’espoir de connaître enfin la véritable
date de naissance du christ. Ils oublièrent que nos trois
Papas (KISOLOKELE LUKELO, DIALUNGANA KIANGANI et DIANGIENDA
KUNTIMA) étaient spirituellement une seule et même
personne, et que « Dieu n’est pas un homme pour
mentir… » (Nombres 23 : 19). Ils ne s’imaginaient
d’ailleurs pas que la clé de l’énigmatique
date pouvait venir de Nkamba. Mais à la surprise générale,
le samedi 24 mai 1999 à 1
heure du matin, Papa DIALUNGANA
KIANGANI s’adressa aux fidèles présents
sur place à Nkamba en commençant par ce slogan
qui en dit long : «
Noël éeee ! Noël éeee ! Noël éeee
! »[3].
Toute une révélation ! Aussitôt, les kimbanguistes
avisés comprirent tout de suite que le 25 mai, le jour
où il est né, est la fameuse date de naissance
de Jésus -Christ. La promesse de Papa DIANGIENDA KUNTIMA
fut enfin accomplie.
Dans le milieu kimbanguiste, la divinité des trois fils
de Papa Simon KIMBANGU n’a Jamais été mise
en doute. Cinq kimbanguistes sur dix détiennent des témoignages
personnels sur l’aide, l’assistance ou la protection
qui leur ont été spirituellement accordé
par eux. Mais, au-delà des visions et des rêves
où les fidèles les ont vus venir à leur
secours, guérir leurs maladies ou leur prédire
les événements futurs ; ils ont été
aussi témoins oculaires des miracles qu’ils ont
opéré devant eux : des aveugles qui recouvraient
la vue, des muets qui retrouvaient l’usage de la parole,
des handicapés qui se remettaient à marcher ou
des morts qui ressuscitaient rien qu’avec la prière,
un jet ou une petite gorgée d’eau sacrée
de Nkamba. Tout cela avait depuis longtemps convaincu les kimbanguistes
que Papa KISOLOKELE LUKELO, Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa
DIANGIENDA KUNTIMA n’étaient pas des hommes ordinaires.
En effet, à distance ou en face, ils avaient cette capacité
spirituelle de vous donner intérieurement ou de vive
voix une réponse instantanée à toute demande
silencieuse formulée du fond de votre cœur.
A partir de 1972, l’instauration des retraites spirituelles
avait débouchée sur le captage sans précédent
de cantiques divinement inspirés. Parmi eux, certains
présentaient ouvertement les trois Papas comme la Sainte
trinité incarnée. Mais le chef spirituel Papa
DIANGIENDA KUNTIMA veillait à ce qu’ils ne soient
pas entonnés publiquement tels quels. Du coup, Papa KISOLOKELE
LUKELO était remplacé par Dieu le Père,
Papa DIALUNGANA KIANGANI par Dieu le Fils et Papa DIANGIENDA
KUNTIMA par le Saint Esprit. Il en fut ainsi jusqu’à
ce que le temps de se révéler au monde soit arrivé.
C’est dans ce contexte que le 10 avril 2000 à Nkamba,
devant un certain nombre de témoins, Papa DIALUNGANA
KIANGANI révéla pour la toute première
fois sa véritable identité spirituelle : «
Si l’on vous demande qui est le Christ que le monde cherche
depuis longtemps, dites que c’est moi. Je suis revenu,
vous pouvez l’annoncer maintenant au monde entier »[4].
Depuis ce jour-là, les kimbanguistes eurent la confirmation
de ce qu’ils savaient déjà et qui se disait
encore tout bas. Depuis ce jour-là, ils devinrent plus
que persuadés que le christ auquel avait fait allusion
le Pape Jean Paul II[5],
lors de son séjour au Kenya en 1980, n’est autre
que Papa DIALUNGANA KIANGANI. N’est-ce pas que Nkamba
(R.D.C) se trouve au nord de l’Angola ? N’est-ce
pas que Papa DIALUNGANA KIANGANI est noir de peau ? Quoiqu’il
soit né en 1916, cela ne change pas grand-chose à
la déclaration de la vierge noire de Fatima ; car de
1916 à 1918 il n’y a qu’un petit pas. Depuis
ce jour-là, ils ont compris le véritable sens
du témoignage d’un éminent révérend
pasteur kimbanguiste sur Papa DIALUNGANA KIANGANI qui lui avait
dit en 1942 que : « Lorsque dans les cieux Dieu s’assoit,
moi également je m’assieds. Quand il se lève,
moi aussi je me lève… ».
A travers les cantiques divinement inspirés, les kimbanguistes
reçoivent de précieuses révélations
que les anges ou d’autres saints confirment, expliquent
ou précisent par la suite l’échéance.
S’agissant par exemple de son avènement, Jésus-Christ
affirme clairement dans Matthieu 24 : 28 que : « Où
sera le cadavre, là s’assembleront les aigles ».
Mais, Chose curieuse ! Il est difficile aujourd’hui de
retrouver ici-bas la moindre trace cadavérique de Jésus-Christ.
Non seulement son corps ne s’y trouve pas, mais même
son propre tombeau est devenu une source de polémiques.
Pour les kimbanguistes, rien n’est plus claire que cette
métaphore. Ils croient mordicus que Nkamba « la
nouvelle Jérusalem », la terre sainte où
repose le corps imputrescible de Papa Simon KIMBANGU, est le
lieu en question. C’est aussi là que naquit le
25 mai 1916 Papa DIALUNGANA KIANGANI, le Christ qui est revenu
au monde pour la deuxième fois avec un nom nouveau (Apocalypse
3 : 12). En kikongo, DIALUNGANA signifie accomplissement.
Le cantique divinement inspiré et intitulé «
Alongi Mokili » par les fidèles kimbanguistes corrobore
cette vision des choses. En voici un extrait :
« …Nzoka
nkolo Yesu wuta kala, ye alongaki liwa na ye
Abotami lisusu kati ya Bas-Congo, bana ya Congo babeleli
Noel… » |
« … Or, depuis
longtemps, Jésus-Christ avait vaincu sa mort
Il est né de nouveau au Bas-Congo[6]
et les Congolais scandent
Noël… »
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Chez les kimbanguistes, lorsqu’on parle d’inspirés,
on fait volontiers allusion à ceux (hommes et femmes
confondus) qui ont le don spirituel de capter les cantiques
divinement inspirés. Parlant d’eux, Papa DIANGIENDA
KUNTIMA disait que ce sont « des prophètes ».
En ce sens, qu’il leur est donné d’entendre
et de voir ce que tout le monde ne peut ni voir ni entendre.
En 1999, un de ses innombrables inspirés se rend en pèlerinage
à Nkamba peu avant le 25 mai. Alors que Papa DIALUNGANA
KIANGANI ne s’était pas encore révélé
publiquement être Jésus-Christ, il eut l’extraordinaire
primeur de le voir en vision escorté par les anges, qui
chantaient en son honneur ce cantique :
«…Nkolo Yesu,
Mokonzi wa mokili, kombo na ye DIALUNGANA
… Bana botambola o mokili mobimba
Bobanga likambo te
Bosakola sango nasila koya okati ya mokili
Oyo aluki ngai atuna Yeluselemi ejali wapi ».
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«… Le Seigneur Jésus, le Roi
des rois s’appelle DIALUNGANA.
… Mes enfants, allez partout dans le monde
entier, ne craignez rien. Annoncez que je suis
déjà revenu au monde que celui qui
veut me voir, vienne à Jérusalem
».
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Comme cela ressort très clairement dans ce dernier cantique
divinement inspiré, il est de notre devoir en tant que
kimbanguiste de répercuter cette information capitale
: Papa DIALUNGANA KIANGANI est Jésus-Christ. Et c’est
ce que nous avions fait. Pour le reste, lui-même saura
convaincre spirituellement dans la foi et la prière ceux
à qui cette bonne nouvelle est destinée.
NGOMA Saturnin
E-mail: ngoma4@voila.fr 25 mai 2010
NOTES
: [1].
Histoire des Mythologies et des religions. N° 2H. Avril
2010. [2].
Mort de Papa DIANGIENDA KUNTIMA à Genève (Suisse).
[3].
Archives kimbanguistes. [4].
Idem. [5].
« Dieu est noir et Jésus-Christ lui-même
est africain… », Jeune Afrique N° 135, 1990.
[6].
Province de la R.D.C. C’est elle qui abrite Nkamba, nouvelle
Jérusalem et cité sainte kimbanguiste. |
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