En une longue procession, la chaîne humaine des déportés
Marchait de jour, comme de nuit, le regard vide, perdu dans le lointain.
Les pieds lourds, traînant, ensanglantés par des chemins semés d’aspérités
Imprimaient des empreintes de leur passage vers un destin émietté et sans lendemain.

Le murmure envoûtant des cantiques psalmodiés en chœur par les opprimés
En partance vers l’inconnu, perçait la densité mystérieuse de la nuit.
Ces complaintes chargées d’amertume livraient le message poignant des déracinés
Qui, poursuivis avec acharnement par des ondes hostiles, encaissaient tout, sans enduit.

Affranchis du péché par leur incommensurable servitude
Ils s’avançaient vers un but glorieux, vers celui qui les aimait tant :
Simon KIMBANGU ! Cette espérance en lui, les en avait préservés de la décrépitude.
Leur martyre fut très élevé car il exigea le sacrifice de leur sang.

Dieu souffla sur le courant colonial néfaste, mettant fin aux exactions horribles.
La route de la liberté, balisée par les souffrances des relégués
Conduisit à l’identité propre de l’Eglise Kimbanguiste de manière irréductible.
Les exilés rescapés conteront l’histoire de leur vécu avec plus de réalité.