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Mort et Renaissance de Papa Simon KIMBANGU
Chaque année, l’église kimbanguiste célèbre
la journée du « 12 octobre » dans la liesse
et la prière. Venus des quatre coins du monde, les fidèles
en partance de Nkamba se rendent d’abord à Kinshasa
capitale de la R.D.C[1]
et principal point de ralliement; avant de poursuivre ensuite
leur itinéraire par autocars entiers jusqu’à
la destination finale. Village de Papa Simon KIMBANGU, jadis
sans réel intérêt, il a pris au fil des
ans les allures d’une véritable ville sainte, devenant
ainsi le principal pôle d’attraction spirituelle
de la R.D.C, de l’Angola et du Congo-Brazzaville. Ces
trois pays frères et voisins ont à la fois une
origine et une histoire commune : l’ancien royaume Kongo.
Malgré les frontières arbitrairement imposées
par les colonisateurs, leurs habitants n’ont pas oublié
le fait que mama Kimpa Mvita[2]
les avait prévenus bien avant l’heure, qu’un
jour « KIMBANGU »[3]
viendrait. Ce n’est donc pas par hasard que les trois
pays en question soient devenus du jour au lendemain le berceau
du kimbanguisme.
Dans la chronologie événementielle kimbanguiste,
la date du « 12 octobre » est reconnue officiellement
comme étant celle de la mort de Papa Simon KIMBANGU.
De 1951 à 2OO1, elle lui était strictement dédiée
et consacrée. Mais depuis le 12 octobre 2001, l’église
kimbanguiste qui a vu arriver à sa tête un autre
Simon KIMBANGU, a pris l’habitude de fêter en ce
jour, un double événement : la mort de Papa Simon
KIMBANGU (fondateur de l’église kimbanguiste),
et la naissance de Papa Simon KIMBANGU KIANGANI (actuel Chef
Spirituel et Représentant légal). Pour ceux qui
ne le savent pas, le second est le petit-fils du premier. Leurs
points communs : ils portent les mêmes prénoms
et patronymes, la mort du grand- père le 12 octobre 1951
à 15 heures précises à Elisabethville[4]
a coïncidé avec la naissance annoncée du
petit-fils à Nkamba. Les deux événements
se sont déroulés le même jour, à
la même date et à la même heure.
Dans la foi kimbanguiste, les deux ne font spirituellement qu’une
seule et même personne. Selon la tradition de l’église,
Papa Simon KIMBANGU avait prédit qu’il renaîtrait…
Pour la grande majorité des kimbanguistes, Papa Simon
KIMBANGU KIANGANI n’est autre que la réincarnation
de Papa Simon KIMBANGU, dont il a hérité non seulement
le nom mais aussi la personnalité spirituelle. Depuis
que cette révélation est devenue un véritable
secret de polichinelle, on le considère, on le présente
et on l’invoque en tant que Saint–Esprit, c’est-à-dire,
la troisième personne de la Sainte trinité. Le
13 septembre 1991, au lendemain de la réhabilitation
de Papa Simon KIMBANGU, Hilaire KIMBATSA journaliste de Radio-Congo
(Brazzaville) posa à Papa DIANGIENDA KUNTIMA la question
de savoir si ce dernier n’avait pas remplacé le
Saint-Esprit au sein de l’église kimbanguiste ?
Sans s’en rendre compte, il avait touché du doigt,
une de ses principales spécificités théologiques.
En effet, les kimbanguistes ont toujours vu en Papa Simon KIMBANGU,
le Saint-Esprit (Jean 14 : 16) ayant revêtu, non pas seulement
le corps humain, mais aussi la peau noire.
Outre le fait que l’église kimbanguiste toute entière
commémore simultanément la mort et la renaissance
de Papa Simon KIMBANGU, trois autres faits qui ne sont pas des
moindres donnent à cette date toute son importance. Primo,
les festivités relatives à cette date historique
se déroulent essentiellement à Nkamba et accessoirement
dans tous les autres pays où le kimbanguisme est implanté.
Secundo, le « 12 octobre » est l’une des rares
dates à laquelle est organisée au sein de l’église
kimbanguiste la cérémonie de la sainte cène.
Tertio, c’est aussi à cette date que le mausolée
de Papa Simon KIMBANGU, le Saint-Esprit est ouvert au grand
public. Contrairement à un certain nombre de festivités
dont l’organisation est confiée aux chorales et
associations, celle « du 12 octobre » mobilise l’église
toute entière partout où elle se trouve. Les moments
forts du culte commémoratif de cette journée sont
le tour de chants, la prédication, le sacrement de baptême,
la réception des convertis, des reconvertis et des repentis,
le message d’exhortation du Chef Spirituel et le défilé…
Pour avoir foulé le sol de Nkamba, source de divines
bénédictions, les fidèles repartent toujours
chez eux avec de l’eau bénite et des boulettes
de « terre sainte ».
Avant de replacer la mort de Papa Simon KIMBANGU dans son contexte,
nous rappelons succinctement les circonstances de son arrestation.
Paisible citoyen payant régulièrement son impôt
et homme de Dieu à la spiritualité débordante,
il fut arrêté à Nkamba le 12 septembre 1921.
Il n’avait commis ni infraction, ni aucun délit,
si ce n’est que le fait d’avoir vivifié parmi
les noirs le message de Jésus-Christ, en opérant
en son nom toutes sortes de miracles. L’administration
coloniale belge, les missionnaires et les commerçants,
voyant d’un mauvais œil son charisme et sa popularité,
décidèrent d’entraver le réveil spirituel
né de son action. Leur objectif : anéantir la
prise de conscience de l’homme noir, pour qu’il
ne devienne pas une menace potentielle pour les intérêts
vitaux de la colonie. Leur mauvaise interprétation de
cette célèbre phrase de Papa Simon KIMBANGU «
le noir deviendra blanc et le blanc deviendra noir »[5],
leur donna une occasion en or de l’arrêter sous
un faux prétexte.
Entre sa condamnation à la peine de réclusion
à perpétuité et l’attente de son
transfert de Thysville [6]
à Elisabethville via Léopoldville[7]
, on avait tenté plusieurs fois de le tuer dans l’espoir
que sa disparition entraînerait à long terme celle
du mouvement kimbanguiste. Mais, en fin de compte, toutes les
tentatives échouèrent lamentablement les unes
après les autres. La plus spectaculaire est celle de
Lutendele[8].
Papa Simon KIMBANGU, enchaîné et enfermé
vivant dans un tonneau soigneusement soudé puis alourdi
par de grosses pierres, fut jeté dans les eaux du fleuve
Congo. A la grande surprise de ses bourreaux, il émergea
subitement et se mit à marcher sur l’eau jusqu’à
la rive la plus proche. Le site où avait été
commis ce forfait appartient désormais à l’église
kimbanguiste, les empreintes des pas laissées par Papa
Simon KIMBANGU sur les rochers sont encore visibles à
l’œil nu. Les restes de poisson et de pain de manioc
qu’il mangea par la suite au même endroit se sont
fossilisés avec le temps.
Arrivé au bout de son transfert le 19 janvier 1922, il
intégra la prison de haute sécurité de
Kasombo à Elisabethville où il passa les dernières
années de sa vie. Chose curieuse : tout en étant
prisonnier, Papa Simon KIMBANGU était spirituellement
libre de ses mouvements. Ses apparitions se multipliaient en
dehors de la prison. En 1924, il s’en alla visiter les
habitants du village Koundzoulou, situé à plusieurs
kilomètres de Brazzaville. En 1942, il est simultanément
arrêté et emprisonné dans trois localités
différentes. En 1948, il fut arrêté à
l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville au moment où
il débarquait d’un avion en provenance de la Belgique.
La liste de ses apparitions est longue, on ne peut l’étaler
ici. A chaque fois, après vérification sur place
à Elisabethville, la conclusion était toujours
la même : depuis janvier 1921, KIMBANGU, détenu
exemplaire et modèle, n’avait jamais quitté
un seul jour l’enceinte de la prison de Kasombo. Qui étaient
donc les autres KIMBANGU qu’on arrêtait aussi facilement
et qui disparaissaient aussitôt après leur incarcération
?
Le 4 octobre 1951, Papa Simon KIMBANGU totalisa trente ans de
prison. Ce matin-là, de sa propre initiative, il franchit
mystérieusement la porte toujours fermée de sa
cellule, et fit le tour de ses compagnons qu’il salua
un à un à tour de rôle. A l’instant
même, il leur dit avoir accompli sa peine de bout en bout,
et qu’il était désormais un homme libre.
Personne n’en crut ses oreilles. Pourtant, entre sa condamnation
à la peine de mort le 3 octobre 1921 et sa décision
unilatérale du 4 octobre 1951 de mettre fin à
sa vie carcérale, l’écart est bien de trente
ans. A propos de ce chiffre, Papa DIANGIENDA KUNTIMA avait affirmé
que le Seigneur Jésus-Christ et Papa Simon KIMBANGU s’étaient
bien convenus qu’il ne devait passer que trente ans en
prison, d’où, la similitude entre les trente ans
de silence qui ont précédé la mission du
Christ et les trente ans de silence qui ont clôturé
la mission de Papa Simon KIMBANGU. Très vite, la nouvelle
de son auto-libération parvint jusqu’au bureau
du directeur de la prison. Quand ce dernier vint le voir pour
s’enquérir de la situation, Papa Simon KIMBANGU
était assis devant la porte de sa cellule de 1,20m de
long sur 0,80cm de large. « Je suis désormais un
homme libre, mon incarcération est terminée et
ma liberté acquise pour toujours », dit-il avec
sérénité.
Avant même qu’on ait pu envisager la possibilité
de le remettre en cellule, Papa Simon KIMBANGU contracta mystérieusement
une dysenterie bénigne pour laquelle il fut interné
à l’hôpital général Léopoldville
d’Elisabethville. Dès lors, il devint l’objet
de harcèlements de la part des membres du clergé
catholique[9]
qui voulait à tout prix le convertir au catholicisme
et lui administrer l’extrême-onction. Peine perdue.
Puisque personne ne sut répondre à la question
qu’il leur posa : « Si vous êtes vraiment
investis du pouvoir divin, indiquez-moi le jour et l’heure
de ma mort, car moi je le sais ». C’était
le Jeudi 11 octobre 1951. Les fameux membres du clergé
catholique, honteux et confus, capitulèrent en présence
des soldats commis d’office à la garde de Papa
Simon KIMBANGU. Resté seul avec eux, il les informa que
sa mort surviendrait le vendredi 12 octobre à 15 heures
précises. Bien qu’aucun pronostic vital ne présageât
une fin si inopinée, tout se passa effectivement comme
il l’avait prédit. Le vendredi en question, dans
la chambre d’hôpital que Papa Simon KIMBANGU partageait
avec d’autres prisonniers, l’atmosphère devint
très lourd et silencieux, chacun attendant de voir s’accomplir
devant eux cette douloureuse prédiction. A 14 heures
et 45 minutes, il s’adressa à tous ceux qui étaient
présents autour de lui : « Je vais mourir à
15 heures comme je vous l’avais dit hier matin. Soyez
de bons chrétiens, servez Dieu et priez sans cesse. Que
Dieu vous bénisse. Adieu ». A 15 heures précises,
il leur renouvela ses adieux. Aussitôt, il se donna légèrement
trois coups de poing d’abord sur les côtes de droites
et ensuite sur les côtes de gauches, puis expira sans
surprise devant eux comme il l’avait prédit. Cette
mort soudaine intrigua les autorités administratives
et politiques jusqu’au sommet de la hiérarchie,
aussi bien au Congo qu’en Belgique. Une autopsie fut donc
pratiquée pour déterminer plus ou moins la cause
du décès. Et là, le médecin légiste
découvrit avec stupéfaction un ventre creux :
pas d’intestins, pas de foi, pas de cœur… Un
homme peut-il vivre normalement plus d’un demi-siècle
avec un abdomen dépourvu de viscères ? Voilà
encore un grand mystère digne de Papa Simon KIMBANGU
et une véritable équation de plus à résoudre
pour la science. Vu sous un angle spirituel, ce phénomène
est interprété par l’actuel Chef Spirituel
de l’église kimbanguiste comme une preuve méconnue
qui confirme néanmoins la renaissance de Papa Simon KIMBANGU
en 1951.
C’est triste de l’écrire mais c’est
la pure vérité : personne de la famille du défunt
ne fut officiellement informé de sa mort. Alors que sa
femme et ses trois enfants étaient en vie, mais aucun
d’eux n’assista malheureusement à l’enterrement
de Papa Simon KIMBANGU. En ce temps-là, Papa KISOLOKELE
et Papa DIANGIENDA (respectivement fils aîné et
cadet de Papa Simon KIMBANGU) travaillaient dans l’administration
coloniale belge. Ce dernier était d’ailleurs un
collaborateur direct de monsieur Peigneux, à l’époque
(des faits) gouverneur de la province du Kasaï. Quelle
sordide leçon d’inhumanité de la part des
civilisateurs belges venus enseigner les bonnes manières
! Et jusqu’à ce jour aucun officiel belge n’a
tenu à présenter, aux ayants droit de cette famille
longtemps martyrisée, les sincères excuses de
la Belgique au nom du principe inaltérable de la continuité
de l’état.
Sur toute l’étendue du Congo belge, aucun organe
de presse coloniale ne fit tout de suite état de la mort
de Papa Simon KIMBANGU. Les blancs savaient mais très
peu de noirs étaient au courant, même si au final
l’information circula tardivement de bouche à oreille.
Les Kongo[11]
d’Elisabethville apprirent la nouvelle presqu’aussitôt
par l’entremise des leurs qui travaillaient comme gardiens
de prison. Dans l’entretien du 13 mars 1990 accordé
à la presse kimbanguiste, papa James Dimbelolo[12]
fit une véritable mise au point sur l’extraordinaire
journée du samedi 13 octobre 1951. C’est papa Kimbanzia
Timothée, gardien de prison, qui les informa le premier
du décès de Papa Simon KIMBANGU. Tourmenté
par l’idée qu’il soit enterré dans
l’anonymat et qu’on ne put par la suite localiser
son tombeau, il suggéra au sieur Gaston qu’ils
se présentassent le lendemain à l’hôpital
dans le but de réclamer son corps (Jean 19 : 38). Après
que leur interlocuteur eut reçu par téléphone
l’autorisation de ses supérieurs, cette faveur
leur fut accordée sans aucun formalisme. Avec d’autres
personnes de bonne volonté tels que Nkazi Etienne, Ignace
Mutoto, Mampuya Dominique, Kilembo et beaucoup d’autres
encore, ils s’organisèrent pour répercuter
cette bonne nouvelle auprès des absents, assurer la toilette
corporelle du défunt et collecter les fonds nécessaires
à l’achat du cercueil et autres accessoires funéraires.
En très peu de temps, tous les détails pratiques
furent réglés comme il se devait. La mise en bière
achevée, le corps de Papa Simon KIMBANGU fut exposé
à l’extérieur pour que tout le monde eusse
l’opportunité de se recueillir dans le silence
le plus absolu. Après suivirent les quelques hommages
des hautes personnalités présentes. Pendant tout
le temps qu’ils passèrent dans l’enceinte
de la prison, on interdit à papa James Dimbelelo et les
autres de s’exprimer en kikongo ou en lingala. Pour dialoguer
entre eux, ils étaient obligés de recourir au
swahili afin de permettre aux blancs présents, qui maîtrisaient
parfaitement cette langue africaine, de comprendre tout ce qu’ils
se disaient. Tout se passa avec une telle sobriété
qu’au moment de se rendre à l’enterrement,
on leur intima l’ordre de ne pas chanter, ni de prier.
Il n’y eût aucun office religieux. Au retour du
cimetière, aucun rassemblement quelconque ni veillée
funèbre à la mémoire de l’illustre
disparu ne furent autorisés.
Le 29 juillet 1952, Papa Simon KIMBANGU apparut à Lowa
auprès des kimbanguistes relégués dans
ladite localité. Parmi eux se trouvaient quelques uns
de ses disciples. Il resta plus d’une semaine en leur
compagnie. Dans la nuit du 5 août, jour de leur séparation,
il se produisit un fait similaire à celui que rapporte
la bible dans Luc 24 : 51 et Actes des apôtres 1 : 9).
Le ciel s’ouvrit brusquement, Papa Simon KIMBANGU s’éleva
gracieusement dans les cieux, entouré d’une grande
lumière. De nombreux témoins de cette ascension
sont encore en vie et quelques uns ont pu confirmer cette version
de faits à la conférence internationale sur Papa
Simon KIMBANGU, afin de mieux éclairer l’opinion
publique. Bien avant son ascension, il révéla
aux relégués que : « Jésus-Christ
m’a donné l’autorité éternelle
sur les quatre coins du monde, les clés des lieux célestes
sont maintenant entre mes mains. Plus tard, au moment convenu
avec le Christ, tous les hommes parleront une seule langue ;
il y aura une seule église et un seul roi régnera
dans le monde entier ». Cette profonde révélation,
qui lève tant soit peu le voile sur la relation d’égalité
existant entre Papa Simon KIMBANGU et notre Seigneur Jésus-Christ,
revenait souvent dans les supplications de mama Mikala Lukuikilu
« Mandombe »[13].
Il va sans dire qu’à l’instar du Christ,
Papa Simon KIMBANGU avait lui aussi ressuscité dans les
jours qui suivirent son enterrement. Des témoins oculaires
tels que Camille Ekutu affirme qu’il était apparu
entre autres à la prison de Kasombo (à Elisabethville)
et à l’hôtel Régina (à Léopoldville).
Au lendemain de sa mort, certains relégués perdirent
par ricochet la foi, l’espoir et le moral ; ils se demandaient
qui est-ce qui allait pouvoir les ramener chez eux ? Le séjour
de Papa Simon KIMBANGU à Lowa apporta donc à l’ensemble
des relégués consolation, réconfort et
courage face aux multiples épreuves. Pour ses disciples,
c’était un au revoir inespéré auquel
ils ne s’attendaient pas du tout, mais qui leur fit spirituellement
beaucoup de bien.
Dès 1960, les premiers relégués regagnèrent
Léopoldville suivis presqu’aussitôt par d’autres
qui vinrent en plusieurs vagues successives. Sur les trente
sept mille familles déportées entre 1921 et 1957
c’st-à-dire l’équivalent de cent cinquante
mille personnes, seules 2000 survivants rentrèrent de
cet exil forcé. Leur retour coïncida curieusement
d’avec celui du corps de Papa Simon KIMBANGU enterré
autrefois à Elisabethville (Genèse 5O : 24). C’est
son fils cadet Papa DIANGIENDA KUNTIMA devenu de fait, Chef
Spirituel du kimbanguisme qui se chargea de concrétiser
cette volonté clairement exprimée de son vivant.
Le corps de Papa Simon KIMBANGU arriva à Nkamba le 3
avril 1960 après que la force publique ait pu lever son
état de siège. Cependant, à l’époque
de la mort de mama MWILU KIAWANGA NZITANI Marie, la ville sainte
était encore assiégée par les soldats.
Ce qui explique la raison fondamentale pour laquelle elle n’avait
pu y être enterrée. Pourquoi son exhumation n’avait-elle
pas succédée aussitôt à celle de
son mari ? Parce que les assujettis, sous l’emprise de
l’esclavagisme d’antan, n’étaient affranchis
qu’au bout de cinquante ans de servitude. Et Maman MUILU
entra dans cette catégorie, vu qu’elle avait été
comme une esclave sous la botte des colons. Même après
le départ des missionnaires, son exil à Ngombe-Kinsuka
n’avait pas pris fin, parce qu’il devait atteindre
son terme. (Message de son Eminence Simon KIMBANGU KIANGANI).
En fait, il n’était pas temps encore pour elle
et c’est justement ce qui ressort du circulaire n°
247/EJCSK/CS de janvier 2009 du Chef Spirituel et Représentant
Légal de l’église kimbanguiste : «
Avant leur départ, nos Papas m’avaient recommandé
de procéder à l’exhumation de son corps
et de réaliser son entrée définitive dans
le mausolée de la ville sainte de Nkamba nouvelle Jérusalem…
». Maintenant que la famille sainte[14]
est au grand complet dans le mausolée de Nkamba, on peut
se permettre de paraphraser : Papa DIANGIENDA KUNTIMA, et après
?
NGOMA Saturnin
11 octobre 2010
Notes
:
[1].
République Démocratique du Congo.
[2].
Prophétesse Kongo accusée d’hérésie
et brûlée vive.
[3].
Esprit de bienfaisance invoqué dans l’ancien
royaume Kongo.
[4].
Lubumbashi.
[5].
Extrait du message de Papa Simon KIMBANGU du 10 septembre
1921 à Mbanza Nsanda. « Les noirs assumeront
chez eux les fonctions encore exercées par les blancs.
Et ces derniers seront contraints de se soumettre à
leurs décisions ». Malheureusement, les colons
belges ont jugés ces propos racistes et ont accusé
à tort Papa Simon KIMBANGU de prêcher la haine
du blanc. Ce qui est tout à fait inexact.
[6].
Ville du Bas-Congo actuellement baptisée Mbanza Ngungu.
C’est là que fut jugé Papa Simon KIMBANGU
par un tribunal militaire.
[7].
Kinshasa (capitale de la R.D.C).
[8].
Faubourg de Kinshasa.
[9].
Père François Xavier Nsenkoto, Père Eugène
Brodequin, Père Jean Chrisostomos, Père Bavon
et Sœur Eudoxie.
[10].
L’infirmier Mowana fut l’un des rares noirs à
être témoin oculaire de l’autopsie.
[11].
Ethnie de Papa Kuyela et mama Luezi, parents biologiques de
Papa Simon KIMBANGU.
[12].
C’est lui qui fut à l’origine de la réclamation
du corps de Papa Simon KIMBANGU auprès des autorités
coloniales belges.
[13].
Disciple de Papa Simon KIMBANGU à l’âge
de douze ans, elle fut reléguée d’abord
à Ubundu et ensuite à Lowa. C’est là
qu’elle fut témoin de l’ascension de son
maître. Elle est morte en 2001.
[14].
Dans la foi kimbanguiste, la famille est constituée
de cinq personnes : Papa Simon KIMBANGU, Mama MWILU KIAWANGA
NZITANI Marie, Papa KISOLOKELE LUKELO*, Papa DIALUNGANA KIANGANI*
et Papa DIANGIENDA KUNTIMA*.
* Ce sont les trois fils de Papa Simon KIMBANGU et de Mama
MWILU KIAWANGA NZITANI M
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