DECLARATION 
                    DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO SUR LES RELATIONS 
                    DE L’EGLISE CATHOLIQUE AVEC LE KIMBANGUISME
                    
                    Considérations  
                    1. Nous, Cardinal, Archevêques et 
                      Evêques de la Conférence Episcopale Nationale 
                      du Congo ; - réunis en Assemblée plénière 
                      à Kinshasa du 28 juin au 3 juillet 2004 ; 
                    - conscients de notre rôle de Pasteurs 
                      du peuple de Dieu qui est en RDC[1] ; 
                    - soucieux de dépasser les divisions, 
                      de cultiver, dans la vérité, le dialogue œcuménique 
                      avec les autres Eglises et Communautés ecclésiales[2] 
                      et de promouvoir par tous les moyens l’unité 
                      entre tous les chrétiens[3], conformément 
                      aux principes catholiques de l’œcuménisme[4], 
                      lesquels sont fondés sur l’unité de 
                      la foi, de l’espérance et de la charité 
                      pour constituer le peuple de la Nouvelle Alliance qu’est 
                      l’Eglise[5] ; 
                    - respectueux de la dignité de la 
                      personne humaine et de la liberté qu’a tout 
                      homme de chercher la vérité et d’y adhérer 
                      selon ses propres croyances ou convictions et selon son 
                      désir de relation à Dieu[6] ; 
                    - préoccupés par la récente 
                      évolution de la situation doctrinale au sein de la 
                      Communauté kimbanguiste ; 
                    - avons pris, dans le but d’éclairer 
                      nos fidèles catholiques, la résolution de 
                      nous prononcer sur la nature des relations à entretenir 
                      avec les Kimbanguistes. 
                     Constats
                      2. Le titre officiel de la Communauté kimbanguiste 
                      est : « Eglise de Jésus-Christ sur terre par 
                      son envoyé spécial, le Prophète Simon 
                      KIMBANGU ». De par sa genèse, cette communauté 
                      est reconnue comme une fille dissidente de l’Eglise 
                      protestante. A ce titre, elle a été recommandée 
                      par l’Eglise du Christ au Congo auprès du Conseil 
                      des Eglises de Toute l’Afrique (CETA) et du Conseil 
                      Œcuménique des Eglises (COE). 
                    3. Si, au départ, la pensée 
                      et l’action de cette Communauté de foi étaient 
                      conformes à l’esprit et aux principes chrétiens 
                      universellement reconnus, basés sur la reconnaissance 
                      de Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures, 
                      et à la foi au Dieu unique en Trois Personnes, tel 
                      n’est plus le cas aujourd’hui où l’évolution 
                      récente de la doctrine kimbanguiste conduit vers 
                      de graves aberrations et dérapages, par rapport à 
                      la doctrine chrétienne. 
                    4. En effet, aujourd’hui certaines 
                      affirmations attestent une nette identification des trois 
                      fils du Prophète Simon KIMBANGU : KISOLOKELE, DIALUNGANA 
                      et DIANGENDA, aux trois Personnes de la Sainte Trinité. 
                      Or celle-ci est la vérité sur laquelle repose 
                      la foi de tous les chrétiens et qui est l’enseignement 
                      fondamental dans la « hiérarchie des vérités 
                      de foi »[7]. Ce mystère de foi ne peut en aucune 
                      manière être conçu à la mesure 
                      humaine[8]. 
                    5. De telles affirmations, qui manifestent 
                      l’idolâtrie et la divinisation des hommes, prouvent 
                      que la Communauté kimbanguiste n’est plus une 
                      Eglise chrétienne. Par le fait de diviniser les trois 
                      enfants du Prophète Simon KIMBANGU, elle nie la Sainte 
                      Trinité. Le Kimbanguisme est dès lors une 
                      religion non-chrétienne, et doit être traité 
                      comme tel. 
                     
                    Conclusion 
                    6. C’est pourquoi, les relations de 
                      l’Eglise catholique avec le Kimbanguisme doivent être 
                      celles qu’elle entretient avec les autres religions 
                      non-chrétiennes. Par conséquent : 
                    - Le baptême kimbanguiste est invalide 
                      pour les chrétiens catholiques, puisqu’il n’est 
                      pas conféré au nom de la Sainte Trinité 
                      (cf. Mt 28, 19). 
                    - Les chrétiens catholiques ne peuvent 
                      plus faire l’œcuménisme spirituel (prières 
                      œcuméniques) avec les Kimbanguistes. 
                    Fait à Kinshasa, le 3 juillet 2004
                    
                    [1] Cf. Décret conciliaire Christus Dominus, n° 
                    1-3 ; 16.
                    [2] Cf. Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in 
                    Africa, n° 49; CENCO, Nouvelle évangélisation 
                    et Catéchèse dans la perspective de l’Eglise 
                    Famille de Dieu en Afrique, n° 158-162.
                    [3] Cf. Décret conciliaire Unitatis redintegratio, 
                    n° 1 ; Jn 17, 21. 
                    [4] Cf. Décret conciliaire Unitatis redintegratio, 
                    n° 2.
                    [5] Cf. Eph 4, 4-5 ; Décret conciliaire Unitatis redintegratio, 
                    n° 2.
                    [6] Cf. Déclaration conciliaire Dignitatis humanae, 
                    n° 1-3.
                    [7] Directoire Général pour la Catéchèse, 
                    n° 43 ; Catéchisme de l’Eglise Catholique, 
                    n° 234.
                    [8] Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 
                    63.