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CE QUE NOUS DEVONS COMPRENDRE DU MARIAGE
RELIGIEUX KIMBANGUISTE
Loin d’employer une formule consacrée ou emphatique,
nous certifierons tout de même que le moment choisi où
deux êtres décident d’un commun accord de
franchir le pas pour convoler en justes noces devant DIEU, est
sans conteste le plus beau jour de leur vie ! Cette union qui
engage deux conjoints et qui, en prenant à témoin
l’assemblée du ciel et celle des hommes sur la
terre, se jurent de se chérir et de s’apporter
une assistance mutuelle pour le meilleur et pour le pire. C’est
la fusion de deux destinées qui traverseront ensemble
le long fleuve de la vie commune. La cérémonie
rituelle de cet instant intense vécu par le couple qui
va s’unir devant Dieu, diffère certes, selon les
religions, mais l’objectif final visé demeure le
même : la bénédiction nuptiale.
L’Eglise Kimbanguiste considère le sacrement
du mariage comme une valeur suprêmement sacrée
et conçoit que c’est Dieu qui donne la force
et le pouvoir de s’aimer dans la joie, comme dans l’adversité.
Se marier à l’église, c’est recevoir
un don inestimable ; c’est prendre entièrement
conscience de la portée spirituelle de ce lien appelé
: mariage. Ainsi dirons-nous que l’union conjugale est
l’empreinte visible de la volonté et de l’action
de Dieu, de la grâce du Saint-Esprit. Se marier dans
le sanctuaire de la trinité n’est donc pas un
acte à classer avec nonchalance dans le tiroir des
banalités, ni à confiner dans le panier des
futilités.
L’occidentalisation gagnant du terrain, l’Eglise
Kimbanguiste en Europe est en souffrance à cause de
nous, ses chrétiens qui y importent progressivement
des mœurs relevant très nettement d’un déplorable
suivisme. Les pages du manuel des principes et méthodes
sont déchirées une à une pour être
remplacées par celles d’autres règles
étrangères à l’éthique du
Kimbanguisme qui, par sa particularité générale
crée la différence par rapport aux autres confessions
religieuses. Nous effritons tout ce qui fait la fierté
de notre Eglise, nous faisons une entorse grave aux règlements
qui la régissent.
Nous faisons parade d’une multiplicité de fantaisies
qui ternissent la magie imprégnant le mariage religieux,
alors que c’est dans un recueillement des plus sereins
que nous devons partager, en communion avec les mariés,
des heures enveloppées de solennité. Mais c’est
bien dommage car c’est loin d’être le cas
! En surfant sur « You Tube », nous plongeons
dans un fourmillement de clips de mariages religieux kimbanguistes
de tous les styles ; on nous en met plein la vue ! Aussi,
permettez-nous de mettre en exergue quelques bavures relevées
ça et là ; la liste pourrait être exhaustive,
mais nous nous contenterons de souligner les quatre points
suivants qui nous ont paru prioritaires.
Primo :
Lorsqu’un couple publie les bans qui annoncent leur
mariage, longtemps à l’avance, la date et l’heure
de la cérémonie sont consignées dans
le registre du Révérend Pasteur de la paroisse
donnée, ainsi que sur les cartons d’invitation.
Mais malheureusement, cette notion d’heure est devenue
inexistante ; on ne tient plus aucun compte de l’horaire
fixé, ce qui désorganise le déroulement
de la cérémonie, telle que prévue car,
au lieu d’être diurne, celle-ci devient nocturne.
Ce qui fait que dans la plupart des cas, lorsque l’officiant
désigné débute le sermon nuptial, le
soleil est à son déclin, ou alors, l’obscurité
naissante commence carrément à étendre
son voile de la nuit.
Nous sommes ici, en présence d’une infraction
gravissime dont nous ne semblons pas mesurer le poids des
conséquences, si tant soit peu, nous en creusons la
profondeur. Dans ces terres d’accueil européennes
où nous sommes venus nous établir pour mille
et une raisons, nous sommes soumis à un rythme de vie
qui ne nous laisse aucune alternative. Pour certains d’entre
nous, les horaires contraignants pour nous rendre à
notre lieu de travail, font que nous nous levons parfois aux
aurores pour ne pas arriver en retard ; c’est le même
souci consciencieux qui nous étreint lorsque l’on
se rend à un rendez-vous pour un entretien d’embauche,
ou à une consultation chez le médecin. L’heure
est calculée à la seconde près.
Le mariage civil ne souffre aucun retard car monsieur le
Maire n’attend pas et il n’est pas disposé
à faire des largesses à ceux qui pensent avoir
la liberté d’entraver son planning préétabli.
A travers ces exemples analytiques, nous aimerions sincèrement
comprendre POURQUOI ce
même sens du respect de temps n’est pas accordé
au MARIAGE RELIGIEUX qui
est la plus importante alliance devant Dieu ? Ne savons-nous
pas que lorsque nous faisons enregistrer un mariage à
l’église, ce n’est pas avec le Pasteur,
qui n’est qu’un intermédiaire, que l’on
conclut un rendez-vous de célébration, mais
c’est avec DIEU ! Pourquoi
cedit rendez-vous avec cet Etre clément qui va bénir
une union et apposer son sceau sur les mariés qui ne
deviendront qu’une seule chair, est-il pris avec moins
de considération ? Nous imposons au Tout-Puissant,
notre volonté, nos horaires fantaisistes qui aboutissent
à des célébrations de mariages nocturnes.
Sommes-nous à même de comprendre ce que cela
implique réellement ?
Nous laissons à chacun le soin de puiser dans ses réflexions
et d’en tirer ses propres conclusions.
Deuzio :
Le cortège d’honneur qui accompagne en défilant,
les futurs époux s’étire en longueur car
dans le lot, nous pouvons remarquer, avant et après
l’entrée simultanée des mariés,
deux ou trois groupes vêtus, avec comme signe distinctif,
des uniformes les différenciant. Aux sons de la Faki,
les pas cadencés de tout le cortège varient
entre le pas du défilé normal ou le pas dansant
entraînant un perceptible déhanchement. Dans
certains clips, nous avons même vu les filles d’honneur
avec de longues mèches retombant de façon ostentatoire
sur les épaules ou le dos : le foulard sur la tête
est juste posé à titre symbolique.
Nous foulons les interdits au pied pour introduire des dérapages
qui risquent de nous coûter chers. Au sein de notre
chère Eglise, nous avons notre style de défiler
avec grâce, sans que nous éprouvions le besoin
de rajouter d’autres facettes qui, au bout du compte
ne cadrent absolument pas avec notre mentalité et notre
éducation religieuse. Quant au port des mèches
ou rajouts, il a strictement été interdit depuis
Papa DIANGIENDA, et notre actuel Chef Spirituel, Papa Simon
KIMBANGU KIANGANI, en a fait le rappel plus d’une fois.
Tertio :
Les témoins des mariés, l’ensemble du
cortège, ainsi que les époux eux-mêmes
font leur entrée avec leurs chaussures aux pieds, alors
que nous savons tous pertinemment que nous nous déchaussons
dans les lieux de cultes et que nous avons toujours procédé
de cette manière, quelles que soient les cérémonies
ou les sacrements se déroulant au sein de l’Eglise.
Se déchausser est-il devenu un acte dégradant
notre fierté ou notre personnalité ? Pourquoi
affichons-nous cette forme de désobéissance,
d’entêtement ? Pourquoi implantons-nous des dérogations
qui de plus en plus renvoient une image peu flatteuse de ce
qui a toujours été scrupuleusement respecté
dans le milieu kimbanguiste ?
Remettons les pendules à l’heure pour une remise
en place de l’uniformité de nos principes et
méthodes. Ne nous en éloignons pas, mais plutôt,
laissons les autres s’inspirer de nos lois et de nos
règlements, dans un réajustement de notre conduite
générale. Le Kimbanguisme a toujours été
une référence de marque, ne gâchons pas
ce privilège.
Quarto :
Ce geste est-il autorisé, lorsque nous savons que dans
la plupart des cas, les conjoints vivent déjà
ensemble et qu’à ce titre, la mariée n’a
plus à voiler son visage ? Cela était plausible
dans le temps, si le mariage était certifié
être pur, dans tous les sens du terme ; or, à
l’époque où nous vivons, ce statut a complètement
perdu son caractère exigible. Et c’est avec une
profonde consternation que force nous est de reconnaître
que nous avons atteint un stade de dépassement des
limites dont nous sommes les auteurs, les artisans propres
à calquer sans aucune analyse, les attitudes des autres
; quelle autre innovation importerons-nous, prochainement?
Avec tous les points soulevés dans ce texte, notre
conclusion sera brève.
Dieu bénit avec miséricorde les conjoints qui
se présentent à Lui, qui marchent droit vers
son autel pour une union dans la sanctification. Il scelle
de son sceau royal les époux venus à sa rencontre
pour recevoir une bénédiction qui leur assurera
la sérénité sur le chemin de la vie qu’ils
auront choisi de longer ensemble.
BOUKOU Hélène
Gisèle
Presse Kimbanguiste - Paroisse de Rennes
Rennes, le 20 septembre 2011 |
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