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MARIE MUILU KIAWANGA NZITANI : L' APOGEE DE SA GLOIRE
Article de BOUKOU Hélène Gisèle

Nous ne le dirons jamais assez, Marie MUILU KIAWANGA NZITANI, demeurera éternellement la poulie maîtresse sur laquelle se sont articulés les différents processus de libération, d'émancipation, d'épanouissement, de développement, etc... qui, tour à tour ont été le tracé de l'itinéraire parcouru par l'Eglise Kimbanguiste, de 1921 à nos jours.

MUILU, confrontée bien malgré elle à une horde d'adversaires, à une époque hermétiquement fermée où la répression coloniale fait rage, les yeux de l'Eternel se posent sur elle, comme ils veillent sur les justes. Il a mis hors d'atteinte son âme comblée d'allegresse. Sa vie durant, elle a contribué à donner une image ouverte de sa foi. Au stade où les moins aguérris auraient sombré dans le renoncement, elle, elle a puisé la force de sa combativité dans la promesse faite à son Illustre Epoux : Simon KIMBANGU ; promesse scellée qui consistait à poursuivre, vaille que vaille, l'oeuvre qu'il avait amorcé avant son arrestation; elle a tiré la sève de sa survie dans l'amour de ses enfants, ses trois fils qui, en dépit de leur très jeune âge l'ont soutenue en lui donnant la force persévérante de ne pas laisser en plan, la lourde et pénible mission qu'était la sienne. Même séparée brutalement et cruellement de son fils aîné KISOLOKELE déporté à Boma, ainsi que plus tard de son benjamin DIANGIENDA, qui avait rejoint son frère en relégation, dans cette profonde et incisive blessure infligée à son coeur de mère, elle avait su interpréter et écouter avec abnégation, les paroles de sagesse soufflées par Dieu. Son deuxième fils, DIALUNGANA, qui ne l'avaig jamis quitté, avait été son fidèle appui.

Pour le meilleur et pour le pire, ces mots ont eu pour elle, valeur de vertu et elle y est demeurée souverainement fidèle car ils étaient synonymes aux serments échangés entre elle et son tendre et auguste époux : Simon KIMBANGU ; ces mêmes mots ont fait office de bornes tracés à son intention et qui ont longé l'itinéraire de son destin. C'est alors que les portes, non pas de la liberté, mais de la captivité s'ouvriront, et c'est très sereinement qu'elle en franchira le seuil puis, sans autre forme de procès, elles se refermeront derrière elle et ses fils. Ce n'est que plus tard que seul son fils DIALUNGANA restera définitivement à ses côtés, pour une assignation à résidence indéterminée et décrétée par les colons belges.

Plusieurs femmes héroïques dans le monde ont brillé par leur bravoure et leurs exploits, et se sont vues accorder la palme d'or en entrant dans les annales de l'histoire. Par leur témérité, elles ont fièrement planté leur étendard dans le temps. Mais MUILU a fait plus que cela : elle a gravé son nom dans le coeur et l'esprit de ceux qui lui voueront toujours le plus grand respect. Elle nous a appris, à travers le dédale de ses souffrances dans la clandestinité que "Le fruit de l'humilité, de la crainte de l'Eternel, c'est la richesse, la gloire et la vie" (Proverbes 22 : 4).

Décédée le 27 avril 1959 en tant que déportée à Ngombe-Kinsuka, son corps y sera inhumé. Cinquante ans durant, il restera enseveli dans cette terre devenue d'exil, de rélégation pour elle. Son état d'isolement prendra fin lorsque dans la nuit du 9 au 10 octobre 2009, on procèdera enfin à l'exhumation de son corps, en vue d'un rappatriement à Nkamva-Jérusalem, et c'est à cette même date que la dépouille mortelle de l'épouse de Simon KIMBANGU fera une entrée triomphale dans la Cité Sainte, Nkamba Nouvelle Jérusalem. Les mots sont loin de reproduire dans toute leur exactitude.l'intensité, la solennelité qui a nimbé l'exhumation en elle-même, puis l'entrée victorieuse dans Nkamba.

En repassant, comme dans un kaléïdoscope, le dédale des images de la vie austère de MUILU, c'est un soufflet que nous recevons de plein fouet ! Si fait, c'est un fort sentiment de honte, d'embarras, d'impuissance qui nous étreint le coeur comme s'il était pris dans un étau. Notre vision trouble ne nous fait même pas distinguer, ne fusse que d'un iota, la limpidité spirituelle de l'oeuvre incommensurable érigée par la ténacité de MUILU. Qu'en avons-nous plutôt fait, à l'heure présente? Nous l'avons asphyxiée, nous l'avons polluée; nous avons rendu irrespirable l'ai sain dans lequel elle baignait paisiblement. Nos lèvres prononcent avec une feinte dévotion le nom vénéré : MUILU, alors que notre coeur ne lui rend pas justice ! Nous déconsidérons, avec une froide désinvolture, ce qu'elle a mis toute une vie à tisser sur une toile immaculée de la sainteté.

Pouvons-nous, nous targuer d'une quelconque vanité devant un tel fiasco? Nous sommes les artisans de notre propre perte que nous avons coiffé du chapeau de la cupidité. Mais fort heureusement, toutes ces entraves n'ont dévié en rien le courant impétueux de la volonté irréversible de Dieu, car il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux.

Quelle femme au monde serait restée stoïque comme MUILU, lorsque les tourments et les supplices lacéraient sa chair tous les matins, ou quand le harcèlement moral pesait lourdement sur son âme? Combien de femmes n'auraient-elles pas succombé devant un sadisme sans nom? MUILU s'est tue chaque fois, devant ses bourreaux, en leur opposant un silence de marbre. Elle a accompli avec brio, sa mission sur cette terre. Reposant enfin aux côtés de son Epoux et de ses Fils, elle est rentrée enfin dans la gloire éternelle des Saints.


BOUKOU Hélène Gisèle
Presse Kimbanguiste - Paroisse de Rennes
Rennes, le 27 avril 2012


 
 
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