REMORDS
ET REPENTIR
MERE, as-tu entendu les notes plaintives
De ma détresse, quand dans la nuit, craintive,
J’ai caché l’entaille profonde de
ma faiblesse ?
J’ai tressailli au souffle léger de la
brise qui, sans cesse
A glissé sur ma peau où les stigmates
de mes erreurs
Ont creusé des sillons, que tracent dans son
champ le laboureur.
Mais ton amour sans frontière a porté
mes transgressions,
Mon fardeau que je traîne depuis des années,
sous pression.
MERE, tu as été flagellée afin
de me sortir du gouffre
Béant de la dépendance où l’intolérance
clamait : « Souffre ! »
Aujourd’hui, devant l’éclat de ton
éternelle postérité
Je m’incline ! Je m’incline devant ta douce
autorité.
J’ai failli à ma promesse, à mon
sens du devoir
A mon manque d’obédience qui m’a
traîné dans le couloir
Glacial des condamnés, le couloir de la mort
Où un jugement unique au monde tranche sur chaque
sort.
MERE, tu as compté les jours, les nuits ainsi
que les heures
Qui te séparaient de ta dernière et définitive
demeure.
Dans le vent des tourments, je n’ai vraiment pas
compris
QUI tu étais ; c’est pourquoi j’ai
endossé la toge de l’insoumis
Et j’en ai pleuré, au vu des conséquences
implacables !
Tes silencieux reproches chargent ma conscience influençable.
Ne t’appesantis pas sur mon immaturité,
mais maintiens-moi
Dans les actions nobles, la perfection morale qui cuirassera
ma foi.
MERE, tu as gratté l’épaisse couche
d’ignominie
Pour faire luire ma belle peau noire, et tu m’as
nantie
D’une personnalité nouvelle, d’une
position sociale
Qu’avait muselées le bourreau intercontinental.
Pendant longtemps, je n’ai récolté
que de la boue
Dans mon horizon criblé de maltraitances et de
tabous.
Tu m’as purifiée avec la puissance apaisante
de tes mots,
Tu as sarclé le chemin de la justice reçue
comme un précieux lot.
MERE, Marie MUILU KIAWANGA NZITANI
Je te dois tant, moi, l’AFRIQUE ! Que ton nom
soit béni.
Tu es l’étoile qui a guidé la
sortie de la race noire hors de l’indigence.
Assise sur ton trône à Nkamba-Jérusalem,
ne te départis pas de ton indulgence
Envers moi ; tu as fait s’effondrer le mur qui
m’avait assujettie.
Veille à ce que les racines d’amertume
n’emprisonnent plus ma vie.
Au zénith de ta gloire, que ton profond amour
ne me laisse pas mourir
Dans mes fautes ; vivifie-moi, moi, le berceau de
l’humanité, la terre d’avenir.
BOUKOU
Hélène Gisèle
PreskiParoisse de Rennes, France
05 décembre 2009
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