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Mort de Papa DIALUNGANA KIANGANI
La disparition d’un Chef et la problématique de sa succession
Article de NGOMA Saturnin


Papa Dailungana
Kinshasa, 16 août 2001. Huit mois s’écoulèrent depuis que le pouvoir politique avait changé de mains en République Démocratique du Congo, passant en douceur comme une lettre à la poste, de KABILA père à KABILA fils. La fièvre de l’incertitude qui s’était emparée de la capitale, avait fini par retomber lentement mais sûrement, faisant place nette à un relâchement de tension très manifeste.
Dans les vingt-quatre communes, la vie quotidienne avait repris son cours normalement, comme si rien ne s’était passé. A Kasa-vubu (commune portant le nom du premier président congolais), le centre d’accueil kimbanguiste, situé au croisement des avenues Saïo et des Forces publiques, était en revanche en effervescence à cause de l’arrivée impromptue de Papa DIALUNGANA KIANGANI, Chef Spirituel et Représentant légal de l’E.J.C.S.K[1].

Devant la résidence Shenouda III[2], le corps ecclésiastique, la FA.KI[3] et tous les autres fidèles l’attendaient patiemment. Les surveillants kimbanguistes, vêtus de leurs uniformes vert et blanc, étaient déjà de faction au milieu de ce dispositif d’accueil, afin de lui rendre dès sa descente de voiture, les honneurs dus à son rang. Un fait inhabituel avait tout de suite intrigué les fidèles : à 13h 30mn ce jour-là, le cortège du Chef Spirituel entra en trombe dans l’enceinte du centre d’accueil et poursuivit sa progression à vive allure. Alors que d’ordinaire, il stationnait devant l’entrée de la résidence, où Papa DIALUNGANA KIANGANI était accueilli par les slogans de bienvenue, avant de recevoir au son de la fanfare, les honneurs qui lui étaient dévolus. Cette fois-ci, à la surprise générale, le cortège alla stationner à l’abri des regards derrière la résidence. De mémoire de kimbanguiste, c’est la toute première fois que l’on assistait à ce fait insolite et cela conforta l’impression qu’il se passait quelque chose d’inhabituel et de grave.

Avant d’être le Représentant Légal de l’église kimbanguiste, le Chef Spirituel en est d’abord le pasteur suprême. C’est pourquoi où qu’il aille et où qu’il se trouve, il est obligé d’exhorter immanquablement ses ouailles. Ce jour-là, aussitôt après son arrivée, la FA.KI exécuta à son intention le cantique « Hosanna wizidi ». Sûrs de leur bon droit, les fidèles constitués en véritable comité d’accueil s’attendaient à le voir, l’écouter et si possible le saluer. Mais les choses ne se passèrent pas comme ils l’espéraient. A peine avaient-ils commencé à digérer leur terrible frustration, que le secrétaire général de l’église kimbanguiste papa Bena NSILU vint enfoncer le clou : « … Papa est arrivé mais il est très fatigué… Il s’excuse de ne pas pouvoir vous rencontrer maintenant. Ce soir, vous aurez l’occasion de le saluer. Ne spéculons pas car c’est à sa propre demande qu’il a été conduit à l’arrière de la résidence… ».

En effet, parmi les fidèles, les spéculations allaient déjà bon train et la mise en garde de papa Bena Nsilu n’avait fait que les amplifier. Pourquoi le cortège du Chef Spirituel était-il entré en trombe dans l’enceinte du centre d’accueil ? Pour quelle raison est-il allé stationner directement à l’arrière et non pas à l’avant de la résidence ? Qu’est ce qui empêchait donc Papa DIALUNGANA KIANGANI d’apparaître en public ? La mise en garde du secrétaire général contre la spéculation, n’était-elle pas en soi, un aveu déguisé sur l’extrême gravité de la situation qui demeurait encore bien mystérieuse ? Malgré le manque d’informations fiables, les fidèles étaient plus ou moins convaincus qu’on leur cachait quelque chose. Finalement, toutes les zones d’ombre qui entouraient jusque-là, l’arrivée soudaine du Chef Spirituel à Kinshasa, seront levées par papa KIANGANI « Zako ». Entouré de ses frères papa Charles DIANGIENDA, papa Dieudonné KISOLOKELE, papa Marthorel DIANGIENDA et papa Firmin KISOLOKELE, il mit fin au suspens en annonçant officiellement à la communauté kimbanguiste et au monde entier, la mort physique de Papa DIALUNGANA KIANGANI. Ce dernier avait terminé son propos en précisant que pour le reste, les instances dirigeantes de l’église (secrétariat, collège…) prendraient les dispositions qui s’imposaient.

Et presqu’aussitôt, papa Bena Nsilu reprit la parole en sa qualité de secrétaire général de l’église kimbanguiste. Il exhorta tout d’abord les fidèles à ne pas pleurer, mais plutôt à beaucoup prier et chanter. Il délivra ensuite le message d’adieu de Papa DIALUNGANA KIANGANI: « Mon heure est venue, prenez soin de l’église et restez unis ». Enfin, papa Bena Nsilu mit tout de suite la charrue avant les bœufs, en élevant d’autorité tous les petits-fils de Papa Simon KIMBANGU au rang de Chefs Spirituels:

« …Oyo tozalaki kobenga ti na tongo ya lelo ba papas leki, batikali ba papas leki te. Bazali nde ba papas avec la plénitude ya ba pouvoirs nioso… »[4].

Bref! Après la courte prière du secrétaire général, des groupuscules se formèrent spontanément pour commenter l’événement à chaud. Sur le toit de la résidence Shenouda III, drapeau et fanion étaient déjà en berne ; et sur les visages des kimbanguistes présents se lisaient la douleur, la tristesse, l’inquiétude…

Pour mieux comprendre l’histoire de la mort de Papa DIALUNGANA KIANGANI, il nous faut repartir à Nkamba où tout avait commencé. Ce qui s’est passé à Kinshasa n’est que l’aboutissement d’un long processus. Ainsi donc, le témoignage de papa Daniel Nzinga Nduenga Za Nza, l’un de ceux qui étaient présents lorsqu’il rendit l’âme, va nous servir d’aide-mémoire. Médecin traitant du Chef Spirituel depuis 1974, il est resté à son service jusqu’à sa mort en 2001.

Début août 2001 : En plein préparatif des festivités du 04 août, journée consacrée par l’église à la jeunesse kimbanguiste, Papa DIALUNGANA KIANGANI envoya d’urgence son épouse Mama KIWASISILUA à Kinshasa, car sa santé défaillante nécessitait un traitement médical conséquent.

Le 4 août 2001: En présence de Papa DIALUNGANA KIANGANI, le jubilé de cette journée fut célébré dans la paix et la joie.

Le 6 août 2001: Le Chef Spirituel se rendit à Nkendolo en compagnie de papa Armand DIANGIENDA et sa suite habituelle. Pendant qu’ils s’y trouvaient encore, papa Mbenza KIANGANI leur annonça par personne interposée la mort de mama KIWASISILUA, survenue à Kinshasa, mais personne n’osa en informer Papa DIALUNGANA KIANGANI. Comme d’habitude, de retour à la résidence, il fit normalement le « beko » (veillée de prières), aux côtés de ses enfants et quelques uns de ses plus proches collaborateurs. Après avoir clôturé lui-même la prière finale, il posa à papa Mbenza la question de savoir: quelle nouvelle avait-il reçu de Kinshasa ? Celui-ci le mit au courant du décès de son épouse. Aussitôt, il fit une courte prière pour le repos de son âme.

Le 9 août 2001: Enterrement de mama KIWASISILUA à Nkamba, nouvelle Jérusalem.

Le 10 août 2001: Papa DIALUNGANA KIANGANI s’entretint avec dix neuf (19) de ses enfants (KISOLOKELE, DIALUNGANA et DIANGIENDA confondus) présents à Nkamba.

Le 11 août 2001: La plupart d’entre eux dirent au revoir à leur Père et Chef Spirituel avant de repartir pour Kinshasa. Seuls sept d’entre eux restèrent sur place : Papa KIMBANGU KIANGANI, papa MBENZA, papa Armand, papa « Solo », papa « Reagan », mama NSONA et mama NKUAKIADI. Mama Pauline NSALULU n’avait pas encore regagné Kinshasa non plus. Entre-temps papa Kayombo, éprouvé par la mort d’un parent, avait reçu pour sa part la permission de se rendre également à Kinshasa.

Le 12 août 2001: La santé déjà précaire de Papa DIALUNGANA KIANGANI s’était quelque peu altérée. Papa Nzinga, son médecin traitant lui suggéra d’aller si possible, se faire soigner en Europe. Il refusa en précisant qu’il n’irait pas mourir dans un pays étranger. Bien sûr que ses deux frères KISOLOKELE et DIANGIENDA y fussent décédés, mais cela ne saurait être le cas pour lui. Etant spirituellement tous les trois une seule et même personne, lui se devait de mourir en Afrique (en RDC) afin de concrétiser la promesse faite par Papa DIANGIENDA KUNTIMA en 1990, selon laquelle il ne mourrait pas à l’étranger. « Si vous ne souhaitez pas aller vous faire soigner en Europe, rendez-vous alors à Kinshasa », lui proposa papa Nzinga. Mais Papa DIALUNGANA KIANGANI lui rétorqua :

« je ne mourrai ni en Europe, ni à Kinshasa, ni à Nkamba-Nouvelle Jérusalem. Si cela se passe à Kinshasa, il risquera d’y avoir après ma mort, beaucoup de faux témoignages en mon nom. Toutefois, si mon Père m’en donne la permission, j’irai à Kinshasa. Pour l’instant, il n’en est rien ».

« Je m’en irai en paix sans avoir une seule dette envers vous tous. Je vous ai dit tout ce que j’avais à vous dire. Là où je n’ai pas pu aller physiquement, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI s’y est rendu en mon nom ; et tout ce que je n’ai pu faire par moi-même, je l’ai délégué pour l’exécuter à ma place. C’est lui notre Père, c’est lui Papa DIANGIENDA et c’est également lui « la tête », l’alpha et l’oméga.


Le 14 août 2001: « Quand est-ce que la souffrance de la race noire prendra-t-elle fin ? » demanda papa Nzinga. Réponse de Papa DIALUNGANA KIANGANI : « Achevez simplement la construction de la cité de Nkendolo. Dieu vous réserve de belles choses et tous les maux dont vous souffrez disparaîtront. Une fois que les travaux de Nkendolo seront terminés, beaucoup de gens viendront pour initier différents projets et n’auront même plus besoin de votre quote-part. C’est pourquoi je vous exhorte à construire à présent que vous en avez le temps et l’occasion, afin que le bon Dieu vous fasse bon droit. Si vous ne le réalisez pas maintenant, quand l’accomplirez-vous ? »
A 18 h, Papa DIALUNGANA KIANGANI fit le tour de Nkendolo et salua tous les ouvriers des trois Congo (Angola, Congo-Brazzaville et R.D.C) qui travaillaient sur le site.

Le 15 août 2001: Culte matinal dans le majestueux temple de Nkamba. Le Chef Spirituel eut une soudaine montée de fièvre. De ce fait, il autorisa Papa Simon KIMBANGU KIANGANI à faire la prière finale. Ayant franchi le seuil de la résidence, il n’en ressortit plus tout au long de la journée.

A 15h, papa Nzinga et papa Jétou firent un bref rapport à papa MBENZA sur l’état de santé de Papa DIALUNGANA KIANGANI. Papa Mbenza leur dit : « merci pour le rapport… Nous avons combattu victorieusement pour mama KIWASISILUA, le moment est venu de combattre pareillement pour Papa ».
Quelque temps après, Papa Simon KIMBANGU KIANGANI eut lui aussi droit au même rapport. Sa réponse fut : « Papa DIALUNGANA KIANGANI est en train de combattre sur plusieurs fronts… mais il serait plus indiqué d’être fin prêts pour l’événement qui ne tarderait pas à survenir ». En écoutant les réponses données par l’un et l’autre, papa Jétou et Nzinga comprirent que Papa DIALUNGANA KIANGANI n’en avait plus pour longtemps.

A 17h, papa « Solo » KISOLOKELE vint à son tour aux nouvelles. On lui fit pratiquement le même rapport. Juste après, il alla s’asseoir près de Papa DIALUNGANA KIANGANI avec qui il conversa une heure durant. Le soir venu, le Chef Spirituel désigna Papa Simon KIMBANGU KIANGANI pour qu’il reçût les honneurs à sa place et qu’il supervisât par la même occasion le nsinsani des jeunes kimbanguistes.
A 22h, le « beko » eut lieu dans sa chambre avec les participants habituels : Papa Simon KIMBANGU KIANGANI, papa Mbenza KIANGANI, papa « Solo » KISOLOKELE, papa Nzinga, papa Jétou, papa John, papa Siméon ainsi que lui-même le Chef Spirituel. A la fin, tout le monde s’en alla, excepté papa Nzinga et papa Jétou.

Le 16 août 2001 : La nuit fut plus ou moins calme jusqu’à 3h du matin. Papa DIALUNGANA KIANGANI qui s’était réveillé ordonna à papa Nzinga de faire la prière. Ayant ressenti une vive douleur au niveau du cœur, il fut très vite examiné et le diagnostic fit état d’une sévère hypotension. A 3h30, son médecin traitant constata que sa tension artérielle avait chuté jusqu’à 0. Papa DIALUNGANA KIANGANI fit venir ses enfants (Papa Simon KIMBANGU KIANGANI, papa « Solo » KISOLOKELE et papa MBENZA KIANGANI) qui arrivèrent à son chevet à 4h du matin. Devant témoins, il leur exprima sa dernière volonté : « Mes enfants, je vous ai fait venir pour vous dire que mon corps est faible, il est donc temps que je m’en aille. Préservez durablement l’œuvre de Dieu. Toi, l’aîné (Papa S.K.K) tu as pour charge de réunir tous tes frères dans l’amour, soyez tous unis plus que jamais. Quand vous serez confrontés à une situation donnée, mettez-vous tous d’accord sans oublier d’associer les anciens et les jeunes. Ce n’est que bien après que vous en informerez l’église toute entière. Aimez-vous et entendez-vous sincèrement les uns, les autres. Prenez surtout soin de l’église ». Après cela, Papa DIALUNGANA KIANGANI procéda à la bénédiction de tous ceux qui étaient présents. Papa Kayombo, absent de Nkamba, fut bénit par personne interposée.

Malgré une tension artérielle stationnaire, le Chef Spirituel donna finalement son accord pour se rendre à Kinshasa. Pendant que l’on apprêtait à la hâte véhicules et sacs de voyage, il en profita pour saluer ses belles-filles ainsi que tous ceux qui vivaient dans sa maison. Le cortège était constitué de plusieurs véhicules. Parmi les personnes qui avaient accompagné le Chef Spirituel, on peut citer entre autres : mama Kuluntu (Pauline NSALULU), mama NKUAKIADI, mama NSONA Marie, papa MBENZA KIANGANI, papa « Solo » KISOLOKELE, papa Nzinga, papa Jétou, papa Siméon Mazanga, papa John, papa Ntalani (Sipa) et papa Nseka (Sitra).
A 7h 30, le cortège démarra en direction de Kinshasa. En cours de route, Papa DIALUNGANA KIANGANI n’adressera la parole à personne et entrera finalement dans le coma.

A quelques mètres de Kiemba, papa Nzinga sentit une main se poser sur l’une de ses épaules. Une bouffée de chaleur inonda instantanément son corps et vit une lueur d’une grande intensité. Une voix intérieure lui chuchota que Papa DIALUNGANA KIANGANI était sur le point de « partir ». Le cortège s’immobilisa net à Kiemba. A l’instant même où papa MBENZA entama une prière, le Chef Spirituel rendit l’âme sur place. Il était 10h30. La question se posa de savoir s’il fallait poursuivre le voyage jusqu’à Kinshasa ou rebrousser chemin ? Tous optèrent à l’unanimité pour la première hypothèse, afin que Papa Mfumu’a Mbanza pût y être honoré une dernière fois par les fidèles.

Arrivé à la frontière naturelle Bas-Congo et Kinshasa (au revoir Bas-Congo), papa Nseka « Sitra » qui conduisait le tout-terrain du chef spirituel, vit tout à coup, Papa Simon KIMBANGU et mama MUILU KIAWANGA NZITANI Marie. Assis tous les deux sur le capot, ils avaient chacun dans leur main un drapelet. Spirituellement, un dialogue s’instaura entre eux et le chauffeur, à l’insu des autres occupants du véhicule. « N’aie pas peur, lui dirent-ils, nous sommes venus vous accueillir et vous escorter jusqu’au centre d’accueil. Dès que vous en franchirez l’entrée, contrairement à l’accoutumée, allez plutôt stationner derrière la résidence ». A partir de Mitendi, on téléphona à papa « Zako » pour le prévenir que le cortège du Chef Spirituel arriverait sous peu à Kinshasa. Etant donné que Papa Mfumu’a Mbanza avait reçu de son père l’autorisation de s’y rendre au dernier moment, les autorités de l’église à Kinshasa n’étaient pas au fait de la situation, telle qu’elle se présentait réellement.

Après l’annonce officielle faite par papa « Zako », la triste nouvelle de la mort de Papa DIALUNGANA KIANGANI parvint presqu’aussitôt aux quatre coins du monde, grâce à internet et à la téléphonie mobile. Avec la disparition du dernier fils de Papa Simon KIMBANGU, la question de la succession devint inéluctable et se posa déjà avant même l’enterrement de l’illustre disparu. Les propos controversés du secrétaire général de l’église avaient d’une certaine façon, précipité les choses. Afin de décourager cette tendance incitative à la prise illégale et collégiale du pouvoir spirituel, papa Tukemboso[5] n’eut pas d’autre choix que de divulguer le message de papa DIANGIENDA KUNTIMA du 16 mars 1980 à Matadi. Ce dernier confirme dans ledit message que : «… Kati na bana, Nzambi tulaka kidimbu, c’est-à-dire, muana yina ke tambula mbote… Nzambi ke na secret na yandi, Nzambi ke riche, muntu ke ku remplacer, yandi kele… »[6]. Papa DIANGIENDA KUNTIMA y donna sa vision de la succession pour les jours à venir. Il parla de leur remplaçant, de leur successeur, du futur Chef Spirituel au singulier et non pas au pluriel. Allez-y comprendre !

La mort de Papa Mfumu’a Mbanza n’était pas en soi une surprise pour les kimbanguistes, d’autant plus que Papa KISOLOKELE et Papa DIANGIENDA l’avaient déjà précédé sur cette voie. En tant que chef de l’église, il « partit » le dernier parce qu’il lui fallait tout d’abord recevoir la demande de pardon du péché originel; se révéler ensuite à la face du monde comme le Christ réincarné et enfin préparer sa propre succession à la tête de l’E.J.C.S.K. Papa DIALUNGANA KIANGANI avait aussi la responsabilité d’enterrer mama Elisabeth MVETE « Bibi », épouse de Papa DIANGIENDA KUNTIMA, décédée le 16 avril 1998; mama Lukuikilu Mikala Mandombe , disciple de Papa Simon KIMBANGU, décédée le 18 mai 2001 et sa propre épouse mama Marie KIWASISILU, décédée le 6 août 2001. Quant à mama Pauline NSALULU, épouse de Papa KISOLOKELE, nous osons croire que son « programme » est entre les mains de Papa Simon KIMBANGU KIANGANI. Ce n’est certainement pas pour rien qu’il intercède souvent pour elle dans ses prières.

Papa DIALUNGANA KIANGANI avait reçu de nombreux hommages venus de différents horizons. Le 18 août 2001, le président Joseph KABILA KABANGE s’était déplacé jusqu’au centre d’accueil kimbanguiste, pour s’incliner devant le corps de celui qui l’avait reçu lors de sa toute première visite à Nkamba, le 19 juin 2001. L’enterrement du Chef Spirituel y avait eu lieu le 21 août 2001 à 16h. Il reposa enfin aux côtés de ses frères Papa KISOLOKELE et Papa DIANGIENDA. Aujourd’hui, les cinq (Papa Simon KIMBANGU, sa femme et ses trois enfants) sont tous au grand complet, dans l’enceinte même du mausolée de Nkamba, constituant ainsi un véritable puzzle. Jugez-en par vous-mêmes. Mama MUILU mourut un lundi, Papa KISOLOKELE un mardi, Papa DIANGIENDA un mercredi, Papa DIALUNGANA un jeudi et Papa Simon KIMBANGU un vendredi. Est-ce là un pur hasard ?

Quoiqu’il en soit, souvenons-nous que Kiemba (l’endroit où Papa Mfumu’a Mbanza rendit l’âme) signifie piège et cela a spirituellement un sens. En principe, l’utilité d’un piège est de mettre hors d’état de nuire les éléments nuisibles d’un environnement donné. En clair, il est encore temps pour quiconque nuirait à la bonne marche de l’église de s’amender. En vérité, chaque kimbanguiste a le devoir de corriger éventuellement sa conduite, pour qu’elle soit conforme à la trilogie « amour, commandements et travail ». Toute négligence, quelle qu’elle soit, peut devenir également un piège sans issue. Il est écrit dans Apocalypse 22 :12 : « Voici : je viens bientôt, et j’apporte avec moi ma rétribution à chacun selon ses œuvres ».
« Konso muntu kakipapila ».


NGOMA Saturnin
E-mail: ngoma4@voila.fr
15 août 2010

NOTES :

[1]. Eglise de Jésus Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon KIMBANGU.
[2]. Pape de l’église copte orthodoxe d’Egypte, il visita l’église kimbanguiste en octobre 1979. La résidence qui porte son nom fut construite à cette occasion et c’est là qu’il fut logé durant son séjour.
[3]. Fanfare kimbanguiste.
[4]. « Ceux que nous appelions jusqu’à ce matin les petits papas…deviennent tout simplement des papas tout court, avec la plénitude de tous les pouvoirs ».
[5]. Ancien membre du cabinet de Papa DIANGIENDA KUNTIMA et représentant légal 2e suppléant chargé de la presse et information (en 2001). C’est à lui qu’il avait confié la bande contenant le message du 16 août 1980, avec mission de le divulguer au moment où l’église serait confrontée à la fameuse question de la succession.
[6]. Extrait du message du 16 août 1980: «… Parmi les enfants, Dieu avait déjà apposé son sceau… l’enfant qui se conformera à la volonté divine… Dieu est discret et riche, l’enfant qui nous remplacera existe ».



 
 
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