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REHABILITATION DE PAPA SIMON KIMBANGU
:
CHRONIQUE D’UN PROCESSUS LENT, MAIS REUSSI.
Papa Simon KIMBANGU KIANGANI se retrouva à la tête
de l’église kimbanguiste le 26 août 2001.
Il débuta sa mission de Chef Spirituel et Représentant
Légal, dans un contexte difficile. Pendant un certain
temps, il fut même vilipendé dans les médias,
sur les antennes de la R.T.K[1],
par les déçus, les opposants des résolutions
de Nkamba[2],
alors que le Chef Spirituel et Représentant Légal
est considéré - dans la tradition et la foi
kimbanguistes - comme un être spirituellement saint
et infaillible. Mais, un «
bon chef ne voit jamais le diable », et Papa
Simon KIMBANGU KIANGANI a toujours sans cesse, rassuré
les fidèles kimbanguistes qu’il ne s’écarterait,
ni à gauche ni à droite, de la volonté
de nos « Trois Papas »[3].
« Le mille-pattes, a-t-il souvent répété,
va toujours de l’avant et ne recule jamais ».
Cela veut tout simplement dire qu’il a de nombreux défis
à relever et que personne ne pourra l’en empêcher.
Après avoir organisé la première conférence
internationale sur Papa Simon KIMBANGU et concrétisé
la translation des restes de mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie,
de Ngombe-Kinsuka à Nkamba, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI
décida de faire aboutir enfin le processus de réhabilitation
de Papa Simon KIMBANGU.
Sans preuves ni témoins, ce dernier avait été
condamné à mort le 3 octobre 1921 par le tribunal
militaire de Thysville (Mbanza-Ngungu) pour sédition,
alors qu’il ne prêchait que la bonne nouvelle
de Jésus-Christ. En son nom, il ressuscita les morts
et guérit toutes sortes de maladies et de diverses
pathologies du handicap, tant physiques que spirituelles.
Cela le rendit célèbre auprès de ses
contemporains qui allèrent auprès de lui à
Nkamba, rechercher et recevoir gratuitement guérison
et bénédiction. Comme en Afrique, les nouvelles
vont très vite, des foules venant du Congo-français
et du Congo-portugais se rendirent aussi à Nkamba,
pour les mêmes raisons. Craignant que Papa Simon KIMBANGU
ne devienne un jour un charismatique leader politique, les
autorités coloniales belges l’accusèrent
à tort de troubler l’ordre public et de menacer
la sécurité intérieure de la colonie.
Et ce, avec la complicité manifeste des missionnaires
et des commerçants. C’est pourquoi il fut arrêté
manu militari, jugé à la va-vite et condamné
à mort, mais Albert 1er, le roi des Belges, lui accorda
sa grâce royale. Ce geste changea sa peine capitale
en peine de prison à perpétuité, c’est-à-dire
pour le reste de sa vie. Papa Simon KIMBANGU fut donc prisonnier
du 3 octobre 1921 jusqu’au 3 octobre 1951.
Ce jour-là, ayant décidé que sa prison
était terminée, il sortit mystérieusement
de sa cellule et ne la réintégra plus jusqu’à
sa mort, le 12 octobre 1921. Toutefois, quelques esprits éclairés
belges ne restèrent pas indifférents au simulacre
de procès qui s’était déroulé
à 8.000 km de Bruxelles. Certains d’entre eux
n’hésitèrent pas à désavouer
leur propre justice, en prenant fait et cause pour Papa Simon
KIMBANGU, qu’ils considéraient comme la victime
désignée d’un lynchage médiatique
et judiciaire. Conscients que leur père ne s’était
rendu coupable d’aucun crime, et convaincus qu’il
avait été condamné injustement, Papa
KISOLOKELE LUKELO, Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa DIANGIENDA
KUNTIMA avaient acquis la certitude profonde qu’un jour,
il serait réhabilité par les hommes. Et c’est
à ce moment-là que l’histoire l’acquittera
pour toujours. Etant donné que Papa Simon KIMBANGU
avait été condamné par la justice belge,
une frange de kimbanguistes et de membres de sa famille biologique
pensaient que sa réhabilitation n’émanerait
que de la Belgique, avec à la clé, une importante
somme d’argent en guise de dédommagement pour
tous les préjudices subis. Une fois de plus, la bible
nous a tous rappelé à l’ordre : «
Vos pensées ne sont pas mes pensées et vos voies
ne sont pas mes voies » (Esaïe 55 : 8).
Alors, une question mérite donc d’être
posée : « Comment
l’impulsion initiale du processus de la réhabilitation
de Papa Simon KIMBANGU avait-t-elle été concrètement
enclenchée ? ». C’est Papa DIANGIENDA
KUNTIMA lui-même qui en avait posé les jalons
dès 1973. Cette année-là, il formula
auprès du jeune Président Mobutu, la toute première
demande de réhabilitation de son père, qui restera
malheureusement lettre morte. Celle qui sera faite dix huit
ans après par papa Likutu Litchoke[4],
sur recommandation de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, sera la deuxième
du genre. Voici d’ailleurs le résumé des
faits que Papa Likutu Litchoke avait livré à
ce propos sur la chaire de la première conférence
internationale sur Papa Simon KIMBANGU[5].
« En 1957, âgé de dix huit ans, le
jeune chrétien catholique qu’il était,
poursuivait encore sa scolarité à Kisangani.
Etant venu en vacances à Kinshasa, il eut la chance
de rencontrer deux fois de suite Papa DIANGIENDA KUNTIMA,
en sa résidence de Monkoto. La première fois,
il le bénit et émit le souhait de le revoir
avant qu’il ne rentrât à Kisangani. La
deuxième fois, Papa DIANGIENDA KUNTIMA lui remit personnellement
en mains propres une somme d’argent, tout en l’exhortant
à aller jusqu’au bout de ses études. Puis,
il ajouta à son intention : « J’aurais
besoin de vous plus tard ».
En 1987, l’année du centenaire de Papa Simon
KIMBANGU, des élections législatives partielles
furent organisées dans la ville de Kinshasa. Papa DIANGIENDA
KUNTIMA demanda lui-même à papa Likutu Litchoke
de déposer une candidature à la députation,
car telle était la volonté de Dieu. «
Car, renchérit-il, vous avez une mission à accomplir
au sein du parlement ». C’est ainsi qu’il
sera élu et deviendra député de la ville
de Kinshasa.
Début 1991, papa Likutu Litchoke entra dans une phase
particulière durant laquelle il avait régulièrement
des visions. Comme tout kimbanguiste avisé, il priait
chaque matin au saut du lit. Et, à une période
donnée, il entendit dans le silence de sa prière
une voix qui lui ordonna d’aller demander la réhabilitation
de Papa Simon KIMBANGU. Ce fait insolite se répéta
pendant deux jours d’affilée, autour de 8 h précises
du matin. Considérant cela comme de simples hallucinations,
l’intéressé vaqua calmement à ses
occupations sans trop y penser. Un mercredi, pendant qu’il
faisait sa prière matinale, il entendit une troisième
fois la même voix qui lui demanda avec autorité
: « Pourquoi hésitez-vous ? Allez sans tarder
au parlement demander la réhabilitation de Papa Simon
KIMBANGU ». S’étant confié à
son épouse, celle-ci lui fit comprendre qu’il
avait eu une vision et qu’il fallait en parler à
Papa DIANGIENDA KUNTIMA. Sur place, au centre d’accueil
kimbanguiste, le Chef Spirituel le reçut et écouta
sa narration. A la fin de son propos, il le félicita
d’abord en lui serrant chaleureusement la main, avant
de lui révéler ensuite que c’est à
lui que Dieu confiait cette mission. Puisque « nul n’est
prophète chez soi », défendre la cause
de Papa Simon KIMBANGU en milieu politique zaïrois n’était
pas chose facile. Papa Likutu Litchoke se permettra d’ailleurs
de poser à Papa DIANGIENDA KUNTIMA la question de savoir
: comment allait-il s’y prendre ? Le chef spirituel
le rassura aussitôt en lui disant : « N’ayez
pas peur. Votre Dieu vous assistera chaque fois qu’il
sera nécessaire. Je suis à vos côtés
». L’entretien se termina naturellement par une
prière.
En avril 1991, l’assemblée nationale réunie
en pleine session reçut le premier ministre de l’époque
feu Lumumba Lukoji, qui vint y présenter le programme
de son gouvernement. Il eut à cette occasion une pieuse
pensée vis-à-vis de tous ceux qui, hommes ou
femmes, avaient sacrifié leur précieuse vie
sur l’autel de la nation. Papa Simon KIMBANGU dont l’histoire
se confond avec celle du Zaïre, n’était-il
pas l’un d’entre eux ? Profitant donc de cette
aubaine inattendue, papa Likutu Litchoke intervint dans la
foulée en interpellant le premier ministre sur la réhabilitation
de Papa Simon KIMBANGU. En 1991, alors que l’on s’attendait
à une réhabilitation judiciaire en bonne et
due forme, le gouvernement zaïrois n’eut pas d’autre
choix que de le réhabiliter politiquement, laissant
ainsi en suspens le volet judiciaire qui était de loin
le plus important. Pourquoi donc les choses s’étaient-elles
déroulées ainsi ? Comment expliquer que le gouvernement
zaïrois de l’époque n’ait pas pu procéder
à une réhabilitation judiciaire ? Y avait-il
eu politiquement des pressions de la part de la Belgique pour
retarder cette procédure ? L’intervention de
mama Muyabu Nkulu[6],
à la première conférence internationale
sur Papa Simon KIMBANGU, nous avait fourni quelques éléments
de réponse à ces questions. Voici la teneur
de ses propos : « … La réhabilitation judiciaire
n’arrangeait pas le royaume de Belgique (à cette
époque-là), qui entendait protéger ses
juges encore en vie ; et de surcroît, elle ne se sentait
pas prête à reconnaître ses erreurs du
passé. Mais aussi, parce que les hauts magistrats m’avaient
refusé leur collaboration et me prédisaient
que je courrais tout droit vers un échec, dans la mission
de réhabilitation. Quant aux autres magistrats, ils
avaient entamé une grève, la toute première
dans l’histoire de la magistrature congolaise et ce,
pendant trois mois, sans service minimum. Il m’incomba
alors, la tache de convaincre Papa DIANGIENDA KUNTIMA, qu’en
sa double qualité de fils de Papa Simon KIMBANGU et
de Représentant Légal de l’église
kimbanguiste, il devait se contenter d’une réhabilitation
uniquement politique et d’attendre que Dieu lui-même
arrangeât un jour le cycle de ses desseins pour une
réouverture dans les règles, d’une réhabilitation
judicaire et définitive »[7].
Il va sans dire que dès le départ, l’église
kimbanguiste, par la voix de papa Likutu Litchoke, avait entrepris
des démarches pour ladite réhabilitation judiciaire
en faveur de Papa Simon KIMBANGU. Mais, compte-tenu des pesanteurs
et blocages évoqués par madame la ministre,
la solution la plus simple fut donc la réhabilitation
politique, qui eut lieu le 12 septembre 1991 à Kinshasa.
Ce jour-là, la capitale du Zaïre avait été
envahie par des milliers de kimbanguistes venus de partout
: de l’intérieur même du Zaïre, du
Congo populaire, de l’Angola, de l’Afrique du
sud, de l’Europe et de bien d’autres pays africains.
Tous convergeaient vers le centre d’accueil kimbanguiste
de Kasa- Vubu, où était prévu un culte
d’actions de grâce, afin de glorifier et remercier
Dieu, d’avoir rendu possible cette fameuse réhabilitation
politique. Tandis que la grande majorité y attendait
le retour de Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa DIANGIENDA KUNTIMA
qui se trouvaient encore au palais de la nation[8],
où une infime minorité de fidèles les
y avait accompagnés. Ces derniers entonnèrent
tour à tour « O mboka Nkamba », cantique
kimbanguiste inspiré, et « Yembela o Zaïre,
paradis terrestre », chant d’animation, afin de
plonger dans une ambiance chaleureuse, la salle archicomble.
Par la suite, en présence du premier ministre Mulumba
Lukoji et de son gouvernement, de Papa DIALUNGANA KIANGANI,
de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, des membres de l’assemblée
nationale, des hauts magistrats, des autorités civiles
et militaires, des ambassadeurs plénipotentiaires et
chefs des missions diplomatiques… La cérémonie
proprement dite débuta par la Zaïroise[9].
Celle-ci fut suivie par l’allocution de papa Luntadila
Ndala Zafua, secrétaire général d’antan
de l’église kimbanguiste, qui esquissa une biographie
expresse de Papa Simon KIMBANGU.
Madame Muyabu Nkulu n’avait pas tari d’éloges
sur ce grand personnage historique. L’acte que posait
le gouvernement zaïrois n’était effectivement
qu’une réhabilitation de fait, c’est-à-dire
politique. Et Madame la ministre considéra qu’il
ne faisait que la parachever, puisque celle-ci avait déjà
été entamée à la veille de l’indépendance
par les autorités coloniales belges. Pour étayer
son argumentation, elle évoqua leur tolérance
vis-à-vis du kimbanguisme dès 1957, alors qu’il
avait été dissout par l’arrêté
N° 427/sec A.O du 16 novembre 1937[10],
du gouverneur de la province du Congo-Kasaï. Dans le
même ordre d’idées, elle cita également
l’arrêté N°2241/ 846 du 24 décembre
1959, de Mr Bomans, gouverneur de la province de Léopoldville,
qui abrogeait toutes les mesures de dissolution visant le
kimbanguisme. De ce fait, il consacrait officiellement la
reconnaissance juridique de l’église kimbanguiste.
Ce revirement tardif des autorités coloniales belges,
conséquence de l’activisme revendicatif kimbanguiste,
marqua le véritable point de départ de la réhabilitation
politique de Papa Simon KIMBANGU. Le gouvernement zaïrois
eut juste le privilège de la finaliser au nom du principe
de la continuité de l’état.
De la vie de Papa Simon KIMBANGU, madame la ministre de la
justice des libertés et des droits humains, en tira
trois enseignements capitaux. Primo, « il avait sauvé
le peuple noir de l’obscurantisme traditionnelle et
coloniale ». Secundo, « homme d’extrême
tolérance, ni son comportement ni son message n’a
révélé la moindre menace, injure ou invective,
envers tous ceux qui l’ont condamné ».
Tertio, « malgré un environnement hostile, il
a su rêver et visualiser un pays libéré
et restitué à ses enfants ». En conclusion,
Muyabu Nkulu avait annoncé l’armistice accordée,
à titre posthume à Papa Simon KIMBANGU, par
l’ordonnance-loi N° 91/021 du 10 septembre 1991
qui le réhabilitait politiquement. Elevé par
le Président Mobutu, au rang de grand cordon de l’ordre
national du léopard, par l’ordonnance N°94/234
du 10 septembre 1991, le général Kulufa, chancelier
des ordres nationaux, procéda à la décoration
à titre posthume, de Papa Simon KIMBANGU. C’est
Papa DIANGIENDA KUNTIMA, fils cadet de l’illustre susdit
et Chef Spirituel de l’église kimbanguiste, qui
reçut cette distinction des mains du général
Kulufa. Aussitôt, l’hymne national retentit de
nouveau dans la salle pour clôturer la cérémonie.
Mais les kimbanguistes n’en restèrent pas là,
chantres de Dieu par excellence, ils entonnèrent encore
« O mboka Nkamba ». C’est au son de ce cantique
kimbanguiste divinement inspiré, qui résonna
tout d’un coup comme un air de victoire, que tout le
monde quitta enfin la salle.
Au sortir du palais de la nation, Papa DIALUNGANA KIANGANI
et Papa DIANGIENDA KUNTIMA allèrent tout droit au centre
d’accueil kimbanguiste de Kasa Vubu. Pour la circonstance,
la mobilisation des fidèles avait tout à fait
été à la hauteur de ce grand événement.
Sur l’esplanade, il y avait une foule de kimbanguistes
qui attendaient impatiemment l’arrivée des deux
fils de Papa Simon KIMBANGU. Visiblement heureux et ému
qu’on ait enfin entamé le processus de réhabilitation
de son père, Papa DIANGIENDA KUNTIMA affirma que ce
geste historique était valable pour nous tous. Arborant
fièrement la décoration décernée
à Papa Simon KIMBANGU, il rappela à ses ouailles
en passant, que celui-ci avait promis qu’il renaîtrait
en 1918 ; leur faisant ainsi comprendre qu’il était
bel et bien l’incarnation de son père. Une fois
de plus, il fustigea tous ceux qui considéraient Papa
Simon KIMBANGU comme un moins que rien et s’offusquaient
du fait qu’on l’ait réhabilité.
Or, tout homme (femme) noir(e) qui se reconnaît comme
tel, devrait plutôt, avec une notion de respectabilité,
lui témoigner toute la considération due à
son auguste personne et de ne jamais le dévaloriser.
Avant les indépendances, il y avait très peu
d’universitaires africains. Aujourd’hui, ils foisonnent
partout ailleurs, mais la dynamique de l’invention et
de la création n’est toujours pas au rendez-vous.
Pourquoi donc ce vide ? Afin de stimuler l’entreprise,
il raconta l’anecdote de la bicoque que lui et son frère
Papa DIALUNGANA KIANGANI construisirent pour leur mère,
tous deux âgés respectivement de cinq ans et
de sept ans. Papa DIANGIENDA KUNTIMA avoua que « le
bon ami c’est celui qui est présent pendant les
moments difficiles ». Il énuméra d’ailleurs
nommément, les ardents défenseurs du kimbanguisme
aux temps des vaches maigres : Nendaka, Nguvulu, Adoula, Mvimbi,
Damien Kandolo, le président Mobutu… Mr Peigneux
et Mr Le Bussy. Oublier ces gens-là serait de la part
des kimbanguistes une véritable injustice ou plutôt
une ingratitude totale. La Réhabilitation n’est
en fait que la volonté de Papa Simon KIMBANGU lui-même,
les autorités politiques n’ont fait que la concrétiser.
C’est aussi la volonté de Dieu que lui et Papa
DIALUNGANA KIANGANI aient miraculeusement survécu à
une tentative de meurtre ourdie contre eux, car en 1925, ils
avaient été empoisonnés à la cryolite,
aux côtés de leur mère, par le docteur
belge Saxe[11].
Papa DIANGIENDA KUNTIMA exprima, en sa qualité de Chef
Spirituel et Représentant Légal, sa gratitude
aux autorités zaïroises, angolaises et congolaises.
Bien que le 17 février 1974, le gouvernement portugais
fit brûler vifs cent cinquante kimbanguistes angolais,
ce n’est pas pour autant que nous avions gardé
rancune contre le Portugal, ni contre la France ou la Belgique.
Papa Simon KIMBANGU avait hérité de Jésus-Christ
la non violence qu’il nous a transmise à son
tour, et ce n’est en rien un signe de faiblesse de notre
part. Papa DIANGIENDA KUNTIMA remercia également les
autorités du Centrafrique, de Burundi, du Rwanda, de
Zambie… « Nous n’avons rien à vous
remettre mais nous implorerons (pour vous) le recours du bon
Dieu… ce Dieu qui nous écoute. Les Zaïrois
s’ignorent encore, alors qu’ils devraient pourtant
savoir que tout est parti de quelque part et que la répercussion
s’est faite ici au Zaïre, avec de nombreuses ramifications
en Afrique et dans le monde. Que les autorités Zaïroises,
angolaises et congolaises daignent accepter notre participation
au développement de nos pays respectifs. Mes enfants,
le Zaïre, le Congo et l’Angola (pour ne citer que
ces trois pays) ont plein de futurs savants « qui sommeillent
» en leur sein, faisons des recherches approfondies
et évertuons-nous à réaliser plus de
découvertes que tous nos prédécesseurs
».
Moins d’un an après cette réhabilitation
politique, Papa Charles KISOLOKELE LUKELO et Papa joseph DIANGIENDA
KUNTIMA décédèrent successivement le
17 mars et le 8 juillet 1992, selon la prédiction faite
par ce dernier, le 2 janvier de la même année.
Papa DIALUNGANA KIANGANI, deuxième fils de Papa Simon
KIMBANGU et Chef Spirituel 2e adjoint, occupa naturellement
le poste laissé vacant par la mort de ses deux frères.
La réhabilitation judiciaire de Papa Simon KIMBANGU
n’ayant pas été à l’ordre
du jour durant son sacerdoce, on suppose simplement que le
moment de rouvrir ce précieux dossier n’était
pas encore planifié. Ne dit-on pas que « les
hommes passent et les institutions demeurent » ? Et
c’est justement pour assurer la pérennité
de l’église kimbanguiste que Papa Simon KIMBANGU
KIANGANI, petit-fils de Papa Simon KIMBANGU a immédiatement
succédé comme Chef Spirituel et Représentant
Légal, à son père Papa DIALUNGANA KIANGANI,
décédé le 16 août 2001. Comme il
fallait s’y attendre, c’est lui qui aura la responsabilité
de faire aboutir, le processus de la réhabilitation
de son grand-père. D’où, la demande de
révision de son procès, qu’il a lui-même
paraphée et introduite en 2010 au nom de l’église
kimbanguiste, auprès du ministre de la justice et des
droits humains de la R.D.C. Par contre, il est important de
souligner que dès 2003, certains petits-fils avaient
déjà eu l’intention de le faire, mais
ils ne pouvaient avoir gain de cause sans l’implication
de l’église et de son Chef Spirituel. Bref !
En fin de compte, ce dossier ultra sensible resta bloqué
dans les tiroirs des bureaux administratifs, jusqu’à
ce qu’il ressurgisse en Belgique. En effet, dans sa
parution du 25 juin 2011, le quotidien belge « Le soir
» rapportait que : « Des descendants de Simon
KIMBANGU, condamné pour sédition à la
prison à perpétuité au Congo en 1921
et mort en prison en 1951, vont introduire avant fin juin
une demande de révision de son procès auprès
de la cour de cassation de Bruxelles …» [12].
Agissant en qualité d’ayant-droits, dix-neuf
petits-enfants avaient choisi l’avocat Pierre Chomé,
fils de Jules Chomé, pour qu’il défende
leurs intérêts. Bien sûr que la Belgique,
qui s’était octroyée d’elle-même
une compétence juridique universelle pour juger de
tout et de rien, pouvait toujours se saisir de ce dossier.
Mais la R.D.C était plus que compétente à
cause du principe de la continuité de l’état,
et parce que le parodie de procès intenté à
Papa Simon KIMBANGU s’était déroulé
à Thysville (actuel Mbanza-Ngungu), sur l’actuel
territoire congolais.
Le 30 juin 2010, dans l’euphorie du centenaire de son
indépendance, la R.D.C s’est encore souvenue
de Papa Simon KIMBANGU et son Président Joseph Kabila
Kabange l’a élevé, par l’ordonnance-loi
N° 10/O51 du 29 juin 201O, au rang de grand cordon, dans
l’ordre des héros nationaux Lumumba-Kabila. Tout
en remerciant le Chef de l’Etat pour cette distinction
honorifique, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI lui avait personnellement
exprimé tout son intérêt pour une éventuelle
révision de son procès. Car, malgré les
discours et les médailles d’honneur, Papa Simon
KIMBANGU restait juridiquement un éternel condamné.
Peu de temps après, sur instruction du Président
Joseph Kabila Kabange, le ministre de la justice et des droits
humains a mis en marche la procédure de révision.
Prise au dépourvu par l’initiative de la famille
KIMBANGU (celle des dix-neuf petits-enfants), l’église
kimbanguiste l’a aussitôt dénoncée
le 5 juillet 2010 au cours d’une conférence de
presse tenue à Kinshasa. En vérité, en
tant qu’ayant-droits, les dix-neuf petits-enfants avaient
bien la qualité d’agir en justice pour demander
la révision du procès de leur grand-père.
Cependant, là où le bât blesse, c’est
qu’en n’associant pas l’église à
cette démarche et en voulant traiter cette affaire
selon une logique purement familiale, ils avaient trahi, sans
état d’âme le « Kintuadi »,
c’est-à-dire l’esprit et l’idéal
kimbanguistes. En plus de cela, les dix-neuf petits-enfants[13]
ne font plus partie de l’église kimbanguiste.
Cette action solitaire pouvait encore se comprendre, si Papa
Simon KIMBANGU avait été le seul condamné
dans cette affaire. Or, il y avait derrière lui quatorze
autres condamnés, sans toutefois oublier les trente
sept mille familles qui ont toutes souffert le martyr pour
la même cause. D’ailleurs, Papa DIANGIENDA KUNTIMA
avait lui-même, dès le début du processus
de réhabilitation de son père, placé
l’église, fondée par celui-ci en première
ligne. La preuve. Papa Likutu Litchoke qui l’avait déclenché
en 1991, sur recommandation formelle de Papa DIANGIENDA KUNTIMA,
est un fidèle kimbanguiste comme tout autre. Et cette
belle victoire de la réhabilitation politique du 12
septembre 1991, le Chef Spirituel n’était pas
allé droit à Monkoto, à Gombe ou à
Nkamba, pour la fêter en petit comité ; mais
bien au contraire, du palais de la nation, il est passé
directement au centre d’accueil kimbanguiste partager
sa joie avec les fidèles kimbanguistes. Cela revient
à dire que la demande de révision du procès
de Papa Simon KIMBANGU était loin d’être
une affaire familiale. Nous pensons plutôt qu’elle
était du ressort de l’église et de ce
point de vue « seul le Chef Spirituel et Représentant
Légal est mieux qualifié pour agir » sur
ce dossier. A notre humble avis, demander la révision
du procès de Papa Simon KIMBANGU à la justice
belge était tout à fait une cause perdue d’avance,
parce que la Belgique n’a, à l’heure actuelle,
aucunement l’intention de se repentir ; elle craindrait
surtout de se saigner avec les éventuels dédommagements.
Il est fort possible que la famille de Papa Simon KIMBANGU
ait pu aussi s’attendre à cela, mais la réhabilitation
de son fondateur est pour l’église kimbanguiste
une question de principe et non d’argent. Toutefois,
elle n’exclut pas qu’un jour la Belgique puisse
finalement demander pardon, aux kimbanguistes et à
la famille de Papa Simon KIMBANGU, pour tout le mal qu’elle
leur a fait. Il s’agit là d’une obligation
morale à laquelle l’état belge ne peut
historiquement se dérober.
Tandis que dix-neuf petits-enfants ont choisi la Belgique
pour demander la révision du procès de leur
grand-père, le Chef Spirituel a contrecarré
cette action au niveau de la R.D.C. En sa qualité de
Représentant Légal de l’E.J.C.S.K[14],
il a introduit sa requête auprès du ministre
de la justice et des droits humains ; habilité à
déclencher la procédure de révision éventuelle
d’une décision de justice. C’est par sa
lettre d’injonction N° 2339/KIN/054/2/CABMIN/JU/2010
du 18 septembre 2010, qu’il a ainsi saisi la haute cour
militaire pour lui demander de réexaminer « l’affaire
Kimbangu ». La requête du Chef Spirituel de l’église
kimbanguiste ayant été jugé recevable,
la révision du procès de l’illustre disparu
pouvait donc commencer. Présent à Nkamba à
l’occasion des festivités du 12 octobre 2010,
Mr Luzolo Bambi Lessa _ ministre de la justice et des droits
humains _ avait tenu à annoncer lui-même cette
bonne nouvelle aux fidèles kimbanguistes. Par la voix
de ses avocats, l’E.J.C.S.K avait souhaité qu’elle
ait lieu à Mbanza-Ngungu (ex Thysville), mais cela
n’a pu être possible pour des raisons d’ordre
logistique. Sans surprise, tout s’est donc passé
sur place à Kinshasa, du 15 octobre 2010 au 22 juillet
2011. Il y a eu au total six audiences publiques où
se sont succédées les plaidoiries d’avocats
et les réquisitoires du ministère public. Si
du choc d’idées jaillit la vérité,
ces joutes verbales sont de nature à aider le juge
à se forger une intime conviction. En effet, chacun
des membres de la haute cour militaire en a eu une, vis-à-vis
des faits nouveaux, prouvant que Papa Simon KIMBANGU était
innocent et qu’il avait été condamné
à tort. Statuant sur le fond au regard des pièces
justificatives fournies par la partie requérante, c’est-à-dire
les avocats de l’église kimbanguiste, la haute
cour militaire a estimé que le fait que Papa Simon
KIMBANGU ait été amnistié et élevé
par deux fois au rang de grand cordon dans différents
ordres nationaux, constituaient des faits nouveaux. C’est
donc sur la base de ceux-ci qu’elle a rendu son arrêt
du 22 juillet 2011, annulant ainsi le jugement du 3 octobre
1921 par lequel le conseil de guerre de Thysville avait condamné
Papa Simon KIMBANGU à la peine capitale. Il importe
de souligner que le principal bénéficiaire de
cette décision de justice étant déjà
décédé, tous les frais d’instance
ont été pris en charge par le trésor
public congolais. Sous d’autres cieux, ses ayant-droits
auraient naturellement pu réclamer des dommages-intérêts
; mais en RDC aucune juridiction ne les accorde à un
tiers. Cela veut donc dire que ni l’église kimbanguiste,
ni la famille de Papa Simon KIMBANGU n’a reçu,
ne fut-ce qu’un franc symbolique à titre de dommages
et intérêts.
Durant cette procédure pénale, la défense
de l’église kimbanguiste était assurée
par un collectif de sept jeunes avocats : Rémy Lunkunku
N’Kongolo, Ruth Lukembeladio Mele, Matthieu Nsakala
Mbala, Bienvenu Kumbi Eyongo, Rémy Mabeka Ndombele,
Dede Diangienda Biku et Montana Mpuku Onten. Par contre, celle
de la famille biologique de Papa Simon KIMBANGU qui s’était
constituée partie civile, avait été confiée
à Me Pierre Mangotolo Kemonoko. Mais au cours de l’instruction
leur requête, jugée infondée, avait finalement
été rejetée.
A vrai dire, l’aboutissement de la révision
du procès de Papa Simon KIMBANGU ne faisait aucun doute.
Car, après avoir été réhabilité
politiquement, il fallait bien qu’il le soit aussi sur
le plan judiciaire. Le 22 juillet 2011, journée historique
où la haute cour militaire devait délibérer
à l’issue de sa sixième audience, des
milliers de kimbanguistes avaient fait le pied de grue aux
abords du siège de celle-ci. Vêtus de leurs éclatants
uniformes vert-blanc et impressionnants par leur nombre, ils
s’étaient incrustés ce jour-là
dans le paysage urbain de la commune de la Gombe. Au milieu
d’eux on entonnait puissamment cantiques et diverses
animations, engendrant ainsi une ambiance typiquement kimbanguiste,
tempérée de temps à autre par des prières
ponctuelles. Par intermittence, le portait de l’actuel
Chef Spirituel Papa Simon KIMBANGU KIANGANI était brandi
aux côtés des cinq personnages qui composent
la famille sainte kimbanguiste, à savoir : Papa Simon
KIMBANGU, Mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie, Papa KISOLOKELE
LUKELO, Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa DIANGIENDA KUNTIMA.
Dès l’énoncé du verdict final et
définitif, la foule d’hommes et de femmes, kimbanguistes
et non kimbanguistes de tous âges, manifesta sa satisfaction
par des clameurs de joie. Par la suite, un long cortège
se forma spontanément et tout le monde s’ébranla
aussitôt en fanfare en direction du centre d’accueil
kimbanguiste de Kasa-Vubu. Aussitôt, après son
arrivée, un culte d’actions de grâce s’y
tint sous le haut patronage de son Eminence, Papa Simon KIMBANGU
KIANGANI. L’importance de l’événement
était telle que tous les kimbanguistes, où qu’ils
se trouvassent à travers le monde, attendaient impatiemment
son exhortation pastorale. Sans excès de triomphalisme
manifeste, le Chef Spirituel aborda naturellement le fameux
sujet du jour qui faisait d’ailleurs la une des journaux.
Faisant allusion à une montagne en parlant de la révision
du procès de son grand-père, Papa Simon KIMBANGU
KIANGANI remercia le Chef de l’Etat et aussi le gouvernement
congolais[15]
pour nous avoir aidés à nous hisser au sommet
de celle-ci. A sa demande, la FA.KI exécuta le cantique
« Tata Simon wanungini ». Puisque ce qui est délié
sur terre l’est aussi dans les cieux, nous avons à
présent les yeux braqués droit sur Papa Simon
KIMBANGU, mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie, Papa KISOLOKELE
LUKELO, Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa DIANGIENDA KUNTIMA.
Après avoir facilité le transfert de mama MUILU
de Ngombe Kinsuka à Nkamba, dans son discours du 30
juin 2O11, le Chef de l’Etat avait élevé
Papa Simon KIMBANGU au rang de héros national, et cela
avait été pour nous un véritable motif
de satisfaction. Prochaine étape : Mbanza-Ngungu. Les
autorités politiques et l’église, que
nous sommes, irons tous sur place parce que c’est effectivement
là-bas que tout avait été scellé.
A juste titre, la FA.KI exécuta une fois de plus sur
demande du Chef Spirituel, un cantique très explicite
à ce propos : « E kangu diakangua Yisu e Ntumu’andi,
kuna Ngungu diakanga- mena… Kuna Ngungu dikutukila »
[16].
Tel est le condensé du message de Papa Simon KIMBANGU
KIANGANI du 22 juillet 2011.
Du 3 octobre 1921 au 3 octobre 2011, cela fait exactement
quatre vingt dix ans depuis que Papa Simon KIMBANGU avait
été condamné à mort à Thysville,
aujourd’hui Mbanza Ngungu. Donc, à défaut
d’avoir abrité les audiences de la haute cour
militaire, comme le souhaitait l’église kimbanguiste,
cette ville-symbole du Bas-Congo a néanmoins servi
de cadre à la remise officielle au Chef Spirituel,
de l’arrêt du 22 juillet 2011 qui a innocenté
Papa Simon KIMBANGU. Le gouvernement congolais a aussi remis
par la même occasion à l’église
kimbanguiste, les titres de propriété par lesquels
il lui a cédé les lotissements situés
tout autour du bâtiment, ayant fait office du tribunal
militaire en 1921. Il convient de rappeler que celui-ci avait
déjà été cédé à
l’E.J.C.S.K dans les années 90 par le gouvernement
zaïrois.
Au stade « Kitemoko » de Mbanza-Ngungu, la cérémonie
du 3 octobre 2011 avait rassemblé des milliers de kimbanguistes
et non kimbanguistes ; tous tenaient à honorer la mémoire
de Papa Simon KIMBANGU et à lui rendre par leur présence,
un vibrant hommage posthume bien mérité. Témoin
du simulacre de procès ayant débouché
sur la sentence du 3 octobre 1921, Mbanza-Ngungu vivait cet
unique moment historique comme l’expiation d’un
passé lourd et douloureux. L’atmosphère
de fête qui y régnait, avec l’animation
de la fanfare kimbanguiste, contrastait d’avec la résignation
populaire d’antan. Placé sous l’autorité
d’Adolphe Lumanu, vice-premier ministre et ministre
de l’intérieur, la cérémonie commença
par l’hymne nationale et se poursuivit par la prédication
du révérend Elebe Kapalay. Plusieurs intervenants
passèrent à la tribune, parmi lesquels le ministre
de la justice et des droits humains. Le Chef Spirituel reçut
finalement les documents officiels, sur l’annulation
du jugement du 3 octobre 1921 et la cession de lotissements
à l’E.J.C.SK, des mains de Mr Adolphe Lumanu.
Papa Simon KIMBANGU KIANGANI fut le dernier à prendre
la parole. Evoquant l’arc-en-ciel ayant apparu soudain
sur la voute céleste pendant que la cérémonie
battait son plein, il informa l’assistance que cela
signifiait que tous les rapports y relatifs avaient été
spirituellement agréés.
Après avoir été condamné, Papa
Simon KIMBANGU devait être en principe incarcéré
à Boma, mais lui-même rétorqua que la
volonté de Jésus-Christ était qu’il
aille jusqu’à Elisabethville. Que pouvons-nous
donner en retour au Président de la République
pour tout ce qu’il a fait pour nous ? Sachez que «
le meilleur ami c’est celui qui vous assiste pendant
les moments difficiles ». Et ce n’est pas fini,
il nous rendra encore beaucoup d’autres services. Nous
n’avons rien de spécial à lui offrir,
mais qu’il soit couvert de bénédictions,
afin que le bon Dieu l’aide à accomplir tout
le reste. Papa Simon KIMBANGU KIANGANI brandit l’arrêt
sur la révision, tout en répétant trois
fois de suite « il est sorti de prison ! ». Il
brandit à nouveau par la suite, les titres de propriété
des terrains cédés à l’E.J.C.S.K
par l’état congolais. « A Kinshasa, j’avais
dit que je ne pouvais l’emmener avec moi ; mais aujourd’hui,
nous allons tous ici présents l’emmener jusqu’à
Nkamba, et le déposer dans le mausolée. Celui
qui nous fait du bien, ne lui rendrons-nous pas la pareille
? Papa Simon KIMBANGU est venu pour le bien-être de
l’humanité entière… Ce qui vient
de se passer aujourd’hui s’inscrit dans la logique
des prédictions de 1921. R.D.C, Angola, Congo-Brazzaville…
au nom de Papa Simon KIMBANGU, beaucoup de gens viendront
vers nous pour venir apprendre ; soyons donc de véritables
kimbanguistes. Existe-t-il une cinquième génération
? « Le ciel passera mais la parole de Dieu ne passera
jamais ». Pour terminer, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI
avait dit que « toza na trois quarts ya sûr »
[17].
Voici en substance ce que nous avons pu retenir du message
pastoral du chef spirituel du 3 octobre 2011. Comme d’habitude,
il avait clôturé la cérémonie par
une sainte prière, signant ainsi la fin du processus
de la réhabilitation de Papa Simon KIMBANGU.
NGOMA Saturnin
29 juin 2011
Notes
:
[1].
Radio-télé kintuadi.
[2].
Issues de l’assemblée générale de
l’E.J.C.S.K qui s’étaient tenus à
Nkamba en 2002, ces fameuses résolutions avaient décidé
que l’église aura un Chef Spirituel et que tous
les ex vint cinq chefs spirituels adjoints devenaient de simples
conseillers du Chef Spirituel.
[3].
Papa KISOLOKELE LUKELO, Papa DIALUNGANA KIANGANI et Papa DIANGIENDA
KUNTIMA.
[4].
Fidèle kimbanguiste, il fut député de la
ville de Kinshasa.
[5].
Elle eut lieu à Kinshasa (R.D.C) du 12 au 16 février
2006.
[6].
Membre du gouvernement zaïrois ayant procédé
à la réhabilitation politique, elle fut exactement
ministre de la justice, liberté et droits humains.
[7].
Communication de Mme la ministre Muyabu Nkulu (Cf : Actes de
la conférence internationale sur Papa KIMBANGU, envoyé
spécial de notre Seigneur Jésus-Christ. Editions
EKI-Kimbanguiste. France, 2007).
[8].
Salle des congrès où eut lieu la réhabilitation
politique de Papa Simon KIMBANGU.
[9].
A l’époque, hymne nationale du Zaïre.
[10].
Cf : Histoire du Kimbanguisme. P 150.
[11].
Possible faute d’orthographe.
[12].
Cf : www.archives.lesoir.be et www.lalibre.be
[13].
Cf : 26=1
[14]
. Eglise de Jésus-Christ sur la terre par son Envoyé
spécial Simon KIMBANGU.
[15].
Il s’agit du Président et du gouvernement de la
R.D.C (République Démocratique du Congo).
[16].
[17].
A notre entendement, cela sous-entend qu’on le veuille
ou non, nous en jouirons sans entrave.
Saturnin GOMA
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