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Mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie
Une femme valeureuse et vertueuse.
La vraie beauté d’une femme, c’est celle
qui émane du cœur et de l’esprit. Naturelle
et innée, elle n’a rien d’artificiel comme
celle que l’on façonne devant le miroir avec
un maquillage sophistiqué. Loin d’être
voyante et trompeuse, cette précieuse beauté
du cœur et de l’esprit permet de reconnaître
une femme de qualité entre mille. C’était
également en fonction d’elle que les parents
choisissaient jadis une femme convenable pour leur fils. Mama
MUILU KIAWANGA NZITANI Marie était effectivemment très
belle de cœur et d’esprit. Même si le lévirat[1]
avait été déterminant dans son mariage
avec Papa Simon KIMBANGU, c’est parce qu’elle
était réellement une épouse idéale,
appréciée de tous au sein de sa communauté,
que mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie se maria au neveu de
tata MPATA mia MBONGO[2],
après le mort de ce dernier. En fin de compte, l’histoire
du kimbanguisme lui a donné raison, puisque les nombreux
actes de foi et de courage de notre sainte maman y sont gravés
en lettres d’or.
Le 27 avril, date de la mort de Mama MUILU KIAWANGA NZITANI
Marie, est considérée officiellement par l’E.J.C.SK
comme la journée de la femme kimbanguiste. Bien qu’ayant
été l’unique épouse de Papa Simon
KIMBANGU, ce n’est pas pour cette raison que celle-ci
lui a été dédiée. L’église
kimbanguiste, véritable gardienne de la morale et de
la vertu, ne peut honorer que ceux ou celles qui le méritent.
Mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie était dans sa vie
de tous les jours une chrétienne accomplie, tant par
sa foi en Jésus-Christ que par son amour du prochain.
Sur les traces de son mari, elle avait affermi l’unité
du Kintuadi[3]
et ordonné les premiers ecclésiastes kimbanguistes
le 12 avril 1959. Cet acte très symbolique, que l’on
peut interpréter comme un ultime au revoir aux fidèles,
marqua spirituellement la fin de la mission qui lui avait
été assignée ici-bas.
Mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie s’était éteinte
le 27 avril 1959 à Ngombe Kinsuka, huit ans exactement
après la mort de Papa Simon KIMBANGU. A son enterrement,
pendant que les hommes lui disaient adieu en entonnant d’émouvants
cantiques religieux, les anges, descendus des cieux, souhaitaient
à notre vénérable maman la bienvenue
dans la communauté des saints. S’il existait
dans l’E.J.C.S.K[4]
une tradition honorifique à eux consacrée, elle
figurerait certainement en première position sur la
liste des saints. Mais cela n’empêche pas que
de nombreux fidèles kimbanguistes puissent l’invoquer
comme intercesseur (Kimpovela), avec l’intime conviction
qu’elle intervient en leur faveur auprès de Papa
Simon KIMBANGU le Saint-Esprit. C’est d’ailleurs
à ce titre que les chérubins ne cessent de louer,
l’héroïsme de sa foi et sa belle victoire
sur le péché, à travers les cantiques
kimbanguistes divinement inspirés.
On peut toujours se poser la question de savoir quel rapport
y a-t-il entre mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie et la sainte
vierge Marie ? Officiellement, l’église kimbanguiste
n’a jamais fait un franc rapprochement entre ces deux
femmes, qui ont vécu sur terre à des époques
tout à fait différentes. Mais, en se basant
sur les naissances successives de Jésus-Christ (Luc
1 : 26 à 36 et Matthieu 24 : 27), la révérende
Eulalie MAYAMONA[5]
avait affirmé au cours d’une prédication[6]
que les deux « Marie » sont une seule et même
personne. Chacune d’elles ayant eu en son temps la lourde
mission d’enfanter Jésus-Christ, le fils unique
de Dieu : la sainte vierge devint mère en l’an
0 à Bethléem (Israël), et mama MUILU KIAWANGA
NZITANI Marie le fut à son tour, en 1916 à Nkamba
nouvelle Jérusalem (R.D.C). Des entrailles de la première
sortit Emmanuel (nom du Christ lors de sa première
venue), tandis que de celles de la seconde naquit Papa DIALUNGANA
KIANGANI Salomon (nouveau nom du Christ lors de sa deuxième
venue). L’un et l’autre ont eu pour père
Papa Simon KIMBANGU le Saint-Esprit. Dans « Nkanda ndombe
», cantique kimbanguiste divinement inspiré,
il confirme lui-même cette divine paternité en
ces termes: « mono i se dia Yisu… » c’est-à-dire
« Je suis le père de Jésus… ».
Avoir un destin extraordinaire, comme l’a eu mama MUILU
KIAWANGA NZITANI Marie, n’est pas le fruit du hasard.
Aucune femme ne peut devenir physiquement la mère de
« Dieu », si elle n’a pas au préalable
été spirituellement élue. Ensuite, il
faut avoir nécessairement la beauté du cœur
et de l’esprit, afin d’être capable d’accomplir
humainement cette délicate mission. Nous l’avions
déjà dit : mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie
était très belle de cœur et d’esprit.
C’est en partie cette vertu-là qui l’a
ainsi propulsée sans ambition ni calcul au devant de
la scène, devenant ainsi le « Chef Spirituel
» du kintuadi à la place de son mari arrêté
et déporté à Lubumbashi. Rappelons à
l’occasion que Papa Simon KIMBANGU, fondateur de l’église
kimbanguiste, a passé trente ans d’affilée
en prison pour avoir explicité la bonne nouvelle du
Christ aux africains.
La nature ayant horreur du vide, il fallait donc que la relève
soit assurée. A vrai dire, Jésus-Christ avait
déjà désigné Papa DIANGIENDA KUNTIMA,
fils cadet de Papa Simon KIMBANGU, comme le principal successeur
de ce dernier à la tête du Kintuadi. Mais, handicapé
par l’âge (à peine trois ans en 1921),
il ne pouvait en aucun cas y accéder. Mama MUILU KIAWANGA
NZITANI Marie avait donc été appelée
à la rescousse, « kadi konso salu ntu kikalanga
»[7].
Bien qu’il soit devenu adulte, son fils DIANGIENDA KUNTIMA,
successeur désigné de son père, devait
obligatoirement attendre le « départ »
de sa mère de cette terre, avant d’entrer dans
son droit. Rendez-vous en compte par vous-mêmes : le
27 avril 1959, elle quitta ce monde et le 20 mai 1959 il démissionna
de son poste de fonctionnaire de l’administration coloniale
belge, pour se consacrer exclusivement au kimbanguisme. Supposons
donc que Papa Simon KIMBANGU ait pu confier la direction du
kintuadi à l’un de ses disciples, celui-ci aurait-il
eu le moment venu, la sagesse de se retirer, pour que Papa
DIANGIENDA KUNTIMA succède enfin à son père
? Historiquement parlant, c’est vrai que les époques
se suivent mais ne se ressemblent pas. Si, en 1921, Papa Simon
KIMBANGU avait agi de la sorte, le kintuadi ne risquait-il
pas de connaître bien avant l’heure la situation
similaire à celle d’aujourd’hui, c’est-à-dire
3=1 et 26=1 ?
Le kimbanguisme est un héritage commun qui nous a
été légué à tous par Papa
Simon KIMBANGU. Mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie a eu le
mérite de le préserver, afin que nous puissions
tous en bénéficier. Elle a surtout incarné,
par sa foi et son comportement, le profil d’une véritable
chrétienne. La perfection n’étant pas
de ce monde, il n’y a point sur terre d’homme
qui ne pèche pas. Mais tous ceux qui ont vu, connu
et rencontré mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie, reconnaissent
qu’elle était une femme pieuse et irréprochable.
Elle avait érigé la spiritualité en style
de vie et puisait donc toute sa force dans la prière,
à tel point que les plaisirs du monde ne la préoccupaient
point. Personnage de nature très humble et ouvert,
sa sommitale position au sein du kimbanguisme ne l’avait
en rien changée. Vivant toujours en milieu rural, elle
avait gardé son train de vie habituel, dépourvu
de tout confort matériel. La spiritualité demeurait
à la fois sa plus grande passion, son unique vocation
et son principal centre d’intérêt. Malgré
les injures, calomnies, brimades, persécutions et privations
de liberté, elle ne s’en était pas détournée
un seul instant jusqu’à sa mort ; récoltant
au passage, gloire et honneur pour l’éternité.
Que toutes les mamas kimbanguistes s’efforcent de suivre
ce bel exemple de vie et de foi.
NGOMA Saturnin
27 avril 2011
Notes
:
[1].
Ancienne coutume africaine selon laquelle, après la mort
d’un homme, son épouse devenait de plein droit
l’épouse de son frère, son neveu…
[2].
Premier époux de maman Muilu et oncle de Papa Simon KIMBANGU.
[3].
Appellation d’origine du kimbanguisme et par extension
de l’église kimbanguiste.
[4].
Eglise de Jésus-Christ par son envoyé spécial
Simon KIMBANGU.
[5].
Pasteur kimbanguiste.
[6].
Paroisse de Saint-Ouen (France) en date du 5 décembre
2010.
[7].
Toute œuvre humaine nécessite obligatoirement un
chef (citation de Papa DIALUNGANA).
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